Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

samedi 30 août 2008

En direct de notre salle de bain

Tiens, mais qu'est ce qui se cache ici?

Des Pitous tout nus?

Un bel espion de Gayland?

Un concurrent des J.O venu, un peu tard, s'entraîner dans notre baignoire olympique?

Des chats potomanes?

Un laveur de carreaux (oh oui, faites que ce soit un laveurs de carreaux!)

Une caméra de surveillance?

Grattons un peu...




Une porte, maintenant!

vendredi 29 août 2008

Le tourisme à la Pitou

La phrase-phare de cette fin d’été sera décidément ce bel adage normand : «Y r’pleut ». On nous avait pourtant promis un temps radieux cette semaine. C’est donc avec l’enthousiasme naïf d’Iphigénie courant épouser Achille (mais qui va en fait se faire trucider par papa)* que nous fourrâmes nos maillots de bain dans nos sacs : haut les cœurs, nous allions défier les poissons dans le Sud Manche (si je me suis baigné à Étretat, je peux bien me baigner dans l’Arctique) ! Nous aurions mieux fait de déclamer : « Soleil je te viens voir pour la dernière fois »* et d’aller hiberner illico sous la couette, défaits de tout espoir de lumière.

Mais nous ne savions pas encore que Météo France (sois maudite !) était dotée d’un sens de l’humour aussi douteux. Et puis si nous comptions sur un bain de mer, nous allions surtout rendre visite à Péo-Péo et Wanobil (je suis décidément bien peu inspiré pour nommer les maris de nos amies) dans leur nouvelle maison. Nous ne sommes plus les seules bourgeasses normandes, que ce soit bien clair ! Après le déjeuner, quand il fut tout à fait évident que la baignade était un doux rêve (« Chéri, tu l’as mis où, mon pull »), il nous resta l’alternative suivante :

 Visiter le Mont-Saint Michel, bien sûr ! C’est juste à côté, il fait trop moche pour qu’il y ait foule et il faut en profiter avant que les Bretons ne nous le revolent (arrière, Bretons !). Pitou V n’a jamais foulé ce tertre sacré, rendez-vous compte ! Quant à mon unique visite, je m’y étais gelé les petons, en février, en compagnie de stagiaires de l’Éducation Nationale (alors que là, je peux m’y geler les petons en août, en compagnie de titulaires – il y a tout de même du progrès !).

 Aller chez Bricomachin pour acheter des vis, une rallonge électrique et un litre d’huile de lin, et, surtout, croiser des tas de gens laids (allez plutôt ouvrir un blog, masses mal méchées !) ou des collègues de Péo-Péo (Bricomachin en août, c’est une succursale de l’Éducation Nationale ; on devrait demander au ministère d’être directement payés en bons d’achats).

Allez, je vous laisse deviner quel fut notre choix. Un indice ? Nous avons fait le bon : parce que, le lendemain, quand il a fallu de nouveau renoncer à la plage (« Chéri, tu n’as pas vu mes mitaines ?), on avait plein de matériel tout neuf pour rigoler. On a nettoyé, frotté, enduit, percé, fixé, fait part d’idées déco audacieuses (« Dans cette chambre, ce qu’il vous faudrait, c’est un sol en résine avec Spiderman ») pas toutes retenues, curieusement. Enfin, surtout Pitou V, hein, ma contribution personnelle ayant essentiellement consisté à traquer quelques toiles d’araignées et tarir la réserve secrète de dragées de Péo-Péo en lisant des Donjon Parade. Wanobil a ainsi résumé notre week-end à une amie qui l’appelait au téléphone :

« Nous, on invite des amis, et ils nous font à manger. C’est bien ! ».

Garde un peu d’énergie, mon Pitou, tu viens de commencer une salle de bain

Pitou G.

P.S. : Figurez-vous qu’on n’avait jamais dit à Péo-Péo qu’on avait un blog. D’où croyait-elle que nous tirions notre incommensurable beauté ?
P.P.S. : Péo-Péo peut compter sur un mari génial. Mais en définitive, le plus veinard, ça reste lui...

* En dépit des apparences, ceci reste un blog culturel.

mercredi 27 août 2008

Chantier (mais pas des pieds)

Ce matin midi, en me réveillant avec une belle migraine (alors que je n'ai pas bu une goutte, la vie est bien injuste), je me suis rendu compte que ça sentait très fort la rentrée. Un tintouin du diable m'a tiré des brumes du sommeil (une vraie purée de poix), annonçant une réfection de chaussée ou la construction d'une autoroute sous nos fenêtres : la ville reprenait vie, signe précurseur de la résurrection des cartables. Bof bof.
Sauf que c'était dans notre salle de bain que semblaient s'activer des masses d'ouvriers musclés, nus et langoureux (ah non, ça c'était dans mon rêve). Mon homme a profité de mon hibernation pour lancer le chantier "salle de bain". Il se trouve des gens pour dire :

"Je gravirai le Mont Blanc avant mes 30 ans".

Le refrain de Pitou V, c'était plutôt :

"Il faut qu'on profite des vacances pour faire quelque chose dans la maison".

