Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

vendredi 31 octobre 2008

La nouvelle tentation de Faust

Trop tard! Merci pour vos commentaires!

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Méphisto G sort de l'ombre et persuade l'innocente Banana, qui en principe ne boit que du jus d'ananas, de consommer de l'alcool... Photo collector.
Si vous voyez d'autres interprétations possibles, à vos claviers!

jeudi 30 octobre 2008

Petit Ourson de Chine

Papa Ours de Chine trouvait que Petit Ourson n'était pas suffisamment stimulé au collège. Il l'a donc inscrit en latin en 4e, soit un an après le début normal de l'option. Personnellement, j'étais très sceptique : à l'époque déjà lointaine où j'officiais à Patelinvillers, dans la campagne picarde, j'avais laissé Jessicô commencer le latin un an après les autres; elle m'avait écrit une lettre pendant l'été où elle affirmait que c'était son désir le plus profond et vu que le groupe qu'elle voulait rejoindre n'était rien de moins que la classe la plus pourrie que j'ai jamais eue, je n'ai pas résisté à l'envie d'y adjoindre une élève enthousiaste. Ce fut évidemment un fiasco : Jessicô, qui était au naturel une élève en difficulté, n'a évidemment jamais réussi à combler son retard (et pourtant, à bien y réfléchir, elle était au diapason de la classe) et elle a dû finir par me haïr presque autant que les autres. Fermons cette courte parenthèse qui me rappelle combien je suis heureux d'avoir déménagé et, surtout, avoir évolué dans mes pratiques.

Instruit par la jurisprudence Jessicô, j'ai évidemment essayé de décourager Petit Ourson de Chine (d'autant que le groupe qu'il devait rejoindre était nombreux et sympathique). Mais à la rentrée, il était bien sur mes tablettes et, surprise, il s'en sort mieux qu'un certain nombre de vétérans. Mais comme il me connaît moins que ses camarades, il a encore la naïveté de croire que je suis capable de faire des erreurs orthographiques au tableau (moi!). Il a donc pris sur lui d'interrompre un cours palpitant sur la formation de l'impératif par ces mots :
"monsieur, vous avez oublié un -s à aime"

Mais non, Petit Ourson, il n'y a pas de -s à la deuxième personne du singulier de l'impératif en français pour les verbes en en -er. Etant donné, cependant, que j'ai moi-même compris cette subtilité assez tardivement dans ma scolarité, j'ai pris ma voix du docte indulgent et je suis parti dans mon délire habituel. J'imagine qu'au même moment, tous ses camarades ont fermé les écoutilles (ça y'est, le prof tourne en régime hystérique) :

"Quelle plaie que la langue française avec toutes ses irrégularités. Admirez en regard la perfection de la langue latine, si logique, si limpide, si régulière (c'est une vue de l'esprit, je sais). Tenez : on écrit aime, mais aussi prends, mais surtout pas *prendez. Tu vois, Petit Ourson de Chine, en fait, le français c'est une langue beaucoup plus difficile que le latin!"

Je sais, je devrais boire beaucoup plus de camomille avant d'aller faire cours... Après, je les ai un peu laissé bosser (enfin gribouiller sur leur cahier de brouillon en gémissant : "j'y arriiiiive pas", mais uniquement parce que c'était un vendredi à 16H30), parce que les malheureux ne perçoivent même pas d'indemnités pour assister à mes happenings. Mais à la fin de l'heure, Léon (alias Vomito) s'est radiné avec un sourire en coin :

"M'sieur, Pourquoi c'est Petit Ourson de Chine que vous avez pris à parti sur la difficulté de la langue française?"

Oups, j'avais totalement perdu de vue que Petit Ourson de Chine était le seul jaune noir (ne cherchez pas la logique, c'est pas du latin) de la classe... Je me suis senti juste un peu ridicule dans les minutes qui ont suivi en m'entendant moi-même me justifier. Passer pour le raciste de service (même si Léon ne faisait que me taquiner), j'avais encore jamais fait...

Pitou G.

Teaser de folie feat. Méphistophélès : n'oubliez pas de venir voir et commenter la photo spéciale Halloween qui sera publiée demain à partir de midi, pour une durée de douze heures. Récapitulatif des informations que vous avez déjà reçues à son sujet : elle immortalise Saby Banana lors de notre fête de PACS (décembre 2001). Comme je vous l'annonçai hier, cette immarcescible incarnation de l'élégance et de la douceur n'est pas seule sur l'image : je pose à côté d'elle. Que nous étions beaux à 22 ans!
Mais pourquoi Halloween? Si la perspective de voir deux profs de latin sur une même photo ne suffit pas à vous épouvanter, apprenez que cette photo (qui n'a pas été scénarisée, contrairement aux apparences) est une réécriture inconsciente du mythe de Faust... La suite demain, en image!

mercredi 29 octobre 2008

Petites phrases

Pitou V. est très en forme, en ce moment. Outre l'idée follement excitante de prendre l'autoroute sans carte de crédit un dimanche soir, et son soudain élan de solidarité avec la CAMIF qui vaut bien un article à lui tout seul, mon homme me régale avec ses petites phrases :
  • Je voulais faire des réclamations sur le site de Frite avant de leur envoyer des messages électriques (vive le taser).
  • La fraîcheur et l'astringence du pamplemousse ne me comblent pas en cette période hivernale.
  • V. a rédigé une lettre pleine de fiel (et j'en ai rajouté une touche) pour la Société Géniale qui se fout un peu du monde. Pendant qu'il écrit l'adresse, il chantonne un air à base de : Société Géniale du cul. Par la magie du lien qui unit la bouche à la main, Société Géniale du cul se retrouve inscrit sur l'enveloppe. Et mon homme d'ajouter :
"Tu crois que ça arrivera si on laisse ça comme ça?"


Teaser de folie : comme promis, voici l'info du jour sur la photo phénoménale qui sera provisoirement visible le 31 octobre. Vous savez déjà qu'elle met en scène Saby Banana, ode à la douceur et à la féminité. C'est lors de notre fête de PACS qu'elle a été prise, en décembre 2001. Que nous étions jeunes alors!
Et puisque vous m'êtes sympathiques, j'enchaîne tout de suite avec une seconde révélation : Saby Banana n'est pas seule sur la photo. Allez, demain vous saurez pourquoi la date choisie pour sa publication est celle d'Halloween...

mardi 28 octobre 2008

Teaser feat. Saby Banana

Evénement Je suis heureux de vous apprendre que la délicieuse Saby Banana m'a donné l'autorisation de publier sur ce blog une spectaculaire photo la mettant en scène, l'espace de quelques heures.
Ce sera le 31 octobre, de midi à minuit. Pourquoi le 31 octobre? Pourquoi choisir la date d'halloween? Cette question, l'intéressée elle-même se la pose:

"Pourquoi, pour Halloween ? Cela ne conviendrait-il pas mieux pour illustrer une ode à la douceur et la féminité ? Pas de problème, je ne te poursuivrai pas en justice !
Saby Banana"

Je vous donnerai chaque jour une nouvelle information sur cette photo jusqu'à sa publication. Mais nous pouvons d'ores et déjà remercier Taphanie qui, en faisant du tri dans ses affaires (vive les déménagements!) est retombée sur la merveille, nous l'a envoyée et nous a donné envie de la partager avec vous.

Pitou G.

lundi 27 octobre 2008

Axel R.

Axel R. n'était pas spécialement beau, mais il avait quelque chose de très mec qui ne me laissait pas indifférent, lorsque j'avais 14 ans. Bien qu'il n'ait qu'un an de plus que moi, sa barbe était déjà plus drue que la mienne ne le sera jamais. Il avait un nez volumineux dont il était très fier et dont il disait ce que vous pouvez imaginer (gros pif, grosse...*). Fier... en vérité, Axel ne l'était pas de grand chose : dans une classe de germanistes première langue-latinistes parfois arrogants, il n'était pas du tout à son aise. Nous faisions un couple d'amis bien mal assortis, quand on y pense. C'était pourtant mon meilleur, mon seul copain.

