Quand j'ai su que je revenais vivre dans la ville qui m'a vu tout petit pitou, j'étais content. J'ai passé à peu près 20 ans à en dire du mal (plus de ses habitants que de ses pierres, du reste fort jolies), mais on va dire que c'est un détail (ou peut-être que l'Amiénie m'a rendu moins difficile) (je sais, c'est provocateur de parler de la Picardie comme ça, à l'heure où tout le monde se prend de passion pour sa jumelle ch'ti - ce matin, j'ai entendu à la radio une ode au maroilles, super glamour). J'étais content, mais aussi un poil inquiet. Retourner dans la ville où on faisait pipi au lit, n'est-ce pas un genre d'involution? Qui revient s'enterrer dans une bourgade dont la moyenne d'âge avoisine les 60 ans (me condamnant au chômage à brève échéance)? Voilà : Pitou G, 28 ans, provincial des provinciaux quand tous ses anciens amis co-lycéens vivent à Lonedonne, Nou-Yôk, Losse en Djeulesse, Peuwisse, ou Saint Gapour. Je me gourais complètement. Depuis que je suis revenu, je me suis retrouvé nez à nez avec plein de têtes connues.
- Je savais qu'Indic vivait toujours ici. Je le croisais à chaque fois que j'allais voir mes parents
et qu'on me forçait à sortir en ville. Il travaille pour Ouesh-France depuis quelques années - il m'a même photographié en octobre dernier, vu que je suis une star. Il me donnait des tuyaux sur les anciens du bahut. On mésestime énormément la languedeputitude des mâles hétérosexuels.
- Dès le jour de la rentrée, j'ai reconnu Roma-Romanella
(tu es le soleil du matin quand tu souris je suis le plus heureux des garçons d'Italie l'ail l'ail l'ail l'ail). Elle aussi m'a reconnu apparemment. Sauf qu'on a chacun eu peur que l'autre ne nous reconnaisse pas et qu'on a joué les grands timides jusqu'en décembre.Bon, à ce stade-là, j'ai une embarrassante confession à vous faire. Quand j'étais en quatrième, j'étais amoureux de Romanella et de ses longs cheveux ondulés. Elle fut la première fille à m'avoir... envoyé une carte postale (soupir; nostalgie). Maintenant, je vous sens impatients : alors, depuis décembre, lui a-t-il fait une cour torride? A-t-il enfin exaucé le voeu de ses 13 ans? Alors... sachez qu'il y a du mieux : on continue de se sourire, mais en plus, on se dit "bonjour". Enfin, je lui dis bonjour. Parce qu'elle, elle me dit "bonjoureu", ce qui est un tic de langage assez exaspérant, je trouve. Mais bon, de toute façon, on n'est plus du même monde : elle s'occupe d'élèves en grosse difficulté, alors que moi, j'ai hérité des grands intellectuels (Grelinda, Beline, Listeria...)
- un soir qu'on était serrés comme des sardines, prêts à ripailler comme des bestes pour encourager celui qui n'était pas encore notre nouveau maire (youki), j'entends : "Bonjour M. Pitou G". Froncement de sourcils. Je balbutie. La buse! Je n'avais même pas reconnu Tita! Et devinez quoi? Tita s'occupe d'élèves en grosse difficulté (on était la promotion Schweitzer).
- le soir de l'élection de mon Pitou V. de conseiller municipal, bing, je tombe sur Nièce. Je l'appelle Nièce, parce qu'en terminale, on s'était inventé avec quelques autres un arbre généalogique tarabiscoté et des histoires de famille à la Morticia Addams ("Calpurnia Addams... la grand-tante de Mercredi : elle a envouté le prêtre et dansé toute nue sur la place du village, avant de se faire brûler. Mercredi l'admire tellement! Mais ne vous en faites pas; je lui ai dit : termine d'abord tes études"). C'était très drôle. Pour autant que je me souvienne, on ne s'était pas quitté en d'excellents termes, mais visiblement, il y a prescription. Inutile de vous préciser qu'elle travaille avec des enfants en grosse difficulté (en plus, elle bosse dans la ville du boudin; elle nous a fait le grand chelem).
Et ça, c'est en attendant de récupérer en classe la descendance de toute ma promo...
Pitou G.
* Alors comme je ne veux pas passer encore une fois pour un gros c°nn@rd, je précise que j'ai aussi des mômes adorables, vifs et brillants. Et même certains qui sont polis.
Pitou G.
* Alors comme je ne veux pas passer encore une fois pour un gros c°nn@rd, je précise que j'ai aussi des mômes adorables, vifs et brillants. Et même certains qui sont polis.
2 commentaires:
ici on dit Ouest-Torch (chez les bobos) ou bien Ouesteu-France (chez les ploucs) ou
ou? ou? ou? Ce suspense me rend fou!
Je dois être un peu plouc (ou flemmard), parce que j'ai tendance à dir Ouesteu (c'est plus facile)...
Pitou Plouc
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