Mais moi, comme pour les alpinistes en herbe, je croyais que c'était du flan de coteau. J'avais manifestement mésestimé le pouvoir urticant du jaune dont les anciens propriétaires avaient tartouillé les murs. Il était écrit que nous cesserions, avant septembre, de prendre nos douches à l'intérieur d'un gros poivron (ah oui, parce que non seulement les parois sont jaunes, mais elles sont granuleuses; la plomberie nous réserve en prime quelques pépins).

Vidage de la pièce, lessivage, grattage de fissures, rebouchage, enduit de lissage (vous savez, cette pâte qui sent le poisson)... Quand on sait qu'on n'a pas acheté la peinture, qu'on a plein de visites à faire et à recevoir et qu'on va bientôt reprendre le boulot, on se dit qu'il est probable que le chantier survive à l'automne. Mais l'essentiel, c'est d'avoir un coeur la force de ces grands élans. Et ça, c'est mon Lion fort et généreux tout craché...

Moi, pour aujourd'hui, je suis dispensé de travaux (notez que cette foutue migraine ne m'empêche pas de pianoter sur l'ordi). J'ai quand même dû intervenir pour rentrer le fier étendard de papier toilette qui flottait au vent devant la fenêtre, perché sur le manche du balai à chi°tte. Notre voisine, une très vieille dame de plus de 2000 ans, installée dans le quartier depuis le XVIème siècle et dont le fils est un monsieur très connu et précocement disparu, aurait pu en prendre ombrage. Elle est un peu coincée (mon initiative n'a évidemment absolument rien à voir avec la tyrannie de mon surmoi).

Pitou G

P.S. : Croyez-vous qu'il soit trop tard pour soumettre à mon homme la motion d'un miroir sans tain?

mardi 26 août 2008

Au-delà du blog 2

Résumé de l'épisode précédent : Les Pitous sont arrivés dans la plus lénifiante des villes d'eaux (mais la seule source thermale du grand Nord-Ouest de la France, qui produit une eau faiblement minéralisée chargée de propriétés anti-stress et anti-oxydantes, alors bon*) où ils ont rendez-vous avec Newick, celui qui restera pour l'Histoire le premier blogueur rencontré en vrai ( il paraît qu'on dit IRL quand on est geek) par les Pitous.

Je vous écrivais précédemment que, curieusement, cette première rencontre ne m'a pas rendu nerveux, moi qui suis pourtant un grand stressé de la vie (ce qui ferait en soi une bonne raison pour me rendre dans cette station thermale). Pourtant, de tous les blogs que je fréquente, celui de Newick est l'un des plus récents. J'en étais encore à me demander si le manque de familiarité avec son univers était un atout ou un handicap quand il a fallu descendre de voiture. Le temps d'un texto pour signifier notre arrivée (il pleuvait trop pour les signaux de fumée initialement prévus) suivi d'une conversation très succincte avec un poney gris pommelé et nous voyons un jeune homme avancer au loin. Soit c'est Newick, soit c'est un chasseur d'escargots. Le pari était risqué, mais on a saisi notre chance.

Quelles remarques m'inspire donc cette première rencontre? La plus immédiate, c'est que bloguer rend beau, ou alors qu'il faut être beau pour bloguer (il va de soi qu'un échantillonnage représentatif d'une rencontre suffit à tirer des déductions scientifiquement valides). Comment expliquer autrement cette convergence casuelle de trois canons dans une petite ville ornaise? Voilà qui donne envie de vérifier cette conclusion à l'épreuve d'autres rencontres de blogueurs - mais je sais d'ores et déjà que toi, lecteur ou lectrice, tu mets ta beauté au service de l'harmonie du net.

En voyant ce grand brun à l'air timide, je me suis immédiatement dit : "Vivement qu'on soit assis, que je puisse le regarder sans me démettre les vertèbres cervicales". Par chance, j'avais justement sélectionné un restaurant avec force discernement. Comprenez que j'avais fait une recherche internet cinq minutes avant de partir et choisi un établissement du centre ville avec une note correcte et un nombre suffisant d'avis pour être à peu près fiable - en feignant d'ignorer que les commentaires émanaient tous d'anciens employés, parce que je n'avais pas le temps d'en trouver un autre. Tous vantaient le sourire de la patronne, ce qui n'a pas eu l'air d'enchanter plus que ça mes compagnons. Je n'ai pas osé ajouter qu'elle payait ses employés avec ponctualité, je ne voulais pas déchainer leur allégresse. Quand ils ont su que nous mangerions à "La Terrasse", ils ont réprimé un rire sarcastique, levé des yeux embués vers le ciel diluvien et béni mon sens de l'à-propos.

Bizarrement, nous n'avons pas eu de mal à trouver le restaurant dans cet incommensurable étalement urbain, même si Newick (ça a faim, l'âge tendre) a fait mine de s'arrêter devant tous les bistrots croisés en chemin. Un coup d'oeil à la carte nous a décidés (pas cher), mais un peu déroutés : un restau qui vous laisse le choix entre neuf entrées et autant de plats, ça vous donne de la lecture pour toutes vos vacances. Vu qu'il pleuvait (je vous l'avais pas dit?), nous avons survolé ce Guerre et Paix gastronomique et franchi le seuil. Signe encourageant : le restaurant a visiblement une grosse clientèle d'habitués. Nous n'avions cependant pas imaginé que nous diviserions par vingt la moyenne d'âge.

