Axel R. n'était pas spécialement beau, mais il avait quelque chose de très mec qui ne me laissait pas indifférent, lorsque j'avais 14 ans. Bien qu'il n'ait qu'un an de plus que moi, sa barbe était déjà plus drue que la mienne ne le sera jamais. Il avait un nez volumineux dont il était très fier et dont il disait ce que vous pouvez imaginer (gros pif, grosse...*). Fier... en vérité, Axel ne l'était pas de grand chose : dans une classe de germanistes première langue-latinistes parfois arrogants, il n'était pas du tout à son aise. Nous faisions un couple d'amis bien mal assortis, quand on y pense. C'était pourtant mon meilleur, mon seul copain.
Quand j'ai rencontré Axel, en 4e, je sortais d'une année très éprouvante. Lui, il redoublait. Le fait de nous sentir tous deux en marge nous a évidemment rapprochés. Ça et les jeux vidéo (c'était l'ère glorieuse de la Super Nintendo, la pointe de la technologie, puis de la Playstation première mouture dont les performances me laissaient béat mais qui, aujourd'hui, évoqueraient plutôt un coloriage de maternelle). J'ai passé trois années à me reconstruire grâce à lui, dont une où nous n'étions pas dans la même classe (sauf en allemand); il a dû vivre un calvaire dans la sienne où il avait retrouvé mes anciens tourmenteurs de 5e - ils l'avaient affectueusement surnommé Camomille, en raison de son air un peu endormi et de la mèche qu'il avait fait décolorer à cette époque (drôle d'idée, j'en conviens). Cela ne nous a pas empêchés de passer ensemble de longues après midi. Nous échangions aussi des cahiers où nous mettions en scène dans des récits parodiant les dessins animés que nous regardions alors. Nous étions adolescents : je vous laisse imaginer le résultat...
C'est après notre première année au lycée que nous avons commencé à nous éloigner : je passais en 1ere littéraire, il restait en 2nde. Je crois qu'Axel échouait faute de savoir trop quoi faire plus tard (c'était peut-être pour la même raison que je réussissais, mais moi, je ne me posais pas trop de questions). C'est à cette époque que j'ai mis entre parenthèses toute amitié masculine (j'entretenais avec les autres garçons de ma classe des relations cordiales, mais très superficielles). Je ne fréquentais plus alors qu'un groupe de filles, et je ne me souviens pas avoir ne serait-ce que croisé Axel dans la cour du lycée...
Peut-être qu'il vaut mieux se quitter comme ça que fâchés, mais je me sens un peu coupable de cet abandon mutuel. Si je le revoyais aujourd'hui, je crois que je n'aurais plus grand chose à lui dire, si ce n'est lui apporter la confirmation que, oui, j'ai bien viré PD et essayer de lui soutirer le numéro de son grand frère. Je n'ai aucune idée de ce qu'il est devenu, mais je l'imagine assez bien être resté dans les parages. Peut-être qu'un jour, je le rencontrerai à l'occasion d'une soirée parents-profs... J'espère en tout cas qu'il a réussi à trouver sa voie!
Pitou G.
* Je n'ai jamais pu le vérifier, bien que j'aie essayé de créer de multiples occasions. Combien de fois me suis-je rué sur sa braguette en feignant le jeu? Mais Axel n'était sans doute pas dupe. Il m'a toujours gentiment, mais fermement, repoussé - il était beaucoup plus costaud que moi. À l'âge où on se cherche sexuellement, la seule confidence un peu croustillante que j'ai pu tirée de lui fut qu'il n'envisageait le sexe qu'après le mariage... Quand je vous disais qu'on n'était pas très bien assortis! J'étais hélas trop jeune, je suppose, pour intéresser son frère qui aurait été beaucoup moins bégueule!
Quand j'ai rencontré Axel, en 4e, je sortais d'une année très éprouvante. Lui, il redoublait. Le fait de nous sentir tous deux en marge nous a évidemment rapprochés. Ça et les jeux vidéo (c'était l'ère glorieuse de la Super Nintendo, la pointe de la technologie, puis de la Playstation première mouture dont les performances me laissaient béat mais qui, aujourd'hui, évoqueraient plutôt un coloriage de maternelle). J'ai passé trois années à me reconstruire grâce à lui, dont une où nous n'étions pas dans la même classe (sauf en allemand); il a dû vivre un calvaire dans la sienne où il avait retrouvé mes anciens tourmenteurs de 5e - ils l'avaient affectueusement surnommé Camomille, en raison de son air un peu endormi et de la mèche qu'il avait fait décolorer à cette époque (drôle d'idée, j'en conviens). Cela ne nous a pas empêchés de passer ensemble de longues après midi. Nous échangions aussi des cahiers où nous mettions en scène dans des récits parodiant les dessins animés que nous regardions alors. Nous étions adolescents : je vous laisse imaginer le résultat...
