Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

lundi 31 mai 2010

Brève de trottoir

Un lundi ordinaire, dernier cours de la journée : je grimpe avec mes élèves, nous sommes seuls à notre étage (plutôt genre damnés de la terre que rois du monde, si vous voulez mon avis). Fine semble déçue de voir close la porte d'un de mes collègues :
"Oh non! Il n'est jamais là, monsieur YoungFather! (c'est pas faux, ça)
_ On va finir par croire que tu es amoureuse! la raille Vanth
_ Non, mais c'est pas ça : je lui donne des sous!"

Ne jamais me provoquer un lundi soir, ordinaire ou pas :
"Je ne savais pas que mon collègue menait une double carrière!"

Mouais. un jour, je vais avoir des problème, je crois.

Pitou G.

dimanche 30 mai 2010

Alors, euro?

Cette année, on a mis un sacré coup de canif dans le contrat : depuis des années, les soirées d’Eurovision sont délocalisées à Celtovillers, en Amiénie, chez Poussinou. On était bien un peu obligés de batailler contre les convives rétifs qui n’avaient pas compris le concept et militaient pour qu’on regarde un match de foot, mais, bon an mal an, on arrivait à imposer nos kitschouilleries.
Las, l’édition 2010 tombait le même week-end que deux anniversaires dans ma belle-famille.Nous avions donc fait une croix non seulement sur notre virée amiénienne, mais aussi sur le spectacle. Aussi avons-nous sauté au plafond, lorsque Belle-maman nous a annoncé qu’elle entendait bien regarder l’Eurovision avec nous, faute de le faire entre copines. Le temps de sauter sur une feuille de papier (pas d’Eurovision sans grille d’évaluation, cela va de soi) et l’Azerbaïdajanaise poussait déjà la chansonnette.

2010 laissera le souvenir d’un cru sans grand éclat ni gros coup de coeur (Eurovision 2000, que tu me sembles loin!), mais on a tout de même connu bien pire. Déjà, il n’était pas indispensable cette fois-ci de parler très fort entre chaque prestation pour couvrir les commentaires : contre toute attente, Bern et Hanouna se sont honorablement acquittés de leur mission, y compris en commentant l’allure des ambassadeurs de chaque jury national au moment du décompte des points, ce qui est quand même un exercice de style essentiel (cette année encore, écrasante majorité de bimbos, parsemée de quelques analystes du CAC40; la bombasse de sexe masculin attifé d’une veste grotesque étant manifestement une spécialité balte - dont un spécimen distribuant ses points en chanson, au lieu de les meugler comme sa veste en peau de vache l’y conviait; j’ai dû éponger deux litres de ma propre salive lorsque le beau gosse suédois a paru à l’écran) (c’était une longue parenthèse, hein, mais il y a presque plus à dire sur le décompte des points que sur les chansons elles-mêmes).

On s’est quand même farci le Bouclelitto espagnol deux fois, parce qu’il paraît qu’un intrus est monté sur scène pendant qu’il chantait. Je ne me suis rendu compte de rien : il y avait déjà assez d’huluberlus derrière le chanteur, déguisés en jouets (il faut au moins une insolation andalouse pour vous faire croire que faire danser un clown va vous assurer la victoire - et il faut au moins être Portugais pour trouver l’idée géniale). Tout ça pour célébrer en musique “Quelque chose de minuscule” (!), il y a de quoi être surpris...

Cette année, c’est une chanteuse de salle de bain qui a fait l’unanimité. Remarquez, elle avait l’air contente d’être là, à l’inverse du Russe dépressif (mais comme le Russe est russe, il peut compter sur une proportion stalinienne de suffrages - elles ne sont pas rancunières, les nations dépecées de l’ancien bloc soviétique), du mannequin norvégien qui avait dans les mâchoires ce qu’il n’avait pas dans les cordes vocales ou de la barbie ukrainienne à capuchon noir de bourreau.

On a eu droit à assez peu d’excentricités, dans l’ensemble : des Moldaves en costumes hideux (miam la moumoute turquoise sur l’épaule) munis d’un saxophoniste doté de lunettes noires et d’un pelvis à bascule, un Serbe sosie de Lova Moor (photo) avec des suggestions capillaires propres à interroger notre identité ontologique, et une équipe de Winx dépêchées par le Belarus.