Du repas, il n'y a pas grand chose à dire. C'est d'ailleurs assez décevant, car chacun sait combien, en temps ordinaire, il est hilarant de sortir au restaurant avec nous (et là aussi). Nous avons parlé études, projets, famille et blog, rien que des sujets adaptés au raffinement de notre compagnie. Entièrement rassasié par l'élégance de notre conversation, Newick a calé sur ses moules-frites à la crème (ça ne mange rien, l'âge tendre).

Puisque nous avions réussi notre examen de passage, le beau brun nous a invités à prendre un café dans son appartement. Sachez que Newick sait faire un excellent café et qu'il maîtrise sur le bout des doigts la géographie de sa cuisine. Après qu'il ait rejeté pour nous dix appels de sa mère, manifestement très inquiète de le savoir tout seul dans une station thermale (paniquée à l'idée qu'il perde sa fortune au casino, mette le feu au lac, organise des surbooms d'octogénaires ou qu'il succombe à l'ennui?), il était grand temps de prendre congé, en coupant à travers champs.

Pitou G.

* Nous pouvons témoigner que son eau possède de remarquables propriétés diurétiques (ou que les toilettes locales ont un charme si typique qu'on aime à y revenir)

lundi 25 août 2008

La danse allemande

L'une de nos nombreuses escales de l'été fut chère à Lamartine :

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.*


Lamartine n'aurait pas aussi bien photographié le lac du Bourget que Pitou V.

Mais nous n'étions pas venus au bord du lac du Bourget pour nous lamenter, tout au contraire. C'était pour nous l'occasion de rendre visite à Tonky et son mari allemand, dans une franche bonne humeur. Dans leur appartement savoyard figurent en des lieux stratégiques de grandes cartes géographiques et notamment une représentation gigantesque de l'Allemagne devant laquelle nous devions passer pour aller nous coucher. Foutue carte de l'Allemagne, d'ailleurs...

J'imagine que vous êtes, vous-aussi, victimes du syndrome de la chanson con. Le truc qui vous hante avec une telle ténacité que vous le chantonnez malgré vous et que vous finissez par partager avec tout votre entourage. C'est humain, trop humain. Quelquefois, on trouve une raison à cette obsession musicale; le plus souvent, ça reste un mystère insondable. Ce qui est certain, c'est qu'avoir l'explication n'empêche pas le grand moment de gêne au moment où vous vous apercevez, un peu tard, que vous chantez à la table de vos hôtes ceci :



Pitou G.
Merci à Vincent à l'Ouest qui est, encore une fois, venu à la rescousse technique.

* "Le Lac", Méditations poétiques, Lamartine


Edit à 17H : comment ai-je pu omettre de mettre en lien ce souvenir d'Amiénie pour tous les amoureux de Lamartine? C'est vraiment une lecture indispensable!
Pour la suite d'Au-delà du blog, pas d'impatience, j'y travaille!

dimanche 24 août 2008

Au-delà du blog 1

Derrière les mots, il y a de vrais gens. Qu'est-ce à dire? Les délicieux textes d'Ashley ne seraient donc pas l'oeuvre d'une amazing plante verte qui puiserait son énergie dans le sol de Beauce-thonie? Les Ménagères ne seraient pas des services en argenterie de moins de cinquante ans reliés à l'ADSL? Guilitti serait donc autre chose qu'une calculatrice virtuelle composant des textes pour le net et des TP pour le lycée? Vous voulez dire qu'il y aurait derrière tout ça des êtres vivants, quoique geek, qui mènent leur vie avec un but autre que de le raconter sur leur blog? Ça tombe sous le sens, bien sûr, mais jusqu'à l'épreuve de la réalité, ça reste de la théorie.

Les Pitous ont décidé d'affronter sur le tard cette expérience extra-bloguinale que beaucoup d'autres ont vécue avant eux : la rencontre avec un autre blogueur. On a beau savoir qu'il existe des pique-nique matérialisant des êtres virtuels autour de salades de pâtes et de nappes à carreaux Wifi, et fantasmer vaguement sur une rencontre avec la reine des Patates, une Tenancière de cloub privé ou [lisez ici votre nom s'il n'apparaît pas ci-dessus], ça ne veut pas dire qu'on imagine possible de passer à l'acte. Surtout quand on vit dans un département aussi urbanisé que le nôtre (il compte plus de blogueurs que Saint-Pierre et Miquelon, c'est vous dire).
D'ailleurs, quand j'écris : Les Pitous ont décidé d'affronter sur le tard cette expérience extra-bloguinale (se citer soi-même : une clé de la réussite), je maquille la réalité, histoire de me faire croire que nous tenons notre destin bien en main. La vérité, c'est que nous avons reçu la semaine dernière un courriel d'Eric Newick (le petit neveu de Groquik, en dépit de leur peu de ressemblance)(je viens de réaliser que le dit Newick est sans doute trop jeune pour avoir connu Groquik, mais où va le monde...) qui nous proposait une rencontre.