Quand j'ai rencontré Axel, en 4e, je sortais d'une année très éprouvante. Lui, il redoublait. Le fait de nous sentir tous deux en marge nous a évidemment rapprochés. Ça et les jeux vidéo (c'était l'ère glorieuse de la Super Nintendo, la pointe de la technologie, puis de la Playstation première mouture dont les performances me laissaient béat mais qui, aujourd'hui, évoqueraient plutôt un coloriage de maternelle). J'ai passé trois années à me reconstruire grâce à lui, dont une où nous n'étions pas dans la même classe (sauf en allemand); il a dû vivre un calvaire dans la sienne où il avait retrouvé mes anciens tourmenteurs de 5e - ils l'avaient affectueusement surnommé Camomille, en raison de son air un peu endormi et de la mèche qu'il avait fait décolorer à cette époque (drôle d'idée, j'en conviens). Cela ne nous a pas empêchés de passer ensemble de longues après midi. Nous échangions aussi des cahiers où nous mettions en scène dans des récits parodiant les dessins animés que nous regardions alors. Nous étions adolescents : je vous laisse imaginer le résultat...

C'est après notre première année au lycée que nous avons commencé à nous éloigner : je passais en 1ere littéraire, il restait en 2nde. Je crois qu'Axel échouait faute de savoir trop quoi faire plus tard (c'était peut-être pour la même raison que je réussissais, mais moi, je ne me posais pas trop de questions). C'est à cette époque que j'ai mis entre parenthèses toute amitié masculine (j'entretenais avec les autres garçons de ma classe des relations cordiales, mais très superficielles). Je ne fréquentais plus alors qu'un groupe de filles, et je ne me souviens pas avoir ne serait-ce que croisé Axel dans la cour du lycée...

Peut-être qu'il vaut mieux se quitter comme ça que fâchés, mais je me sens un peu coupable de cet abandon mutuel. Si je le revoyais aujourd'hui, je crois que je n'aurais plus grand chose à lui dire, si ce n'est lui apporter la confirmation que, oui, j'ai bien viré PD et essayer de lui soutirer le numéro de son grand frère. Je n'ai aucune idée de ce qu'il est devenu, mais je l'imagine assez bien être resté dans les parages. Peut-être qu'un jour, je le rencontrerai à l'occasion d'une soirée parents-profs... J'espère en tout cas qu'il a réussi à trouver sa voie!

Pitou G.

* Je n'ai jamais pu le vérifier, bien que j'aie essayé de créer de multiples occasions. Combien de fois me suis-je rué sur sa braguette en feignant le jeu? Mais Axel n'était sans doute pas dupe. Il m'a toujours gentiment, mais fermement, repoussé - il était beaucoup plus costaud que moi. À l'âge où on se cherche sexuellement, la seule confidence un peu croustillante que j'ai pu tirée de lui fut qu'il n'envisageait le sexe qu'après le mariage... Quand je vous disais qu'on n'était pas très bien assortis! J'étais hélas trop jeune, je suppose, pour intéresser son frère qui aurait été beaucoup moins bégueule!

samedi 25 octobre 2008

Nos artisans d'amour

Ces derniers temps, nous avons hésité à vous faire suivre au jour le jour la température intérieure de notre maison (pour la température extérieure, il suffit de demander à Evelyne tous les soirs, c'est facile : c'est la température tout en bleu; et puis après Evelyne dit "et le mininimum toujours pour ..."). Bref : vu que notre palais est thermiquement inadapté, nous avons héroïquement différé le plus possible le démarrage du chauffage. Ce matin, on était juste au-dessous de 13° (mon homme refuse d'enrichir les magnats du gaz russe). Hier soir, en fermant les volets, je me suis aperçu qu'il faisait plus doux à l'extérieur (l'inertie des vieilles pierres...). On en était à feuilleter des catalogues de sur-matelas, de couettes géantes et de liquettes en polaire, c'est vous dire notre détermination. Là-dessus, mon homme me reparle de faire construire une maison passive, refusant d'entendre que c'est une maison d'actif qu'il me faut...

Nous aurions vaillamment attendu les premières gelées, mais nous avons invité du monde à dîner demain. Et il paraît que ça ne se fait plus, les repas en anorak et moon boots. Or, demain, c'est dimanche : on s'est dit qu'il serait peut-être judicieux de faire un petit test chauffage. Grand bien nous en a pris! La chaudière avait beau ronronner comme une tigresse, l'eau chaude ne montait pas dans les radiateurs. Purger et repurger ne servait de rien : Pitou V a donc appelé le chauffagiste.

On lui a annoncé que quelqu'un viendrait dans la journée, même si c'était à 18 H... Mais peut-être appâté par le gain à en tirer (on a toujours intérêt à bichonner ses artisans) un technicien était là dans l'heure suivante. Eh bien, vous me croirez ou non, mais c'était encore un beau mec (on sous-estime beaucoup le sex-appeal ornais)! En dépit de son bleu de travail informe et de sa barbiche ridicule - mais je crois que j'aime assez les barbiches ridicules, en fait-, ça m'a rendu encore plus heureux de le voir. En plus, j'étais au top de ma séduction : gros pull, lunettes, chaussons rouges, nez renifleur et non coiffure. Aussitôt après lui avoir ouvert la porte, j'ai été tenté de fuir dans mon dressing pour en ressortir version top-model, mais il y avait plus urgent!

J'ai escorté Heating Body (merci Ashley) à la cave, et non il n'y a rien d'obscène là-dedans, pour lui montrer mes estampes japonaises la chaudasse chaudière. Il a très vite diagnostiqué l'origine de la panne, un truc tout bête : une manette à pousser! Je me suis senti tout penaud, un peu comme le jour où un réparateur m'a fait comprendre qu'une machine à laver a besoin d'eau pour fonctionner*. Heating Body m'a cependant bien vite rassuré : c'était une négligence de son collègue, peut-être un peu trop pressé de s'empiffrer de confiture maison pour songer à ouvrir les vannes du chauffage.

Il est resté quelques minutes à discuter avec moi tout en contemplant l'admirable agencement de la cave, officiellement pour s'assurer que mon les tuyaux montaient en température, en le les tâtant. Mais je n'étais pas dupe, c'était pour le plaisir de ma conversation, de... enfin bref.

Pitou G.

* Ouais bon, ça fait : je le savais en théorie. C'est juste que l'arrivée d'eau n'était pas assez ouverte.

vendredi 24 octobre 2008

La voix de Pandore

Je parlais il y a quelques mois du malaise que l'on ressent à écouter sa voix enregistrée : le reste de l'article traitait de la découverte de cassettes où je m'époumonais enfant (mes parents sont des saints). Ce n'est pas, hélas, un privilège de l'enfance.

J'ai décidé d'emmener mes gnomes voler des slips dans la salle informatique pour travailler l'oral. En gros, ils vont s'enregistrer, s'écouter, recommencer, se perfectionner - et moi, pendant ce temps-là, je vais me la couler douce subir leur brouhaha dans une salle dont l'acoustique n'est pas adaptée à un groupe de plus de trois personnes (dont une aphone). Comme on ne peut décemment pas découvrir un logiciel en même temps que ses élèves, sous peine de grosse catastrophe (notre salle informatique n'a pas besoin du manque de préparation pour nous réserver à tous les coups de vilaines surprises : c'est à se demander pourquoi on y va encore), YoungFather m'a briefé, en sa qualité d'utilisateur régulièrement malchanceux régulier du logiciel.

