Après les lunettes, les bottes. Je suis en passe de devenir l'homme le plus sexy du bahut, coiffant au poteau l'espèce de bombasse brune qui enseigne l'EPS (mais il n'y a pas de mérite à être beau quand on est prof de sport), grâce à mon génie des accessoires bien choisis. On n'a jamais assez d'accessoires. Et ce n'est pas Enlumineur qui va me contredire, lui qui se préoccupe de plus en plus de mon apparence physique (pour mémoire, Enlumineur est un "Il ne le sait pas encore").
L'une des raisons pour lesquelles je rechignais à être malade cette semaine (au fait, ça va beaucoup mieux, merci), c'est que je devais accompagner en forêt deux classes de Bisounours. Remarquez, j'aurais tout aussi volontiers accepté d'y escorter Grelinda et ses pairs, contre la permission de les abandonner sur place. Mais là, c'était du gratis pro Deo, la promesse d'une matinée tranquille. Et c'est avec confiance que j'abandonnai mon séant au fauteuil du car.
Le temps de virer à droite, une rumeur inquiétante se fait entendre : "léonléonléon"j'ai les mêmes à la maison, suivie d'une odeur plus inquiétante encore. Il est 9H00, et c'est la gerbe à bord. Heureusement que l'année touche à sa fin : Léon ne sera surnommé Vomito qu'une dizaine de jours (ah oui, on ne vous avait pas dit? les Bisounours, ce n'est plus ce que c'était...).
En attendant, les mômes hurlent tous à l'empuantissement. Le car s'arrête en pleine campagne, c'est-à-dire en pleine ville, mais à côté de l'hippodrome (Orne oblige). Léon va terminer dehors ce qu'il a entamé, bientôt suivie par Fillette-la-Malaucoeureuse. Pendant ce temps, tandis que les Bisounours grimacent, détournent la tête et implorent la Miséricorde céleste (tout ça en même temps, puisque je vous dis que ce sont des surdoués!) juste histoire de dramatiser la scène (c'est très drama-Queen, un Bisounours de 12 ans), l'organisatrice éponge ce qu'elle peut avec les kleenex qu'elle a pu collecter, en camouflant de son mieux sa répugnance. Après avoir ouvert toutes les fenêtres, je m'arme de mon courage le plus affûté et de mon ultime mouchoir jetable, en espérant que le miracle que j'attends arrive... Pascal avait raison, Chateaubriand itou : demain je me fais baptiser.
Après il a fallu transmigrer Léon (pas parce qu'on est mieux à l'avant qu'à l'arrière, hein, mais parce qu'on craignait de sanglantes représailles). Devinez un peu à côté de qui on l'a installé... Cela dit, le Pitou G a ceci de plus évolué qu'un Bisounours qu'il sait respirer par la bouche. Une autre collègue nous raconte comment, une fois, un gamin lui a régurgité sur la tête dans un gîte où il n'y avait que de l'eau froide. On a bien ri, et le car est reparti.
Léon a juste revomi une fois après ça, mais dehors, alors que ses camarades croquaient un paysage remanié par l'homme (enfin, très nature quand même). Autant dire que les gosses ont tout lâché séance tenante pour zieuter leur copain avec dégoût et moult commentaires.
Le reste de l'expédition fut paisible, sauf qu'on est tombé sur des roches métaphoriques, et que les Bisounours ont voulu incendier la forêt en frottant des morceaux de grès (mais le Tout-Puissant, qui aime la Normandie, l'avait gorgée d'eau, on n'est jamais trop prudent). De retour au bahut, remarquant sur le sol une grande étendue fraîchement lavée, l'organisatrice et moi avons échangé un regard complice et hilare. Léééééééééoooon?
Pitou G.
L'une des raisons pour lesquelles je rechignais à être malade cette semaine (au fait, ça va beaucoup mieux, merci), c'est que je devais accompagner en forêt deux classes de Bisounours. Remarquez, j'aurais tout aussi volontiers accepté d'y escorter Grelinda et ses pairs, contre la permission de les abandonner sur place. Mais là, c'était du gratis pro Deo, la promesse d'une matinée tranquille. Et c'est avec confiance que j'abandonnai mon séant au fauteuil du car.