Bien à toi, feu Groquik. Pour avoir une idée de l'apparence de Newick, imaginez-vous à peu près le contraire. Pour les plus espiègles d'entre vous : nous ne sommes pas en mesure de vous révéler si Newick a, comme son illustre grand oncle, une énOrme surprise cachée dans le paquet.

On peut comprendre qu'il ait été impatient de nous rencontrer : qui ne le serait pas à l'idée de voir en chair et en os des êtres aussi spirituels que nous (rire cristallin) et aussi enjôleurs (rire de sirène)? De mauvaises langues prétendraient sans doute que Newick, ayant le projet de se mettre au vert à quelques dizaines de kilomètres de notre mégapole ornaise et subodorant qu'il s'y ennuierait un chouïa entre deux révisions, avait pris des dispositions pour meubler une pluvieuse après-midi d'été. Il faut concéder à ces esprits chagrins que Newick a des talents certains de météorologue, puisque la ville d'eau qu'il a choisie pour villégiature n'a jamais aussi bien mérité cette appellation.

Sitôt la proposition de Newick reçue, je rédige, sans trop chercher à délibérer en mon fors alamo intérieur, une bafouille subtile et pleine d'allant par laquelle nous voulons bien agréer ses sentiments distingués et même qu'on ira au restau. Etonnamment, l'angoissante question : "Et si on n'avait rien à se dire?" ne traverse que très furtivement mon esprit. Même au moment du départ, l'heure n'est pas à la fébrilité. Une bonne astuce anti-stress (et c'est un angoissé chronique qui vous la donne) : pour affronter sereinement l'inconnu, focalisez-vous sur votre heure d'arrivée; au besoin, scrutez sur le GPS les minutes gagnées sur le temps initialement prévu (Catherine - c'est le nom de la madame du GPS - calcule toujours un peu large : elle ne connaît pas la réalité des routes ornaises, soit qu'elle se figure que c'est la Croisette en mai, soit qu'elle s'imagine que nous n'avons que des chemins en terre battues sinuant dans nos mirifiques forêts normandes hantées de vaches sauvages et de barattes à beurre indomptées - ce en quoi elle se trompe : nos barattes à beurre sont très dociles, je trouve)*. Bref, l'effervescence qui aurait dû accompagner cette grande première a attendu l'arrivée au point de ralliement (un beau panache blanc*) pour se manifester, et encore pas trop parce qu'il y avait à deux pas du parking un choupi poney gris** et neurasthénique à qui nous sommes allés faire nos salutations en attendant Newick (dans nos mégapoles ornaises, on trouve toutes sortes d'équidés à chaque carrefour, et l'usage est de s'agenouiller devant eux en leur susurrant des mots tendres, voire de leur offrir une tartine de camembert et sa compotée de pommes).

Il y aurait beaucoup à dire des moeurs ornaises qui doivent dépasser l'entendement de beaucoup d'entre vous (c'est un monde à part : il n'y a que les reporters de Jean-Pierre Pernault pour le comprendre, eux qui viennent interroger nos curés pour savoir quelles consignes de vote ils donnent aux fidèles***), mais cela nous prendrait trop de temps et je m'aperçois que je n'ai toujours pas traité le sujet de fond de l'article.

À suivre...

Pitou G.

* comment ça, vous avez perdu le fil? Vous ne faites pas beaucoup d'efforts, tout de même!
** parce que le cheval, c'est trop génial! (cette note s'adresse à ceux qui n'ont rien de mieux à faire que regarder les publicités à la télévision, bande de Jean-Pierre!)
*** Véridique. Ce reportage date d'il y a plus de dix ans, mais il est bien réel. Même le curé n'en revenait pas... Reconnaissons un talent aux journalistes de Tf-foin : ma ville semblait cent fois plus jolie à l'écran.

samedi 23 août 2008

Cruauté ordinaire

Télévision : _ Dès demain dans les bacs, Top- Hit machine avec : Stanislas...



Poussinou : _ Oh, c'est pas vrai : mais tuez-le!

Télévision : _ Mylène Farmer... Grégory Lemarchal



Pitou G : _ Ah, pour lui, c'est déjà fait, merci.

jeudi 21 août 2008

De l'aperture des portes

Il y a une question à laquelle je déteste répondre et, évidemment, c'est celle que l'on ne manque jamais de me poser : "Mais à quoi ça sert, le latin?"

Bien qu'il se trouve des professeurs de langues anciennes pour prétendre que c'est inutile ou au mieux un loisir pour gosses de riches, je pourrais fournir à cette question des milliers de réponses différentes, tout en ayant conscience que chacune pourrait être contre-productive (genre qui fait fuir les élèves). Inutiles, grec et latin le sont tout autant que les arts ou les mathématiques, ce qui les rend à mon sens indispensables à une éducation aboutie. On ne m'ôtera jamais de l'idée qu'il n'existe rien de mieux pour structurer sa pensée que leur apprentissage. En tant qu'objet de savoir, toutefois, je ne nie pas qu'il soit d'un intérêt limité pour la vie quotidienne de savoir décliner civis, is, m ou ἡ γλῶττα (mais ni plus ni moins que l'écrasante majorité de ce qu'on apprend dans les disciplines non optionnelles).