Nous sommes biélorusses et brushées comme des papillons


La chouchoute de mon homme, diva islandaise issue d’un croisement entre un Bottero et une grosse meringue rouge (ce qui donne le sosie de Dawn French), n’a pas été récompensée de ses efforts : c’est en vain qu’elle a mollement tangué sur un rythme endiablé en nous offrant des oeillades coquines de fausse ingénue). Ma meute de Grecs testostéronés a eu plus de chance avec son haka de rugbymen spartiates.


Elle a ce "je ne sais quoi" qui en fait la préférée de Pitou V.


Tiens, les All Black ont perdu leur ballon

Bern et Hanouna étaient effarés de voir les Turcs s’en sortir aussi bien avec leur esthétique de manga-hard rock. Leur succès m’ébahit beaucoup moins que celui de la daube belge, 6e (mais mettez-moi une balle dans la tête de ce boy-scout!) ou de celui, du couple danois (4e et navrant). Le vautrage dans les règles du jeunot britannique était, en revanche, parfaitement mérité. Le Chypriote gallois (c’est un concept) qui pensait qu’exhiber le chemin pileux qui mène à son ombilic allait lui garantir la victoire (c’est qu’on l’a vue trois fois, sa toison) n'a plus qu'à aller se rhabiller.

Quant à la plaie des dernières moutures de l’Eurovision, le phénomène du vote diplomatique, il était moins caricatural que d’habitude, puisque les jurys de professionnels ont fait leur retour, en complément des votes des téléspectateurs, mais il a quand même la peau dure.

Pitou G.

jeudi 27 mai 2010

Fibres et frayeurs

Dans un élan d'amour pour mon prochain, j'ai claironné devant Cinderella que j'étais allé voir (et pour cause!) sur Internet un orchestre de légumes. Je me suis alors vu lui expliquer la marche à suivre pour voir la vidéo :

"C'est super simple, tu vas sur g°°gle, tu tapes "vegetable orchestra" ou "instruments en légumes". Tu seras forcément redirigée sur Toi-le-tube!"

En voyant que je venais d'aiguiser son intérêt, j'ai soudain pris conscience du risque phénoménal auquel j'exposais Montdepitous : je voyais déjà Cinderella découvrir, article après article, l'ébourrifant (mais fidèle) portrait que je brosse d'elle. Bon, après coup, je me suis rendu compte que je m'étais un peu emballé, vu que, pour les requêtes sus-mentionnées, le blog doit être référencé en quatre millième page, mais on n'est jamais à l'abri d'une surprise avec ma collègue préférée. Je ne pouvais plus faire machine arrière et argüer : "cété trop pas vré, je rigol lol!!!!" J'ai donc changé de stratégie :
"Tu sais quoi? Je vais te montrer!"

Et je les ai traînés dans mon sillage, elle et son caddy orange, vers un ordi relié au ouèbe. Quand je l'ai vue toute ébaubie, au moment où je remplissais la barre d'adresse ("ohlala! mais comment vous faites ça?" - ah oui, de temps en temps, quand ça la prend, elle me vouvoie), j'ai mesuré combien ma frayeur de la voir débarquer parmi nos commentateurs avait été irrationnelle. C'était un vrai bonheur d'être témoin de son émerveillement devant l'écran qui s'animait, un peu comme quand on secoue un sachet-fraîcheur Whisk@s tout plein de cocawine devant Calim'. Ses yeux, tournés vers l'écran où elle voyait des gens faire leur marché, débordaient de reconnaissance. Et pourtant, sans le son, ça avait tout de suite moins d'intérêt...

Pitou G.

P.S. : je sens que je me suis réservé deux sombres semaines de remerciements quotidiens...

mercredi 26 mai 2010

Encore une victime de la canicule

Vous êtes une éternelle indécise, un indécrottable versatile? Lorsque vous ouvrez une boîte de chocolats, vous ne savez jamais par lequel commencer? Faites comme nous :

Pour agrandir l'image, cliquez sur la ganache au cassis : attention, ne vous trompez pas!


