Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

jeudi 31 janvier 2008

mercredi 30 janvier 2008

Le supplice du fil

Certaines situations banales me mettent très mal à l'aise : je sens alors resurgir la timidité maladive contre laquelle j'ai pourtant remporté quelques victoires. Dans les rencontres physiques (et pas que seskuelles, hein!) par exemple, j'ai énormément progressé : je suis presque décontracté. Il faut dire que quand on commence à bosser, surtout dans un métier de contact, on n'a pas trop le choix.
Le téléphone, c'est autre chose. C'est un supplice en temps normal, mais quand il s'agit d'appeler un inconnu, on tombe dans le septième cercle de l'Enfer (quelqu'un sait combien il y en a en tout?). A choisir, je prends la conférence devant 5000 personnes physiquement présentes.
Pourquoi une telle panique m'empoigne-t-elle lorsque je décroche le combiné? Est-ce la peur de bafouiller, d'être ridicule? Sans doute. Mais on peut tout aussi bien être grotesque en chair et en os (et j'en sais quelque chose, croyez-moi). J'ai pourtant l'impression qu'on peut toujours s'en tirer par une pirouette, quand on est bel et bien là, et pas simplement un immatériel petit filet de voix. C'est sans doute ce qu'on appelle le charisme. Et de charisme, au téléphone, je n'en ai pas.
Je souffre du même syndrome que tous les perfectionnistes : j'ai en tête le déroulement d'une conversation idéale, et je suis persuadé que tout le monde y arrive, à part moi. J'ai l'impression d'être le seul individu téléphoniquement inadapté.

Heureusement, il a des coups de fil très décomplexants, quand le hasard choisit de vous mettre en relation avec un autre handicapé du téléphone. Hier, j'ai dû joindre l'éducatrice d'une de mes élèves. Je me saisis du combiné, la main soudainement moite. La coeur battant à tout rompre (et, vraiment, je n'exagère pas!), je décide de grimper m'isoler dans la chambre. Je répète cinq minutes mon allô (pas trop timide, mais pas autoritaire non plus, et surtout pas sensuel - ça, ça va être dur). Mais non, en fait, c'était mieux en bas : je dévale les escaliers. C'était bien futé : en plus de sentir mon viril poitrail retentir des ruades de mon coeur, j'ai maintenant le souffle court. Je respire un bon coup et... c'est pire. Qu'importe, faut y aller : entre bravade et résignation, je compose le numéro du foyer. J'entends mon souffle d'otarie résonner dans l'écouteur.

"Les lignes de votre correspondants sont toutes occupées. Veuillez..."

Super. Au moment presque apaisant où on se dit que, ça y est, on ne peut plus reculer, tout est à recommencer. On sait déjà qu'on va passer la prochaine demi-heure à tergiverser, et on réfléchit à appeler avant un coach de préparation psychologique (mais comme ça veut dire lui téléphoner, on préfère gérer tout seul). Rien de très désinhibant pour l'instant, j'en conviens.

Seconde tentative :
Voix de jeune homme : Allô?
Pitou G : Bonsoir. Pourrais-je parler à Mme M., s'il vous plaît? (youki! on dirait presque la réplique d'un individu téléphoniquement normé!)
J.H. : Euh... oui... mais... Qui ça?

Je répète machinalement le nom de l'éducatrice, en me maudissant intérieurement d'avoir fait un faux numéro. Pourtant, quelque chose me retient au bout du fil : la gêne de mon interlocuteur me pousse à croire que je suis tombé au bon endroit.

J.H. : Le truc, c'est que je connais pas trop le nom des collègues... (rire bête). Au fait, vous êtes au foyer Peticoeur, ici.
Pitou G : Hihihi (petit rire débile aussi qui m'éloigne, je dois bien le reconnaître, du profil du téléphoniqueur idéal). Je suis professeur à #@°°% et j'appelle au sujet d'une de mes élèves qui... (zut, je n'aurais pas dû dire "qui"... je ne sais pas comment finir) que... (dont? où? Pourquoi s'arrêter en si bon chemin?). Bref, j'ai eu un message et il faut que je rappelle madame M. ou N. ou L... c'est tellement mal écrit, faut dire!

