Le collège Haquenée aime la culture et veut promouvoir la réussite de tous les gnomes et trolls qu'il accueille en son sein. Aussi avons-nous emmené les plus jeunes d'entre eux voir O'Brother et dernièrement Le bal des vampires. Sortir avec une classe est toujours un peu stressant, hostile est le monde, hors les murs. Organisation, choix des accompagnateurs (de préférence choisis parmi les géniteurs) pour diriger le troupeau, appels et comptages pour vérifier qu'aucune brebis ne s'est égarée pour enfin s'asseoir dans la salle obscure. G. et moi avons chacun testé, dans des conditions un peu différentes.
Mon homme a donné dans le "je sors sans accompagnateurs fixes et supplie à genoux celui qui traine au dernier moment - si je n'en ai pas pas, je t'appelle". Voilà pourquoi jeudi dernier je me suis sagement rendu au collège à l'aube (à 8h30, le jour est à peine levé!), pour rien car mon homme avait réquisitionné un prof de ballon. J'avais quartier libre jusqu'à 10h50, sauf contre-ordre de mon cher et tendre. Le film s'étant terminé plus tôt, le pauvre s'était retrouvé exfermé, pendant que ses ouailles. se trouvaient encore à l'intérieur*. Heureusement, la troupe a pu sortir rapidement, évitant ainsi à mon homme le délit d'abandon de gnomes. Il ne lui restait plus qu'à m'attendre pour reprendre le chemin d'Haquenée. A 10h52, je le retrouvai avec sa horde et son stress: le vilain téléphone portable n'ayant pas retenu le numéro de la maison, il avait dû patienter dans la petite rue piétonne avec ses 25 mômes surexcités par un film assez surprenant. Autant dire que je ne fus pas très chaudement accueilli (en même temps j'étais en retard et il est trop choupi, de toute façon).
Personnellement j'ai choisi l'option "exploitons les parents pour sortir mes deux classes en même temps". L'intérêt de l'histoire réside dans la séance elle-même: 150 collégiens devant une parodie de film vampirique, cela ne va pas sans bruit. D'autant qu'il y avait du kéké "Moi, au cinéma, je dis super fort ce que je pense, surtout quand ça n'a aucun intérêt. - Oh les vieux skis!"et de la pétasse: "Baaaaah, une fausse toile d'araignée! Eeeuuuuuh, le monsieur, il a des fausses dents!" 1h50 dans ces conditions, c'est long. C'est peut-être pour ça qu'un des parents d'élève s'est endormi et a ronflé. C'est peut-être aussi pour ça qu'une fille a vomi (pas une Haquenéenne, thanks God!).
J'ai testé le regard foudroyant. Dans le noir ça marche mal. J'ai testé le déplacement vif près des foyers de perturbation. Difficile de les repérer et surtout de les approcher quand ils sont au milieu de la salle (et que ce ne sont pas mes élèves). Au bout d'une heure et quart, j'ai finalement eu recours au cri primal, dit aussi beuglement pédagogique, avec un relatif succès. La culture civilise, c'est connu.
Quant au film, il a été plutôt apprécié: le mélange d'épouvante (un peu) et de farce (courses poursuites, coups de saucisson et autres joyeusetés) fonctionne encore très bien plus de quarante ans après sa sortie. Ne reste plus qu'à faire une exploitation en classe: "Quels sentiments avez-vous éprouvé durant la séance? - ça fait trop peur les toiles d'araignée! - Mais encore? - Ah et quand la fille elle chante, ça fait trop peur. - Euh, oui, bon, ben on va reprendre les exercices d'orthographe...
V.
PS: en vrai les gnomes font souvent des réflexions intelligentes, sur les effets de surprise ou l'ambiance musicale, mais c'est quand même moins rigolo que les nazeries de certains. D'ailleurs pas de réflexion sur l'homosexualité du fils du vampire, qui poursuit de son assiduité le jeune Alfred**...
EDIT de Pitou G. (13.03)
Evidemment, les toilettes, c'était l'autre porte. On était passé devant en rentrant dans la salle...
