Papa Ours de Chine trouvait que Petit Ourson n'était pas suffisamment stimulé au collège. Il l'a donc inscrit en latin en 4e, soit un an après le début normal de l'option. Personnellement, j'étais très sceptique : à l'époque déjà lointaine où j'officiais à Patelinvillers, dans la campagne picarde, j'avais laissé Jessicô commencer le latin un an après les autres; elle m'avait écrit une lettre pendant l'été où elle affirmait que c'était son désir le plus profond et vu que le groupe qu'elle voulait rejoindre n'était rien de moins que la classe la plus pourrie que j'ai jamais eue, je n'ai pas résisté à l'envie d'y adjoindre une élève enthousiaste. Ce fut évidemment un fiasco : Jessicô, qui était au naturel une élève en difficulté, n'a évidemment jamais réussi à combler son retard (et pourtant, à bien y réfléchir, elle était au diapason de la classe) et elle a dû finir par me haïr presque autant que les autres. Fermons cette courte parenthèse qui me rappelle combien je suis heureux d'avoir déménagé et, surtout, avoir évolué dans mes pratiques.
Instruit par la jurisprudence Jessicô, j'ai évidemment essayé de décourager Petit Ourson de Chine (d'autant que le groupe qu'il devait rejoindre était nombreux et sympathique). Mais à la rentrée, il était bien sur mes tablettes et, surprise, il s'en sort mieux qu'un certain nombre de vétérans. Mais comme il me connaît moins que ses camarades, il a encore la naïveté de croire que je suis capable de faire des erreurs orthographiques au tableau (moi!). Il a donc pris sur lui d'interrompre un cours palpitant sur la formation de l'impératif par ces mots :
"monsieur, vous avez oublié un -s à aime"
Mais non, Petit Ourson, il n'y a pas de -s à la deuxième personne du singulier de l'impératif en français pour les verbes en en -er. Etant donné, cependant, que j'ai moi-même compris cette subtilité assez tardivement dans ma scolarité, j'ai pris ma voix du docte indulgent et je suis parti dans mon délire habituel. J'imagine qu'au même moment, tous ses camarades ont fermé les écoutilles (ça y'est, le prof tourne en régime hystérique) :
"Quelle plaie que la langue française avec toutes ses irrégularités. Admirez en regard la perfection de la langue latine, si logique, si limpide, si régulière (c'est une vue de l'esprit, je sais). Tenez : on écrit aime, mais aussi prends, mais surtout pas *prendez. Tu vois, Petit Ourson de Chine, en fait, le français c'est une langue beaucoup plus difficile que le latin!"
Je sais, je devrais boire beaucoup plus de camomille avant d'aller faire cours... Après, je les ai un peu laissé bosser (enfin gribouiller sur leur cahier de brouillon en gémissant : "j'y arriiiiive pas", mais uniquement parce que c'était un vendredi à 16H30), parce que les malheureux ne perçoivent même pas d'indemnités pour assister à mes happenings. Mais à la fin de l'heure, Léon (alias Vomito) s'est radiné avec un sourire en coin :
"M'sieur, Pourquoi c'est Petit Ourson de Chine que vous avez pris à parti sur la difficulté de la langue française?"
Oups, j'avais totalement perdu de vue que Petit Ourson de Chine était le seuljaune noir (ne cherchez pas la logique, c'est pas du latin) de la classe... Je me suis senti juste un peu ridicule dans les minutes qui ont suivi en m'entendant moi-même me justifier. Passer pour le raciste de service (même si Léon ne faisait que me taquiner), j'avais encore jamais fait...
Pitou G.
: n'oubliez pas de venir voir et commenter la photo spéciale Halloween qui sera publiée demain à partir de midi, pour une durée de douze heures. Récapitulatif des informations que vous avez déjà reçues à son sujet : elle immortalise Saby Banana lors de notre fête de PACS (décembre 2001). Comme je vous l'annonçai hier, cette immarcescible incarnation de l'élégance et de la douceur n'est pas seule sur l'image : je pose à côté d'elle. Que nous étions beaux à 22 ans!