Je finis par donner le nom de la gamine. Tout va bien : il voit bien quelle éducatrice l'a en charge. C'est alors que j'entends un drôle de bruit.

Voix de femme : Allô José? c'est Gisèle! C'est pour te dire que j'ai décroché le téléphone en même temps que toi (bah non, elle vient de le faire), alors je te le dis (oui, merci, la précision est d'importance)
José : Ah? OK. Tu sais quoi? J'avais oublié le nom d'Odile! La honte!
Pitou G :... (il ne m'a pas oublié là? si?)
José : Des fois, je me dis que j'assure pas une rame. Tu te souviens de la fois où j'ai oublié de dire au dirlo que le maire avait appelé? Hihihihi. Bon, c'est quel numéro, le secteur d'Odile? Allô?
Pitou G : oui?

Là, je sens bien qu'il est surpris d'entendre ma voix. Il devait croire que j'étais parti me casser des noix ou faire un scrabble. C'est bête, mais en découvrant que les autres ne sont pas plus doués que moi, je me suis senti gonflé d'une grande aisance dans la suite de la conversation...

Pitou G.

mardi 29 janvier 2008

J'en ai sous le choixpeau

Avertissement : la lecture de cette note implique une connaissance minimale de l'univers de Harry Potter, version francophone.

Via le blog d'Incitatus (qui l'a elle-même trouvé sur un autre site, je vous passe le cheminement), j'ai trouvé un lien vers un test qui permet de savoir dans quelle maison de Poudlard le sorcier qui sommeille en nous aurait été envoyé.
Le souci de ce test, c'est qu'il est tout en anglais. Alors, si comme moi vous avez dans cette langue l'aisance d'une jacinthe des bois, prière de vous munir d'un auxiliaire un peu doué. J'ai pour ma part attendu que mon Pitou V. veuille bien rentrer à la maison avant de me lancer dans l'aventure.

Mes pronostics : je ne m'attendais pas à être proclamé Gryffondor. Primo, je me sens autant de bravoure qu'une endive au jambon (je suis très métaphore végétale, aujourd'hui)(oui, le jambon pousse dans les arbres). Secundo, les Gryffondor m'ont toujours un peu crispé : ne comptez pas trop sur moi pour m'identifier à ce H'Hawwy Potteu qui ne cesse d'agir en dépit du bon sens. La seule qui trouve grâce à mes yeux, c'est Hermione, qui tient énormément des Serdaigle, ma maison fétiche. Je ne me voyais pas trop non plus en Serpentard ni en Poufsouffle (est-ce qu'il existe quelqu'un qui se rêve en Poufsouffle, la maison qui récupère ceux dont les autres ne veulent pas?).

Les résultats :
Je me prends la tête avec les Serdaigle : 81% (youuuuki! puisque je vous l'avais dit que j'étais z'intelligent!)
Je suis machiavélique avec Serpentard : 66% (ah oui? quand même)
J'ai le prix du plus joli sourire avec Poufsouffle : 64% (mon côté passe-partout)
Mes genoux flageollent avec les Gryffondor : 43 % (endive au jambon, je vous dis).

Pitou G

lundi 28 janvier 2008

Flashback immobilier

Souvenez-vous

Avant de trouver notre nid d'amour, nous avions en vue un bel appartement dans un immeuble bourgeois du coeur de ville. Il était parfaitement inhabitable, puisque c'était un local professionnel, mais il faut reconnaître qu'il avait un magnifique potentiel. Repensé par des gens de goût (c'est nous), il aurait même pris une sacrée valeur. Travaux compris, il était accessible à notre bourse. On l'a visité plusieurs fois, on s'y projetait. On n'attendait plus que la confirmation de notre mutation. Et puis un jour, l'agent immobilier nous a appelés en disant que l'appartement n'était plus sur le marché. Bien sûr, on était déçus, mais on s'était préparés à cette éventualité en anticipant à ce point nos repérages...

Le soir de la publication des résultats, nous quittions l'Amiénie pour notre nouvelle ville avec un plan d'action minutieux. Les détails sont rapportés , pour ceux que nos tribulations immobilères intéressent. C'est là que nous appris que le fameux appartement était de nouveau à vendre : l'acheteuse s'était désistée. Le locataire du dessus, un marginal, lui avait apparemment foutu la frousse. Un peu déboussolés, on a quand même fait les visites planifiées. Grand bien nous en a pris, puisque nous avons eu un coup de coeur pour notre maison.