** Une de mes gnomettes s'est quand même rendu compte que le blafard Herbert avait un gros faible pour le jeune assistant. Mais elle l'a dit très simplement ("le jeune vampire, il n'est pas un peu amoureux d'Alfred?") et ça n'a donné lieu à aucun dérapage de ses camarades. Je m'en étonne encore...
Mon homme a donné dans le "je sors sans accompagnateurs fixes et supplie à genoux celui qui traine au dernier moment - si je n'en ai pas pas, je t'appelle". Voilà pourquoi jeudi dernier je me suis sagement rendu au collège à l'aube (à 8h30, le jour est à peine levé!), pour rien car mon homme avait réquisitionné un prof de ballon. J'avais quartier libre jusqu'à 10h50, sauf contre-ordre de mon cher et tendre. Le film s'étant terminé plus tôt, le pauvre s'était retrouvé exfermé, pendant que ses ouailles. se trouvaient encore à l'intérieur*. Heureusement, la troupe a pu sortir rapidement, évitant ainsi à mon homme le délit d'abandon de gnomes. Il ne lui restait plus qu'à m'attendre pour reprendre le chemin d'Haquenée. A 10h52, je le retrouvai avec sa horde et son stress: le vilain téléphone portable n'ayant pas retenu le numéro de la maison, il avait dû patienter dans la petite rue piétonne avec ses 25 mômes surexcités par un film assez surprenant. Autant dire que je ne fus pas très chaudement accueilli (en même temps j'étais en retard et il est trop choupi, de toute façon).
Personnellement j'ai choisi l'option "exploitons les parents pour sortir mes deux classes en même temps". L'intérêt de l'histoire réside dans la séance elle-même: 150 collégiens devant une parodie de film vampirique, cela ne va pas sans bruit. D'autant qu'il y avait du kéké "Moi, au cinéma, je dis super fort ce que je pense, surtout quand ça n'a aucun intérêt. - Oh les vieux skis!"et de la pétasse: "Baaaaah, une fausse toile d'araignée! Eeeuuuuuh, le monsieur, il a des fausses dents!" 1h50 dans ces conditions, c'est long. C'est peut-être pour ça qu'un des parents d'élève s'est endormi et a ronflé. C'est peut-être aussi pour ça qu'une fille a vomi (pas une Haquenéenne, thanks God!).
J'ai testé le regard foudroyant. Dans le noir ça marche mal. J'ai testé le déplacement vif près des foyers de perturbation. Difficile de les repérer et surtout de les approcher quand ils sont au milieu de la salle (et que ce ne sont pas mes élèves). Au bout d'une heure et quart, j'ai finalement eu recours au cri primal, dit aussi beuglement pédagogique, avec un relatif succès. La culture civilise, c'est connu.
Quant au film, il a été plutôt apprécié: le mélange d'épouvante (un peu) et de farce (courses poursuites, coups de saucisson et autres joyeusetés) fonctionne encore très bien plus de quarante ans après sa sortie. Ne reste plus qu'à faire une exploitation en classe: "Quels sentiments avez-vous éprouvé durant la séance? - ça fait trop peur les toiles d'araignée! - Mais encore? - Ah et quand la fille elle chante, ça fait trop peur. - Euh, oui, bon, ben on va reprendre les exercices d'orthographe...
V.
PS: en vrai les gnomes font souvent des réflexions intelligentes, sur les effets de surprise ou l'ambiance musicale, mais c'est quand même moins rigolo que les nazeries de certains. D'ailleurs pas de réflexion sur l'homosexualité du fils du vampire, qui poursuit de son assiduité le jeune Alfred**...
