Quand on trouve le temps long, après le repas de midi au collège Haquenée - ou quand rôde dans les parages un Droopy ou un Helmut Stachos - il y a toujours la possibilité de faire une réunion pédagoguique à la maison. Pour être franc, ça n’arrive pas souvent. Mais quand nos quartiers sont impeccables, que la machine à café n’est pas en panne, qu’on n’a pas de photocopies à faire, de matériel à préparer, de copies à corriger et qu’on a des collègues sympa sous la main, on propose. Encore faut-il que le happy few ne décline pas l’offre. Autant dire que vous êtes de sacrés veinards d’être si souvent conviés dans l’élégance distinguée de notre salon!
Je ne l’ai pas précisé plus tôt, mais c’est une évidence : tout l’enjeu pédagoguique de ces réunions réside dans le papotage (pas au sujet des élèves, hein, évidemment : on a quand même des priorités pédagoguiques!) devant une bonne tasse de café.
La semaine où nous avons reçu tapis et meuble télé, comme on était sûr d’épater la galerie avec notre bon goût légendaire, nous avons invité YoungFather (entre autres, mais ces autres, ces rats, ont refusé). Etant donné que ce dernier ne travaillait pas cet après-midi-là (feignasse!), il avait tout le temps de prendre un café. Une fois qu’il s’est retrouvé à la maison, il s’est souvenu qu’il n’en buvait jamais, ce qui ne froissa personne, vu qu’on n’est pas des barbares et qu’on a plein de variétés de thés en réserve.
“Vous avez de la menthe aussi? Parce que le thé sans menthe, bon... Et puis je ne suis pas difficile, mais si vous n’avez pas de miel, ce n’est même pas la peine de faire chauffer l’eau”.
Pendant que je me pliais à une méticuleuse cérémonie du thé pour complaire à notre hôte, V. lui fit visiter les trésors de notre petit palais. Etant donné que dans son ancienne maison, lui et sa compagne avaient accroché un rideau de douche en fait de tenture devant l’escalier pour conserver la chaleur au rez-de-chaussée, ce ne fut pas bien difficile de le bluffer. Il a quand même été interpelé par un menu détail :
Quand on n’a pas de bureau, on a tôt fait de passer pour des flemmasses. Il y a bien une pièce que nous appelons “bureau” où trônent un mac antédiluvien, son imprimante et un scanner, mais pas de meuble du même nom. Ce n’est pas vraiment un espace de travail, malgré le stock de bouquins qui y est rangé et les pochettes de cours gisant en vrac sur notre vieille méridienne. On n’y vient plus que pour puiser dans nos archives, imprimer les documents tapés sur notre portable ou, accessoirement, étendre du linge (mais je ne considère pas encore nos sous-vêtements comme du matériel pédagoguique).
Tant pis si ça ne fait pas sérieux, mais aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais réussi, chez moi, à me mettre au travail à mon bureau. Celui qui était installé dans ma chambre d’enfant ne m’a jamais servi qu’à y poser des trucs. Mes devoirs de maths, je les faisais (ô combien laborieusement) sur la table de la véranda, et toutes mes dissertations ont été élaborées dans les escaliers. Il n’y a rien de plus adapté au travail qu’un escalier : on y est forcément à la bonne hauteur et l’inconfort du corps m’invite à la réflexion. C’est mon côté ascète, c’est mon côté spartiate - je n’en ai pas beaucoup d’autres.
Aujourd’hui, rien n’a changé : une pochette fait une excellente tablette et je ne corrige jamais plus efficacement mes copies qu’assis sur un coussin, adossé à un radiateur. Nos disciples ne soupçonnent probablement pas que bon nombre de leurs copies ont été annotées sur le siège des toilettes (et il est sans doute bon de ne pas lever le voile sur ce point précis).
Et vous, où est-ce que vous travaillez?
Pitou G.
Je ne l’ai pas précisé plus tôt, mais c’est une évidence : tout l’enjeu pédagoguique de ces réunions réside dans le papotage (pas au sujet des élèves, hein, évidemment : on a quand même des priorités pédagoguiques!) devant une bonne tasse de café.
La semaine où nous avons reçu tapis et meuble télé, comme on était sûr d’épater la galerie avec notre bon goût légendaire, nous avons invité YoungFather (entre autres, mais ces autres, ces rats, ont refusé). Etant donné que ce dernier ne travaillait pas cet après-midi-là (feignasse!), il avait tout le temps de prendre un café. Une fois qu’il s’est retrouvé à la maison, il s’est souvenu qu’il n’en buvait jamais, ce qui ne froissa personne, vu qu’on n’est pas des barbares et qu’on a plein de variétés de thés en réserve.
“Vous avez de la menthe aussi? Parce que le thé sans menthe, bon... Et puis je ne suis pas difficile, mais si vous n’avez pas de miel, ce n’est même pas la peine de faire chauffer l’eau”.
Pendant que je me pliais à une méticuleuse cérémonie du thé pour complaire à notre hôte, V. lui fit visiter les trésors de notre petit palais. Etant donné que dans son ancienne maison, lui et sa compagne avaient accroché un rideau de douche en fait de tenture devant l’escalier pour conserver la chaleur au rez-de-chaussée, ce ne fut pas bien difficile de le bluffer. Il a quand même été interpelé par un menu détail :
“Mais au fait, où est-ce que vous travaillez?”