Au moment d'écouter mon test, j'ai tressailli. On a beau savoir que notre voix ne sonne pas aux oreilles des autres comme nous l'entendons, ce n'est pas évident de s'y faire! C'est donc ça que j'inflige quotidiennement à mes élèves? Et ça donne quoi, quand je crie? Ô grands dieux!
J'ai découvert que, si mon timbre en lui-même n'est pas désagréable, je parle en permanence comme si j'avais une assiettée de purée dans le nez. Ou alors, c'est juste dans le face à face avec un ordi (plus naturel, tu meurs) que j'ai la diction d'un chamallow. Si ça tombe, quand je parle, les mômes ne captent qu'un mot sur deux! Ce n'est pas ça qui va les aider à différencier les sons... Comme quoi, j'ai peut-être tout intérêt, moi aussi, à perfectionner mon oral!
D'ailleurs, j'ai fini par télécharger le logiciel sur notre ordi (il y a une version mac, youki!) et chaque soir, j'enregistre quelques mots pour apprivoiser cette étrangère qu'est ma voix.

Version pour malvoyants :

Découvrez undefined!

Pitou G.

jeudi 23 octobre 2008

À la santé du blog

Vous avez sans doute remarqué que nous postons assez convulsivement ce mois-ci. Quel contraste avec le mois d'octobre 2007 et ses trois messages annonçant un long silence! C'est peut-être pour contrer le mauvais sort que nous mettons tant de coeur à écrire ici. Même mon homme a décidé d'investir davantage Montdepitous. Et il a la grâce de ne pas me faire remarquer qu'en deux messages, il totalise plus de commentaires que moi en quinze jours. Je vais peut-être prendre ma retraite, en fait...

Ce blog n'est pas devenu un incontournable du net, mais il nous donne entière satisfaction : après des statistiques estivales assez pourries, il bat régulièrement ses propres records. Il grandit à son rythme (j'aime beaucoup l'idée qu'il se construit jour après jour et se bâtit une mémoire). Un signe très encourageant, c'est de voir des noms nouveaux se glisser parmi les commentateurs : je trouve ça plus réconfortant que de voir grimper en flèche le nombre de commentaires - ça tombe bien, remarquez!
Je sais que c'est assez puéril d'être obnubilé par ses statistiques, de se préoccuper à ce point d'être lu. Je me souviens d'un des premiers lecteurs de Quaidesomme (il y a trois ans, déjà...) qui s'est avéré être par la suite être rien de moins qu'un gros conn@rd (le genre à très sérieusement vous menacer pour un bon mot sur les chansons de Kylie Minogue) et surjouait le type au dessus de ces basses considérations comptables* :

"si tu tiens à être lu, c'est que tu n'as vraiment rien compris au blog", me tançait-il.

C'était juste d'une hypocrisie abyssale : je l'imaginais assez bien guetter de près le nombre de ses visiteurs! Si on n'écrit que pour soi, on se contente d'un bloc-note! Qu'y a-t-il d'imbécile à vouloir être lu? J'ai de toute façon du plaisir à écrire; je n'ai pas attendu d'avoir un ordinateur pour ça. Mais on n'écrit jamais sans penser à un destinataire!

Sachez-le, ça me fait plaisir d'écrire pour vous, même si je le fais surtout pour moi!

Pitou G.

* cette snob bonne âme tient toujours son blog, je viens de vérifier (une fois, j'ai même grondé mon homme qui allait le lire en cachette!). Comme quoi, ça doit être motivant de ne partager qu'avec soi-même ses propres écrits!

P.S. : les résultats du faire-part sont disponibles sur cette page.

mercredi 22 octobre 2008

Malwifique

Samedi matin l'empereur, sa femme et le p'tit prince, Pitou V et moi, nous nous sommes tous deux réveillés avec un atroce mal de tête. La veille, nous nous étions pourtant couchés à 23h, sans toucher à la moindre goutte d'alcool - nous menons une vie ébouriffante. Avec un lever à 9H, mon homme a trouvé le moyen d'expliquer notre double migraine par un excès de sommeil (sic!). Si vous voulez mon avis, on ne dort jamais trop, surtout pas le week-end. La grasse matinée, crapuleuse ou non, on n'y touche pas, c'est sacré! Je revendique mon droit à user plus de drap que de soulier.

Mais user du drap avec une douleur lancinante qui vous broie les tempes, ça n'a pas la même volupté. J'ai donc consenti à quitter le lit, une haute pression pesant lourdement sur ma boîte crânienne, avec l'enthousiasme d'un scaphandrier en vadrouille par 300 m de fond. Je ne le savais pas encore, mais le cétacé la céphalée devait m'accompagner toute la journée. Le temps que j'enfile mes chaussons et j'entends V. qui me hèle d'en bas :
"Descends le poste radio, internet ne marche pas!"

Effectivement, l'ordinateur détectait les réseaux de tout le voisinage, mais plus le nôtre. Allons bon : la frite-box redéconnait. Il allait encore falloir affronter leur ligne chaude. Mais cette fois, seule la connexion wifi semblait affectée : téléphone et télé étaient fidèles au poste. Après quelques expérimentations, V. a découvert qu'on pouvait surfer sur le net à condition de relier l'ordi à la frite box par un câble. Et comme notre vaste demeure est dotée d'une unique prise téléphonique, installée à nos frais (les précédents propriétaires, peut-être dans un moment de rage, avaient tout simplement sectionné le câble de Transe-fait-les-com), cela implique de surfer sur un coin de canapé, en équilibre sur une demi-fesse et en contorsionnant sa colonne vertébrale.

En poussant ses investigation, mon Sherlock de mari a aussi découvert que la coupable était peut-être une prise de courant porteur défectueuse (achetée via Frite). Puis il est sorti traquer du sportif dans les vestiaires de son cloub de gym faire du sport, pendant que j'essayais de corriger quelques copies entre deux gémissements. J'ai fini par me réfugier au deuxième étage - comme quoi, ça sert d'habiter le phare d'Alexandrie - où la douleur me semblait plus tolérable (dans la cabane du fond du jardin, j'aurai eu un peu froid). Quand V? est revenu, il n'avait quasiment plus mal. Pour moi, malgré une forte dose d'aspirine, c'était l'horreur. Le mal ne s'est apaisé (et encore) que lorsque nous sommes allés déjeuner chez mes parents, où j'ai été d'une humeur massacrante, pour le plus grand bonheur de mon frère, venu tout exprès de la capitale (ou presque).

La nuit suivante, la sensation d'avoir placé ma tête entre le marteau et l'enclume m'a tiré d'un sommeil inconfortable. Je suis descendu, avec la conviction d eplus en plus forte que ma douleur était liée d'une manière ou d'une autre à la perturbation du wifi et que mon cerveau était au centre d'une tempête électromagnétique. Fantasme ou non, plus je m'approchais de la frite-box, plus ma pression subcrânienne me semblait puissante. J'ai tout débranché.
Au petit matin, j'étais frais comme un gardon. Depuis, V. a désactivé le wifi, devenu de toute façon inutile, et le malwifice a été déjoué. Un démon a-t-il pris possession de notre installation électrique? Suis-je devenu, du jour au lendemain, hypersensible à certaine sondes? Connaissez-vous des gens à qui c'est arrivé? J'espère qu'il suffira de remplacer la prise de courant porteur pour régler le problème, à moins qu'il ne faille faire réparer la frite-box, parce que la connexion sans fil, c'est quand même bien pratique!

Pitou G.

P.S. : même si certains d'entre vous sont sur la bonne voie, le prénom-mystère de Melle Unepoussède n'a toujours pas été trouvé...

mardi 21 octobre 2008

Sieste siamoise

Spéciale dédicace au siamois d'Alexander :

En attendant de rédiger pour vous des articles plus développés (plein de projets mais peu de temps pour les mettre à exécution), voici une nouvelle photo de nos chats. Oui, encore : l'hiver approchant les incite à la mignonnerie. Prenez Stuart : en été, monsieur cavale dehors et ne rentre que pour sa frugale ration de croquettes. Il n'a même pas la reconnaissance du ventre - je ne dis rien pour Calim, il est collant en toute saison...
Ce qui est étonnant, ce n'est pas tant que l'aîné de nos chats daigne partager de nouveau notre couche : c'est surtout qu'il accepte plus volontiers la proximité de son rival. Vous le voyez renouer sur la photo suivante avec ses ancêtres siamois (vu sa tendance au bavardage et sa voix horripilante, Stuart a nécessairement des ancêtres siamois) :

Combien de chats sur la photo?

