Je suis surpris de ne pas trouver chez d'autres bloggueurs plus de récits de salon de coiffure. S'il y a une expérience, a priori banale, riche en petits rebondissement blogables, c'est bien la visite mensuelle (ou mensuelle et demie) au temple de la capillisculpture. Ambiance chien mouillé :
La radio crachote. On n'entend qu'un mot sur deux (en général amouuuur), sauf quand c'est Florent Pagny qui chante, c'est gentil, fallait pas faire d'exception. Après mon passage au bac, comme je dois apparemment attendre, la stagiaire-shampouineuse sort d'un placard deux magazines : Auto-plus et... l'Equipe! Vous croyez que je devrais changer de salon? Vu que pour moi Hoarau, c'est le cri du chat amoureux, je préfère me regarder les ongles pendant un quart d'heure et compter les pierres de la maison d'en face, en guettant mon premier éternuement - c'est mieux de faire patienter les gens mouillés.
La radio crachote. On n'entend qu'un mot sur deux (en général amouuuur), sauf quand c'est Florent Pagny qui chante, c'est gentil, fallait pas faire d'exception. Après mon passage au bac, comme je dois apparemment attendre, la stagiaire-shampouineuse sort d'un placard deux magazines : Auto-plus et... l'Equipe! Vous croyez que je devrais changer de salon? Vu que pour moi Hoarau, c'est le cri du chat amoureux, je préfère me regarder les ongles pendant un quart d'heure et compter les pierres de la maison d'en face, en guettant mon premier éternuement - c'est mieux de faire patienter les gens mouillés.
Ce n'est pas ma coiffeuse habituelle que j'attends, mais la patronne (il faudra quand même que j'insiste une fois pour que ce soit son mari, un genre de Thomas Marcy en plus hétéro même si on a du mal à y croire; mais moi je n'ose pas : je suis capillairement loyal). C'est peut-être ce qui explique son train de sénatrice. Une fois à son poste, elle commence par se taire, puis se met soudainement à parler. Elle est au moins aussi calée sur le fonctionnement du collège Haquenée que moi et semblait très amie avec Ex-Grand-Boss. Une des raisons pour lesquelles je suis capillairement fidèle, c'est que quand on change de coiffeur, on doit reprendre à zéro le protocole discutatoire. Une fois qu'on a épuisé le basique "vous faites quoi dans la vie?" suivi du non moins traditionnel "ah! les jeunes d'aujourd'hui, c'est comme dans la coiffure, voyez?", on en est venu au sujet qui fâche :
"Oh mais ça tombe! (elle parle de mes golfes temporaux, pas du temps pourri)
_ Oui, ça fait un moment que ça a commencé, mais ça va tout doux.
_ Bien sûr, je pourrais vous conseiller de retarder le processus par des lotions ou des cachetons. Mais moi, je pense que quand la nature a décidé de faire quelque chose, il faut la laisser faire (chouette, une naturopathe!).
_ Si je me décide un jour à faire quelque chose, ça sera un vrai traitement médical. Mais il faut le prendre ad vitam aeternam. Et ça ne doit pas être sans effets secondaires. Peut-être même sur le coeur (on sent la parole du spécialiste et on mesure la coruscation de ma conversation).
_ Moi, je vous le dis : il vaut mieux perdre ses cheveux et avoir un coeur qui bat".
Certes.
Arrive alors Thomas Marcy avec un client et une étrange conversation à quatre s'installe:
Thomas Marcy : Ça devrait être interdit de travailler quand il neige.
Pitou G : Ça vaudrait le coup d'être Canadien.
Gros client : héhéhé.
Thomas Marcy : Remarquez, l'hiver, ça rend les femmes câlines. C'est comme ça : certaines espèces ont besoin de chaleur!
Gros client : héhéhé! Comme les chiens de traineau! Désolé pour la comparaison!
Mme Marcy : J'aime mieux être comparée à un chien de traineau qu'à un autre animal. Au moins, c'est beau.
Gros client : héhéhé!
Mme Marcy : mais c'est vrai que je suis moins fan du côté meute. Parce que dans mon lit, ce n'est pas trop la meute.
Gros client : héhéhé!
Arrivé à ce stade de conversation, je me suis contenté de sourire, vous imaginez bien. Je n'avais pas trop envie de rebondir les activités de groupe avec des animaux dans un honorable salon de coiffure. Heureusement que ma coupe touchait à sa fin...
Alors que la patronne bidouille la machine à carte bleue, je l'entends s'esclaffer :
"Ouh la la : 517 € la coupe, ce que vous êtes généreux!
_ Si seulement je pouvais m'offrir de telles extravagances, j'en serais ravi!"
J'imagine que les pensées de la coiffeuse étaient trop occupées à arpenter la toundra de sa couette pour tapoter correctement sur son clavier et se contenter d'un nombre à deux chiffres...
Pitou G.
"Oh mais ça tombe! (elle parle de mes golfes temporaux, pas du temps pourri)
_ Oui, ça fait un moment que ça a commencé, mais ça va tout doux.
_ Bien sûr, je pourrais vous conseiller de retarder le processus par des lotions ou des cachetons. Mais moi, je pense que quand la nature a décidé de faire quelque chose, il faut la laisser faire (chouette, une naturopathe!).
_ Si je me décide un jour à faire quelque chose, ça sera un vrai traitement médical. Mais il faut le prendre ad vitam aeternam. Et ça ne doit pas être sans effets secondaires. Peut-être même sur le coeur (on sent la parole du spécialiste et on mesure la coruscation de ma conversation).