C'est après notre première année au lycée que nous avons commencé à nous éloigner : je passais en 1ere littéraire, il restait en 2nde. Je crois qu'Axel échouait faute de savoir trop quoi faire plus tard (c'était peut-être pour la même raison que je réussissais, mais moi, je ne me posais pas trop de questions). C'est à cette époque que j'ai mis entre parenthèses toute amitié masculine (j'entretenais avec les autres garçons de ma classe des relations cordiales, mais très superficielles). Je ne fréquentais plus alors qu'un groupe de filles, et je ne me souviens pas avoir ne serait-ce que croisé Axel dans la cour du lycée...
Peut-être qu'il vaut mieux se quitter comme ça que fâchés, mais je me sens un peu coupable de cet abandon mutuel. Si je le revoyais aujourd'hui, je crois que je n'aurais plus grand chose à lui dire, si ce n'est lui apporter la confirmation que, oui, j'ai bien viré PD et essayer de lui soutirer le numéro de son grand frère. Je n'ai aucune idée de ce qu'il est devenu, mais je l'imagine assez bien être resté dans les parages. Peut-être qu'un jour, je le rencontrerai à l'occasion d'une soirée parents-profs... J'espère en tout cas qu'il a réussi à trouver sa voie!
Pitou G.
* Je n'ai jamais pu le vérifier, bien que j'aie essayé de créer de multiples occasions. Combien de fois me suis-je rué sur sa braguette en feignant le jeu? Mais Axel n'était sans doute pas dupe. Il m'a toujours gentiment, mais fermement, repoussé - il était beaucoup plus costaud que moi. À l'âge où on se cherche sexuellement, la seule confidence un peu croustillante que j'ai pu tirée de lui fut qu'il n'envisageait le sexe qu'après le mariage... Quand je vous disais qu'on n'était pas très bien assortis! J'étais hélas trop jeune, je suppose, pour intéresser son frère qui aurait été beaucoup moins bégueule!
11 commentaires:
Cet article m'a donné l'occasion de découvrir celui que tu mets en lien...et de me (re)dire que décidément je n'ai aucune nostalgie des "années collège", dont j'ai gardé une grande méfiance envers les mécanismes grégaires (première de la classe et fille de la documentaliste, statut pas toujours confortable).
Sinon, tu n'as pas fait un petit tour sur copainsdavant ? (je ne peux pas dire que j'y ai repris des relatiosn d'amitié profonde, mais on a parfois des surprises - de vilains petits canards transformés en cygnes majestueux )
moi tes articles m'ont replongée en 4ème : je choisissais toujours une amie "forte", càd de celles dont personne n'osera jamais se moquer, et ainsi sous sa protection j'ai franchi sans encombre toutes mes années collège; Mais.. celle de 4ème, avait pour bouc émissaire une fille niaise, avec des fleurs dans les cheveux qu'elle surnommait ouvertement lotus (exactement, les m fleurs que sur les paquets de PQ)ET.. j'avais pitié d'elle, et pourtant je n'ai jamais eu un seul geste vers elle ou contre ma copine... 27 ans plus tard, je m'en sens encore coupable !
Les zados, quelle bande de nazes !
argh ! elle est sur copain d'avant ! je viens de lui envoyer un mot... à suivre !
une jolie histoire nostalgique et qui évoque parfaitement les émois et amitiés adolescentes...
Laluciole=> Je ne me suis jamais inscrit sur copainsdavant parce qu'il y a en fait très peu de monde que j'ai envie de revoir. Ceux dont je garde un bon souvenir n'ont sans doute plus grand chose à me dire... Et puis notre ville n'est pas bien grande : j'ai déjà croisé quelques fantômes.
Guilitti=> Décidément, o n'a jamais l'esprit tranquille quand on songe à nos jeunes années! J'espère que tes retrouvailles virtuelles vont de permettre de réparer.
Larkeo=> Nostalgique, oui... ça me prend de temps en temps!
Et si tu partais plutôt à la recherche du grand frère? ;-)
je suis admiratif de ton jeu de mot en titre :D.
Tu aurais pu nous le faire aussi le Mr et Mme R. ont un fils ;-)
timy> mdr, je n'avais même pas vu le jeu de mot ! j'étais partie sur Axel Red, puis ai juste pensé à l'initiale préservatrice de l'anonymat : quelle quiche je suis!
Shen=> Ça peut peut-être se faire...
Timy=> En fait, le jeu de mot n'est pas de moi, il est d'Axel lui-même... Lui, c'était Axel R. et moi Kamika G...
Guilitti=> à l'époque, Axel Red devait être au début de sa carrière. Tu n'avais pas tout à fait tort : le R. est bien l'initiale de son patronyme, mais Axel n'est pas son vrai prénom (cf. réponse à Timy)
Axel R. alias camomille, c'est mon petit frère! interrogé sur la question et après un petit temps d'arrêt, il s'est exclamé "ah oui c'est vrai, quelle bande de blaireaux!!"
dans tous les cas, il est impatient et curieux de venir voir ce blog et cet article en particulier.
nous allons fêter vos retrouvailles et moi je vais jouer à Patrick Sabatier... ou Jacques Pradel?? bof...
je précise juste que "la bande de blaireaux", ce sont vos tortionnaires en herbe... et qu'Axel R. était ravi d'avoir des nouvelles de Pitou G.
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