Evidemment, Stu était le premier en place : jamais il ne se serait mis là si Calim l'avait devancé. Mais le simple fait qu'il reste est en soi remarquable. Vous ne rêvez pas, je fais bien mon papy sous couverture polaire :
- primo, c'est un vrai piège à mecs chats
- secundo, on essaie de tenir le plus longtemps possible sans toucher à la chaudière (au fait, au chapitre des bonnes nouvelles, on vient d'apprendre que ce n'était même pas la peine d'espérer installer un foyer fermé dans l'aspirateur à air qui nous sert de conduit de cheminée...). C'est bête : le chat n'est qu'un chauffage d'appoint!

Pitou G.

lundi 20 octobre 2008

Faire-part

Voilà le genre de pensées que j'ai lorsque je ne trouve pas le sommeil : mon esprit malade invente des blagues nulles. Jugez plutôt :

Monsieur et madame Unepoussède ont une fille et, j'aime autant vous prévenir, elle a un prénom composé plutôt rare.

Je vous laisse réfléchir un moment?

Pitou G.

P.S. : la modération des commentaires a été activée pour laisser à tous le temps de se creuser les méninges

dimanche 19 octobre 2008

Dans le miroir de la couette

Cas de quasi symétrie chatale :

Qui saura différencier Stuart de Calim?

Et le premier qui fait remarquer que nous dormons dans un pucier aura une tapette (à souris, évidemment)

samedi 18 octobre 2008

Fous-toi de moi

Pitou V au téléphone avec Poussinou :

"Tiens, dans le genre grand écart, Pitou G. a hier regardé une naserie, une série française genre "on est jeunes, on est jolis et on chante" avant d'enchainer sur un documentaire consacré à Picasso..."

Ce que mon homme ne lui a pas dit, c'est qu'au même moment, il regardait une émission dont le thème était : Je m'appelle Divine, je suis pétée de thunes, enviez-moi!

vendredi 17 octobre 2008

Café fruité

Q.C.M.
Choisissez la ou les bonne(s) légende(s) parmi les propositions suivantes:
  • La suavité de la poire exalte les arômes du café
  • Je suis ouvert aux nouvelles expériences
  • Je suis un adepte de la gastronomie molléculaire
  • Je suis un gros cochon qui veut tout faire trop vite
  • Les esprits hardis jouent avec la nourriture
  • Si si, ce sont bien des projections de café sur ma main
  • Je parle aux plantes et celle-ci m'avait demandé de lui faire prendre un bain
  • J'ai présenté en cours de science une maquette reconstituant l'engloutissement de l'Atlantide
  • Recette typiquement normande, le café-poiré séduit un public de plus en plus large
  • Découvrez mes secrets de beauté
  • La poire, ça glisse
  • Catastouffe.com
Pitou G.

jeudi 16 octobre 2008

Brèves du grand Nord

Cap vers le cercle arctique

Parler anglais, ça ne sert pas qu'à communiquer avec des anglophones. De là est venue l'idée (encore très floue) d'organiser un échange scolaire avec des Suédois - en fait, c'est surtout parce que les natifs anglophones sont imbuvables. Regard amusé d'un collègue lorsque je fais mine de m'intéresser avec un oeil gourmand :
"Ah! Pitou G. aimerait bien encadrer le voyage pour rencontrer de jolies Suédoises!"

Je n'ai pas osé le détromper, mais je m'intéresse davantage à ce type d'autochtones...

*
L'aide au travail personnel venue du froid

L'A.T.P. (Aide au Travail Personnel), c'est très à la mode en ce moment. Comme l'a finement observé un collègue (comme quoi je ne suis pas pourvu de l'humour le plus crasse du bahut), cela n'est plus réservé à l'élite du tennis mondial. Si on me proposait de coacher Mickael Llodra ou Gilles Simon (on parie combien qu'ils ne sont pas aptes à faire leur cartable tout seuls, hein?), je ne dirais pas non. Mais vu qu'il s'agit de gnomes, je laisse ça à d'autres...
Le principe ne consistant pas à rajouter des heures de cours à ceux qui sont déjà largués, il faut extraire les élèves en difficulté de certains de leurs cours afin de leur apporter un soutien ciblé. Le procédé a fait débat, surtout devant nos assiettes (la pause méridienne est toujours l'occasion de s'empiffrer de réfléchir à nos pratiques pédagoguiques). Pour convaincre les sceptiques, je n'ai pas trouvé de meilleur argument que la mythique réussite finno-ougrienne :

"Qu'un élève manque un cours pour aller en soutien, ce n'est pas un mal en soi. En fait, tout dépend tout ce qu'on leur apporte pendant ces heures-là...Tiens, ils font comme ça, en Finlande : et plus personne ne peut plus douter de leur excellence dans le domaine de l'éducation. As-tu déjà vu un élève finlandais avoir besoin d'aide pour mettre une cartouche dans un fusil de chasse?"

Ah si, en fait c'est bien moi qui ai l'humour le plus crasse (et il sent le réchauffé, en plus)!

mercredi 15 octobre 2008

Quoi de neuf sur le ternet?

À raison d’un gain de 200 points par jour (soit 0% d’erreur), hors bonus éventuel apporté par un tour de roue chanceux tous les 1000 points (mais la roue a une grosse préférence pour l’octroi de jokers, a priori inutilisables), et attendu que le lot visé, un écran plat, vaut 1 700 000 points, sauf faillite de kelquiz au cours du siècle en cours, il ne nous faudra que 96 ans et quelques mois pour regarder Plus Belle La Vie sur une grosse télé de teupu. Si vous aussi, l’espoir vous fait vivre, demandez notre parrainage!

Au chapitre des enquêtes de consommation, Lightspeed pannel nous propose d’imaginer des marques sous les traits d’une personne. Est-ce que Les Trois Suisses est une chic fille?

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Avec la recommandation qu’on a rédigée pour LCI, ce n’est pas demain la veille qu’elle va trouver du boulot (genre Laurence F, journaliste au regard de vache)

mardi 14 octobre 2008

Est-ce la ouate qu'on préfère?

17H30 : Mike Delfino (oui, comme dans les Desperate) aurait dû être là depuis une demi-heure. On parie combien qu’il nous a oubliés?

Nous ne l’avons pas rencontré au club des retardataires anonymes, mais au salon de l’habitat dont nous avons fait l’inauguration officielle (c’est bien de faire partie des huiles!) : après la longue procession des Panathénées (Monsieur le Maire serre des mains, Monsieur le maire tient une casserole géante ou pousse la tondeuse de Gargantua, Monsieur le maire traverse un stand de voitures - personnellement, je ne me vois pas y habiter) et une “courte” pause petits-fours, nous sommes revenus sur nos pas pour rencontrer les exposants que nous avions repérés.
Mike, menuisier plaquiste, s’est lancé dans l’aventure des isolants écologiques. On avait d’abord pensé l’appeler Monsieur Liège, mais on a eu peur de le confondre avec Monsieur Chanvre, très sympathique aussi, mais plus dans un genre belles bacchantes (autant dire que pour la bacchanale, Monsieur Delfino nous tentait davantage). Comme le seul devis dont nous disposions pour l’isolation du toit se chiffrait aux alentours de trop (ouate de cellulose insufflée oblige, celle de Monsieur Chanvre justement), nous lui avons demandé de venir diagnostiquer notre palazzio de bourges humble demeure.
Mais là, il est 18H, et Mike ne semble pas très pressé de nous voir.

En fait, il n’a pas zappé les PD, mais juste pris du retard dans sa journée. Il arrive en souriant, dans un pantalon un peu bas et un vieux t-shirt un peu court. Au cours de la visite, il nous révélera plusieurs fois (malgré lui?) le haut d’une partie charnue et séduisante de son anatomie.
L’idée initiale était de lui montrer le haut d’une partie charnue et séduisante de nos anatomies le rez-de-chaussée et le grenier. Mais la vocation brimée d’agent immobilier qui sommeille en mon homme a pris le dessus. Mike a eu droit à la visite complète des cinq niveaux de la maison, cave incluse! Je crois que nous aimons obtenir l’avis de tiers sur notre acquisition, peut-être pour nous rassurer. Monsieur D. n’a pas eu l’air de s’en plaindre : il serait peut-être bien resté pour l’apéro. Il ne semblait en tout cas pas pressé de partir.

