Chers lecteurs, découvrez cette histoire du vendredi, révélatrice de mon état de fatigue ou de détresse mentale. En fin de matinée, alors que je ferme à clé la porte de ma salle pour aller manger, ticket de cantine en main, j’aperçois des élèves rangés, attendant sagement d’entrer en classe. Des élèves à moi. Dans ma hâte de voir le temps filer, j’ai pris une heure d’avance sur le temps réel : il est seulement onze heures… Par un habile tour de passe-passe, je glisse mon ticket dans la manche de ma chemise et joue au mec pas surpris : « Attendez-moi dans le calme, j’en ai pour deux minutes ». Juste le temps d’un aller-retour sans objet vers la salle des profs, histoire de ne pas perdre toute contenance, moins d’un moins après la rentrée…
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Comme si le temps ne lambinait pas assez, je fais partie des quelques élus qui bossent jusqu’à dix-sept heures le vendredi, avec, pour bien faire les choses, une heure de creux de 15 à 16 heures. Est-ce utile de vous préciser qu’à cette heure-là, un vendredi, je n’ai aucun cours à préparer en urgence, aucune photocopie à faire, aucun devoir à corriger (et même si j’en avais, pensez-vous que j’aurais le courage de m’y atteler à ce moment-là ?) et personne à qui parler. Déserte, la salle des profs !
Désoeuvré, à deux doigts de mourir d’ennui, après avoir arpenté la pièce en tout sens, le Pitou décide de s’informer en parcourant les nombreuses affichettes qui émaillent ces horribles panneaux de liège : listes des membres des Conseils d’Administration des dix dernières années, appel à la grève datant de l’an 40, photo de l’ancienne secrétaire posant fièrement devant l’écran plan dont s’est fendue l’Amicale à l’occasion de son départ à la retraite, propositions d’activités extrascolaires (cours de self défense, d’aïkido, de judo ou de yoga – qui devraient, tous autant qu’ils sont, faire partie de notre cursus obligatoire) et cette annonce de lancement de la campagne de recrutement des personnels d’encadrement (faites-moi penser à recycler cet article de blog pour un cours sur le complément du nom) :
Désoeuvré, à deux doigts de mourir d’ennui, après avoir arpenté la pièce en tout sens, le Pitou décide de s’informer en parcourant les nombreuses affichettes qui émaillent ces horribles panneaux de liège : listes des membres des Conseils d’Administration des dix dernières années, appel à la grève datant de l’an 40, photo de l’ancienne secrétaire posant fièrement devant l’écran plan dont s’est fendue l’Amicale à l’occasion de son départ à la retraite, propositions d’activités extrascolaires (cours de self défense, d’aïkido, de judo ou de yoga – qui devraient, tous autant qu’ils sont, faire partie de notre cursus obligatoire) et cette annonce de lancement de la campagne de recrutement des personnels d’encadrement (faites-moi penser à recycler cet article de blog pour un cours sur le complément du nom) :
Miam, le personnel de direction !
On sent bien que le ministère peine à recruter des cadres dirigeants pour recourir à de si grossiers procédés. Alors je veux bien être naïf, mais il faudrait arrêter de faire passer des vessies pour des lanternes : la bombasse en haut à droite est-elle réellement chef d’établissement (d’un collège, hein, pas d’un bar de nuit) ou aspirant à l’être ? Est-ce qu’il faut sortir d’une école de mannequinat pour diriger un bahut ? Parce que notre nouveau chef à nous, c’est évidemment un grand quinquagénaire moustachu dont les yeux ne crient pas spécialement braguette, vous voyez…
Du reste, il n’accepte de nous recevoir qu’accompagné de son adjointe, de la gestionnaire voire, en cas de pénurie, de Mireille, la dame de l’accueil. Il affirme que c’est parce qu’il ne conçoit sa mission que comme un travail d’équipe, mais allez savoir s’il ne traîne pas derrière lui des casseroles, accusations de harcèlement moral ou sexuel. Je vous dirais que je m’en fiche : primo, je n’ai rien contre son adjointe, la gestionnaire ou Mireille ; secundo, je ne tiendrais au tête-à-tête avec mon patron que si c’était le jeune loup de l’affichette.
Pitou G.
P.S. : LN avance que le principal adjoint de son nouveau collège est un canon. Serait-ce lui qui aurait posé pour la campagne d’inscription ?
Du reste, il n’accepte de nous recevoir qu’accompagné de son adjointe, de la gestionnaire voire, en cas de pénurie, de Mireille, la dame de l’accueil. Il affirme que c’est parce qu’il ne conçoit sa mission que comme un travail d’équipe, mais allez savoir s’il ne traîne pas derrière lui des casseroles, accusations de harcèlement moral ou sexuel. Je vous dirais que je m’en fiche : primo, je n’ai rien contre son adjointe, la gestionnaire ou Mireille ; secundo, je ne tiendrais au tête-à-tête avec mon patron que si c’était le jeune loup de l’affichette.
Pitou G.
P.S. : LN avance que le principal adjoint de son nouveau collège est un canon. Serait-ce lui qui aurait posé pour la campagne d’inscription ?
6 commentaires:
Excellent ^^
(Moi, je trouve que tu as le profil d'un chef d'établissement, alors connecte toi vite!)
ça me rappelle la fois où, il y a trèèèès longtemps, j'avais fait sortir ma classe en récré à 9h30 (on prend à 9h, oui oui), pensant qu'il était 10h30.
La cour déserte m'avait fait douter... et re-regarder ma montre.
Pourtant j'avais bien l'impression d'avoir déjà fait au moins 3 h de classe ! Il avait fallu faire rentrer tout le monde en chuchotant pour ne pas déranger, "Revenez, en fait c'est pas l'heure...!"
On croirait (à la limite) une affiche de recrutement pour les personnels de l'armée de terre (années 90)
La bombasse ?
Oui, je confirme, ton état de fatigue et de stress est à un point culminant.
Himalayesque même.
Des vacances ?
ah non, zut, faut attendre la Toussaint.
Eric=> Je prends ça comme un compliment. Mais je suis trop jeune pour être chef (de toute façon, je ne veux jamais l'être, même pour le salaire!)
Je rêve=> Qui a déjà eu des élèves sait combien une demi-heure peut paraître longue!
Yibus=> L'Education Nationale n'est pas vraiment à la pointe en matière de comm'.
Dom=> Bah quoi, tu trouves que j'ai mauvais goût en matière de mecs? Veille à ne pas vexer mon homme!
Je lis ce billet bien après sa publication. Moi aussi je fais la fermeture le vendredi. Pas d'heure creuse l'a-midi, mais une le matin, comme tous les jours d'ailleurs: lundi a-midi, mardi matin, mardi a-midi, jeudi a-midi aussi...
C'est ma pénitence pour avoir demandé (et obtenu) de ne jamais commencer à 8h.
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