Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

vendredi 18 avril 2008

Toc toc toc? (ép.1)

Les bons artisans sont rares
Or, les bons artisans sont très demandés
Donc, les bons artisans se font attendre des siècles

(syllogisme dit "du client pressé")


L'un de nos tout premiers projets, lorsque nous avons acheté la maison, fut d'en changer porte et fenêtres. Comme nous sommes de grosses bourges avons une forte conscience écologique, nous avons opté pour des fenêtres en chêne, quitte à n'en changer que la moitié. Je vous parle là de travaux réalisés il y a belle lurette, à tel point qu'on en trouve trace sur Quaidesomme (les fidèles s'en souviennent).

Reproduire à l'identique et en chêne (mais en "qui ferme") une porte d'entrée, c'est une autre paire de branches manches - et c'est, évidemment, totalement ruineux. Le devis fut signé début octobre, suivi de la vague promesse de commencer le chantier en décembre. Précision importante : la fabrication requiert plus de 80 heures de travail (c'est ça d'avoir des gargouilles sculptées dans sa porte)(non, je déconne)(chériiiiii, et si on rappelait l'ébéniste pour lui demander d'ajouter des gargouilles?). Cela justifie le joli chèque en bois d'acompte qui croix de bois, croix de fer (faut arrêter, maintenant) ne sera encaissé qu'après le début des travaux. Décembre, janvier, février, mars... les mois passent, et le coup de téléphone censé nous donner le signal ne vient pas.

Entre temps, l'extension qui abrite notre cuisine s'est découvert un mur facétieux : un soiffard qui absorbe toute l'eau du ciel (et dieu sait qu'il y en a, de l'eau, dans le ciel normand). Bombance après bombance, il se crevasse et voit se multiplier les coulées maronnasses (mais il est fait en quoi, ce mur, en chocolat?). La faute en revient à un toit bien peu étanche. Restés sans nouvelles du dossier "porte", nous lançons donc l'opération couette "couverture".

Une photo satellite de la faille de San Andreas?
Non! Un mur potomane.


L'inclinaison faiblarde de la pente nous laisse bien peu d'options : zinc somptuaire ou merdasse synthétique. Il est superflu, je crois, de vous préciser quel fut notre choix : nous sommes de grosses bourges respectueux de notre voisine plusieurs fois centenaires, N-D de X (et des caprices de l'architecte des bâtiments de France).

Un métier que l'on pratique à quatre pattes, est-ce un métier honnête?

Sur ce (c'est bien le cas de le dire), les couvreurs oeuvrent, manquent de me surprendre dans la splendeur de ma nudité et, oh divine surprise, découvrent (c'est bien le cas de le dire) une charpente infestée d'insectes et 1500 litres de sciure en guise d'"isolation" (?) rudimentaire (c'était ça la poudre qui s'écoulait de la hotte et tombait dans nos casseroles) . Comprendre : nettoyage (cher), traitement (cher et agressif) et isolation à prévoir. Pas de laine de verre, cela va sans dire. Vous ne trouverez dans nos murs que des matériaux écologiquement et sanitairement acceptables (merci d'oublier le poison injecté à grands frais dans nos poutres). Les panneaux en fibres de bois (bien pour le confort d'été), un temps pressentis, ne sont pas disponibles dans l'immédiat. Nous nous rabattons sur la laine de chanvre (devinez lequel coûte le plus cher?).

Chute d'un panneau de laine de chanvre

Malgré le surcoût, être en accord avec ses principes, ça a du bon : maintenant, dans notre cuisine, ça sent bon le foin coupé...
Ce toit, c'était une urgence, mais il a asséché notre compte en banque (on espère que notre mur hydropisique va suivre son exemple). Du coup, on n'est plus si pressés de payer notre porte...


Allez, c'est presque fini : il ne reste plus qu'à zouker zinguer


Avant/ Après :

A suivre...
Pitou G.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Hé bé ça donne envie d'acheter tout ça....

Guilitti a dit…

des murs en chocolat??? j'arrriiive !!

Anonyme a dit…

technique du zinc à joint debout :) mais maintenant il exisye des feuilles de zinc et des sertissages n'utilisant plus les tasseaux jaunes que l'on voit sur la photo :)
le zinc prépatiné est vraiment top !
bibises

Les Pitous a dit…

Roseline=> Mais si, je t'assure : la propriété est une belle aventure. Pense à tes vieux jours; c'est bon d'avoir un toit à soi au-dessus de la tête!

Guilitti=> J'espère que tu as de l'appétit. Pas sûr que ce chocolat-là ne reste pas sur l'estomac-ma.

Fiuuu=> Les connaisseurs sont parmi nous! Nous, on s'est contentés de faire confiance aux artisans. Ils nous ont parlé d'une autre technique, mais plus chère et pour laquelle ils étaient obligés de sous-traiter. On n'avait pas besoin d'un autre surcoût ;-)

Phoebe a dit…

Huuuuuuuu, je suis drôlement contente d'être locataire moi ...

Anonyme a dit…

J'aime bien votre tag !
C'est tout, il résume bien le second degré de l'autodérision !
Mais je compatis quand même !

V à l'Ouest a dit…

Les Pitous ont leur danseuse à ce que je vois...

Les Pitous a dit…

Sixtine=> Oui, amsi moi, j'ai le droit de faire des trous dans le mur...

Manue=> bah, c'est un choix après tout. Partir au bout du monde, c'est surfait. C'est mieux d'enrichir l'artisanat local ;-)

Vincent=> danseuse à plein temps, tu l'as dit.