Mélangez-les tous!

dimanche 23 mai 2010

Feutre à mine et mine au taure

Le monde des couleurs est une jungle, surtout pour nous autres daltoniens. Il répond pourtant à des règles bien précises : il y a des seigneurs et des loosers chromatiques. Par exemple, le jaune est tout en bas de l’échelle sociale des craies : il est gras, tache, fait des pâtés. Chez les craies, le haut du tableau (hihihi) est occupé par le blanc, pur, fin, royal.

Attention, la hiérarchie n’est pas du tout la même parmi les feutres : aucun fabriquant ne s’est lancé, allez comprendre pourquoi, dans le marché pourtant prometteur du marqueur blanc ou jaune. Le vert est un guignol (chez les craies aussi : c’est un guignol qui a de la constance). Le noir a des prétentions de rois des Velleda, mais à bien y regarder, est-il beaucoup plus endurant qu’un bleu? Non, sa Majesté des Feutres, c’est indéniablement le rouge. Comment expliquer autrement que votre cartable contienne toujours trois vieux rouges qui vaillent encore le coup alors que les autres couleurs passent à un rythme fou du cartable au sac poubelle?

Alors fatalement, on prend l’habitude d’écrire communément en vermeil. Au début, on prend encore la précaution de préciser “vous, vous écrivez ça en bleu; mes autres marqueurs ont rendu l’âme”. Vient un jour où ce n’est plus la peine : monsieur Pitou G. écrit en rouge, c’est connu.

Pourtant, chaque fois que vous avez la soudaine inspiration de vous ravitailler en feutres (un bleu, un noir, un rouge - tiens, ça m’en fera quatre -, du vert? vous rigolez!), vous vous jetez sur les couleurs conventionnelles comme un chat sur le jambon. Le réflexe rouge a toutefois la peau dure : hier, je me suis interrompu au beau milieu d’un mot rutilant en me souvenant que j’avais des feutres neufs et comme les mômes étaient particulièrement mous du genou et que je m’ennuyais un brin, j’ai conversé avec moi-même (je dois me traîner un réputation de dingue, du coup ils n’osent pas trop me contrarier) :
“Mais pourquoi j’écris en rouge? Ça m’énerve...
_ Comme les taureaux! a rétorqué Livie (tiens, y en a une en vie)
_ On va arrêter là la comparaison, si tu veux bien.”

Simple mesure de précaution : on va éviter que la fin d’année ne vire au rodéo.

samedi 22 mai 2010

Scène de reconnaissance

Chez Molière, c'est à un bracelet que deux personnages se rendent compte à la scène 11 de l'acte III qu'ils sont en fait de la même famille*. Une vidéo qu'on nous a signalée récemment m'a remis en mémoire une autre scène de reconnaissance au théâtre Haquenée. Mais avant d'y venir, je vous laisse apprécier l'objet par lequel le souvenir est arrivé :


Et ne me dites pas que vous ne connaissez pas Julie Bataille, ni ne vous lamentez sur cette star oubliée : vous entendez sa voix tous les jours (enfin si vous regardez encore la télé; nous, on a arrêté) dans la publicité la plus anodine. Et si vous ne me croyez pas : non mais!

La madeleine de Proust commence à 0:56 : "pour mieux s'aimer entre fille et garçon". En début d'année, on a mis en place une réunion sur un sujet qui me tenait à coeur et qui est depuis à moitié tombé à l'eau (parce qu'on veut bien faire un peu de bénévolat, mais qu'on se sentait modérément** soutenus). Comme les personnels ayant assisté à la formation l'année précédente n'étaient guère nombreux***, on avait rameuté quelques nouveaux venus, parmi lesquels I. la rigolote, Follet et L., une collègue qui a fait un remplacement éclair. En tout, on était six : chaude ambiance.
Nous parlions de nos projets pour chaque niveau ciblé, lorsque L. s'est étonnée, dans une tirade touchante d'entrain et de naïveté, qu'on ne parle que de l'amour entre fille et garçon, c'est vrai quoi, elle, elle a plein de copains homo et l'école est bien censée lutter contre toutes les discriminations, pas vrai?
Silence gêné. Je jette un coup d'oeil à Follet qui observe I. qui me regarde.
Grillés.
Pour sûr, avec nous trois, ils allaient être bien préparés à "mieux s'aimer entre fille et garçon", les marmots...

Pitou G.

