Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

dimanche 27 janvier 2008

Conc-conf.

Lors du colloque sur la vulgarisation du savoir, j’ai assisté à un exposé dont le type était nouveau pour moi: le concert conférence. La compositrice Lorenzine Tue’lsang. a présenté une de ses oeuvres avec le concours d’un quatuor à cordes. Entendre le son des instruments en présence est toujours une expérience forte (même lorsqu’il s’agit de la prestation du petit neveu de sept ans qui suit des cours de violon depuis un mois). D’autant plus que les musiciens intervenaient pour expliquer des termes inconnus aux Béotiens (vous dites que ça s’appelle comment? Un Narchet???). Ainsi j’ai appris ce qu’était un vibrato, un piz’, (rien à voir avec la 4 fromages sur le vieux port?) un ponticello ou une coda.
Hélas, l’oeuvre en question était authentiquement contemporaine.
J’ai honte...
Durant l’heure et demi qu’a duré la communication, j’ai écouté le commentaire très sérieux de l’artiste musicologue:
“J’ai voulu ce contrepoint très harmonique pour achever la spirale mélodique entamée au premier mouvement, mais dans une tonalité plus... primesautière. Pouvez vous jouer les mesures 16 à 19?”
Ce qui donnait d’après moi ceci:
“Pouii, pouiiiii, poiiinnt, tzwing zwung zwoounging!”
Le sentiment d’horreur, de catastrophe advenue le disputait à l’incongruité et au rire refoulé.
Béotien, M. Prudhomme, juge de Flaubert, poujadiste...
J’ai mérité tous ces termes dont mon amie Z. m’a affublé (hypocrite, elle a ri autant que moi lors du dîner dans ce restaurant à la décoration très cocotte où passait en boucle des valses viennoises.)
Tout de même, l’oeuvre en question, commandée par Radio France (ma redevance!!) ne m'a fait penser qu'à des ruelles sombres et délétères où se dévoilent des scènes de crimes glauquissimes (pourquoi la tête de la dame elle est dans la poubelle??).
Une fierté: j’ai résisté et n’ai pas demandé à l’artiste ce qu’elle désirait évoquer... Je n'allais pas risquer la lapidation pour avoir défendue l'idée réactionnaire que l'art doit être beau!

V.

3 commentaires:

Alcib a dit…

Et imagine la torture quotidienne, quand tu seras ministre de la Culture ;o)

Très joli billet, Pitous V. : bravo ! On reconnait bien l'ironie du tortionnaire subtil de ces agents de télémarketing.

Anonyme a dit…

Je bannis V. le piteux pipitou de toute manifestation culturelle présente, passée et à venir!
et bannir dans le passé, c'est dur!
Love from the Z.....

Anonyme a dit…

Un jour, j'ai assisté à une lecture musicale. Des textes magnifiques, accompagnés par un violoncelle. En général, j'ai horreur de la musique contemporaine, mais comme elle évoquait les insectes et tous les trucs qui grouillent dans les pays chauds, ça allait parfaitement. Ceci dit, je n'écouterais pas ce genre de musique seule.
Quant à la peinture, que dire sinon "C'est intéressant" et puis on passe. Alors que devant Ingres ou Véronèse, on s'arrête, on s'extasie, on admire et on applaudit. Moi je dis, la différence, elle est là. ^^
Après ce message de la plus grande inutilité, je vous souhaite une bonne nuit, chers amis!