Le plus heureux de le voir s’attarder auprès de nous, c’était sans doute Calim. Il ne nous a pas lâché d’un pouce tout au long de la visite, offrant à l’occasion son grand numéro de séducteur : oeil de velours et pose de chat égyptien au pied de notre hôte vers lequel il levait un regard éperdu d’admiration. Quand il estimait que Mike ne lui accordait pas assez d’attention, malgré toute l’étendue de sa mignonnerie, il faisait le clown (un grenier est une source infinie d’inspiration pour un chat facétieux), jouant par exemple au parachatiste, prêt à se défenestrer du deuxième étage. Pas de bol, mon Calim : c’est notre lit que tu es condamné à réchauffer!

Toute chatterie mise à part, Delfino est pour l’instant réticent à intervenir. Pour lui, le levier le plus urgent à actionner pour améliorer notre confort thermique, c’est d’installer une ventilation mécanique contrôlée. C’est bien d’avoir remplacé la plupart de nos vieilles fenêtres, mais le simple vitrage avait la vertu de laisser respirer les maisons de nos ancêtres. L’humidité s’évacue depuis plus difficilement, ce qui n’arrange peut-être pas les affaires du mur au monstroplante. Quant à l’isolation du grenier, ne vaut-il mieux pas, finalement se contenter d’isoler le plancher. D’abord, c’est plus facile - et évidemment moins coûteux - à mettre en oeuvre. Si on isole le toit lui-même, il faut aussi faire quelque chose pour la paroi (ce fameux pignon nord), sinon ça ne sert à rien. Et puis, ce n’est pas comme si nous avions l’intention d’aménager les combes : nous montons déjà rarement au deuxième!). Mike attend en outre depuis des lustres une formation dont il semble espérer beaucoup pour améliorer ses compétences en isolation. Bref, il est urgent d’attendre...
Réfléchissons à tout cela à tête reposée. Le temps de trouver un stratagème pour retenir l’artisan à notre table (pour le nourrir ou pour le dévorer?). Après tout, il a promis de rappeler. Ça ferait tellement plaisir à Calim’!

Double Pitous

lundi 13 octobre 2008

Jolies fesses roses


Les poires, les poivrons, les concombres, les tomates... Tous les légumes d'ici ont des formes sympa (et ces produits frais nous offrent des articles au titre aguicheur à peu de frais).

dimanche 12 octobre 2008

Soirée en Presque Bretonnie

Notre département est une annexe de la Bretonnie : en voyant les marées d’Armoricains, les flots de Finistériens et les armadas venus d’Elle-est Vilaine, qui déferlent sur notre ville, on a peine à croire que sa population diminue. Hélas, ces émigrants ne trouvent chez nous qu’un asile transitoire, purgatoire avant le retour tant espéré sur la terre natale à l’Ultra-Ouest. Pour eux, c’est le supplice de Tantale : ils sentent l’odeur des embruns celtes et entendent les échos mélodieux du biniou, mais restent aux porte du Paradis.

Certains de ces exilés tentent courageusement de s’acclimater, comme Anne-Soizic et Loïc-Marie - qui se sont installés dans le quartier le plus chic de la ville, tant qu’à faire. Pour mieux supporter le déracinement (ou par appétit impérialiste), ils ont importé en Normandie la coutume de la mini-festnoz (c’est bien connu : les Normands ne boivent jamais) :

Bonjour à tous, 
En cette période morose de fin de vacances et de pré-rentrée, un petit rayon de soleil vient illuminer votre journée: vous êtes cordialement invités à nos deux ans et demi de PACS, un an de crémaillère, 26 ans et 11 mois d'Anne-Soizic, presque 27 ans et demi de Loïc-Marie.... (liste non exhaustive, vous pouvez même rajouter des trucs si vous avez envie).

Même pas besoin de prétexte, on fait la fête pour boire faire la fête. Avec le plus de Bretons possible, cela va sans dire. Il faut avoir un haut degré de bretonnitude pour songer à nous convier à une fête pendant un week-end (quelle idée excentrique!). Mais après tout, il paraît que ça se fait d’avoir une vie sociale, on l’a vu sur MTV.

C’est donc munis d’un cake courgette-poivron- graines celtisé au sarrasin (mais à l’huile d’olive, on est contre la graisse de baleine), d’une bouteille de cidre normand et d’une autre de rosé (qu’on essaie désespérément de refourguer et dont on verra qu’elle fut totalement hors-sujet), que nous franchîmes le seuil de leur luxueux (c’est chauffé) loft de 120 m2 (60 en loi Carrez).

Luttons contre les idées reçues :
- En chaque Breton sommeille un oenologue. Il ne se murge pas à la Kro, ne se défonce pas au chouchen mais apprécie les grands vins... dans des gobelets en plastique, bien qu’il les trouvent un peu petits.

- Le prénom breton par excellence n’est pas Loïc ni Yann mais Fred (un tiers des Bretons, au bas mot).

- Le Breton n’est pas recroquevillé sur ses origines mais accueille avec beaucoup de chaleur Ornais, Mayennais. Et même des Parisiens (à condition qu’on décèle une trace de bretonnitude dans leur A.D.N. - et on a vite fait d’être breton*)

- La Play-list du breton ne contient pas que Tri-Yann, Mes souliers sont rouges, Miossec, Dan Ar Braz ou Yann Tiersen. Un caban moiré, une lichette de saindoux dans les cheveux, et il fait un M. presque convaincant (un numéro rôdé dans toutes ses soirées depuis trois ans).


Mais les préjugés, c’est bien quand même :
- Le Breton est joli.

- Le Breton est amical. Il aime le contact et les franches rigolades.

- Le Breton tient bien l’alcool (le Normand est H.S. au bout de trois verres)

- Même sans arrière-pensée sexuelle, il vous invite à abuser de l’alcool (le rhum-orange que vous trouvez corsé est à leurs yeux une boisson de religieuse - d’où le succès du Christianisme sauce armoricaine).

- Voyageur dans l’âme, il n’hésite pas à avaler les km pour rendre visite aux amis (cf point n°2).

- Le Breton, mais surtout la Bretonne, est hardi : il n’hésite pas à éprouver la solidité du plancher en bondissant par paquet de dix au m2 (par précaution, il a élu domicile au-dessus de locaux professionnels).

- Il a accoutumé son organisme aux exigences de la fête. Il encaisse les excès et peut tenir une nuit entière (le Normand déclare forfait à 1H30).

Le genre de soirée qui vous fait une tête de cul...

Pas lassée de notre compagnie (on vous avait dit qu’ils étaient endurants), l’assemblée a insisté pour que nous revenions pour le petit-déj’. Si nous n’avons pas cédé à l’appel du croissant (que nous aurions amenés, nous ne sommes pas des sauvages), ce n’est pas faute d’envie : nous devions honorer une autre invitation le lendemain : qui l’eût cru?

À défaut de viennoiseries, nous leur avons laissé le rosé...

Double Pitous

* Pour preuve, nous avons tous deux des ascendants bretons.

jeudi 9 octobre 2008

Je suis un gnome racleur de sol

Ce matin, j'ai fixé un gnome qui, à quatre pattes sous sa table, ramassait des pelures de bois suite à un accident de taille-crayon. Il lui a fallu cinq (vraies) minutes pour s'en rendre compte : primo, un gnome, c'est lent, très lent, et ça a besoin de toutes ses capacités intellectuelles pour la moindre tâche. Secundo, un gnome, c'est quiche. Si le son de la voix du prof, suspendue au beau milieu d'une phrase, est remplacé par plein de petits rires d'autres gnomes (puisque je vous dis que c'est quiche), ça ne l'inquiète pas, il n'y a rien d'anormal. Ce qui compte, c'est de ramasser toutes les petites poussières en raclant bien le sol, les fesses en l'air, les dents par terre.
Parmi les gnomes railleurs, il y en a un qui a émis ce commentaire : "Devant le maître, en plus!"

