Excellent travail. Continuez ainsi! 07/20
C'est, pour simplifier*, le regard que porte mon nouveau chef sur mon travail. Dans une autre vie, il fut prof (et aurait mieux fait de le rester); aussi, on peut imaginer qu'il a traumatisé des générations d'élèves à force d'incohérence entre note et appréciation (20/20 : peut mieux faire)
Du reste, l'absence de toute logique semble être un principe de vie chez cet homme qui distribue ses bons points sans critère intelligible (voire sans critère du tout) et surtout sans équité. Quand on lui demande de justifier ses notes, il ment effrontément : « j'ai valorisé ceux qui animent un club » arguë-t-il. Faux, archi-faux, toute vérification faite. Sachez qu'en outre, être professeur principal, élu au C.A. ou se farcir toutes les réunions inutiles qu'esquivent presque tous vos collègues, ne semblent pas des signes d'investissement dignes d'être valorisés. Encore plus faux cul : « J'ai suivi les consignes de mon prédécesseur », comprendre l'homme qui a augmenté ma note comme jamais auparavant, en réparant une vieille injustice (jeune stagiaire, j'ai été couillonné par mon premier chef – autant dire que cette affaire de note est un sujet sensible pour moi).
Voilà les deux maigres et foireux prétextes que notre arracheur de dents a trouvé à répondre à une collègue qui a écopé de la même incompréhensible note que moi. Comme nous semblons tous les deux les plus maltraités par le notateur fou, j'ai cherché à examiner nos points communs – je ne peux pas m 'empêcher de chercher une explication logique, pardonnez-moi, mais en bon républicain, je refuse de croire en une décision arbitraire. Récapitulons ensemble; un prof qui mérite une sale note assortie à une bonne appréciation (le genre de nazerie habituelle commençant par « professeur dévoué » et se terminant par « entière satisfaction »), serait donc :
- primo : quelqu'un qui n'a pas la réputation d'un incompétent notoire. Mais c'est le cas de l'écrasante majorité de mes collègues; or, beaucoup ont été correctement notés. Cherchons ailleurs.
- deuxio : un enseignant qui reste à sa place, c'est-à-dire qu'il ne donne pas du « tu » et du « comment ça va Jean-Pierre? »à son chef. L. et moi avons le mauvais goût de rester polis, froids et distants. Notez que cela risque fort de changer quand je le rencontrerai demain pour faire le point sur ma note.
- tertio : un professeur principal de 5e. Mais YoungFather l'est aussi, tout en étant correctement noté (et pourtant, à lire son appréciation, je lui décerne le Nobel sans hésiter). Cela ne semble toujours pas un motif éclairant...
- quatro : quelqu'un dont le nom de famille, comprenant deux syllabes, se termine par une certaine lettre. C'est l'unique point commun que je ne partage qu'avec L. et c'est donc, à ce jour, l'explication la plus convaincante que j'ai trouvée.
Ultime hypothèse : nos deux noms figurent sur une liste secrète de personnels indésirables, comprenant femmes enceintes, homosexuels et adeptes de la peinture animalière.
Je rumine toutes ces mauvaises pensées depuis vendredi. La situation me semble de plus en plus impénétrable. L. a réussi à régler son cas le jour même; moi, je dois encore patienter jusqu'à demain matin. Je suis curieux de voir ce qu'il va me dire et j'espère être capable de vider mon sac en ayant l'air calme mais déterminé, d'être convaincant et exhaustif.**
Pitou G.
* La notation administrative des enseignants répond à des codes sibyllins. Nous ne rentrerons pas dans le détail des arcanes de l'Educnat'.
** Vivement le salaire au mérite : ça risque de ne pas être triste!
C'est, pour simplifier*, le regard que porte mon nouveau chef sur mon travail. Dans une autre vie, il fut prof (et aurait mieux fait de le rester); aussi, on peut imaginer qu'il a traumatisé des générations d'élèves à force d'incohérence entre note et appréciation (20/20 : peut mieux faire)
Du reste, l'absence de toute logique semble être un principe de vie chez cet homme qui distribue ses bons points sans critère intelligible (voire sans critère du tout) et surtout sans équité. Quand on lui demande de justifier ses notes, il ment effrontément : « j'ai valorisé ceux qui animent un club » arguë-t-il. Faux, archi-faux, toute vérification faite. Sachez qu'en outre, être professeur principal, élu au C.A. ou se farcir toutes les réunions inutiles qu'esquivent presque tous vos collègues, ne semblent pas des signes d'investissement dignes d'être valorisés. Encore plus faux cul : « J'ai suivi les consignes de mon prédécesseur », comprendre l'homme qui a augmenté ma note comme jamais auparavant, en réparant une vieille injustice (jeune stagiaire, j'ai été couillonné par mon premier chef – autant dire que cette affaire de note est un sujet sensible pour moi).