* Dans Les Fourberies de Scapin, par exemple, mais on trouvera ça ailleurs, et pas uniquement chez Molière.
** Euphémisme.
*** Litote. Avec l'imminence des examens, Montdepitous retrouve sa vocation culturelle, z'avez r'marqué?

jeudi 20 mai 2010

Opus patatarum

Cinderella Lalouze a débarqué dans la salle des profs avec sa tête des jours de fête et le rire qui va avec (hihihihi) pour lancer à la cantonnade : "Collègues adorés (oui, elle est très liante), ne soyez pas étonnés hihihihi si vous me voyez venir au travail avec des légumes hihihihi!"

Même pas besoin de regarder Follet : on s'est envoyé un message télépathique en code fuchsia:
surtout ne pas commenter!

Je l'ai déjà expérimenté : je sais bien que Cinderella n'a jamais conscience des sous-entendus graveleux . Le problème, c'est qu'on a oublié d'envoyer une copie carbone de notre délibération psychique à Sylvie Jolie, notre collègue toujours so chic :

" Des légumes? Mais pourquoi pas, tu fais ce que tu veux.
_ Hihihihi, c'est pour faire des instruments de musique.
_ Mais il y a tellement d'autres choses stimulantes que tu pourrais faire, avec des légumes..."

Gardez vos suggestions, on va se contenter de celle-là :



Pitou G.

dimanche 16 mai 2010

Ils ne le savent pas encore

Montdepitous manque d'articles de fonds, je trouve. J'ai donc décidé de fournir ici une typologie détaillé d'un concept déjà évoqué dans ces pages virtuelles : le "il ne le sait pas encore".


Sénèque : joue dans la catégorie control queen. Il est tout en retenue, en intériorité et en perfectionnisme : il relira son interro jusqu'à la dernière seconde, même s'il doit bien se douter qu'elle est parfaite. Il arbore continuellement un sourire équivoque de statue archaïque, toujours serein, énigmatique (cf. ci-contre celui de Cleobis ou Biton, musée archéologique de Delphes). Il est quelque chose comme l'élève parfait, attentif à chaque instant, humble, qui n'hésite pas à participer quand plus personne ne répond; ou du moins qui n'hésitait pas : au début de cette année, ses interventions sont devenues de plus en plus exceptionnelles, sans qu'on le sente pour autant distrait ou démotivé; puis la semaine dernière, soudain, il s'est de nouveau emparé de la parole, avec une nouvelle voix. La mue fut longue, on le sent soulagé.
L'indice qui ne trompe pas : il est ressemble à une poupée de porcelaine et est toujours entouré d'un groupe de filles (que j'ai baptisé, par antiphrase, le Glamour Club, mais c'est un autre débat).

Enlumineur relève de la même catégorie. L'expression control queen a dû être forgée pour lui. La moindre arabesque de son écriture calligraphiée a été préméditée, c'est certain. Il envisage des métiers assez sympa: dentiste, embaumeur, architecte pénitentiaire ou toute autre activité méticuleusement flippante. Il y a du Sylar en lui (le côté montre suisse). Du garçon sensible psychopathe, quoi.
L'indice qui ne trompe pas : cliquez ici.

Phlox la fouine est lui aussi toujours avec des filles, mais il est beaucoup plus expansif que les précédents (un tantinet moins, malgré tout, que ce garçon qui mimait des guillemets à chaque fois qu'il prenait la parole, mais celui-là doit le savoir depuis pas mal de temps déjà). Il bouillonne et rit très fort, tout en restant toujours très poli.
L'indice qui ne trompe pas : il a remarqué l'habileté de mes poignets.

Pour les plus jeunes, difficile de se prononcer. Il y en a bien un, un peu émotif, que je surveille du coin de l'oeil, mais ce n'est qu'une vague intuition (alors que pour les autres, ce sont des déductions scientifiques, vous en conviendrez).
Notez que je recrute mes "ils ne le savent pas encore" exclusivement parmi les excellents élèves. Il y aura une session de rattrapage pour les autres.