Devant le maître... C'est la première fois qu'on m'appelle maître.
Enfin, au travail...



Si seulement mes gnomes me faisaient rire autant que ceux de South Park...

Pitou G.

mercredi 8 octobre 2008

Catul, messer Mentule

"M'sieur, j'y comprends rien à vos questions..."

Ce genre de phrases est toujours suspect, dans la bouche de Catul, 18 de moyenne, tête de cochon. Quand tous les autres n'ont aucun mal, même Marie-Chou, ça sent la vilaine excuse pour grosse flemme. Depuis le début de l'heure, Catul n'a même pas sorti son cahier de brouillon pour faire le travail demandé. Il a juste découpé de fines bandes de papiers. Il rêvasse en feuilletant le Gaffiot que je lui ai confié.

Il devait être sacrément dans la Lune - ou avoir très envie de se faire pincer : il n'a pas attendu que je m'éloigne pour griffonner sur une de ses bandelettes quelques mots. Les Muses peuvent être pressantes. Ma curiosité aussi.

"Donne-moi ça!
_ Non!
_ Tu préfères sans doute me donner ton carnet?
_ Bon, je vous le donne... Mais vous le lisez pas, hein, s'il vous plait!
_ Voyons! Bien sûr que je vais le lire!" (mais j'attends que la classe soit vide quand même, hein, je sais me tenir)


Clhoae mammam

Las! Je l'ai interrompu trop tôt : je ne saurai jamais ce qu'il voulait faire à la poitrine de "Clhoa", une de ses camarades de classe... Tango (je touche)? Palpo (je palpe)? Lingo (je lèche)? Adspergo (no comment)? Peut-être tentait-il de composer un hexamètre dactylique (Catul est un as de la scansion des vers latins)... Quelle pitié d'avoir brimé une inspiration aussi verte!

Voyons le bon côté des choses :
- Lorsque Catul-la-mentule écrit des petits mots dans mes cours, il le fait en latin. C'est la méga classe. En fait, mes cours sont super érotogènes et je ne le savais même pas! Neurones et hormones, même combat!

- Il a réussi à trouver dans un dictionnaire de 630 pages le mot qui désigne le sein. Rien que ça, ça mérite une ovulation ovation.

- Le texte sur lequel il devait bosser, une prosaïque histoire de membres (manifestement pas ceux auxquels il pensait) et d'estomac, accordait une grande place au champ lexical du corps. On ne peut donc pas lui reprocher d'être hors-sujet.

- Catul fait honneur à son quasi homonyme, Catulle, champion de l'épigramme érotique. Je devrais peut-être lui préparer une bibliographie...

Quand je vous disais que c'était une classe de poètes!

Pitou G.

NB : pour l'explication de la référence à Messer Gaster, cliquez ci-devant.

mardi 7 octobre 2008

Comment qu'on n'est trop des glands

Tout agent de l'Etat a intérêt à vérifier de temps en temps que sa bouille n'est pas la risée de la netosphère, en vidéo sur Toi-le-Tube - la preuve ici, hélas pas en images. Cela se justifie particulièrement en cas de sens inné du ridicule, don dont j'ai donné maints témoignages, ne serait-ce que par la tournure de cette dernière phrase.
Par exemple, vendredi, j'ai laissé tomber ma banane sur ma mousse à l'ananas, en éclaboussant au passage l'élève qui me suivait dans la file du self et qui n'en demandait pas temps (YoungFather s'est alors chargé de répandre la nouvelle dans le reste de la queue, juste histoire de provoquer une volée de huées et l'hallali). Le même jour, pour la dernière heure de cours de la semaine, je me suis définitivement attaché une réputation de taré en prenant ma voix la plus débile, celle que je prends pour imiter les élèves mous ou de mauvaise foi, en traînant sur toutes les syllabes :

"Bah oui, hein, video, ça veut dire télé, c'est mon prof de latin qui me l'a dit, hein!"

Et sans trop comprendre pourquoi, j'ai enchainé en leur révélant que regarder La Roue de la Fortune constituait le loisir préféré des Romains. Je crois qu'une demi-heure avant le week-end mon esprit ne m'appartient plus tout à fait...


Bref : je suis un prof qui adore se mettre dans des situations dangereuses pour son ego, donc je vérifie que des mômes ne m'aient pas filmé en douce. Mon nom étant heureusement inconnu à Toi-Le-Tube, il me vient l'idée de saisir le nom de ma ville, sait-on jamais...
Apprenez qu'il s'y passe des choses passionnantes : un jeune fait du scooter les fesses à l'air face à la mairie, d'autres dansent nuitamment la tektonik dans des stations services (on ignore trop souvent que l'Orne abrite des tektonikeurs d'envergure internationale) ou se baignent tout habillés dans des fontaines... Faut-il que la jeunesse d'ici s'ennuie pour être si inventive!

En visionnant ces films édifiants, j'oublie mon objectif premier (veiller à mon intégrité morale) et me surprends à espérer tomber sur des élèves : Grelinda au karaoke, Properce au rugby ou Catul mordu par son chien... C'est alors que je tombe sur une série de vidéos postées par la fille d'un collègue que j'ai en classe pour la deuxième année consécutive. Non sans une légère culpabilité, j'ai découvert que :

- Latifa, quand elle ne s'attache pas les cheveux, a une touffe énorme, et des faux-airs de Saby-Banana quand elle fait le zouave.

- L'essentiel des loisirs d'une adolescente de 14 ans consiste à se promener en ville en filmant ses copines sur son portable, tout en riant très fort et pour n'importe quoi (rien de compréhensible, en tout cas). Exemple : Latifa entre chez 8 à 8 en hurlant :"Tu vois pas comment qu'on est trop cruelles!" pendant que sa gloussante caméraportable-woman immortalise un four à micro-ondes...

Des fois, il vaut mieux rester dans l'ignorance!

Pitou G.

lundi 6 octobre 2008

Réforme

Depuis quelque temps, nous suivons avec intérêt le projet de réforme du lycée. Notre expérience (modeste pour ma part: une classe de seconde) nous a convaincu de la nécessité de faire bouger les lignes dans cette structure du secondaire qui semble finalement moins bien digérer la massification que le collège. Je vois ici que les choses pourraient se préciser dans la semaine. Cette réforme vise principalement à mieux préparer les élèves au cycle supérieur, où beaucoup échouent faute de bases solides et de capacité à travailler en autonomie. Elle propose pour cela:

- suppression des filières
- allègement du nombre d'heures de cours (selon les options choisies, un lycéen suit jusqu'à 35 heures de cours)
- semestrialisation de l'année, avec un tronc commun, des enseignements complémentaires et des modules d'accompagnement.
Là réside le casus belli: en seconde, éducation civique, sciences de la vie et de la terre ainsi que physique-chimie disparaissent du tronc commun. En première c'est au tour de l'histoire de céder sa place. La philosophie est préservée et proposée en option dès la première. Je comprends le désarroi des enseignants concernés, à qui l'on demandera d'aller voir ailleurs pour enseigner autre chose. Ah non, j'oubliais que tout cela serait indolore grâce au fameux non remplacement d'un départ en retraite sur deux.

Personnellement, quand j'étais au lycée je rêvais d'un enseignement modulaire: je me serais débarassé des mathématiques et autres matières scientifiques dès la sortie du collège (il faut dire que la marche est haute dans ces matières lorsqu'on entre au lycée). Toutefois, alors qu'on ne cesse de déplorer le manque de scientifiques dans le supérieur, cette décision apparait pour le moins contradictoire. Plus gênante encore, la disparition de l'histoire, qui me semble pourtant indispensable à la compréhension du monde et au décentrement de l'ego.

Matériellement, on peut penser comme de nombreux syndicats que cette réforme accompagne et justifie opportunément la réduction massive des effectifs enseignants.