Le temps de virer à droite, une rumeur inquiétante se fait entendre : "léonléonléon"
En attendant, les mômes hurlent tous à l'empuantissement. Le car s'arrête en pleine campagne, c'est-à-dire en pleine ville, mais à côté de l'hippodrome (Orne oblige). Léon va terminer dehors ce qu'il a entamé, bientôt suivie par Fillette-la-Malaucoeureuse. Pendant ce temps, tandis que les Bisounours grimacent, détournent la tête et implorent la Miséricorde céleste (tout ça en même temps, puisque je vous dis que ce sont des surdoués!) juste histoire de dramatiser la scène (c'est très drama-Queen, un Bisounours de 12 ans), l'organisatrice éponge ce qu'elle peut avec les kleenex qu'elle a pu collecter, en camouflant de son mieux sa répugnance. Après avoir ouvert toutes les fenêtres, je m'arme de mon courage le plus affûté et de mon ultime mouchoir jetable, en espérant que le miracle que j'attends arrive... Pascal avait raison, Chateaubriand itou : demain je me fais baptiser.
"Non, je t'en prie, ça va aller Pitou G."
J'adore ma collègue. Il faut dire que j'ai déjà fait le douloureux sacrifice de mon beau sac Carré Beige, le seul assez grand pour contenir mes bottes (oui, l'heure d'avant, j'avais décidé de faire cours avec des chaussures de ville : Tite-Live in the rain, ça le fait moyen) : il a tristement fini dans une poubelle, rempli de sucs gastriques alors qu'il était né pour connaître des draps chics...Après il a fallu transmigrer Léon (pas parce qu'on est mieux à l'avant qu'à l'arrière, hein, mais parce qu'on craignait de sanglantes représailles). Devinez un peu à côté de qui on l'a installé... Cela dit, le Pitou G a ceci de plus évolué qu'un Bisounours qu'il sait respirer par la bouche. Une autre collègue nous raconte comment, une fois, un gamin lui a régurgité sur la tête dans un gîte où il n'y avait que de l'eau froide. On a bien ri, et le car est reparti.
Léon a juste revomi une fois après ça, mais dehors, alors que ses camarades croquaient un paysage remanié par l'homme (enfin, très nature quand même). Autant dire que les gosses ont tout lâché séance tenante pour zieuter leur copain avec dégoût et moult commentaires.
Le reste de l'expédition fut paisible, sauf qu'on est tombé sur des roches métaphoriques, et que les Bisounours ont voulu incendier la forêt en frottant des morceaux de grès (mais le Tout-Puissant, qui aime la Normandie, l'avait gorgée d'eau, on n'est jamais trop prudent). De retour au bahut, remarquant sur le sol une grande étendue fraîchement lavée, l'organisatrice et moi avons échangé un regard complice et hilare. Léééééééééoooon?
Pitou G.
5 commentaires:
J'arrive de manger et je lis ça !
Beuuuuuuuurkkk !!!!!
C'est dégoûtant , il faut prévenir . Je ne m'aventurerai dorénavant sur ce blog qu'avec des pincettes !
TAdF
et un masque à gaz ! ;o)
Ceci me rappelle une croustillante (et odorante) anecdote de ma vie (pas si lointaine d'abord !) de collégien... Ceci se passa en cours de Sciences et Vie de la Terre (à l'époque ça s'appelait Sciences naturelles). Le cours se passait tout à fait normalement lorqu'un de mes camarades se leva subitement et demanda l'autorisation de sortir (à l'époque, la politesse existait encore dans les rangs des éleves).
Ainsi il se dirigea vers la porte (qui se trouvait au fond de la salle, les élèves lui tournant le dos) mais avant de l'atteindre, un bruit bien reconnaissable d'éclaboussures sur du dallage se fit entendre...
Rien de bien original jusque là...
Mais la professeure (de SVT) s'avança en trottinant vers la flaque susdite, se pencha au dessus (à une distance raisonnable tout de même) et nous affirma avec tout le sérieux dont elle était capable : "Tiens, ça n'est pas de la digestion..."
Ce sont des choses totalement inutiles comme ça qui vous restent toujours....
Bisous de votre Roseline
L'année dernière, il y en a un qui a gerbé son repas de Noël sur sa table pendant le cours. Le pauvre gosse ne comprenait pas ce qui lui arrivait (faut dire qu'il n'est pas très vif et l'épisode du vomi a confirmé mes soupçons). J'ai assuré vaillamment les premiers secours et le nettoyage sommaire du lieu du crime. En fait, moi, ça ne me dérange pas plus que ça.
alors moi j'ai le sens du mimétisme très très développé en ce qui concerne les gerbis : Alors l'an dernier, quand au moment de rentrer en salle on a vu qu'il y avait un cadeau par terre laissé l'heure d'avt (merci collègue), j'ai ouvert les fenetres (en apnée) puis je suis restée ds le couloir, ai envoyé les élèves chercher une technicienne de surface, et ce n'est que quand TOUT avait disparu que j'ai daigné entrer faire cours..
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