Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

jeudi 2 décembre 2010

Sport Deluxe

Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne suis plus très présent sur ce blog (ça s'est vu?), mais je suis toujours assidu au cloub de gym de Frosty-le-tigre. Admirez mesdames zet m'sieurs : à raison de trois séances hebdomadaires depuis pas loin d'un an, (!) je suis en train de me forger un corps d'athlète. Tout doucement. Tout est question de motivation ("j'ai payé, je rentabilise" est un mantra à réciter en temps de cagnardise).

Là où je m'épate, c'est que ça fait un mois et demi que, sous des prétextes fallacieux, mon wingman du mercredi après-midi sèche lamentablement : Follet est une flemmasse. La dernière raison invoquée est une pantalonnade. Il y a des gens qui se luxent l'épaule, la hanche ou la rotule; Follet se luxe le poignet, rareté absolue. Comble du burlesque, l'origine du traumatisme est (oui, c'est bon, lâchez-vous, tout le monde lui a fait la blague...) une véritable acrobatie, une cascade comme vous n'en avez sans doute jamais vue : Follet a mis son sac à dos sur ses épaules. L'anecdote doit avoir une valeur pédagogique : dites bien à vos enfants de ne pas trop alourdir leur sac (et de ne pas trop solliciter leur poignet : ça ne rend pas sourd, mais ça empêche d'aller au sport). Ce nigaud a mis pas loin d'une semaine pour se rendre compte que son os s'était fait la malle : vous y croyez, vous? Il y a de quoi se gausser copieusement, et je ne m'en suis pas privé!

En l'absence de Follet, j'ai cherché à recruter de nouveaux équipiers - je ne suis pas un tendre, je suis pragmatique : pas de place en ce monde pour ceux qui ne survivent pas à la sélection naturelle (les mous du genoux et du poignet), avec moi c'est marche ou crève*. YoungFather , lui, est un vrai mec : il a relevé le défi du cloub de muscu. Son effarement face à l'ambiance "animale" (je cite) des vestiaires me rappelle qu'il existe des hétéros qui ne sont pas beaufs ("En ce moment, je sors, je baise, je bouffe plus, je dors plus. Si tu veux progresser, faut bouffer et dormir, y a que ça", c'est la perle recueillie aujourd'hui, à noter sur tous les bulletins trimestriels; ça tombe mal, j'ai déjà rempli les miens). Que cette saillie ait heurté mon acolyte, c'est rassurant. Quand je réalise que ça ne m'a même pas fait bondir, ça m'inquièterait plutôt. J'ai dû achever ma métamorphose en gros balourd. C'est décidé, la prochaine fois que je franchis la porte des vestiaires, je saluerai la cantonade d'un "Bonjour mesdemoiselles" virilement troussé. YoungFather dans les vestiaires, c'est un peu un Persan à Versailles, très rafraîchissant. J'aurais sans doute l'occasion de vous parler de nos prochaines séances - je vous dirai s'il s'accoutume à nos moeurs barbares.

Mais après la loi de la jungle, il est temps d'évoquer une règle peut-être plus cruelle encore : le karma. Ce matin, je me suis vautré dans la neige à un mètre de ma porte, déséquilibré par un projet audacieux : enfiler mes gants en marchant. Depuis, j'ai mal à l'épaule. Vous croyez qu'elle est luxée?

Pitou G.

* C'est pourtant bien vrai qu'il manque un point d'ironie dans nos codes d'écriture...