Laissons de côté tous les bénéfices secondaires du latin, aussi triviaux que l'élargissement du vocabulaire ou le développement des capacités d'analyse et de l'appétence intellectuelle, pour nous concentrer sur l'une de ses missions les plus nobles : pondre des devises classieuses pour collectivités territoriales, des Fluctuat nec mergitur ou des A Mari Usque Ad Mare. M'est avis que la commune d'Etretat n'a pas fait appel aux plus fins latinistes de France pour celle qui orne le parvis de son Hôtel de Ville :


J'imagine que dans l'esprit de ses concepteurs, cela signifie quelque chose comme " Mes portes sont toujours ouvertes", intuition confirmée par les deux clés d'or barrant ce blason. Nous passerons vite sur le choix étonnant d'un temps du passé qui fait dire à peu près le contraire de l'intention : "Mes portes furent toujours ouvertes* (mais aujourd'hui, tu peux poireauter longtemps avant qu'on t'ouvre)". Attendre la forme "aperiuntur" relevait de ma part, je le concède, d'une forme de fanatisme linguistique.

Mais ce qui est fascinant dans la langue latine, c'est qu'en dépit de sa concision (et précisément à cause d'elle), il est possible de faire plein de bourdes en peu de mots - et croyez-le bien, j'en ai fait plusieurs fois l'amère expérience au cours de mes études. C'est probablement ce qu'a voulu nous démontrer le céramiste dyslexique qui a fourni les carreaux ci-dessus en écrivant :
"semper apertea sunt meae portae"
que je traduirais par
"Toujours ouvesrte furent mes portes"

Alors bien sûr, ça ne veut rien dire. Mais notez bien que si le but avait été de se faire comprendre, on l'aurait écrit en français. Si ça peut éviter au maire d'être dérangé toutes les cinq minutes par ses administrés...

Pitou G

* Faut-il y lire un lapsus illustrant le côté suranné d'Etretat?

P.S. : mon Pitou V. a eu 28 ans hier. C'est évidemment parce que j'étais enchaîné aux fourneaux que je n'ai pas publié depuis longtemps (vous voyez une autre excuse explication, vous?).

dimanche 17 août 2008

J'ai entendu votre conversation

Pitou V. : "Caravane a envie de se faire atteler".

Caravane, c'est la petite laotienne de Plus Belle La Vie, la série qui oeuvre pour le rapprochement des peuples et la grosse drague lourde des petites asiatiques .

samedi 16 août 2008

Chatoyantes gougleseries

Du temps où nous nous lamentions en terre picarde, sur Quaidesomme, nos statistiques nous annonçaient des tas de requêtes rigolotes qui menaient sur notre blog. Nous étions ainsi devenus, entre autres, le repaire de tous les amateurs de capillisculpture ou de pots trop minets (sic), des fans de Ringo et Karen Chéryl Isabelle Morizet (avec une préférence pour la version à poil), des géologues en herbe persuadés que les roses des sables étaient du pipi de chameau cristallisé (par pitié, faites attention à ce que vous racontez à vos marmots : moi, j'y ai cru longtemps à cette histoire!) et des déçus de la vie ("je ne baise plus g fais quoi"(re-sic)), des trucs un peu funky, quoi!

Mais depuis que nous avons gagné les hauteurs de Montdepitous, Gogole tire la tronche. Il n'a que deux requêtes à son vocabulaire, dont une qu'il nous ressert tous les jours de la sainte semaine :

Piège à chats
Alors je ne veux même pas savoir pourquoi vous voulez capturer des chats, si c'est pour les amener chez le véto (vous êtes quelqu'un de bien) ou pour en faire qui des pantoufles, qui des chats de labo (merci de vous tailler en quatrième vitesse), mais je vous préviens tout de suite : le seul piège à chat que nous ayons fortuitement inventé ne fonctionne que sur des chats noirs de petite taille, un brin couillon* (bien que castré) et de type collant, capable d'imprégner de bave votre t-shirt en quelques secondes - il croit que c'est un tétine-shirt (il est peut-être un peu sourd, aussi). Bref, ça ne marche que sur Calim.

Et c'est encore Calim qui nous vaut l'autre requête récurrente :

Caliminogue
Pour la millième fois, le nom de la chanteuse australienne c'est Cahili Minougue, à ne pas confondre avec notre chat (qui aurait peut-être lui aussi bavé** avec beaucoup de plaisir sur Olivier M., le plus nul de tous les acteurs français)(et pour coiffer au poteau le regretté Jean Lefèvre, il faut en avoir, du talent!)


Et dans ce paysage désolé de recherches gougouliennes jaillit parfois, comme par magie, la poésie d'une étonnante "comète de spaghetti".

Pitou G.

* Couillon peut-être, mais pour me manoeuvrer hors du lit sur le coup des trois heures du mat', il s'y entend comme un chef!
** Vous le comprenez comme vous voulez, hein!

vendredi 15 août 2008

Dans la chambre de Zouzouk

C’est un trésor de vétéran retrouvé dans mes archives personnelles, une photo du lieu où j’ai passé le plus clair de mon temps lorsque j’étudiais au lycée Infini : un coin de la chambre de Zouzouk.


