Ouais, le jeu de mots est foireux, mais je ne me suis toujours pas remis du passage à l'heure d'été. Ne blâmons pas trop le calendrier, cependant, car il est bon avec moi : cette année, le 1er avril tombe un mardi. Le mardi est un jour top : trois heures de cours dont deux avec des anges (et une avec Grelinda et consorts, mais il faut bien une heure d'aboiements pour justifier mon salaire de nanti)(et vu qu'ils disent à leur prof principal que "certain(s) prof(s)" se passent les nerfs sur eux, ils doivent croire que jouer les Poutine de collège fait partie de mon équilibre personnel; dont acte*).
Le mardi, c'est top, normalement. Mais un 1er avril, ça reste à voir, rapport aux poissons et tout ça. Ma (déjà) longue expérience dans l'enseignement m'avait donné l'illusion que les blagues tordantes du premier avril étaient démodées. Je ne sais pas si c'est un revival ou si c'est une particularité locale, mais au collègue Haquenée, les écailles ont la cote.
Ce 1er avril a donc commencé par une mauvaise plaisanterie du (hareng) sort** : en franchissant la porte de chez nous, je me retrouve nez à nez avec... Grelinda et sa meilleure copine (tristes autrices de ce célèbre manifeste). Sur le coup, j'émets un tonitruant "bonjour" qui ne s'en laisse pas conter (style : "ahah! oui, j'habite là; vous le savez maintenant et alors?") et décoche un sourire ultra-bright. Après un instant de stupeur, elles me répondent et reprennent leur chemin. Plus besoin garder bonne figure : je peux tranquillement oublier d'ouvrir les volets et enfermer mon homme à double tour. Si je vous apprends demain qu'on nous a jeté des cocktails molotov par la fenêtre ou gravé des cochonneries sur nos volets, vous ne serez pas surpris. Je sais, c'est ma faute : je n'étais pas obligé de vivre si près de mon lieu de travail; mais rassurez-vous, cette mauvaise idée sera en partie corrigée l'an prochain vu que j'irai bosser aussi à l'autre bout de la ville (on appelle ça l'Etat-Providence : il sait mieux que moi ce qui me fait du bien).
Je vous passe l'épisode de la panique devant la photocopieuse (c'était bien la peine de venir vingt minutes plus tôt que d'habitude, au risque de faire de joyeuses rencontres) pour rentrer dans le vif du sujet (il serait temps). Au moment de faire rentrer ma classe d'anges, je m'aperçois que la porte est déjà ouverte (note pour moi-même : trouver une autre cachette pour mes diamants). Et que trouvé-je, posé sur mon bureau?
Comme certains ont fini plus tôt que les autres leur petite interro, je vois sur certaines tables s'amonceler un genre de pêche miraculeuse : des stock de poissons en attente de posage. Foide morue de Pitou, ils ne m'y prendront pas! Les angelots reprennent ensuite leur classeur, et j'évite un premier traquenard :
"M'sieur, je voulais savoir si on n'avait rien écrit d'autre sur le cours la dernière fois" (comme si des élèves normaux avaient ce genre de préoccupations).
La scélérate veut me faire tourner la page... et ouvrir la carte musicale (happy birthday to youuuuuuu!) qui y était attachée par un habile stratagème (de la patafix). Mais la ruse a fait long feu. En plus, la moitié de ses cours tombe par terre (héhéhé : t'avais qu'à les ranger!) : c'est le trompeur trompé - ça tombe bien, c'est en rapport avec l'oeuvre étudiée.
A part ça, une élève est partie au milieu du cour pour aller chanter à Villemoche, avec un poisson ridicule dans le dos (et je ne lui ai rien dit, honte sur moi!) et à la fin de l'heure, j'ai retrouvé ceux-ci sur mon blouson (ils n'ont pas pu avoir mon pull vu que je suis resté collé au mur pendant l'heure, pas fou l'pitou!)
Quoique plus âgés, les suivants n'ont pas fait mieux, juste un alevin rachitique clamant : "je suis un poisson clown", posé en catimini sur le rebord du tableau à la fin de l'heure. Ils n'ont même pas ricané plus que d'habitude. N'empêche, "je suis un poisson clown", c'est assez bien trouvé, vu qu'ils n'ont jamais pris mon cours au sérieux et que je suis immunisé contre leur venin d'anémones de mer.
