Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

mercredi 27 août 2008

Chantier (mais pas des pieds)

Ce matin midi, en me réveillant avec une belle migraine (alors que je n'ai pas bu une goutte, la vie est bien injuste), je me suis rendu compte que ça sentait très fort la rentrée. Un tintouin du diable m'a tiré des brumes du sommeil (une vraie purée de poix), annonçant une réfection de chaussée ou la construction d'une autoroute sous nos fenêtres : la ville reprenait vie, signe précurseur de la résurrection des cartables. Bof bof.
Sauf que c'était dans notre salle de bain que semblaient s'activer des masses d'ouvriers musclés, nus et langoureux (ah non, ça c'était dans mon rêve). Mon homme a profité de mon hibernation pour lancer le chantier "salle de bain". Il se trouve des gens pour dire :

"Je gravirai le Mont Blanc avant mes 30 ans".

Le refrain de Pitou V, c'était plutôt :

"Il faut qu'on profite des vacances pour faire quelque chose dans la maison".

Mais moi, comme pour les alpinistes en herbe, je croyais que c'était du flan de coteau. J'avais manifestement mésestimé le pouvoir urticant du jaune dont les anciens propriétaires avaient tartouillé les murs. Il était écrit que nous cesserions, avant septembre, de prendre nos douches à l'intérieur d'un gros poivron (ah oui, parce que non seulement les parois sont jaunes, mais elles sont granuleuses; la plomberie nous réserve en prime quelques pépins).

Vidage de la pièce, lessivage, grattage de fissures, rebouchage, enduit de lissage (vous savez, cette pâte qui sent le poisson)... Quand on sait qu'on n'a pas acheté la peinture, qu'on a plein de visites à faire et à recevoir et qu'on va bientôt reprendre le boulot, on se dit qu'il est probable que le chantier survive à l'automne. Mais l'essentiel, c'est d'avoir un coeur la force de ces grands élans. Et ça, c'est mon Lion fort et généreux tout craché...

Moi, pour aujourd'hui, je suis dispensé de travaux (notez que cette foutue migraine ne m'empêche pas de pianoter sur l'ordi). J'ai quand même dû intervenir pour rentrer le fier étendard de papier toilette qui flottait au vent devant la fenêtre, perché sur le manche du balai à chi°tte. Notre voisine, une très vieille dame de plus de 2000 ans, installée dans le quartier depuis le XVIème siècle et dont le fils est un monsieur très connu et précocement disparu, aurait pu en prendre ombrage. Elle est un peu coincée (mon initiative n'a évidemment absolument rien à voir avec la tyrannie de mon surmoi).

Pitou G

P.S. : Croyez-vous qu'il soit trop tard pour soumettre à mon homme la motion d'un miroir sans tain?

7 commentaires:

Musiquette a dit…

quelle énergie...cela me rappelle mes mois de mai et juin....Courage...mais on est tellement content après!

Alcib a dit…

Un miroir sans tain, c'est mauvais pour le teint !

Anonyme a dit…

Et qui espères-tu surprendre avec une glace sans tain (surtout que nous sommes tous prévenus, maintenant)?

Anonyme a dit…

Plagiat !!!! " mon Lion fort et généreux " Victor Hugo avait dit " Mon lion superbe et généreux " Mais je te pardonne et je te plains avec une foutue migraine . Je te l'ai dit demande du " Zomig " ou un triptan .

TAdF

Anonyme a dit…

Décidément , je suis très désagréable depuis plusieurs jours, mais, après vérification sur le TLF :
) Loc. fam. Purée de pois. Brouillard très épais rendant la visibilité presque nulle. Une brume aussi dense que la fameuse purée de pois londonienne (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 46)."

Mais j'avoue bien que j'ai hésité.


TAdF

Guilitti a dit…

ah ben oui c'eétait donc virtuellement contagieux... tout plutot que de preparer la rentrée...

bon et sinon, je suis jalouse de votre mise en page des favoris : je vais creuser la chose...

et puis aussi, bravo les pommes ! c'est très joli !

Les Pitous a dit…

Musiquette=> J'avoue que, lâchement, j'ai laissé mon homme s'en dépatouiller tout seul. Moi, je rumine avant la rentrée...

Alcib=> parce que ça fait rougir quand on l'utilise aux dépens de nos invités? ;-)

Shen=> C’est bien là que le bât blesse...

TAdF=> Pour la migraine, celle-ci était très différente de mes coutumières (enfin, moins coutumières depuis quelques années). Pour la purée de poix, j'ai hésité aussi. Mais comme je te l'ai dit, il faut de temps en temps remotiver sémantiquement nos expressions toutes faites ;-)

Guilitti=> Ah la la! Tu as dû assisté au work in progress : j'étais encore en train de retoucher la chose quand tu as posté ce commentaire! Les pommes sont du jardin (tu peux croquer, elles sont bio), les petits bouts de dentelle, de notre ville.