Voilà les deux maigres et foireux prétextes que notre arracheur de dents a trouvé à répondre à une collègue qui a écopé de la même incompréhensible note que moi. Comme nous semblons tous les deux les plus maltraités par le notateur fou, j'ai cherché à examiner nos points communs – je ne peux pas m 'empêcher de chercher une explication logique, pardonnez-moi, mais en bon républicain, je refuse de croire en une décision arbitraire. Récapitulons ensemble; un prof qui mérite une sale note assortie à une bonne appréciation (le genre de nazerie habituelle commençant par « professeur dévoué » et se terminant par « entière satisfaction »), serait donc :
- primo : quelqu'un qui n'a pas la réputation d'un incompétent notoire. Mais c'est le cas de l'écrasante majorité de mes collègues; or, beaucoup ont été correctement notés. Cherchons ailleurs.
- deuxio : un enseignant qui reste à sa place, c'est-à-dire qu'il ne donne pas du « tu » et du « comment ça va Jean-Pierre? »à son chef. L. et moi avons le mauvais goût de rester polis, froids et distants. Notez que cela risque fort de changer quand je le rencontrerai demain pour faire le point sur ma note.
- tertio : un professeur principal de 5e. Mais YoungFather l'est aussi, tout en étant correctement noté (et pourtant, à lire son appréciation, je lui décerne le Nobel sans hésiter). Cela ne semble toujours pas un motif éclairant...
- quatro : quelqu'un dont le nom de famille, comprenant deux syllabes, se termine par une certaine lettre. C'est l'unique point commun que je ne partage qu'avec L. et c'est donc, à ce jour, l'explication la plus convaincante que j'ai trouvée.
Ultime hypothèse : nos deux noms figurent sur une liste secrète de personnels indésirables, comprenant femmes enceintes, homosexuels et adeptes de la peinture animalière.
Je rumine toutes ces mauvaises pensées depuis vendredi. La situation me semble de plus en plus impénétrable. L. a réussi à régler son cas le jour même; moi, je dois encore patienter jusqu'à demain matin. Je suis curieux de voir ce qu'il va me dire et j'espère être capable de vider mon sac en ayant l'air calme mais déterminé, d'être convaincant et exhaustif.**
Pitou G.
* La notation administrative des enseignants répond à des codes sibyllins. Nous ne rentrerons pas dans le détail des arcanes de l'Educnat'.
** Vivement le salaire au mérite : ça risque de ne pas être triste!
14 commentaires:
Dans ma fonction publique à moi (d'Etat également) , je suis à la fois notatrice et notée, et j'ai ainsi pris conscience de toute l'inanité de ce système.
En tant que notée, le fait d'être positionnée sur un service créé par le prédécesseur de ton chef, qui lui le trouve non stratégique, ne paye pas ; le fait d'être à peu près tous les jours d'humeur (bonne) égale, paie beaucoup moins que le fait d'afficher un air important et débordé, une mine souffreteuse, moyen imparable de créer un buzz (souvent non fondé) sur ton "importance".Avoir demandé et obtenu une mut' t'enterre (l'ancien notateur va pas gâcher son capital mois pour qqn qui part, et le nouveau te dit l'année suivante que tu dois faire tes preuves) , ne parlons pas de la prépa d'un concours (étonnons nous après ça que les "fonctionnaires" restent accrochés à leur poste comme une moule à son rocher).
Bref, ras le bol de ce sytème, et 2009 sera l'année de mon premier recours administratif, si comme je le pense, je récolte encore des cacahuètes.
En tant que notatrice, je dois me débrouiller pour répartir équitablement , mettons un avancement de trois mois ou trois de un mois entre les agents de mon serice, quelles que soient leurs qualités (et si tu décides de bonifier l'un de trois mois, les autres peuvent aller se gratter, c'est comme ça, c'est arithmétique) ; du coup, le commentaire ne correspond pas forcément à la note (je me refuse à changer mon appréciation littérale parce que je suis bloquée par mon "capital mois" , et je sors épuisée des entretiens de notation qui s'apparentent à de la haute voltige diplomatique.
Bref, it sucks.
Là, je crois qu'il crée volontairement de l'inégalité. Diviser pour mieux régner? Tester les troupes? Ou joli profil de harceleur moral? La question commence à se poser!
Soyons clairs, cette note a peu d'importance pour le déroulement de la carrière (lui aussi très codifié), mais du point de vue du ressenti, c'est capital. Je ne sais pas si le but était de me démotiver, mais je me sens vraiment amer. Même si demain j'obtiens gain de cause, comme ma collègue, le boss aura fait passer un message assez odieux (et à mon sens injuste). Et j'ai vraiment l'impression qu'on me prend pour un con. J'attends vraiment de voir quelles fadaises il va me servir!