Quand on n’a pas de bureau, on a tôt fait de passer pour des flemmasses. Il y a bien une pièce que nous appelons “bureau” où trônent un mac antédiluvien, son imprimante et un scanner, mais pas de meuble du même nom. Ce n’est pas vraiment un espace de travail, malgré le stock de bouquins qui y est rangé et les pochettes de cours gisant en vrac sur notre vieille méridienne. On n’y vient plus que pour puiser dans nos archives, imprimer les documents tapés sur notre portable ou, accessoirement, étendre du linge (mais je ne considère pas encore nos sous-vêtements comme du matériel pédagoguique).
Tant pis si ça ne fait pas sérieux, mais aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais réussi, chez moi, à me mettre au travail à mon bureau. Celui qui était installé dans ma chambre d’enfant ne m’a jamais servi qu’à y poser des trucs. Mes devoirs de maths, je les faisais (ô combien laborieusement) sur la table de la véranda, et toutes mes dissertations ont été élaborées dans les escaliers. Il n’y a rien de plus adapté au travail qu’un escalier : on y est forcément à la bonne hauteur et l’inconfort du corps m’invite à la réflexion. C’est mon côté ascète, c’est mon côté spartiate - je n’en ai pas beaucoup d’autres.
Aujourd’hui, rien n’a changé : une pochette fait une excellente tablette et je ne corrige jamais plus efficacement mes copies qu’assis sur un coussin, adossé à un radiateur. Nos disciples ne soupçonnent probablement pas que bon nombre de leurs copies ont été annotées sur le siège des toilettes (et il est sans doute bon de ne pas lever le voile sur ce point précis).
Et vous, où est-ce que vous travaillez?
Pitou G.
9 commentaires:
ca doit aider à faire caca de lire des torchons ??
sans parler du fait que les copies peuvent s impregner de l odeur ....
Pas sur un bureau non plus... je sais pas faire !
Quand j'étais chez mes parents, c'était en tailleur sur le lit (bonjour le dos), ou bien assise par terre et appuyée sur le matelas (ce qui par contre fait un peu haut pour écrire...) Ou bien appuyée contre le mur vers le radiateur, moi aussi.
Et maintenant que je suis chez moi, c'est en tailleur sur le canapé. Un grand bouquin rigide comme tablette...
Même quand je bosse dans ma classe, je vais m'installer à une table d'élève plutôt qu'à mon bureau. Il n'y a jamais assez de place pour m'étaler correctement...
Par contre je reconnais que les toilettes, j'ai jamais fait ! (il y a bien un stylo là-bas, mais c'est pour le sudoku... :-)
je travaille par terre, dans la terre...
je travaille pas chez moi ; de tts façons si je le voulais, je ne pourrais pas, dossiers confidentiels et appli et logiciels indispensables intransportables... (sinon vous pensez bien que j'y passerais mes week ends).
je ne suis pas prof, hein, je précise ...
Paril pour le "bureau" je bosse sur mon lit ou canapé ou assise par terre ...
(et j'aime beaucoup les réunions pédagoguiques, aussi)
Mon grand âge; mon éducation (père militaire/mère allemande); mon dos pourri dès l'âge de la tendre enfance.... Bref! Tout un tas de trucs me poussent à m'installer dans et sur mon bureau. La pièce, nommée bureau pour faire chic, contient une immense table pleine de trucs et de choses divers: c'est le coin "atelier". j'y peins, j'y bricole etc... Sur l'autre mur, et parallèle à la table, des tréteaux soutiennent une longue plaque de je-sais-pas-quoi: là c'est le bureau "scolaire". Autour de tout ça, des bouquins, des livres, des ouvrages... Et des petits cartons plein de choses qui ne doivent surtout pas être jetées!!
C'est MA pièce et l'Homme de ma vie n'y met JAMAIS les pieds (il déteste le désordre!).
Donc, oui, je travaille sur un bureau quand je suis chez moi. Tout le "pédagoguique" s'élabore là!
Mais quand j'étais dans l'Océan Loinloin tout se faisait sur mon lit sous la moustiquaire.
OUAIS, j'ai enfin rattrapé tout mon retard de Mont de Pitous, et franchement vous avez la palme des plus grands producteurs de notes de mon netvibes.
Sinon, je travaille à plat ventre sur le canapé, ou dans le trai(mais pas à plat ventre, ça fait mauvais genre), dans le métro, ou le RER. Pas de bureau au ranch.
Oh la la ! Je suis d'un conventionnel... Etant dépourvue de table sous véranda, d'escalier privatif, de radiateur suffisamment confortable pour s'y adosser, et même d'un lit digne de ce nom (Un futon n'est pas un lit, mais une succession de planches dures), je me vois contrainte de bosser à mon bureau. Certes, il me reste les toilettes... mais ne serait-ce pas un crime de lèse-beauté à l'égard du Cavalier Rampin ?
Elève, je travaillais dans la cuisine chez mes parents. Prof, je travaille toujours dans la cuisine. Je n'ai même pas jugé utile d'installer un bureau dans mon nouveau chez moi, je savais que je ne l'utiliserais pas, même si un beau bureau avec tout plein de crayons dessus me met en transe.
Enregistrer un commentaire