Epilogue
Mais qu'est donc devenu l'appartement? Vachebdo est un bovin canard épatant : parmi mille choses inutiles, il passe en revue la semaine judiciaire. Je ne sais même pas pourquoi je l'ai ouvert ce matin-là, mais je n'ai pas regretté d'apprendre que le locataire perturbé avait visité tout l'immeuble et rapporté chez lui quelques trophées (des ordis et du chocolat, ça manque de pieds coupés). Vraiment, on est bien chez soi.

Pitou G

dimanche 27 janvier 2008

Conc-conf.

Lors du colloque sur la vulgarisation du savoir, j’ai assisté à un exposé dont le type était nouveau pour moi: le concert conférence. La compositrice Lorenzine Tue’lsang. a présenté une de ses oeuvres avec le concours d’un quatuor à cordes. Entendre le son des instruments en présence est toujours une expérience forte (même lorsqu’il s’agit de la prestation du petit neveu de sept ans qui suit des cours de violon depuis un mois). D’autant plus que les musiciens intervenaient pour expliquer des termes inconnus aux Béotiens (vous dites que ça s’appelle comment? Un Narchet???). Ainsi j’ai appris ce qu’était un vibrato, un piz’, (rien à voir avec la 4 fromages sur le vieux port?) un ponticello ou une coda.
Hélas, l’oeuvre en question était authentiquement contemporaine.
J’ai honte...
Durant l’heure et demi qu’a duré la communication, j’ai écouté le commentaire très sérieux de l’artiste musicologue:
“J’ai voulu ce contrepoint très harmonique pour achever la spirale mélodique entamée au premier mouvement, mais dans une tonalité plus... primesautière. Pouvez vous jouer les mesures 16 à 19?”
Ce qui donnait d’après moi ceci:
“Pouii, pouiiiii, poiiinnt, tzwing zwung zwoounging!”
Le sentiment d’horreur, de catastrophe advenue le disputait à l’incongruité et au rire refoulé.
Béotien, M. Prudhomme, juge de Flaubert, poujadiste...
J’ai mérité tous ces termes dont mon amie Z. m’a affublé (hypocrite, elle a ri autant que moi lors du dîner dans ce restaurant à la décoration très cocotte où passait en boucle des valses viennoises.)
Tout de même, l’oeuvre en question, commandée par Radio France (ma redevance!!) ne m'a fait penser qu'à des ruelles sombres et délétères où se dévoilent des scènes de crimes glauquissimes (pourquoi la tête de la dame elle est dans la poubelle??).
Une fierté: j’ai résisté et n’ai pas demandé à l’artiste ce qu’elle désirait évoquer... Je n'allais pas risquer la lapidation pour avoir défendue l'idée réactionnaire que l'art doit être beau!

V.

samedi 26 janvier 2008

On m'a volé mon compteur!

Au diable la discrétion : la nouvelle s'est répandue comme un souffle dans les couloirs du bahut. Vachebdo a consacré un long et brillant article à la mésaventure de Lucinde, une collègue victime d'un grand groupe gazier qui lui aurait arraché son compteur. L'affaire telle qu'elle est racontée ne tient absolument pas debout; mais le ton du journaliste qui prend fait et cause pour Lucinde est vraiment à mourir de rire.

"Lucinde K., nouvellement arrivée à @#&+% pour y enseigner le magyar, espérait y trouver le calme provincial qui lui manquait en région parisienne. Malheureusement, cette courageuse jeune femme aurait de quoi regretter son déménagement après les vicissitudes rencontrées".
En gros, elle n'a pas d'eau chaude ce qui, j'en conviens, est très handicapant. Elle remue donc ciel et terre pour savoir que faire : elle appelle la mairie, la préfecture, le conseil général, régional et, évidemment l'Elysée (personnellement, c'est par là que j'aurais commencé). Le journaliste note, et ça c'est du lourd : "elle pense même à appeler le groupe gazier". Oh bah ça alors! Elle est rudement futée! J'en connais plein qui n'auraient certainement pas pensé à commencer par le commencement. Sauf qu'elle, c'est par là qu'elle finit. C'est un choix de vie, qui suis-je pour juger?