Courage et sus au C*N
Saloperie de notation... Pour certains de nos "chefs" c'est une véritable "cote d'amour". L'un d'eux jouait visiblement à "pair:c'est bon" (note en hausse appréciation littérale frisant la perfection); "impair: tu perds" (note minable et appréciation littérale ambiguë). Impaire (je passais en 3ème position dans son bureau)une année, j'ai demandé ce qui justifiait cette notation et le "pourrait faire mieux". Réponse: "ben, heu... oui... mais... Vous avez raison." Avec changement du tout au tout.
Comme tu le dis, obtenir gain de cause ne change pas grand chose. On reçoit le message... (J'arrête là car la colère aidant je squatterais tout l'espace)
Bon courage pour demain et tiens nous au courant.
En même temps, que les fans de peinture animalière soient figurent sur une liste noire, ce n'est que justice!
Merci pour vos messages de soutien. JE vous tiens au courant!
ils ont des grilles de notation : tel échelon, telle fourchette de note. Moi, à chaque grossesse, (3 mois non travaillés donc pour les 1ers) ma note a stagné, et je n'ai rien dit, coupable sans doute d'avoir conçu dans l'alcove un motif d'absences... (j'avais TB, TB et TB aux trois rubriques, oui je suis ponctuelle et rayonnante, avec "jeune professeure patati patata.. enseignement de qualité") Mais j'ai loupé deux fois le changement d'échelon à 1 dixième de pt : donc si j'avais été un homme non enceint, j'aurais eu + de sous. La note, c pipeau, mais il faut se battre parce que ça compte pour l'avancement au gd choix ou pas ! (et l'appréciation est à mon sens plus importante, car ils ne peuvent pas te dire que tu glandouilles ou que tu es absent si ce n'est pas le cas)
Donc COURAGE, et rentre-zy dans le lard !
G, je viens de lire à l'instant ... Cette histoire est arrivée l'an dernier à un collègue qui a affiché la notation et l'appréciation sur son casier à la vue de tous les collègues , qui évidemment en ont discuté ... et ensuite , un représentant du conseil d'administration est allé l'accompagner dans le bureau du chef d'établissement et ils ont discuté , et une lettre signée des collègues a redemandé au chef d'établissement de reconsidérer sa position, sinon, une lettre serait envoyée signée des profs au rectorat.
Le CA a plié .
NE TE LAISSE PAS FAIRE.
Rouspète dans son bureau et menace ... Et explique lui que cette incohérence entre note et appréciation va le faire passer pour un con. S'il n'a vraiment rien à te reprocher ADMINISTRATIVEMEBNT, il devra reconsidérer sa notation .Ou alors , il devra étayer son jugement .
Je te soutiens fermement .
TAdF.
Je comprends ta frustration, Pitou G., car j'ai bien souvent ressenti la même.
On a beau connaitre sa propre valeur, on a beau être des "fonctionnaires privilégiés payés grassement et super cool, bla bla bla ", la reconnaissance de notre hiérarchie, n'en reste pas moins importante ; quand on est fonctionnaires, justement, ce type de reconnaissance passe essentiellement par la notation, si dérisoire soit elle au point de vue avancement dans une carrière.
Comme le dit Thieffaine, râle, car, pour un chef du type "pas de couilles pas d'embrouilles", la tranquillité est la valeur n°1 ; aucune raison donc de donner gain de cause à ceux qui ravalent leur amertume en silence dans leur coin.
Vu de l'extérieur, les notations de fonctionnaires sont inutiles car elles ne sanctionneraient pas assez.
Vu de l'intérieur, les notations sont finalement notre seule potentielle gratification. Vu ce que ça rapporte matériellement (pas grand chose - en tout cas dans mon "corps"), ça me rend dingue qu'on ait des quotas et qu'on ne puisse même pas se faire récompenser par ça, quand le reste (salaire, estime, promotion) ne suit pas...
Bref, bon courage ^^
Je t'aurais mis un bon 18/20 mais sans objectivité aucune...
:D
Bon baisers de Paris
Je découvre peu à peu un système dont j'ignore tout, et je dois dire que ça me fait un peu peur. Bah, je suppose que c'est de voir que les adultes peuvent être aussi méchants et injustes que les enfants qui fait peur.
Bon courage en tout cas!
« je suppose que c'est de voir que les adultes peuvent être aussi méchants et injustes que les enfants qui fait peur. »
Mais après tout, la plupart des adultes ne sont-ils pas que des enfants qui ont mal vieilli ?
Ou les enfants ne singent-ils tout simplement pas les adultes?
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