Pitou G.

samedi 15 mai 2010

MonJardinMaMaison

Vous ne le saviez peut-être pas, mais les Pitous sont des magiciens.
Pendant que mon G. ressuscitait un blog, je créais au jardin.
Si la maison a connu nombre de changements depuis trois ans que nous sommes arrivés (vous avez suivi avec passion nos aventures avec les artisans), le jardin a connu force transformations. Le domaine des Pitous est modeste, un rectangle de 200m2 clos de vieux murs, mais sa situation abritée et sa bonne terre ancienne en font un excellent terrain de jeu.
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé jardiner. A huit ans, je semais des carottes dans un coin du jardin du vieil immeuble dont les parents louaient un étage. Un peu plus tard, je demandais à ma grand-mère, jardinière chevronnée, l'autorisation de faire un petit potager dans sa nouvelle maison. Quand nous quittâmes l'appartement pour une maison, je disposais d'une plate bande. Je lisais avec passion toute la littérature que je trouvais sur le sujet, j'étais déjà très fort sur la rêverie théorique à l'époque. Je ne peux pas dire que mes tentatives aient jamais donné quelque chose, mes projets s'étant toujours perdus dans l'inconséquence enfantine ou heurtés au pragmatisme adulte. Cela ne m'a pas pour autant découragé - au contraire de mon intérêt pour l'aquariophilie, dissous en une décennie dans des demi succès variqueux et un cuisant échec final (au sens propre, mes derniers poissons étant morts cuits par un thermostat défectueux).
Ainsi, ma chambre du lycée Infini était-elle ornée de nombreuses plantes vertes (disparues depuis, la plante d'intérieur n'est pas mon amie). Notre premier appartement était pourvu d'un balcon qui s'est immanquablement vu coloniser par de ridicules petits pots et jardinières (j'ai même essayé le mini potager à même le sac de terreau découpé - j'avais pourtant vu des tomates cultivées ainsi, mais les radis n'ont jamais fait de racines, juste des fanes, dont j'ignorais à l'époque qu'on faisait d'excellentes soupes).
Notre premier appartement-ta-nous s'ouvrait majestueusement sur une terrasse exposée au couchant que j'investis massivement. Cette fois j'y dispose de grands et lourds pots en béton, charrie des sacs de terre, plante des végétaux de belle taille... Demi succès: l'endroit est brûlant en été et sans arrivée d'eau l'arrosage est acrobatique (le tuyau tendu de la salle de bains à travers la chambre, c'est assez spécial). Nous sommes passés en coup de vent dans cet endroit longtemps fantasmé - mais qui faisait surtout rêver les voisins ne disposant que d'un balcon plus modeste.
Le jardin disposait déjà de nombreuses plantes mais qu'importe, j'ai allègrement planté... après avoir opéré quelques divisions pour remettre certaines à leur place - ce qui m'a d'ailleurs donné l'occasion d'en faire don à des collègues ("quand ça fait plaisir et puis que ça débarrasse...")
Je n'ai jamais vraiment réussi à faire un plan puis à m'y tenir: une histoire d'échelle et de taille adulte des plantes, alors j'ai commencé par élargir les plates-bandes au pied des murs, mais l'ensemble manquait de relief. J'ai donc décidé de séparer l'espace en deux. Pour le moment, cette séparation est plus symbolique que matérielle: j'ai un peu de mal à faire disparaître l'arceau métallique, normalement recouvert par des grimpantes (passiflore, rosier et annuelles comme le pois de senteur), mais la 1ere moitié, ornementale, s'appuie sur des courbes, alors que la seconde, plus utilitaire et productive, est géométrique: le potager en carré. Pour compenser la verticalité des murs qui écrasent l'espace, j'ai tenté d'introduire des volumes, sans pour autant créer d'ombre portée. Je pense qu'il faudra là aussi que j'utilise des grimpantes pour habiller les plus hauts murs (3 m!), je peux aussi utiliser des claustras ou d'autres structures qui auraient l'avantage d'être immédiates et pérennes.
Des projets à l'horizon: transformer enfin le faux puits (que j'ai intégré dans un massif) en véritable bassin, enlever la vilaine dalle en béton devant la terrasse et installer un banc, peut-être faire (faire) une terrasse en bois, avec pergola (?) et surtout récupérateur d'eau.
Les photos depuis trois ans:



V.