Le capharnaüm de ce petit pan de mur est à l’image du reste de la pièce, assemblage de photos chipées dans mes Têtu (j’ai l’excuse de la jeunesse, hein !), de collages, de cartes du Piaf et de nos citations personnelles et indélébiles inscrites directement sur la paroi – notre Lascaux privatif. Le bureau s’est délesté depuis des lustres de ses copies, de ses manuels, de ses bouquins, pour se couvrir de CD, d’une cafetière et d’une bouilloire. La guitare et les réserves de thés et de cappuccino sont hors champ, mais pas oubliées…C’est là que fut composé notre hymne inoubliable , Morphine, en hommage à notre prof de philo. Et là aussi qu’on s’est laissé aller à nos plus grands fous rires et à nos moments de plus franc découragement – souvent les deux à la fois.
Quand il a fallu quitter ce nid, en même temps que le lycée Infini, il fut impossible d’effacer nos adages : il a fallu les recouvrir de taches de peinture en forme de nuages, d’une teinte plus forte que celle du mur. C’était affreux, même en faisant abstraction des dégoulinures. On ne nous l’a jamais reproché !

Et voici le verso, dédicacé par Zouzouk.


Pitou G.

jeudi 14 août 2008

Le prix de la vie

Vérité assénée par la conseillère financière de notre copine Tonky (atteinte de natalite) :

« Mais ça ne coûte rien d’élever un enfant ! Le prix d’une Barbie n’a pas bougé en vingt ans ! »

On en déduira que :

- Élever un enfant se résume à lui faire vivre sa vie par procuration, en secouant une traînée blonde de la table de la cuisine à la salle de bain (je n’ai toujours pas pardonné à Barbie d’avoir largué Ken pour cet abruti de Blaine).

- Un enfant d’aujourd’hui joue à la Barbie (on ne fait pas de discrimination sexuelle, sur ce blog) de 3 à 15 ans, refuse obstinément de se coller à l’oreille un téléphone portable dernier cri (histoire de savoir combien ils auront d’enfants, avec qui et par quel moyen*) et considère avec dédain consoles et ordinateurs. Un enfant n’a pas de désir, hormis celui de dormir avec sa Barbie. Beaucoup de parents gagneraient à se le rappeler.

- Barbie garde vos enfants quand vous allez travailler, elle est rudement dévouée (elle a élevé quasiment toute seule sa sœur Shelley : on omet trop souvent de dire que la maman de Barbie est une mère alcoolique et irresponsable qui a fini en taule à force de battre ses filles).

- Un enfant n’a pas besoin de manger, de faire du sport, ni surtout d’aller à l’école ou de faire des études.

- Ce sont les banquiers qui ont fait de la France la nation la plus féconde d’Europe, même sans le secours de l’Eglise catholique. Ils sont tous de mèches avec le ministère des affaires familiales.

C’est marrant, notre banquier à nous ne nous a pas servi le couplet de la paternité heureuse…

Pitou G.

* Tu veux connaître la taille de ton prochain copain, tape vite le 3***** sur ton téléphone mobaïle !


mercredi 13 août 2008

Dédicastouf

Une dédicace spéciale pour Taphanie, notre Schtouf panamienne :




Edit 19h30 : comme par un fait exprès, alors que pas du tout, je m'aperçois que DMC tissus fait des siennes dans l'actualité.

mardi 12 août 2008

Chasse au Pitou

Un après-midi que nous fuyions l’insoutenable chaleur niçoise dans un centre commercial climatisé réfrigéré où nous avons traîné nos guêtres à la recherche d’un hot spot WiFi, nous avons échoué chez Nature et Scientologie. Si vous connaissez cette enseigne, vous avez dû remarquer qu’à de rares exceptions près, ils castent leurs vendeurs en partenariat avec l'agence Elite (il paraît qu’ils ont même fait une émission télé sur le câble : "Deviens le prochain vendeur de chez Nature et Sciento"). Et bien à Nice, c’est peut-être un peu plus vrai qu’ailleurs parce que, l’été, les plus beaux mecs convergent vers la Méditerranée (pour preuve, nous y étions).

Sans trop y prendre garde, mon homme et moi, nous nous sommes dirigés vers des rayons différents. En levant le nez d’un bouquin que j’avais pris plus ou moins au hasard (quelque chose comme Le QI des mammifères marins), je me suis aperçu que mon Pitou V. n’était plus dans les parages. Et quand mon Pitou V. n’est plus dans les parages, je me sens tout perdu. J’ai tourné la tête dans toutes les directions et promené mon air désemparé entre les rayonnages de livres (Faites vos tisanes maison avec les pieds, Les énigmes électro-magnétiques cavernicoles...), d’arrosoirs et de thermomètres titanesques.