EDIT de Pitou G. (13.03)
*Mon homme n' a pas bien compris ma mésaventure : je n'ai pas laissé les mômes sortir tout seuls de la salle pendant que j'attendais à l'extérieur! Mais c'est vrai que vers la fin du film, une gnomette m'a demandé si elle pouvait aller aux toilettes. Hardi guide des petits peuples, je suis parti pour elle en reconnaissance : j'ai choisi une des deux issues de la salle et me suis retrouvé dans un genre de sas que j'ai traversé pour ouvrir une seconde porte; un labyrinthe de couloirs gris s'est alors dévoilé à moi, jeune et vaillant Thésée muni d'une smala. Avisant la dizaine de portes "sans issue", j'ai préféré faire demi-tour, pas aventureux pour deux pop-corn.
"Tiens, la porte n'a pas de poignée..."
Gloups. Pensée angoissée pour la troupe de gamins laissée sans surveillance, dont une qui était probablement en train de se pisser dessus. J'ai hésité entre me briser les os du poignet en tentant de fracasser les portes coupe-feu à main nue, pleurer très fort jusqu'à ce qu'un des marmots m'ouvre, ou attendre avec résignation que l'on découvre mon corps desséché dans un couloir inhospitalier,après qu'on ait vainement interrogé la vingtaine d'enfants retrouvés errant dans les rues de la ville... J'ai finalement opté pour l'option "soyons discret à défaut d'être malin". Je suis retourné dans le labyrinthe, ai franchi quelques portes au hasard en priant pour ne pas déboucher en plein air et rejoint le guichet d'accueil. J'en ai profité pour demander le chemin des toilettes au responsable du cinéma qui n'a pas eu l'air de comprendre d'où je pouvais bien sortir, aiguisant mon sourire spécial "mon hobby? visiter les coulisses d'un cinéma désert, pardi!"Evidemment, les toilettes, c'était l'autre porte. On était passé devant en rentrant dans la salle...
** Une de mes gnomettes s'est quand même rendu compte que le blafard Herbert avait un gros faible pour le jeune assistant. Mais elle l'a dit très simplement ("le jeune vampire, il n'est pas un peu amoureux d'Alfred?") et ça n'a donné lieu à aucun dérapage de ses camarades. Je m'en étonne encore...
7 commentaires:
J'admire sincèrement le courage. Quant à moi, une première sortie ciné s'est soldée par un début de bagarre dans le métro, avec les employés dudit, parce qu'un des trolls, pour jouer, avait remis en marche l'escalator que des techniciens tentaient de réparer.
1 blessé léger... Chez les techniciens.
La 2nde, et dernière, s'est terminée par les remarques acerbes des rescapés des camps (pourquoi faire simple et vouloir à tout prix mélanger les générations?)... On visionnait "le pianiste" et de voir un homme en fauteuil se faire jeter par une fenêtre à fait mourir de rire mes chers petits... Les rescapés n'ont pas apprécié... Tu m'étonnes!
depuis?.... JE REFUSE toute sortie!!
V. mon petit Chéri ... on dit une rue "piétonnière" ... je me bats sans arrêt ... aide moi pour la défense et illustration de la langue française... ( C'est marrant , j'ai l'impression que j'ai déjà entendu ça quelque part ??? )Quant à cette rue , c'est plutôt une espèce de coupe-gorge malpropre à l'odeur d'urine de vieux. Si si , elle a une odeur particulière...
Rires...
TAdF
Le "beuglement pédagogique"... j'adore cette expression! (Commentaire très constructif, je sais.)
moi j'ai adoré la description des sorties, et m'autocongratule 1) de ne pouvoir emmener mes gnomes au cinéma : des films de math, ça ne court pas les rues.. 2) ne plus être en collège.
Je n'ai pas compris comment ton trop choupi-G avait fait pour se retrouver en dehors du ciné quand ses élèves étaient dedans, mais bon...
Mon souvenir de ciné, en tant qu'élève, c'est le chewing gum du connard de derrière, dans mes cheveux...
Rha les sorties ciné, ça le fait trop pas, tu vois.
Généralement élèves in-sup-por-tables grave, mais (le lendemain) ra-vis (qu'on soit sorti de la Prison-de-la-Mort càd lycée)
Mais ils restent de PURS BOULETS
En fait, il cache pas une backroom ce ciné?
Le bal des vampires à des gnomes : de la confiture à des gorets, oui !
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