Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

lundi 16 mars 2009

Pécéraste

Haut les coeurs : c'est la choupi période où une foule de profs en liesse rentre les notes et les appréciations dans la Grande Machine. Vendredi après-midi, profitant d'une heure de creux parmi tant et tant d'autres, je me suis attablé à l'un des trois ordi de la si chaleureuse salle du distributeur de café : je crois qu'une telle débauche de luxe et de confort a été dûment cogitée pour donner envie à tout le monde de passer de longues heures à rentrer ses bulletins - inextricable fatras de câbles en goguette, joyeux cadavres de disques durs, épave d'imprimante toute guillerette, grosses taches de café pour se sentir comme à la maison... tout y est pensé pour votre bien-être.
Bref, votre serviteur souriait béatement et à n'en plus finir à son écran, tout à son amoureuse mission. Tous ceux qui passaient à proximité le saluaient d'un amical : "Tiens, il marche maintenant, le serveur? Ce matin il était encore en rade.
_ Tout va bien, mon ami! Je ne m'inquiéterai que lorsqu'il sera en état de marche trois jours d'affilée!"
Ah ah ah. Heureuse après-midi.

Et puis une variante est venue se glisser dans le bel ordonnancement du monde : Ursulin, genre de grizzli provisoirement affecté parmi nous, cherche à trouver une explication rationnelle (si, vous allez voir) aux anicroches de notre réseau informatique :

"Je voudrais pas dire, mais il était vraiment en panne, ce matin : beaucoup de collègues s'en sont plaints et, sans vouloir passer pour une langue de vipère, ça devait être vrai parce qu'il y avait autant d'hommes que de femmes qui ont eu des problèmes. Uhuhuhu (j'aime les blagues misogynes, mais hop-hop-hop ce n'est pas fini). À moins que ces hommes-là aient des moeurs douteuses".

Paisiblement, Pitou G pianotait. Et si justement cet ordi avait un micro-processeur inverti? Peut-être qu'Ursulin, avec toute sa science de mâle dominant, n'aurait pas su se faire entendre de cette folle furieuse de machine...

*
Je suis sûr que vous voulez des nouvelles de Helmut Stachos. Aussitôt que la sonnerie a retenti pour le premier cours de l'après-midi, il s'est rué vers la porte. Voyant que nous ne nous lancions pas à sa suite, en porteurs zélés de la Bonne Parole pédagoguique, mais préférions finir nos conversations, il a beuglé :

"Vous qui vous proclamez "égalitaristes" (mais où est-il allé pêcher une idée aussi tarte?), c'est sonné!
- Si tu dis "ça a sonné", je veux bien faire un petit effort, risquai-je.
_ Non, c'est sonné, ça veut dire que c'est passé!
_ Parce que "ça a sonné", c'est du futur duco...?"

"C'est sonné!", non mais je rêve! J'ai renoncé à le raisonner, ai ravalé mon envie de le sonner et inspiré calmement. Après tout, dans un an, le temps de sa retraite sera sonné!

Pitou G.

3 commentaires:

Mimi-Je Rêve a dit…

Mouahahahaha, j'aime le titre, maintenant qu'après lecture je l'ai compris !

Anonyme a dit…

A bas les cons !

Anonyme a dit…

Comme pour Mimi,ce n'est qu'après lecture que "c'est sonné" dans ma tête...c'=le titre.
Tu voulais sonner la cloche Helmut Statchos?Parce qu'à l'insu de son plein gré,il a inventé une nouvelle syntaxe?
C'est (sonné),euh gonflé!
Un micro processeur inverti en vaut deux(multiplication miraculeuse d'ordis!),alors qu'un Ursulin,même averti,ça vaut toujours zéro...
Ulysse