C’est au beau milieu des guirlandes papillons que j’ai croisé le regard d’un vendeur, géant aux yeux doux. Vu que j’avais l’air d’un elfe égaré à Manhattan, posant des yeux paniqués sur tout ce qui l’entoure, il a cru que j’avais besoin de son aide. Ou peut-être que j’étais un gibier à prendre, parce qu’il avait l’air d’être prêt à donner beaucoup plus qu’un conseil (achète-moi une bougie Ylang-Ylang, et je t’offrirai ma vie). Mais quand il a fait vers moi un pas timide et entrouvert les lèvres pour me proposer son aide, j’ai rougi et baissé les yeux, sans trop savoir pourquoi. Et une dame qui passait par là, indifférente à toute la poésie de cette scène, l’a alpagué : “Ils sont pas en soldes les galets de relaxation ioniseurs?” Il a jeté sur moi un oeil inquiet en me voyant m’éloigner. Je repartais en quête de mon Pitou, qui tournait en rond dans le même sens que moi.

Un peu plus tard, quand le géant est de nouveau passé à proximité, j’ai fait mine de me passionner pour Le Feng Shui pour mon chaton, pour ne pas avoir à recroiser son regard. Il continua à dessiner autour de moi de grands cercles concentriques, jusqu’à ce qu’ayant constaté la nouvelle disparition de mon homme (l’appel de la tisane), je lève encore sur le monde de grands yeux tristes. Il en a profité, le bougre :
“Tout se passe bien?”

Sa question était totalement inappropriée : un vendeur qui vous demande si “tout se passe bien”, c’est comme un chausseur qui vous demanderait “Quel parfum?” ou un serveur : “Quelle pointure?”. Notez bien que quand on me marche sur les pieds, je dis “merci beaucoup”, alors en terme de réponses inadéquates, je n’ai pas de leçon à donner. J’ai tout de même trouvé ça mignon, parce que ça ressemblait à la maladresse de celui qui veut vous aborder depuis longtemps et s’embrouille à la dernière minute. Mais comme je n’ai pas trouvé de réplique plus subtile que “Bah oui, hein”, ça a un peu brisé la féerie. De toute façon, mon homme est revenu à point nommé pour l’empêcher de me manger tout cru.

Pitou G.

lundi 11 août 2008

Bronzer à la pitou

De l'avis unanime (et légèrement sarcastique), je n'ai jamais été aussi bronzé de ma vie. Il faut savoir que mon corps a une façon bien à lui de se tanner : quand il ne rougit pas, il se parsème de taches de rousseur qui, de proche en proche et vues de très loin, donnent l'illusion d'un hâle uniforme. Ma peau est un chef d'oeuvre du pointillisme, un Seurat estival (parce qu'en hiver, c'est un Kazimir Malevitch : Carré blanc sur fond blanc), une réplique miniature de la Voie Lactée.

Voilà ce que ça donne (photo prise en hâte, avant que le bronzage ne s'estompe - c'est-à-dire avant demain):

Dos constellé de taches de rousseur et crinière poussant sur la nuque, fin d'été.
Août 2008. Collection privée de l'artiste.


Hier, lors de l'ultime escale avant le retour en Normandie, mon père a projeté sur son mac le montage photo des vacances (oui, oui : mon père n'attend pas d'être rentré pour faire ce genre de choses) à nos hôtes. Quelqu'un de profondément malveillant, je ne vois que ça, a dit en me voyant sur la plage : "Sur cette photo, Pitou G a rudement besoin de bronzer. On voit bien que c'était le début des vacances!".
C'était la veille du départ.

dimanche 10 août 2008

Bitch boys (mouarf)

Une définition possible des vacances idéales, c’est être dans un bel endroit, entouré de beaux garçons à regarder, et qui vous regardent. Pour le bel endroit, nous n’avons pas eu à nous plaindre, qu’il s’agisse de notre destination ou de nos escales : Auvergne, Savoie, Côte d’Azur... Pour le reste du programme, les beaux garçons de bon goût, le verdict c’est “peut mieux faire”, pour de nombreuses raisons.

Pour commencer, nous avançons en âge, et si cela n’affecte en aucune espèce notre perfection plastique répondant aux canons du Quattrocento, cela n’en génère pas moins de menus inconvénients : les hommes de notre âge ne sont plus que de jeunes papas. Or les plus frais d’entre eux n’ont d’yeux que pour leur progéniture. Déjà qu’ils ne posent plus le regard sur leur femme, ce n’est pas pour céder aux édifiantes sirènes du sex-appeal masculin.

Les hommes plus jeunes sont affublés d’autres tares. Certains souffrent manifestement de troubles visuels, à l’instar de ce brun torride, modèle pâtre grec ou sculpture de Cellini, qui n’a même pas cillé à notre apparition dans son champ (supposé) de vision. Il arrivait pourtant bien à attraper le ballon de rugby, je comprends pas...
D’autres, au lieu de vous faire une cour insistante, disparaissaient subitement de la sphère terrestre: je pense à ce garçon, somme toute assez banal mais qui, au moins, a eu le seul comportement attendu, me mater et me remater. Quant à savoir pourquoi il n’a pas remué ciel et terre pour me retrouver... je crois qu’il faut envisager la mort subite, une catatonie esthétique ou un truc de ce goût-là.
Mais la principale pandémie qui s’est abattue cet été sur la jeune population masculine, c’est le port du short au-dessus du maillot de bain. Même dans l’eau. Je ne pense pas que cet abus de vêtement ait quoi que ce soit à voir avec la mode. Je crois juste qu’un excès de pudibonderie les fait supposer que tout le monde en veut à leur irrésistible paquet (pfff, n’importe quoi!) et qu’ils s’épargnent ainsi des regards inconvenants au moment où, au sortir du bain, l’eau plaque habituellement le maillot contre la peau, car la Nature est une coquine. Faudrait pas déconner, ce ne sont pas des tapettes. Ou alors, ils ont juste peur que l’eau froide leur ait fait perdre leur contenu contenance, alors ce serait trop la honte. Bref, quel gâchis! Le matage de plage ayant perdu beaucoup de son intérêt, j’ai pas mal avancé dans mes bouquins.