Le système de modules, que j'aurais tant aimé expérimenté, laisse craindre un consumérisme accru des élèves et une concurrence entre disciplines. Les enseignements exclusivement complémentaires devront savoir capter leur public, la souplesse accordée permettant de changer de modules optionnels au bout du semestre. L'avancée majeure consiste à institutionnaliser l'accompagnement individuel des élèves: 15% du temps en 2nde, 10% après. Bien entendu, cette nouveauté nécessitera des investissements conséquents pour équiper les établissements "espaces numériques de travail" (sic).

La finalité de cette réforme est louable: en finir avec une conception napoléonienne obsolète du lycée, développer réellement l'autonomie des élèves (les Travaux Personnels Encadrés ont en leur temps vainement essayé d'y contribuer), éviter que tout l'enseignement soit tendu uniquement vers le baccalauréat sans jamais voir au-delà. Si l'on prend l'exemple du français, l'échec est patent: en deux ans, nous devons préparer des élèves à l'écriture d'une dissertation ou d'un commentaire littéraire, quand beaucoup maîtrisent mal les bases linguistiques. Comment faire comprendre la légitimité d'un discours (le commentaire) sur un discours (la littérature) qui nécessite bien souvent une traduction? Comment surtout leur faire produire ce métadiscours (pardon pour cet accès de pédantisme)? Nous parvenons trop souvent à les dégouter, par un excès méthodologique visant à sauver les meubles à l'examen et échouons dans l'ensemble à leur faire apprécier les belles lettres.

Ami lecteur, que tu enseignes en lycée (j'en vois plusieurs, dont un avec qui j'ai déjà eu de longues discussions animées à ce sujet) ou pas, donne-nous ton avis.
En attendant, je suis curieux de voir où cela nous mènera et aurais presque envie d'aller mettre mon grain de folie sel en lycée.

V.

dimanche 5 octobre 2008

J'aime la bourgeasserie

Notre maison de grosses bourgeasses réclame de nouveaux égards. Nous ne savons plus où donner de l'euro :

- Isoler le toit (ouate de cellulose ou laine de bois?)
- Changer les deux dernières fenêtres de la maison, celles de la chambre d'amis. En chêne, évidemment (deux autres nous ont été livrées cette semaine; à charge pour nous de les peindre; pour les poser dans la cage d'escalier, je souhaite bien du courage aux ouvriers!)
- Coller des panneaux de liège sur l'immense mur Nord du salon et de la cuisine pour améliorer le confort thermique. Je rêve d'une maison douillette sans tarir les gisements russes de gaz naturel.
- Acheter un tapis (sans craquer pour les plus coûteux, c'est un défi)
- Acheter et poser des rideaux dans notre chambre (le tissu est déjà choisi)
- Faire poser un insert, si tant est que cela soit possible. Actuellement, trois trous au fond de l'âtre nous permettent d'espionner le jardinet de notre voisine tricentenaire. Pas très Feng Shui (et pas très raisonnable).
- Acheter une échelle de meunier, parce que la moindre descente à la cave devient une périlleuse expédition - laver son linge vaut-il de se casser une jambe?
- En finir avec la salle de bain? En finir avec la cuisine?

Quelle priorité donner? Les choses se compliquent quand on sait que certains projets nécessitent une approche globale : On ne peut pas finir la cuisine (souvenez-vous du mur fissuré par la monstroplante!) sans poser les panneaux de liège. Or, à quoi bon coller du liège si c'est pour tout saccager en remplaçant la cheminée par un poêle à bois, au cas où le foyer fermé ne serait pas possible? En fait, le projet le plus urgent, ce serait encore de gagner au loto...

Drame abyssal de la bourgeasserie mis en musique par le groupe québéquois Numéro. Certains passages sont obscurs, mais ça reste bien dans la tête :



Pitou G

P.S. : nous aussi, on aime bien "les festins et les gens nus".

samedi 4 octobre 2008

Harde Riboute

Jeudi matin, alors que je glandais travaillais en attendant d'aller professer devant les 4emes latinistes, Jebaguenaudedanslespaturages m'appelle pour me donner des nouvelles. Pour faire simple, nous décidons d'utiliser tous les téléphones dont nous disposons (une ligne classique avec fil, deux lignes Internet, deux portables). La conversation ressemblait sensiblement à ça:
- Allo Pitou V.? Comment va?
- Salut Jebaguenaude, tu veux que je t'appelle sur la ligne Internet?
- Oui, dans deux minutes, je me fais un thé, il fait environ moins zéro, ici!
Je la rappelle, elle décroche mais je ne l'entends pas. Nouvel essai. Cette fois, j'entends un petit bruit, puis plus rien. J'essaye d'appeler la maison avec le portable:
"Ce numéro est indisponible..." La belle picarde d'adoption me rappelle sur le mobile et me confirme qu'elle a bien eu ce message. Nous discutons un petit moment et convenons de nous voir dans une semaine.
Après cette charmante conversation, je me penche sur le problème et découvre que la freebox est bloquée: plus de net, plus de téléphone, plus de télévision. L'angoisse.
Je manipule les branchements, réinitialise la crétin box, moult mais en vain. Ne reste plus qu'à exhumer de la cave le codex de la Bête et vérifier que je n'ai pas oublié une manoeuvre de réanimation. C'est là qu'on me suggère de pratiquer un massage électronique un "hard reboot". Ami lecteur, rassure-toi, il ne s'agit pas de revêtir la tenue de Rambo, ni d'affronter quelque alien retors pour cela. Il suffit simplement d'éteindre et d'allumer cinq fois de suite la boite à crétins.
Las, l'écran se bloque obstinément sur le "rectangle fixe".
Les Saintes Ecritures recommandent d'attendre quelques heures, voire quelques jours (ils ne nous connaissent pas, quelques jours sans la toile, c'est inhumain!) avant d'appeler la chaude ligne.
Après un gentil cours de deux heures (durant lequel Fillette, mélangeant deux exemples de mon crû, a écrit sur son cours de grammaire: "Tu es cruel parce qu'il pleut"), je bondis sur le vieux téléphone portable pour joindre la chaude ligne.

Voix féminine molle:
- Bonjour, bienvenue sur la chaude ligne de "Libre". Si vous appelez depuis une ligne "Libre", le temps d'attente est gratuit (Ben non, connasse, y a rien qui marche ici) après quoi, cet appel vous sera facturé 15 centimes d'euros la minute. Si vous appelez depuis une autre ligne (au hasard une Mobimerde prépayée), veuillez consulter la grille tarifaire de votre opérateur pour connaître le coût de votre appel (environ un bras, à vue de nez).
Blanc
- Si vous disposez de vos codes d'accès, tapez 1
- ...
- Si vous êtes satisfait d'avoir fait le 1, tapez 2. Composez maintenant les 8 chiffres de votre identifiant.
- 84...65... merde je me suis gouré!
- Nous n'avons pas compris votre identifiant. Veuillez recommencer. Saisissez maintenant votre code à 4 chiffres.
- Pour une question sur la livraison de votre boîte crétine, tapez 1 (...) Pour les utilisateurs de Macintosh, tapez 8
-...
- Pour les utilisateurs de Macintosh, veuillez contacter le 0811 92 36 22 (c'est le vrai numéro, si ça peut aider quelqu'un...)
À cet instant, je suis déjà passablement énervé. Je recommence, traverse à nouveau toutes les épreuves, suis mis en attente. On décroche, j'entends alors en arrière plan une salle de chaude ligne remplie de téléconseillers. Mais personne au bout de MON fil:
- Allô?
- Monique à l'appareil, que puis-je pour vous?
- Allô? ALLÔ!?
- Fermez la fenêtre, Madame.
- ALLO? Répondez-moi!
- Mais Madame, je parlais de la fenêtre dans l'ordinateur!
Pitou V, hurlant dans l'espoir que quelqu'un entende:
- MAIS REPONDEZ-MOI, BON SANG!
- Monsieur est-il avec vous, Madame?