Pitou G.
* je n'ai jamais bien compris cette expression, mais ellecoule est cool.
** qu'est-ce que ça me fait marée!
Le mardi, c'est top, normalement. Mais un 1er avril, ça reste à voir, rapport aux poissons et tout ça. Ma (déjà) longue expérience dans l'enseignement m'avait donné l'illusion que les blagues tordantes du premier avril étaient démodées. Je ne sais pas si c'est un revival ou si c'est une particularité locale, mais au collègue Haquenée, les écailles ont la cote.
Ce 1er avril a donc commencé par une mauvaise plaisanterie du (hareng) sort** : en franchissant la porte de chez nous, je me retrouve nez à nez avec... Grelinda et sa meilleure copine (tristes autrices de ce célèbre manifeste). Sur le coup, j'émets un tonitruant "bonjour" qui ne s'en laisse pas conter (style : "ahah! oui, j'habite là; vous le savez maintenant et alors?") et décoche un sourire ultra-bright. Après un instant de stupeur, elles me répondent et reprennent leur chemin. Plus besoin garder bonne figure : je peux tranquillement oublier d'ouvrir les volets et enfermer mon homme à double tour. Si je vous apprends demain qu'on nous a jeté des cocktails molotov par la fenêtre ou gravé des cochonneries sur nos volets, vous ne serez pas surpris. Je sais, c'est ma faute : je n'étais pas obligé de vivre si près de mon lieu de travail; mais rassurez-vous, cette mauvaise idée sera en partie corrigée l'an prochain vu que j'irai bosser aussi à l'autre bout de la ville (on appelle ça l'Etat-Providence : il sait mieux que moi ce qui me fait du bien).
Je vous passe l'épisode de la panique devant la photocopieuse (c'était bien la peine de venir vingt minutes plus tôt que d'habitude, au risque de faire de joyeuses rencontres) pour rentrer dans le vif du sujet (il serait temps). Au moment de faire rentrer ma classe d'anges, je m'aperçois que la porte est déjà ouverte (note pour moi-même : trouver une autre cachette pour mes diamants). Et que trouvé-je, posé sur mon bureau?
Comme certains ont fini plus tôt que les autres leur petite interro, je vois sur certaines tables s'amonceler un genre de pêche miraculeuse : des stock de poissons en attente de posage. Foi
"M'sieur, je voulais savoir si on n'avait rien écrit d'autre sur le cours la dernière fois" (comme si des élèves normaux avaient ce genre de préoccupations).
La scélérate veut me faire tourner la page... et ouvrir la carte musicale (happy birthday to youuuuuuu!) qui y était attachée par un habile stratagème (de la patafix). Mais la ruse a fait long feu. En plus, la moitié de ses cours tombe par terre (héhéhé : t'avais qu'à les ranger!) : c'est le trompeur trompé - ça tombe bien, c'est en rapport avec l'oeuvre étudiée.
A part ça, une élève est partie au milieu du cour pour aller chanter à Villemoche, avec un poisson ridicule dans le dos (et je ne lui ai rien dit, honte sur moi!) et à la fin de l'heure, j'ai retrouvé ceux-ci sur mon blouson (ils n'ont pas pu avoir mon pull vu que je suis resté collé au mur pendant l'heure, pas fou l'pitou!)
Quoique plus âgés, les suivants n'ont pas fait mieux, juste un alevin rachitique clamant : "je suis un poisson clown", posé en catimini sur le rebord du tableau à la fin de l'heure. Ils n'ont même pas ricané plus que d'habitude. N'empêche, "je suis un poisson clown", c'est assez bien trouvé, vu qu'ils n'ont jamais pris mon cours au sérieux et que je suis immunisé contre leur venin d'anémones de mer.
Pitou G.
* je n'ai jamais bien compris cette expression, mais elle
** qu'est-ce que ça me fait marée!
2 commentaires:
en lycée, point de poiscaille... sauf sur mon sujet de DS, il fallait calculer la surface d'un bassin de pisciculture, j'en ai dessiné un... oui je sais, je suis restée très jeune...
A la fac, pas la moindre trace de morue ou d'alevin! C'était marée basse, capitaine
Enregistrer un commentaire