Mais le bon goût n’est tout de même pas mort. Saviez-vous qu’il existe à Nice une portion de plage qui ne répond pas aux lois normales de la civilisation? Une zone où on compte en moyenne une fille pour dix garçons? Je crois que c’est une initiative de la municipalité pour jouer au jeu des paires, parce que ces garçons vont par deux. Même silhouette, même bronzage, même maillot ou même tatouage : retrouvez les clones! Bon, c’est pas bien difficile parce que les deux éléments de la paire étaient toujours l’un à côté de l’autre. Et puis l’autre truc bizarre, c’est qu’il n’y avait aucun enfant pour jouer à ce jeu sur cette plage, alors qu’ils pullulaient partout ailleurs.

Que voulez-vous, nous avons des jeux de plage de notre âge!

Pitou G.

P.S. : Les Pitous sont de retour à la maison. Ça tombe bien, j'ai plein de retard dans la lecture de vos blogs.

samedi 9 août 2008

Entendu dans la rue...

Et alors il m'a dit : "Vous en avez vu souvent, vous, des agents immobiliers mariés à des assistantes sociales?". Je lui ai répondu : "Et pourquoi pas? Le président de la République a bien épousé une chanteuse!"

vendredi 8 août 2008

Solide comme un roc

Une légende familiale parmi d’autres, celle d’un arrière grand oncle maternel, le Berger. Cet homme avait une santé de fer, une constitution de roc, peut-être grâce à la tête d’ail entière qu’il utilisait pour son aïoli (une autre légende familiale). Le Berger, c’est bien simple, il savait à peine à quoi ça servait, un médecin.
Sur ses vieux jours, pourtant, il fut pris d’une terrible angoisse. Sans doute son vieux corps n’était-il plus ce qu’il était. Et cette excroissance au pied, qu’est-ce que ça pouvait être à part...
Il alla donc consulter un médecin pour la première fois de sa vie :
“Docteur, je crois que j’ai un cancer.
_ Qu’est-ce qui vous fait dire ça?”
Le Berger se déchaussa et posa son pied sur le bureau.
“Monsieur, ça, c’est un cor au pied”.

Il y a quand même certains gênes du côté maternel que j’aimerais bien récupérer.


Pitou G

Dernière minute : nous venons de croiser Raphaël de PBLV dans la gare de Lyon Part Dieu.Elle est pas belle, la vie?

samedi 2 août 2008

Le monstre des Issambres

Ambiance musicale : les dents de la mer.

En ce début de matinée, la mer est calme, translucide, et la plage encore peu fréquentée. Mon Pitou V de mari barbote mignonnement à cinq mètres du rivage, en m’envoyant de petits signes de tendresses par intermittence. Après lui avoir répondu d’un sourire, je me replonge dans mon roman.
Soudain, un cri d’épouvante déchire l’azur. Cette voix grave, dont l’effroi n’entame pas la virilité, c’est celle de mon homme! Je lève les yeux et vois sur son visage une indéchiffrable grimace : douleur, gêne, amusement? J’entends le rire sonore d’un de mes voisins, puis son commentaire (mais qu’est-ce qu’il nous fait?). Le reste du public a plutôt l’air inquiet; des enfants blonds se sont même figés dans leur jeu...

***

En ce début de matinée, la mer est calme, ses eaux translucides et peu fréquentées. Je barbote à cinq mètres du rivage, en guettant sa peau douce et claire. Impossible de l’approcher : il n’arrête pas de bouger. J’observe, entre deux eaux.
Soudain, j’entrevois le moment d’agir. Il a cessé de gesticuler, je fonds sur sa jambe et lui mords le genou. La surface de l’eau vibre soudain d’une puissante rumeur. Il a hurlé. J’ai pas perdu ma journée!

***

Les dents de la mer sur la côte varoise

Un poisson facétieux de cinq centimètres de long a créé la panique sur une plage des Issambres, sur la commune de Roquebrune-sur-Argens, en pinçant les mollets des baigneurs. Les autorités ont immédiatement réagi et ont interdit l’accès de la plage aux estivants.

Je me baignais tranquillement lorsque j’ai senti qu’on me pinçait au genou. J’ai poussé un cri de surprise et ai dégagé vivement ma jambe. J’ai alors glissé sur un caillou, me blessant au pied gauche...” a déclaré l’un d’entre eux, qui préfère garder l’anonymat. Une vacancière, Mme Pitou F., confirme: “Il y a bien des poissons mordeurs: j’en ai vu un m’attaquer la jambe, mais je n’ai pas été vraiment surprise.” Voilà qui ne va pas relancer la fréquentation touristique!




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