"Les services de Gédéhef joints par téléphone lui ont alors appris qu'elle ne possédait pas de numéro d'abonnée et qu'ils pensaient que l'appartement était vide. C'est vrai qu'en six mois, elle n'avait jamais reçu de facture de gaz. Mais la jeune femme n'y avait pas prêté attention", reconnaît Vachebdo. C'est vrai, ce n'est qu'un détail. Qui se soucie de ses factures, hein? Vraiment, cette brave cliente (oups... au temps pour moi, elle n'est même pas cliente) n'a rien à se reprocher.

"Peu de temps après cet entretien téléphonique, une nouvelle catastrophe vient entacher sa vie ( sic ) : ; en quittant son immeuble, Lucinde K. se rend compte que son compteur a été enlevé". Histoire abracadabrante puisque les compteurs ne donnent pas sur l'extérieur, selon une autre collègue qui a le bonheur d'être sa voisine. Premier réflexe : appeler la police, évidemment. Passons...

L'article se clôt sur une émouvante tirade de Lucinde, pleine d'empathie pour les plus démunis. C'est vrai que ce qu'elle vit n'est pas très drôle, mais il ne fait pas si froid (de toute façon, elle a confié à deux collègues qu'elle ne chauffait jamais chez elle et qu'elle comptait sur les voisins pour maintenir une température correcte... si le compteur ne bougeait pas, tu m'étonnes que Gédéhef ait pensé que l'appart' était vide!). En plus, c'est une jeune célibataire (selon notre chef, très au fait aussi de ses problèmes de gaz*, c'est d'ailleurs le fond du problème), ce n'est pas comme si elle avait un bébé à domicile ou qu'elle avait 80 ans. Vraiment les entreprises d'aujourd'hui ne pensent pas aux gens fragiles.

Langues de vipères que nous sommes, nous avons tous bien ri. Le chef aurait même parcouru les pages rencontres de Vachebdo pour voir sil ne pouvait pas lui dégoter quelqu'un. J'avoue que j'attends avec impatience le droit de réponse du gazier : un article d'une demi-page, on ne le laisse pas passer comme ça.

Pitou G.

* Promis, j'ai écrit ça en toute innocence!

vendredi 25 janvier 2008

Un chiffon-fon-fon

La C.H. (crise de honte) frappe quand on s'y attend le moins. On a fait attention à tous les détails, le matin, avant de partir travailler : on s'est assuré que la braguette était bien fermée (les classiques de la honte, ça ne prend plus, vous êtes un vieux de la vieille), on a sagement évité de renverser toute boisson sur son paquet, on a échauffé sa langue pour s'interdire les lapsus, on a vérifié qu'on n'avait pas une immense tache de dentifrice sur la joue ni oublié sur son oreille un plumbago fané, comme cet été, quand on cherchait à faire les yeux doux au courtier en prêt, ce type velu mais charmant qui riait très fort (on a compris pourquoi quand on a senti le cadavre de la fleur glisser vers le lobe).

Et comme toutes ces vérifications prennent du temps, on empoigne à la va-vite son blouson resté accroché au dossier d'une chaine de la cuisine et on court au boulot. On fait rentrer les fauves dans la classe, on re-vérifie discrètement une ultime fois que le zip du pantalon est bien remonté, on enlève son manteau et... mais c'est quoi ce truc qui vient avec? un... torchon? J'ai fait tout le trajet (dit comme ça, on ne croirait pas qu'il n'y a que deux minutes à pied) depuis chez moi avec ce truc coincé sur mes épaules, entre mon pull et mon cuir? C'était ça, cette bizarre sensation d'inconfort, cette impression de marcher comme Quasimodo... L'escargot promène sa maison sur son dos, le Pitou G. se contente du linge de maison.

Fou-rire intérieur, tour de passe-passe et fourrage de torchon dans l'armoire (où il a séjourné quelques jours en compagnie des Gaffiot et des O.R.T.H. - un torchon n'est jamais assez cultivé). Sans doute moins éveillés que moi (c'est dire toute l'énergie de notre vive jeunesse), les gamins n'ont pas réagi. Ouf...
Alors, me direz-vous, si personne ne s'est rendu compte de rien, il n'y a pas eu de honte! C'est sans compter sur mon sens inné du ridicule qui m'a poussé à m'en vanter auprès de mes collègues. Joies sous-estimées de l'auto-humiliation!

