Ce blog parle décidément trop du boulot. C’est d’autant plus dommage que nous avons des vikènes de folie. Tenez, la semaine dernière, nous sommes allés en Bretonnie (enfin, dans un endroit où les gens sont convaincus d’être Bretons), dans une grande cité avec affichage bilingue des noms des rues et bars à foison (c’est peut-être bien la Bretonnie, remarquez!). Ouvrons une parenthèse ethnographique, avec appel à témoines : mesdames et mesdemoiselles bretonniennes qui nous lisez, braillez vous toutes vos histoires de sexe dans la rue, passé 21 heures? Êtes-vous toutes des reines de la syntaxe et de l’élégance (“Keviiiiin! Casse-toi pas!”)? Fin de la parenthèse d’ouverture culturelle.
Siouplait, on va arrêter de nous faire croire qu’il pleut en Normandie, parce que ce vikène, il a fallu que j’aille en Bretonnie pour apprendre à nager sur la terre ferme (un rien boueuse). Il y avait tellement de flotte, que le portable captait à peine (rien à voir avec le fait que ce soit une antiquité). On n’y voyait pas à deux mètres, ce qui est toujours pratique quand on a fixé le rendez-vous le plus vague possible à des amis : handicapés visuels et téléphoniques, les pitous trempèrent de longues minutes, en espérant voir les époux Péo-Péo surgir des flots.
C’était le temps et le moment idéaux pour se presser avec une foule dégoulinante dans des boutiques surchauffées. Mais bon, ce fut opération bonne pioche pour le Père Noël, alors râlons peu (mais râlons bien). Quoi de mieux qu’un bon chocolat chaud pour se réconforter - et surtout réconforter un Pitou V fébrile et toussant de toutes ses bronches et bronchioles (tiens, si on allait barboter toute une journée dans l’eau froide pour se sentir mieux?) ? Pour le salon de thé, nous nous rabattons sur un troisième choix - les deux premiers étaient bondés : que ces gens manquent d’imagination! Alléchés par la carte qui vante l’excellence du chocolat d’antan, nous déchantons vite en découvrant la demi-lavasse que nous sert un demi-beatnik. Absorbé par la conversation charmante de nos amis, je ne vois que d’un oeil mon homme se lever. Lorsque je comprends sa destination, il est bien trop tard pour réagir : V. est déjà accoudé au comptoir, penché vers la patronne qui n’en mène pas large :
“Vous l’avez fait avec du lait écrémé ou de l’eau, votre chocolat à l’ancienne?”
Il est tout à fait cordial, comme toujours (même si je le soupçonne d’avoir tenté de contaminer la dame en lui toussant dessus). Elle ne peut que lui bredouiller mollement qu’il y a de la crème (la crème, c’est comme le beurre et le cidre, il n’y a que les Normands pour savoir la faire).
“Vous voyez, il y a peu j’étais dans un salon de thé parisien qui faisait un chocolat vraiment puissant et onctueux pour à peine plus cher que le vôtre, alors je suis quand même un peu déçu.
_ Vous n’êtes pas vraiment le premier à me le dire. Mais bon, forcément, on ne peut pas rivaliser avec Paris" (comme si Paris n’était pas à moitié peuplée par des Bretons, ou assimilés!), répond la dame penaude avant de nous remercier (penaude et masochiste, donc).
Bref, ce fut un vikène idéal. Sans lui, on aurait pu oublier combien Mme Péo-Péo mange lentement (désespoir de la serveuse), combien on dort bien chez Roseline de b. même quand on ne dort pas très bien, en fait. Et on n’aurait jamais découvert docteur N. (une ancienne d’Haquenée, comme quoi ça arrive à des gens très bien) dans son rôle de femme au foyer, psychologue experte en chou braisé. Dommage que le déluge ait rivé nos yeux au sol (pas envie de me noyer dans une flaque), parce que c’est quand même une ville rudement belle, Rennes (ce n’est pas pour rien que le Père Noël y recrute son équipage).
Shalom Bretonnie! (c’est pas comme ça qu’on dit?)
Pitou G.
P.S. : Pitou V a doctement annoncé à ses gnomes que les Lestrygons étaient des oiseaux carnivores... Espérons que les mouflets aillent réveillonner chez les Lotophages!
Siouplait, on va arrêter de nous faire croire qu’il pleut en Normandie, parce que ce vikène, il a fallu que j’aille en Bretonnie pour apprendre à nager sur la terre ferme (un rien boueuse). Il y avait tellement de flotte, que le portable captait à peine (rien à voir avec le fait que ce soit une antiquité). On n’y voyait pas à deux mètres, ce qui est toujours pratique quand on a fixé le rendez-vous le plus vague possible à des amis : handicapés visuels et téléphoniques, les pitous trempèrent de longues minutes, en espérant voir les époux Péo-Péo surgir des flots.
