Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

mardi 11 mars 2008

J'ai inventé la teck

Mon corps est fait pour la danse. Bon, il l'a un peu oublié ces huit dernières années, mais je suis sûr que c'est encore gravé quelque part en lui. C'est bien simple : donnez-moi un jean taille Xtra basse, une ceinture D&G, un sweat moulant à étoiles et une crête à la con, et hop, je me fonds dans la masse des tecktoniqueurs. Attention le clash, ça va doucher!

Alors évidemment, j'aurais besoin d'une sérieuse remise en forme - pas pour la ligne, hein, je l'ai toujours (Donatella m'a appelé tout à l'heure pour savoir si j'étais dispo pour la prochaine saison de prêt à porter). Le truc, c'est que, pas plus que mes autres muscles, mon coeur ne tient plus la route dans les efforts intenses. Il faut dire que je me suis toujours donné à fond : je n'ai jamais pu draguer en mouvant mon corps en de captivantes ondulations, vu qu'il ne me faut que trois minutes pour dégouliner de sueur (et il paraîtrait que le coup du T-shirt mouillé, ça ne marche que sur Kim Rossi Stuart).

(m'énerve, lui)

Un Pitou G lascif, trempé, et prouvant à la face du monde qu'il ne sait pas s'économiser, ça ne me semble pourtant pas un mauvais argument de vente. Mais bon, les filles n'étaient visiblement pas de cet avis. Ou alors, c'est qu'elles déodoraient subodoraient que je n'étais pas pour elles. Rappelons qu'à la fin des années 90, les mâles hétéro "dansaient" pieds joints, bassin figé, se contentant de secouer leurs bras plus ou moins frénétiquement sans se soucier du rythme, prouvant par là-même qu'ils feraient de parfaits géniteurs (je suppose, vu que ça avait l'air de marcher... mais ceci est un autre débat). En même temps, il faut avouer que je n'allais pas danser dans l'espoir de ramener des conquêtes dans la chambre d'internat que je partageais avec deux autres garçons, dussent-elles être dotées d'un chromosome Y.

Et puis je n'avais pas besoin de ramener quoi que ce fût, puisque je ne sortais pas seul. C'est vrai quoi, à quoi bon aller danser sans Zouzouk? (En me voyant me contorsionner avec elle, les quelques idiotes qui n'avaient pas compris que je n'étais pas hétéro pensaient de toute façon que j'étais chasse gardée)(Regardez avec quel brio j'explique la nullité de mon palmarès de dragueur). Zouzouk et moi avions besoin quelquefois de quitter le lycée Infini. Il arrivait que nos pas nous mènent au regretté Joyce*, un club du centre ville où des jeunes filles égarées et portant robes à fleur venaient siroter un whisky coca en écoutant Jane Fostin (chanson que je n'ai jamais entendue que là-bas, mais, pour le coup, une bonne centaine de fois!) vanter la taille de mon amour (hum!) :


Alors, je n'avais pas prémédité le coup des images du Destin de Lisa,
mais ça tombe très bien , je trouve : ça vous plonge
in medias res dans l'ambiance du lieu...

Que voulez-vous : j'appartiens à cette espèce de gens un brin tordus qui pensent qu'on s'éclate plus dans les boîtes ringardes que dans les lieux branchouilles. En tout cas, on y a beaucoup ri, surtout les soirs où le moral était au plus bas (c'est au bout du rouleau que j'ai la rate la plus chatouilleuse). Nous étions jeunes, beaux et souples; mes glandes sudoripares étaient en ce temps fécondes et mon tempérament sujet aux extrêmes... Ce sont des moments précieux, quoique noyés dans les brumes de ma mémoire. Et comme souvent au milieu du brouillard, subsiste un souvenir étonnamment précis : un index tapotant mon épaule, et cette fille un peu à la ramasse (l'incarnation du Joyce, en fait) qui me demande :
" Mais comment tu fais pour danser n'importe comment?"
La vérité, c'est que même moi j'ignore mon secret...

Pitou G.

* Vu qu'il y a péremption, le nom (ridicule, hein? - sauf rapport avec Les Gens de Dublin, mais je n'y crois pas trop; une intuition, comme ça) n'a pas été modifié. Même pas honte!

2 commentaires:

Phoebe a dit…

La techtonique,
c'est pas automatique

Yibus a dit…

Joyce, pas plutôt addition de Joy (remember, M6, dimanche soir, Zara Whites ??) et CE (pour comité d'entreprise)... Pas d'autre explication possible... Ou si, la copine du patron, et son pseudo de scène dans une ancienne boîte appelée le Macumba, le Papagayo...
(souvenir ému dans une Disco mobile, village de Lorraine, samedi soir, trentaine de jeunes, et la fumée odeur abricot mais d'un prégnant...)