Là, je raccroche en balançant le téléphone avant de le reprendre tout aussitôt. Arrivé au deux tiers de la procédure, un bip. Crédit épuisé. Normal, il ne restait que six euros. Je fonce au tabac du coin, achète la recharge Mobicrotte et part à l'assaut.
Et là, ineffable bonheur:
- Bonjour, Baptiste à votre écoute, que puis-je pour vous?
- Bonjour Ayoub, j'ai le ternet qui flanche...
- Je teste votre ligne. Débranchez votre Librebox. Rebranchez-là.
-...
- C'est un problème de répartiteur, Monsieur, ok?
-Ok. (il fait combien chez vous, Ayoub? 22°c.?)
- J'ai signale la panne, ok?
- Ok. (C'est bien Djerba?)
- Ils vont réparer très vite, dans les 48 heures, ok?

Pour me défouler, je suis allé au cloub de gym, faire ma deuxième séance de cardio/musculation.

Le soir, télévision et téléphone étaient revenus. Le lendemain matin, le net. Et tout ça pour à peine 11 euros de téléphone... Il va encore falloir que je me fende d'une lettre de réclamation!

V.

Et pour rire un peu (on ne s'en lasse jamais)...



vendredi 3 octobre 2008

Aloha l'OVNI

Il y a quelques semaines, mon homme vous confessait sa passion soudaine pour les jeux concours. Vous connaissez par ailleurs, et depuis longtemps, son inclination coupable pour le tournage en bourrique de télédémarcheurs (ici ou ).
À la croisée de ces deux mondes, il a toutefois oublié d'évoquer sa participation à d'autres joies du ternet aussi divertissantes que le sondage d'opinion. Pitou V. s'est inscrit à divers pannels qui lui ouvrent le droit de tourner des roues virtuelles en vue d'un potentiel accès à une hypothétique loterie. En plus, ça permet de découvrir en avant-première le nouveau spot publicitaire pour les pastilles Strepsils. C'est donc une source intarissable de petits bonheurs et d'étonnement toujours renouvelé (c'est redondant, je sais, mais je n'ai jamais été aussi proche de l'admirable période cicéronienne) :

Cliquez sur l'image, si vous ne voulez pas qu'on vous glisse un implant extra-terrestre entre deux vertèbres.

Ils picolent grave, à l'Organisation Européenne pour la Recherche bucco-dentaire Nucléaire... Et vous, seriez-vous prêt à adopter un bébé alien?



Ringo, on ne s'en lasse jamais...
Et que c'est drôle de retomber sur ses vieux articles (click on Ringo)!


N.B. : l'onglet "l'horrible Mme Royal" (voir image) ouvrait sur un article de notre ancien sénateur-maire, un genre de Louis XIV tout poudré, qui a vrombi sur tous les médias nationaux ces dernières semaines avant de se dégonfler comme une baudruche. Tant pis pour son rêve de toujours, le poste qu'on lui promettait depuis des années et qui aurait fait de lui le deuxième personnage de l'Etat, ce n'est pas pour son bec!


Pitou G.

mercredi 1 octobre 2008

Bizutage

Avant que les bourses du monde entier ne s'écroulent et que le blog globe terrestre ne sombre dans la banqueroute, quand nos médias nous régalaient encore de faits divers, on en a entendu de belles sur le monde de l'éducation. Je pourrais vous parler de l'inoxydable modèle finlandais dont on nous a tant vanté les mérites, à nous, pédagogues nuls et dépassés. Apparemment, il est tout aussi capable que le nôtre de générer de la violence et de connaître l'échec. Ne nous lançons pas dans de vaines polémiques : ce n'est pas un sujet assez funky pour moi, de toute façon. J'ai trouvé plus aguichant : le bizutage.

Je ne commenterai pas l'origine picarde des derniers dérapages dont la presse s'est fait l'écho. Il y a une telle douceur de vivre en Amiénie qu'on comprend parfaitement que d'honnêtes carabins aient envie de se divertir. C'est vrai que c'est tordant de contraindre une étudiante de 18 ans à simuler des fellations bananières devant un amphi bondé, non? non? vraiment non, z'êtes sûrs?
Pour innover un peu et sortir des récits de victimes de vexations en médecine, je vous propose de découvrir mon point de vue de bourreau en prépa littéraire. Les faits remontant à dix ans, il y a prescription et je n'aurai pas à censurer mon discours pour me protéger d'éventuelles sanctions pénales.

C'est bizarre, quand on y pense, qu'on ne parle pas plus d'affaires d'humiliations publiques dans les sections littéraires. Déjà, ces filières sont trustées à 90% par des filles, espèce perverse s'il en est (on le sait depuis Aristote, comment a-t-on pu l'oublier?). Et sur les 10% restant, on trouve une bonne proportions d'invertis, plus dépravés et sadiques que les femmes (si tant est que cela soit possible). Autant dire que les études littéraires sont un monde de requins! Je pense sincèrement que si on parle si peu de bizutage en sciences humaines, c'est parce que la violence est telle qu'elle confine les média au mutisme.

La preuve, c'est qu'avec la meilleure volonté du monde et dix ans de psychanalyse, je ne parviens pas à faire ressurgir le moindre souvenir des sévices que j'ai endurés, tout jeune hypokhâgneux. Ma conscience n'a pas su composer avec un tel traumatisme : je scotomise* pour y survivre (comme Charlotte dans Plus Belle La Vie, c'est scien-ti-fique, je vous dis! ). Mais il faut bien admettre leur existence, puisque, devenu khâgneux à mon tour, j'ai reproduit le comportement brutal de mes aînés... Il serait peut-être bon d'éloigner les âmes sensibles de l'écran...

Le grand rite d'initiation a eu lieu dans un bar du centre-ville. C'est fou quand on y pense : tous ces gens qui passaient devant les vitres sans même réagir! Par bonheur, celui qui allait devenir mon Pitou V. avait échappé à la rafle... Je ne me le serais jamais pardonné! Ce soir-là, j'ai opéré en binôme avec MAB - figurez-vous la fille la plus brillante et la plus sérieuse que vous puissiez imaginer, ça vous donne une idée du personnage (difficile de deviner quelle cruauté se cache en elle!). On avait assemblé une dizaine de tables, commandé des litres de limonades et entamé le harcèlement moral. Nous mettions au supplice une pauvre fille. Dieu sait ce qu'elle est devenue, la malheureuse... Prof, sans doute; c'est terrible!

MAB : Est-ce que tu es en HK1 ou en HK2?

Victime : Je suis en HK1, avec tous les latinistes.

Pitou G. (hilare, cette pourriture): Tu as tiré le gros lot alors! En HK2, ils ont Mme Stryge en prof de français. Non seulement elle est sévère, mais en plus elle donne plein de travail!

MAB : Nous, avec M. Biquette, on est plutôt tranquilles.

Pitou G. : Une vraie planque!

MAB : C'est comme en histoire. On a presque l'impression que le cours du vendredi est facultatif. Il y a quelques joyeux fêtards qui le sèchent une fois sur deux et personne ne leur dit jamais rien!

Pitou G.: Et en géo, M. Sardine ne met la pression qu'aux HK2. Il sait bien que la plupart d'entre nous passera le concours pour Ulm. Autant dire que les rames de papiers qu'il nous distribue à chaque cours finissent en brouillon!

MAB : Là où on y a été un peu fort, c'est quand on a boycotté le dernier devoir de l'année!

Pitou G. : Profite bien de ton année, surtout. On passe quelquefois par le trente sixième dessous, je ne te le cacherai pas. Mais la prépa, ce n'est pas aussi dur qu'on le pense...


Au fur et à mesure de notre exposé, nous avons vu le visage de notre victime se décomposer. À la fin, en roulant des yeux horrifiés, elle a tout juste réussi à balbutier : "Mais ça va pas du tout, ça! Je vais demander à changer de classe! Je suis là pour travailler, moi!"

Folles années! Nous étions vraiment d'odieuses crapules...

Pitou G.

* non, ce n'est pas une nouvelle torture!