_ Moi, je vous le dis : il vaut mieux perdre ses cheveux et avoir un coeur qui bat".
Certes.
Arrive alors Thomas Marcy avec un client et une étrange conversation à quatre s'installe:
Thomas Marcy : Ça devrait être interdit de travailler quand il neige.
Pitou G : Ça vaudrait le coup d'être Canadien.
Gros client : héhéhé.
Thomas Marcy : Remarquez, l'hiver, ça rend les femmes câlines. C'est comme ça : certaines espèces ont besoin de chaleur!
Gros client : héhéhé! Comme les chiens de traineau! Désolé pour la comparaison!
Mme Marcy : J'aime mieux être comparée à un chien de traineau qu'à un autre animal. Au moins, c'est beau.
Gros client : héhéhé!
Mme Marcy : mais c'est vrai que je suis moins fan du côté meute. Parce que dans mon lit, ce n'est pas trop la meute.
Gros client : héhéhé!
Arrivé à ce stade de conversation, je me suis contenté de sourire, vous imaginez bien. Je n'avais pas trop envie de rebondir les activités de groupe avec des animaux dans un honorable salon de coiffure. Heureusement que ma coupe touchait à sa fin...
Alors que la patronne bidouille la machine à carte bleue, je l'entends s'esclaffer :
"Ouh la la : 517 € la coupe, ce que vous êtes généreux!
_ Si seulement je pouvais m'offrir de telles extravagances, j'en serais ravi!"
J'imagine que les pensées de la coiffeuse étaient trop occupées à arpenter la toundra de sa couette pour tapoter correctement sur son clavier et se contenter d'un nombre à deux chiffres...
Pitou G.
10 commentaires:
Dis, tu fais comment pour aller chez le coiffeur le jeudi? Tu fais un mi-temps d'agrégé?...
Je déteste les coiffeurs.... J'y vais une fois tous les 107 ans et demi. En Amiénie, l'un d'eux m'avait accueillie avec un triste "oh... vous venez toute seule... J'préfère quand c'est que votre fils il est avec vous!"... Ben voui, je le comprenais bien, vu que, objectivement, je suis obligée de dire que mon fils était et est toujours TRES beau.
MamyS=> Je vais t'avouer un secret : aussi incroyable que cela puisse paraître, je n'écris pas quotidiennement. Cet article a été rédigé il y a quelques jours.
Cela dit, même avec un emploi du temps normal, sachant que je vis et travaille en ville, je pourrais rendre visite à ma coiffeuse le jeudi si je voulais.
Trouver un coiffeur en Amiénie fut difficile (même s'il y en avait à tous les coins de rue - certains avec des vitrines dignes d'une biennale d'art contemporain). Celui chez lequel j'avais pris mes habitudes n'a jamais réouvert son salon après un passage sur le billard. C'était la parenthèse sanglots...
Bon, tu te dégarnis sur les bords. A quand la tonsure ?
Quoi?.... Tu n'écris pas tous les jours?... Et moi qui t'imaginais, rentrant vite, vite pour nous faire partager un instant encore tout chaud de ta vie exaltante!! ;)
VAO=> Quand je verrais se profiler ce stade, je filerai chez mon toubib (et tant pis pour mon coeur!)
MamyS=> Disons qu'il y a des jours où on a beaucoup de temps et d'appétit pour écrire, d'autres moins.
Rien à voir, mais quand tu étais en Nord-Amiénie, officiais-tu à Aller-Retour? à Excellent, àC'est Super? Parce que j'imagine que tu n'étais pas à Bien Sage (qui est au sud et bien nommé)!
erratum : c''est pas C'est Super, mais C'est Fantastique.
Moi ce qui m'interroge ce matin, c'est le tarif de la coupe :
- 5.17 euros, c'est franchement cheap, je crois que tu nous l'aurais signalé, ça aurait presque valu le déplacement
- 51.17 euros, c'est trèèèèès cher pour une coupe
- de même que 51 euros tout court
- ou alors c'est un tristement banal 17 euros ...
Informe-nous complètement, parce que c'est juste pas possible d'en rester là ...
Manue=> Tu vas être déçue... Dans ma ville très conventionnelle, les tarifs le sont aussi : c'est un tristement banal 17 € (même pas 17,5).
J'étais à Aller-Retour. J'ai connu l'ancien, tout près de son jumeau, devenu bien jaloux quand nous emménageâmes dans le nouvel Aller-Retour.J'ai donc inauguré, pour ne pas dire que j'y ai essuyé les plâtres, le nouvel Aller-Retour. De ma salle, je voyais une sculpture placée juste devant "Le Safran". Mais, quelques années avant je fus aussi une "jeune stagiaire" (!!) enthousiaste au Lycée Le Hutin. Tu étais où toi? (gare, je risque de ne pas reconnaître sous un nom trop codé.... je vieillis)
MamyS=> Sur notre ancien blog, j'appelais le patelin où était mon collège, à 30 bornes au nord de la capitale amiénienne, Patelinvillers". Le collège lui-même, je le nommais Minipousse, rapport à ses 200 élèves. Il portait en fait le nom d'une gloire locale, aviatrice aux faux airs d'actrice hollywoodienne tombée de haut et inhumée là-bas. Je me partageais entre mon collège "officiel" et un lycée dans une ville sinistrée (et sinistrante), à la limite du Nord-Pas-de-Calais.
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