Mais pourquoi Halloween? Si la perspective de voir deux profs de latin sur une même photo ne suffit pas à vous épouvanter, apprenez que cette photo (qui n'a pas été scénarisée, contrairement aux apparences) est une réécriture inconsciente du mythe de Faust... La suite demain, en image!
Instruit par la jurisprudence Jessicô, j'ai évidemment essayé de décourager Petit Ourson de Chine (d'autant que le groupe qu'il devait rejoindre était nombreux et sympathique). Mais à la rentrée, il était bien sur mes tablettes et, surprise, il s'en sort mieux qu'un certain nombre de vétérans. Mais comme il me connaît moins que ses camarades, il a encore la naïveté de croire que je suis capable de faire des erreurs orthographiques au tableau (moi!). Il a donc pris sur lui d'interrompre un cours palpitant sur la formation de l'impératif par ces mots :
"monsieur, vous avez oublié un -s à aime"
Mais non, Petit Ourson, il n'y a pas de -s à la deuxième personne du singulier de l'impératif en français pour les verbes en en -er. Etant donné, cependant, que j'ai moi-même compris cette subtilité assez tardivement dans ma scolarité, j'ai pris ma voix du docte indulgent et je suis parti dans mon délire habituel. J'imagine qu'au même moment, tous ses camarades ont fermé les écoutilles (ça y'est, le prof tourne en régime hystérique) :
"Quelle plaie que la langue française avec toutes ses irrégularités. Admirez en regard la perfection de la langue latine, si logique, si limpide, si régulière (c'est une vue de l'esprit, je sais). Tenez : on écrit aime, mais aussi prends, mais surtout pas *prendez. Tu vois, Petit Ourson de Chine, en fait, le français c'est une langue beaucoup plus difficile que le latin!"
Je sais, je devrais boire beaucoup plus de camomille avant d'aller faire cours... Après, je les ai un peu laissé bosser (enfin gribouiller sur leur cahier de brouillon en gémissant : "j'y arriiiiive pas", mais uniquement parce que c'était un vendredi à 16H30), parce que les malheureux ne perçoivent même pas d'indemnités pour assister à mes happenings. Mais à la fin de l'heure, Léon (alias Vomito) s'est radiné avec un sourire en coin :
"M'sieur, Pourquoi c'est Petit Ourson de Chine que vous avez pris à parti sur la difficulté de la langue française?"
Oups, j'avais totalement perdu de vue que Petit Ourson de Chine était le seul
Pitou G.
: n'oubliez pas de venir voir et commenter la photo spéciale Halloween qui sera publiée demain à partir de midi, pour une durée de douze heures. Récapitulatif des informations que vous avez déjà reçues à son sujet : elle immortalise Saby Banana lors de notre fête de PACS (décembre 2001). Comme je vous l'annonçai hier, cette immarcescible incarnation de l'élégance et de la douceur n'est pas seule sur l'image : je pose à côté d'elle. Que nous étions beaux à 22 ans!
Mais pourquoi Halloween? Si la perspective de voir deux profs de latin sur une même photo ne suffit pas à vous épouvanter, apprenez que cette photo (qui n'a pas été scénarisée, contrairement aux apparences) est une réécriture inconsciente du mythe de Faust... La suite demain, en image!
3 commentaires:
ah l'impératif... J'ai mis longtps à écrire "résous" au lieu de "résouds" ... du coup, je mettais "résolvez les équations suivantes" : vouvoyer les élèves , c'est bien, non? (l'infinitif est une alternative pas mal aussi sur les sujets..)
Le latin, c'est beaucoup moins logique que le grec, mais possède moins d'irrégularités... enfin, je ne sais pas si c'est pour ça, mais je le retiens mieux. Vive le latin ! (Il en a du courage Petit Ours Brun ^^)
Ah??? On diser pas "prendez"???
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