Pitou G.

P.S. : je connais quelqu'un qui s'est rendu compte devant des clients importants qu'il avait une chaussette de la veille coincée en boule dans le bas de son pantalon. Et vous, quelles sont vos C.H. les plus croustillantes?

jeudi 24 janvier 2008

24 janvier 1999

Un amour qui remonte au siècle dernier, pensez donc... Neuf ans que nos partageons nos vies. Allez, je vous épargne le dessin de coeur formé de minuscules 9.

Ce fut un anniversaire un peu spécial, puisque mon futur ministre de mari n'était pas auprès de moi. Enfin, il ne le fut que furtivement : en transit entre l'Amiénie et le pays nantais, Pitou V., accompagné d'une amie, a fait une escale gourmande chez nous (et pas juste pour me faire remarquer que j'avais omis d'acheter le pain et n'avais rien compris à ses instructions culinaires).

Pour célébrer notre anniversaire, il est venu avec deux cadeaux très symboliques. Le premier est un trousseau de clés, celui que j'avais perdu lors de notre déménagement. Je tiens énormément à ce porte-clé en forme de masque vénitien que mes parents m'ont offert quand j'étais tout minot, en même temps que mes premières clés de la maison. Sa chute dans l'ascenseur, suivie d'une longue captivité dans un tiroir oublié d'une entreprise de maintenance bien peu méticuleuse, m'avait beaucoup attristé (I'm a material boy).

Le deuxième paquet provenait d'une bijouterie. L'écrin était de taille à accueillir un anneau, mais je ne voyais pas pourquoi Vincent m'aurait offert une bague, alors que nous avions déjà trouvé celle de mes rêves (ouais, j'essaie de relancer la fréquentation de Quaidesomme). C'en était pourtant bien une, sauf que c'est à son doigt que je l'ai passée. Cadeau symbolique ou rappel que je suis une telle calamité en matière de cadeaux qu'il vaut mieux qu'il se les fasse à lui-même? Beaucoup de gens s'étonnaient que je sois le seul de nous deux à porter une "alliance", voilà leur besoin d'équilibre enfin assouvi.

Mon homme est hélas reparti bien vite, et la maison ne m'a jamais semblé aussi vide. Neuf ans...

Pitou G.

P.S. : 9 ans, c'est les noces de quoi? (on sent toute ma maîtrise de la langue française dans la formulation de cette question).

mercredi 23 janvier 2008

Vie privée/ Vie publique

Fin d'un cours

"M'sieur, vous êtes mon voisin!
_ Je sais (et j'espérais bien que tu ne t'en rendrais jamais compte!)"

Faites-moi penser à obturer nos belles fenêtres en chêne avec de larges plaques de fer, à cesser d'écouter ma compil' Eurovision 2000 avec le volume à fond. Et à arrêter de faire pipi dans le jardin, accessoirement!

Pitou G.

mardi 22 janvier 2008

D'acc' Vaders

Kinderen Voor Kinderen - Twee Vaders (Two Fathers)


Juste une mise au point sur les plus belles images de ma vie : je n'ai pas choisi ce hit pour sa portée subversive, même si mon Pitou V. d'amour s'engage sur la voie dorée de la politique (annonce exclusive). De toute façon, adopter des gluants, très peu pour moi : si les frais à prévoir ne vous effraient pas, jetez donc un oeil sur Super Nanny (vu les audiences de M6, je m'étonne sincèrement du dynamisme démographique de la France - parce qu'il ne faut pas déconner, on a plus de mioches de télespectateurs d'M6 que d'Arte dans nos classes). Et puis mince, on a déjà signé pour une quarantaine d'années de crises d'adolescence, on ne va pas faire du zèle!

Alors pourquoi vous gratifier d'un article sur ce chanteur en culotte courte? C'est vrai que c'est assez schrecklich* (c'est pas moi qui le dit, c'est la dame blonde de la vidéo... d'ailleurs, je trouve ça bizarre comme introduction : "vous êtes sur Grüte6 et vous allez écouter un truc affreux!"; ouais, j'ai pas dû tout comprendre). Voici venu le moment des rires et des chants de déployer mon argumentaire.