PS: Questions bonus:
1) Quel personnage accompagne G. sur la 2e image? Un indice sur Quaidesomme.
2) Quelle sympathique bestiole, ni noire, ni poilue, affectionne notre jardin?
A gagner, une photo du jardinier! (comment ça égocentrique?)

vendredi 14 mai 2010

Pré-mai-nition

Le moi de mai, c'est la période où on fourmille de projets et d'envies pour l'année à suivre, mais nada pour celle en cours : on a l'impression que tout est joué. C'est donc le mois où on anticipe. Et quand je regarde vers l'horizon, que vois-je? De l'ennui...
Tudieu, ce que je vais me raser, l'an prochain! On m'enlève Cinderella et Follet alors que je viens juste de créer des libellés à leur nom dans Montdepitous, ce scandale! Il y avait une bonne ambiance, cette année. Et, je ne sais pas pourquoi, j'ai le pressentiment que les trois grands débutants à temps complet qu'on va nous envoyer l'an prochain ne seront pas des joyeux drilles (pour les trois semaines où on les verra avant leur démission), pas plus que les tuteurs qui auront été désignés pour les suivre.
Côté mômes, c'est un peu la même affaire. Je sais que j' ai déjà fait ma Cassandre l'année dernière, quand j'ai perdu ma classe de poètes, et que pourtant j'ai bien rigolé par la suite. Mais là, c'est vrai. Mes 3e, c'est mes seules classes un peu groovy. Eux partis, et je le leur souhaite, je vais me faire scier comme du bois mort. Adieu quenottes de gérondifs, adieu plumes d'oxymore et autres trésors de la nature. Que vous allez me manquer...

Pourtant, eux, ne semblent pas avoir pris conscience qu'ils allaient me manquer. Phlox-la-fouine est ainsi allé dire à YoungFather (prenez vos mouchoirs) à propos d'un travail insuffisamment récompensé, avec des tremolos dans la voix et des soupirs dans l'âme:

"De toute façon, monsieur Pitou G., il ne nous aime plus" (sigh)

Vous croyez que ça ait à voir avec le fait que, la veille, je leur avais dit : "Je ne vous supporte plus le lundi! Je ne vous supporte plus le jeudi! Et je ne vous parle même pas du vendredi!"
Comme quoi ils m'écoutent, parfois...

Pitou G.

jeudi 13 mai 2010

Collègue de rêve

Je ne sais pas si c'est le remords d'avoir assassiné Monica, mais chaque semaine, je rêve qu'on m'annonce la mort d'un de mes collègues.

Parce que je n'aime pas garder ce genre de scoop pour moi tout seul, je me suis empressé d'apprendre à Bombasse que Morphée, sous l'apparence de Follet, m'avait annoncé sa mort sur un tapis de gym volant (tiens, je ne savais pas qu'ils avaient ça à Haquenée; on est bien équipés, finalement). Je ne sais pas pourquoi, mais il est ressorti de la salle des profs avec le teint verdâtre. Il allait justement donner un cours de gym...

Une semaine après, c'est Daisy 2 (2 parce que j'ai déjà eu une collègue Daisy : mes tympans s'en souviennent, notre ancien blog aussi) qui s'effondrait inexplicablement, si c'est pas malheureux à son âge! Si je soupçonne mon subconscient d'avoir éliminé Bombasse par jalousie, je me demande bien pourquoi il s'en est pris à Daisy. Quand même pas parce qu'elle a une voix de canard! Peut-être bien que si - c'est pourtant pas bien compliqué de se faire greffer des cordes vocales!

Cette semaine, rien encore... À qui le tour?

Pitou G.

mercredi 12 mai 2010

Block us!

"Curieux, tous ces élèves amassés à l'extérieur des grilles..." me suis-je dit en arrivant ce matin au collège Elitaire... un voyage scolaire?
Que nenni. La centaine de (pré)ados entendait manifester son opposition à une dangereuse atteinte à leurs droits: l'ouverture d'une "conférence sur les rythmes scolaires, l'équilibre entre le temps de l'école, le temps de repos, les vacances, les activités sportives et culturelles" - dixit Luc Châtel.
Il semblerait que même les gnomes élitaires aient un souci de vocabulaire, car leur blocus était tout à fait perméable.
Il faut reconnaître que rater des cours pour montrer son attachement aux longues journées de cours ne se refuse pas. Surtout ne touchons à rien...
Et toi, cher lecteur, ton avis sur les rythmes scolaires?
V.

mardi 11 mai 2010

S(ouvent) V(raiment) T(ordu) 2

Ah! Les joies de la puberté (et celles du cours de sciences)... Où les poils apparaissent-ils chez les femmes à cet âge délicieux?