C’était le temps et le moment idéaux pour se presser avec une foule dégoulinante dans des boutiques surchauffées. Mais bon, ce fut opération bonne pioche pour le Père Noël, alors râlons peu (mais râlons bien). Quoi de mieux qu’un bon chocolat chaud pour se réconforter - et surtout réconforter un Pitou V fébrile et toussant de toutes ses bronches et bronchioles (tiens, si on allait barboter toute une journée dans l’eau froide pour se sentir mieux?) ? Pour le salon de thé, nous nous rabattons sur un troisième choix - les deux premiers étaient bondés : que ces gens manquent d’imagination! Alléchés par la carte qui vante l’excellence du chocolat d’antan, nous déchantons vite en découvrant la demi-lavasse que nous sert un demi-beatnik. Absorbé par la conversation charmante de nos amis, je ne vois que d’un oeil mon homme se lever. Lorsque je comprends sa destination, il est bien trop tard pour réagir : V. est déjà accoudé au comptoir, penché vers la patronne qui n’en mène pas large :
“Vous l’avez fait avec du lait écrémé ou de l’eau, votre chocolat à l’ancienne?”
Il est tout à fait cordial, comme toujours (même si je le soupçonne d’avoir tenté de contaminer la dame en lui toussant dessus). Elle ne peut que lui bredouiller mollement qu’il y a de la crème (la crème, c’est comme le beurre et le cidre, il n’y a que les Normands pour savoir la faire).
“Vous voyez, il y a peu j’étais dans un salon de thé parisien qui faisait un chocolat vraiment puissant et onctueux pour à peine plus cher que le vôtre, alors je suis quand même un peu déçu.
_ Vous n’êtes pas vraiment le premier à me le dire. Mais bon, forcément, on ne peut pas rivaliser avec Paris" (comme si Paris n’était pas à moitié peuplée par des Bretons, ou assimilés!), répond la dame penaude avant de nous remercier (penaude et masochiste, donc).
Bref, ce fut un vikène idéal. Sans lui, on aurait pu oublier combien Mme Péo-Péo mange lentement (désespoir de la serveuse), combien on dort bien chez Roseline de b. même quand on ne dort pas très bien, en fait. Et on n’aurait jamais découvert docteur N. (une ancienne d’Haquenée, comme quoi ça arrive à des gens très bien) dans son rôle de femme au foyer, psychologue experte en chou braisé. Dommage que le déluge ait rivé nos yeux au sol (pas envie de me noyer dans une flaque), parce que c’est quand même une ville rudement belle, Rennes (ce n’est pas pour rien que le Père Noël y recrute son équipage).
Shalom Bretonnie! (c’est pas comme ça qu’on dit?)
Pitou G.
P.S. : Pitou V a doctement annoncé à ses gnomes que les Lestrygons étaient des oiseaux carnivores... Espérons que les mouflets aillent réveillonner chez les Lotophages!
5 commentaires:
Avec une publicité pareille sur la Bretagne on n'aura plus un touriste et on sera bien tranquilles ! Et vous ne connaissez même pas les endroits où on boit du bon chocolat ? Haha, bien fait !
Oh, vous étiez à Rennes ! Merveilleux ! (même s'il fait froid en ce moment, bouh)
Ne vous inquiètez pas, toutes les bretonnes ne sont pas ainsi, je suis moi-même une bretonne exquise et raffinée, 'savez... (*s'étouffe*).
Tu as dit ça ? eh bien , tu as eu raison ! Je suis aussi un amateur de chocolat , ( et aussi de café au lait )et je trouve lamentables la qualité que l'on nous sert et le prix que l'on paie. Il faudrait tous que l'ont ait ton courage et ta determination . Bravo !
TAdF
je relève aussi " (la crème, c’est comme le beurre et le cidre, il n’y a que les Normands pour savoir la faire). "
Je suis complètement d'accord ! et j'ajouterai même les Bas-Normands... Les autre beurres dégorgent de l'eau ... Ah, si tu m'autorisais à donner une marque de crême excellente et bas-normande ... je le ferais volontiers .( Elle est artisanale et l' on peut la trouver en grande surface dans ta ville ...)
TAdF
Tiens tiens.... Vous seriez vous sustentés au Haricot Rouge ? La description donnée semble bien correspondre... En tous cas, c'est toujours un plaisir de vous avoir avec moi (et chez moi), bien qu'un petit bémol soit à déplorer de mon côté : il semble que Pitou V. ait partagé ses ennuis de bronches et bronchioles avec votre serviteur...
Mais qu'importe !
Gros bisous et à très bientôt.
Votre Roseline.
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