1) Ah! la douce langue d'Erasme... On comprend mieux pourquoi il a écrit en latin. Le néerlandais est pour moi depuis longtemps une source d'émerveillement : on a beau me répéter que c'est un genre de croisement entre l'allemand et l'anglais, je reste pantois. L'allemand est une langue magnifique (surtout parlé par une femme) et l'anglais une langue classe (surtout parlé par un homme). Mais le néerlandais, quand même, c'est un OVNI (peut-être que parlé par un hamster...) Dame! n'en as-tu point fini avec tes préjugés racistes? Bah... disons que les rares néerlandais que j'ai eu la joie de rencontrer étaient plutôt d'accord avec moi. Qui s'étonne qu'ils soient si bons en langues étrangères?
Du néerlandais, nous conclurons que deux belles choses en se croisant peuvent donner naissance à un monstre. Imaginez un peu le fils caché d'un Pur-sang et de Monica Bellucci.

2) La chanson est, elle aussi, un croisement improbable (Polders, terre d'accueil) : ça ressemble vaguement à un générique de sitcom, avec guitare électrique façon Les Musclés (il faut écouter jusqu'au bout... oui, je sais, la vie est dure) et un petit côté country. Bref, c'est très eurovisionnable. Donc j'adore, évidemment. Et puis le choeur de mioches, ça fait tellement François Feldmann ("tout le monde debout.... là-bas... au fond... " le téléthon a brisé sa carrière) que ça me remplit le coeur de nostalgie.

3) Bon d'accord, il a deux papas, le gentil Terrence. Mais il faut avouer qu'il a par ailleurs une vie palpitante, et je suis bien content d'apprendre que quelqu'un s'occupe de son linge, pas vous?

Pitou G.

* alors je ne sais pas ce qu'elle baragouine, mais d'après les sous-titres, ce n'est pas "schrecklich" (mais articule, gr°gnasse!)


P.S. 1 : aujourd'hui, la Cour européenne des Droits de l'Homme a condamné la France, estimant que le refus d'accorder l'agrément d'adoption à une femme homosexuelle était une discrimination. Comme quoi, ce message tombe à pic.

P.S.2 : aujourd'hui, Pitou V. est en photo dans Vachebdo. C'est un bon début de carrière politique, vous ne trouvez pas?

P.S.3 : Ami néerlandophone accidentellement tombé sur ce site (sait-on jamais), ne te vexe pas; je sais que tu as un sacré sens de l'humour. Et puis dis-toi que ça pourrait être pire : tu pourrais parler espagnol!

lundi 21 janvier 2008

Paris, la Fille Lumière



Il fallait bien Paris Hilton pour inaugurer la rubrique Pop-orn. Je sais que ce clip n'est pas de première fraîcheur, mais honnêtement, un blog tout juste ressuscité ne peut pas tout de suite donner dans le trendy (ne comptez pas trop sur moi pour vous délivrer des cours de danse électronique : j'ai beau être une crevette, j'ai des os cassants).
Vous ne m'ôterez pas de la tête que cette fille est un pur génie et ce clip en est une belle illustration. Superposer à une espèce de conte de fée moderne pourvu d'une morale gentillette des paroles de pure pétasse, c'est en effet assez avant-gardiste.

Ce que dit la vidéo : tu as beau être un glandeur, un puceau décoiffé à l'air benêt qui passe son temps à rêver, tu as aussi le droit à la considération des autres (si tu as les c... de lever une bombe atomique). Le capitaine de l'équipe de foot l'a dans le baba, youkiiiii (j'avoue que là, je me sens vengé de mes années collège, merci Paris)!

Ce que dit la chanson : je sais que tu as une meuf, mais je vois bien que tu ne peux pas résister à une chaudasse comme moi. Je sais faire des choses qu'elle n'imagine même pas (je crois que la moitié de la planète qui dispose d'un connexion internet s'en est rendu compte).