Goupil : Dans le vagin?
Follet : Il y a peu de chances...
Goupil : Dans l'utérus, alors?

C'est une façon comme une autre de préparer un nid douillet pour l'embryon. Rappelons que l'Académie de médecine déconseille fortement l'usage de crème dépilatoire à usage interne.

dimanche 9 mai 2010

Mi-cuit? je ne suis pas chaud, là...

"Parfois, on cherche désespérément un dessert tendance ou original pour épater ses convives... Mais ce grand classique est indémodable!

Mi-cuits au chocolat"

"Chocolat fondant", La petite bibliothèque du chocolat Larousse


Heureusement que Péopéo, Wanobil et adorable Filleule n'étaient pas venus pour un week-end gourmand! Je ne comprends pas ce qui s'est passé : nous utilisons pourtant des fèves de cacao rigoureusement sélectionnées :



Je tiens à préciser que cette recette avait auparavant été parfaitement réussie. Comme quoi, on défend son titre à chaque performance.

vendredi 7 mai 2010

Statu quo

Il y a peu, je vous consultais pour savoir s'il était raisonnable de divulguer l'adresse du blog à Follet. Les deux tiers des suffrages exprimés oscillent entre la prudence et le météfou sans appel. Le tiers restant est à peine plus enthousiaste, puisqu'il m'invite à agir selon ma convenance, à l'exception de Guilitti qui semble impatiente de lire les commentaires de Follet (à mon avis, c'est pas trop le genre à commenter, mais sait-on jamais...). Pour l'instant, je n'ai pas cédé à un élan apocalyptique (au sens premier de dévoilement*) mais pas encore renoncé à cette éventualité. Ma disposition actuelle, c'est plutôt : l'occasion fera le larron en foire qui ménage sa monture.

Je signale en passant, mais c'est un autre débat, que Waquete réclame des articles de mon homme. Il se laissera peut-être convaincre par la Vox Bloggi : je vous invite à pétitionner en commentaire.

***

De mon homme, il va être question dans cette seconde partie d'article savamment construit. Anéfet En effet, après avoir lu l'article "Referendum" (je ne mets pas le lien, il est plus haut), il a manqué d'outer Montdepitous, le chenapan! Pitou V. serait plutôt de l'avis de Guilitti, voyez. Mais c'est à YoungFather qu'il a failli dépoiler l'ex-voto rose**. Au cours d'une discussion sur les passions (quelle idée d'aller parler "passions" avec un fils, petit-fils, arrière-petit-fils et arrière-arrière-petit-fils de mélomane métalleux!), j'ai lâché incidemment que moi, ça serait peut-être l'écriture. Et mon homme d'ajouter : "il est peut-être temps de faire une révélation".
Ça a piqué la curiosité de YoungFather, qui a peut-être cru que j'allais pondre un futur Goncourt et qui a cherché à en savoir plus. J'ai résisté à ses instances. Il a conclu par une suggestion assez innovante :
"On n'a qu'à créer un site internet sur lequel tu écrirais! On appellerait ça chez Pitou G !
_ Hi hi hi hi", ai-je gloupsé.

Mais pour mettre en danger la confidentialité du blog, je n'ai pas besoin de mon homme : je me débrouille très bien tout seul. Il s'en est fallu d'un cheveu que je beugle à travers une salle des profs bondée : Hé, m'sieur Follet!", en lieu et place de son vrai nom. Pas facile à rattraper, ça.

Pitou G.

* Ceci pour vous rappeler que Montdepitous est un blog culturel.
** Le contrepet est un art ingrat (et surtout très approximatif).

jeudi 6 mai 2010

Art premier

Voilà des siècles que Choëy n'avait pas fait parler de lui. Ce silence était devenu insupportable. J'étais en manque de fulgurances de l'esprit et de saillies métaphysiques. La perle suivante nous permettra de patienter jusqu'au prochain millénaire, tant elle est pure, ronde, parfaite :

C'est quoi l'abstrait? C'est poilu?

mercredi 5 mai 2010

Un tricycle pour Superman

Je continue courageusement d'aller à la salle de sport de Frosty-le-Tigre; mon assiduité me perdra. Hier, alors que j'achevais une série de pompes pour optimiser les effets du développé incliné (le développé incliné, c'est ça :


en cliquant sur l'image vous arriverez sur le site d'où vient l'image

et c'est important pour la suite), et que je poussais un soupir entre le soulagement, la défaillance et le râle, un musclor passe devant moi, me salue et croit bon d'ajouter : "C'est l'heure de la prière?" J'en ris encore. Je m'esclaffe vaguement, tente une répartie peu inspirée sur le thème de "mais où qu'elle est la Mecque?" et me rends compte que ma voix enrouée ne parvient pas du tout à dissimuler mon agacement réel. La laryngite fait une bien mauvaise diplomate.