Vous me direz, peu importe la morale, ce qui compte dans cette video, c'est Paris elle-même : Paris déguisée en prof (une paire de lunettes et, magie! on devient une intellectuelle; Sophie Marceau nous a déjà fait le coup dans l'Etudiante, fabuleux navet) dansant la samba sur son bureau; Paris se frottant devant une série de casques de foot américain, laissant supposer qu'elle vient de se taper l'équipe entière dans les vestiaires; Paris avec des diamants partout y compris dans son oh non! gloss; Paris en robe Pocahontas au bras d'un escort boy; et bien sûr, l'immanquable Paris en soutif.

Paris est définitivement une femme libérée (merci à Timy pour le jeu de mot).

Pitou G.

dimanche 20 janvier 2008

Il n'y a que MEB qui MAB

La scène a lieu dans un bureau de l'A.N.P.E.D.I.C.*:

"Asseyez-vous mademoiselle.
_ Pour commencer, j'aimerais vous signaler une erreur. Le courrier que j'ai reçu était adressé à MEB, et moi, je m'appelle MAB.
_ Ah, je vois. Ce sont des choses qui arrivent. Je vais corriger votre dossier. De toute façon, nous allons tout récapituler aujourd'hui. Vous êtes donc MAB, vous avez 28 ans et vous êtes titulaire d'un C.A.P. "métiers du cheval".
_ Pas du tout. J'ai une licence de lettres et une maîtrise d'histoire de l'art. Ensuite, j'ai travaillé quatre ans dans un atelier de restauration de céramiques.
_ Très bien. Je corrige. Oh! Il est écrit ici que vous avez effectué un stage au haras du Pommier! C'est très réputé, ça, c'est très bien. Vous avez vraiment un profil atypique, mademoiselle!"


Un même numéro de dossier pour deux jeunes filles qui portent presque le même nom et sont originaires de la même région, c'est également assez atypique. Je suppose que c'est un moyen comme un autre pour faire baisser le nombre de demandeurs d'emplois. Notre bien-aimée MAB n'a pas fini d'en entendre parler, de son CAP d'histoire de l'art!

Pitou G.

* toute assimilation à deux organismes liés à l'univers de l'emploi et promis à fusionner serait évidemment erronnée.

Dernière minute :
Finalement, un double cursus art/canasson, ça peut mener loin. MAB a eu une proposition pour l'étranger, du genre qu'on ne refuse pas. C'est la méga classe, félicitations!

samedi 19 janvier 2008

Excuse n°4

Le mikado italien

L’histoire que je vais vous narrer remontre à très très loin, à une époque tellement ancienne que la légende s’en est emparé. En ces temps mythiques, les hommes sortaient à peine de la barbarie ; ils allaient encore à demi nus à travers une nature prodigue ; des héros nés de dieux débarrassaient encore le monde de créatures monstrueuses ; en ces temps mythiques, ce blog était encore régulièrement alimenté. Ouais, ça fait un sacré bail !

Deux jeunes garçons innocents, Pitou Sisyphe et Pitou Tantale tâtonnaient à l’aube et à l’aveuglette dans leur cuisine sans se douter le moins du monde qu’ils exposaient leur âme insouciante à un supplice éternel.
La tête pleine de projets de blognotes (des trucs tordants comme on n’en lit plus de nos jours), ils se disposaient naïvement à préparer leur petit-déjeuner. Leur pensée se tend, leur main itou, le placard s’ouvre brusquement. Trop brusquement. Météore inexorable, le paquet de spaghetti s’abat sur le carrelage, se dispersant en un inextricable entrelacs de pâtes pour donner ça :



Il fallut à nos Pitous des siècles et des siècles pour venir à bout de l’enchevêtrement diabolique : si par mégarde l’un d’eux, en essayant d’extraire une pâte du tas, faisait bouger sa voisine, c’est deux autres paquets qui tombaient du ciel, plus gros, plus bio, plus imbroglio (c’est pour la rime).



On murmure qu’un jour, Pitou Sisyphe et Pitou Tantale seront libérés de la malédiction par le commentaire providentiel d’un lecteur de blog. Prions pour que l’élu se manifeste au plus vite. Prions pour que les réprouvés providentiellement sauvés n’aient pas, au cours de leur longue damnation, oublié leurs sujets d’articles...