Vous allez me dire qu'être irrité pour si peu, c'est à la fois incompréhensible et tout moi (le mauvais côté du tout moi). Je dois admettre que j'aurais peut-être souri de bon coeur si ses pectoraux n'avaient pas fait la taille de mes cuisses. Ce n'est pas parce que je ne suis pas fichu d'enchaîner deux tractions de faire plus d'une demi-traction et que je fais mon développé incliné sans charge sur ma barre (elle pèse déjà 18 kg, c'est bien assez pour moi) que je suis obligé d'essuyer les blagues nulles des supermen du coin, sous prétexte qu'ils ajoutent des charges, eux, comme sur le dessin ci-dessus.

Un peu plus tard, j'ai fait remarquer à Follet (que je traînais à la salle pour la deuxième fois de la semaine, ça c'est un exploit que le gros costaud aurait été bien en peine de réaliser) :

"Je ne vois vraiment pas pourquoi il se la pète : moi, en développé incliné, ça fait bien longtemps que j'ai enlevé les petites roues!"

Pitou G.

mardi 4 mai 2010

Grande pitié

Aujourd'hui, j'ai mal à la gorge. J'ai la voix toute éraillée et douloureuse. Cinderella Lalouze m'a dit que je lui faisais pitié.
Aujourd'hui, j'ai mal à l'ego.

Pitou G.

lundi 3 mai 2010

Les bijoux d'Egisthe

Scénario d'une catastrophe ordinaire : il vous reste un quart d'heure à meubler à la fin d'un cours. Vous êtes cependant le roi de l'improvisation, ce qui tombe plutôt bien vu qu'on est en train d'étudier le théâtre. C'est alors qu'une idée fumeuse vous passe à travers la tête:
"Vous allez créer un tableau vivant de tous les personnages de la pièce, figés dans une posture qui les résume au début, puis à la fin de la pièce."

Là, pour être figés, ils sont figés : "mais qu'est-ce qu'il nous veut encore?" semblent me crier leurs regards débordants de stupeur. Nonobstant leur perplexité, je désigne un acteur par personnage... et me retrouve avec pas loin de la moitié des élèves sur l'estrade. Ah ouais... Y en a onze, quand même! Tous ceux qui sont restés assis ne vont pas chômer pour autant : ils vont par leurs indications diriger le jeu des statues vivantes et ainsi échanger, sans même avoir l'air de s'en rendre compte, sur leurs interprétations de la pièce (la théorie pédagoguique est toujours fascinante, mais réserve moins de surprises que la réalité)

Latifa-Electre a suivi tant bien que mal les consignes de ses camarades. Machoman-Egisthe (le roi des maracasses) a eu beau faire, il ressemblait plus à un footballeur qu'à un politique cynique et méprisant. Quand on est passé à Clémentine-Clytemnestre, les directives se sont corsées d'un cran :
"Aie l'air crispé!
- Et surtout, reste bien droite!
- Qu'on sente qu'elle est orgueilleuse et froide.
- Moi, je la vois bien faire comme si elle montrait ses bijoux, un peu comme Egisthe!"

Les bijoux d'Egisthe? Je suis resté coi trente secondes. Et puis, fatalement :
"Ne t'en fais pas, Machoman, personne ne t'oblige à nous montrer tes bijoux"

Et dire qu'il croyait qu'on avait fini de les lui casser...

Pitou G.

samedi 1 mai 2010

Avril prix

Qu'est-ce que vous voulez que je réponde à tous ces collègues qui me demandent ce que j'ai fait de mes vacances? Je ne vais quand même pas leur avouer que j'ai accompli un miracle!







N'empêche, j'ai ressuscité un blog!