Pitou G.

vendredi 18 janvier 2008

Excuse n°3

Je sais que les oiseaux rares qui ont survécu à notre interminable silence se demandent encore (ah bon, ils ne se sont pas endormis?) comment deux flemmards de première garçons bien dans leur tête et parfaitement organisés ont pu gagner chacun 1H30 par jour (et toc, ça de moins sur les routes! C'est garée que mon homme préfère sa voiture, c'est vendue que je préfère la mienne) et ne pas trouver quelques minutes par jour pour implémenter Montdepitous (un mot par jour avec les Pitous).

C'est sans doute que vous mésestimez le pouvoir lénifiant de F. Men TV. Pour la modique somme de 49 centimes par mois, plutôt que de nous offrir Equidia au grand dam de Spécialiste du monde équin, nous avons décidé d'enchanter nos mirettes avec des programmes intellectuellement exigeants un interminable clip exhibant des minous de vingt ans version crevette et/ ou mâchoire carrée.

Noah Mills
Je sais, j'ai des goûts téléphonés

Ce qu'il y a de formidable avec Fashion Men, c'est que jamais, au grand jamais, vous ne serez agressés par des flash info déprimants. Il n'y a jamais rien de grave (en tout cas rien qui vaille la peine d'interrompre un défilé D-squared) sur les podiums : pas d'attentat, pas d'otage, pas d'incendie, aucune catastrophe... juste, je le concède, quelques zooms sur la bouche de Donatella.
Ce qu'il y a de formidable aussi, c'est que les mannequins fendues à robes fendues de type féminin à base d'oestrogènes sont rarissimes. Il n'y avait qu'une chaîne de mode pour nous reposer de Carla...

Andre Ziehe
Brésilien comme son nom l'indique
(et si c'est encore une photo en slip, c'est juste le fruit du hasard!)

De mode.... heum.... Bon, il faut l'avouer, personne ne regarde Fashion Men pour les vêtements. Mais cette chaîne a quand même quelques effets secondaires très haute-couture (comme disent les anglophones). Vous serez même tentés de cesser tout contact avec la télé le jour où, pris de panique, vous vous apercevrez que vous êtes capables de reconnaître Roberto Cavalli ou Ennio Capasa au premier coup d'oeil. Et ce jour-là, qui sait, vous vous souviendrez peut-être qu'un jour lointain, vous aviez créé un blog...

Pitou G.

mardi 15 janvier 2008

Concentré de réponses

Pour répondre à la question qui vous taraude, vous turlupine, vous démange (non, rien à voir avec ce que la préparation H ne guérit pas!):
nous avons
- lu HP 7 (vous saviez qu'Hermione se fait violer par Rogue et Crockdur?)
- acheté une commode transition patinée blanche, deux fauteuils cabriolet en cuir de buffle, une copie neuve en chêne massif de notre porte, un toit en zinc pour l'extension, un col roulé en cachemire et quelques babioles pour un montant équivalent au PIB du Botswana.
- réfléchi longuement (deux minutes?) sur le sens de la vie dans nos sociétés d'hyper consommation.
- plongé dans la magie de Naël dès la fin novembre (à l'heure où je vous parle, le sapin achève sa lyophilisation. Il me suffira de le réhydrater à Naël prochain).

Nous n'avons pas:
- été au théâtre, au cinéma, à l'opéra (ça va comme ça, on fait déjà prof toute la journée, on va pas aussi se faire suer le soir alors qu'il y a Plus belle la vie, C'est du propre, Super Nanny et j'en passe!)
- rencontré de vrais gens dans notre nouvelle ville en dehors du boulot (www.rent-a-friend.com)
- regretté un seul instant l'amiennie (mais on n'oublie pas les amis de là bas!)

Edifiés?

V.

M.A.J.

Vous l'attendiez tous, il est arrivé: plus grand, plus beau, plus amusant que jamais...
MontdePitous 2.0.8!
Avec de nouvelles fonctionnalités, par exemple des articles racontant des trucs. Ou encore notre avis sur des machins.
Avec une nouvelle interface inchangée qui permet de faire des débats participatifs.
Une politique éditoriale décoiffante ("En ce moment je suis très toffee...").

Heureux?

V.

PS: meilleurs voeux, tout ça...