La grasse matinée, c'est le privilège du lundi. Ce que j'appelle "grasse matinée", c'est le luxe ébouriffant de me lever à 9 heures du matin (si on ignore les subreptices manoeuvres de Calim pour me tirer du lit à 4 heures à force de tétouillages de pyjama, de faufilages sous-couettiens et d'escaladages corporels de goule). Cette semaine encore, j'en ai bien profité - vu le boulot que j'avais, ce n'était d'ailleurs pas très raisonnable. Lecteurs indulgents, vous me direz que sortir du lit à neuf heures du matin, ce n'est quand même pas un vice. Je vous répondrai que c'est un sacré manque de prévoyance...
Notre délicieux palazzio n'a pas pu bien longtemps nous cacher toutes ses tares (sitôt conclue la signature chez le notaire, il a décidé de jouer franc jeu) : le toit de l'extension abritant notre cuisine est bon à refaire. Il y a trois mois, nous avons doncausculté auditionné les couvreurs locaux pour trouver le devis le plus avantageux . Première désillusion : les plus sexy ne sont pas les plus sérieux. On signe donc avec Gros Moustachu et on oublie Bêtenrut, avec le secret espoir que les ouvriers raviront davantage nos mirettes que le patron.
Le temps a passé, notre mur buveur d'eau n'a cessé de se crevasser et mon Pitou V de s'impatienter. De temps à autre, il rappelle aimablement à monsieur toit que ce serait pas mal d'intervenir, surtout que l'acompte, lui, n'a pas trainé longtemps au fond d'un tiroir. Oui, mais tempête, donc urgence (que les cratères de notre mur évoquent de plus en plus la lune, ça n'en est pas une). Oui, mais le zinc, c'est cassant quand il fait froid (je ne me remets toujours pas des chutes de neiges record qui ont couvert nos campagnes ces dernières semaines). Oui, mais...
"Oui, mais vous venez la semaine prochaine". Tout nimbé de sa gloire de conseiller municipal, mon homme a enjoint. Mais ça, c'était le vendredi. Et du vendredi au lundi, il y a ce truc nommé week-end (a pu Listéria, a pu, a pu!) qui fait à peu près tout oublier. Et quand je me suis pointé dans la salle de bain encore toutgonlé engourdi des rêves de ma nuit, j'ai été un peu surpris de voir tout un jeu d'échelles mener du parkingue voisin au toit de l'extension, pile devant la fenêtre qui fait face à la douche...
"C'est pratique : on pourra accéder de l'extérieur à votre toit sans avoir besoin de vous déranger" qu'il avait dit (et que j'avais z'oublié...)
Concrètement, ça veut dire que s'ils étaient intervenus en décembre, avant que nous ne posions le fin voile de lin qui habille nos vitres, les charmants messieurs qui piétinent actuellement notre toit auraient eu pleine vue sur mon adorable pyjama bleu électrique (précision, somme toute pas inutile : j'ôte mon pyjama avant de me doucher... excentrique, hein?). Alors, je ne suis pas un garçon exagérément pudique, mais je me suis dit que ça faisait tout de suite un peu trop cliché, le petit mec qui s'exhibe dès le premier jour devant sesdécouvreurs. Et honnêtement, je ne suis pas bien sûr que le mince voilage cache beaucoup ce qui se passe dans notre peep-show salle d'eau quand on a le nez collé à la vitre... J'ai donc rassemblé deux trois affaires à la hâte et me suis jeté sous la douche dès que les ouvriers ont eu le dos tourné. Se sécher et se vêtir dans une cabine de douche, c'est un échauffement assez sympa pour commencer se journée.
N'empêche, je n'ose pas imaginer ma honte, s'ils m'avaient vu dans ce pyjama-là...
Pitou G.
Addendum du 21.03 : conformément à la suggestion de mon homme, j'illustre ce billet de photos du fameux pyjama bleu (soyez indulgents : il me suit depuis au moins 13 ans)
Notre délicieux palazzio n'a pas pu bien longtemps nous cacher toutes ses tares (sitôt conclue la signature chez le notaire, il a décidé de jouer franc jeu) : le toit de l'extension abritant notre cuisine est bon à refaire. Il y a trois mois, nous avons donc
Le temps a passé, notre mur buveur d'eau n'a cessé de se crevasser et mon Pitou V de s'impatienter. De temps à autre, il rappelle aimablement à monsieur toit que ce serait pas mal d'intervenir, surtout que l'acompte, lui, n'a pas trainé longtemps au fond d'un tiroir. Oui, mais tempête, donc urgence (que les cratères de notre mur évoquent de plus en plus la lune, ça n'en est pas une). Oui, mais le zinc, c'est cassant quand il fait froid (je ne me remets toujours pas des chutes de neiges record qui ont couvert nos campagnes ces dernières semaines). Oui, mais...
"Oui, mais vous venez la semaine prochaine". Tout nimbé de sa gloire de conseiller municipal, mon homme a enjoint. Mais ça, c'était le vendredi. Et du vendredi au lundi, il y a ce truc nommé week-end (a pu Listéria, a pu, a pu!) qui fait à peu près tout oublier. Et quand je me suis pointé dans la salle de bain encore tout
"C'est pratique : on pourra accéder de l'extérieur à votre toit sans avoir besoin de vous déranger" qu'il avait dit (et que j'avais z'oublié...)
Concrètement, ça veut dire que s'ils étaient intervenus en décembre, avant que nous ne posions le fin voile de lin qui habille nos vitres, les charmants messieurs qui piétinent actuellement notre toit auraient eu pleine vue sur mon adorable pyjama bleu électrique (précision, somme toute pas inutile : j'ôte mon pyjama avant de me doucher... excentrique, hein?). Alors, je ne suis pas un garçon exagérément pudique, mais je me suis dit que ça faisait tout de suite un peu trop cliché, le petit mec qui s'exhibe dès le premier jour devant ses
N'empêche, je n'ose pas imaginer ma honte, s'ils m'avaient vu dans ce pyjama-là...
Pitou G.
Addendum du 21.03 : conformément à la suggestion de mon homme, j'illustre ce billet de photos du fameux pyjama bleu (soyez indulgents : il me suit depuis au moins 13 ans)
5 commentaires:
Tu as tout à fait raison : il est moins néfaste pour sa réputation d'être vu nu que d'être vu dans un mauvais pyjama ;o)
Pas d'indulgence ... tu seras fouetté en place publique ... ou plutôt pendu, parce que fouetté, tu pourrais aimer ça, en plus !
très class, vraiment !
... mais perso je crois que j'aurais préférée être vue nue qu'avec ça sur le dos ... mieux vaut passer pour un exhib que pour quelqu'un qui a des goûts discutables ... quoique, pour un prof, ça se discute ... allez, il te sera beaucoup pardonné, en cette veille de Pâques, vas en paix !
Uh uh uh le pyjamaaaaaaaaaa !
Sinon lisez "Vous plaisantez, monsieur Tanner" de Jean-Paul Dubois, c'est drôlissime ^^
Tu as raison Sixtine, c'est hilarant ... un condensé de merdes puissance 15 dues aux entrepreneurs divers et variés ... qu'est-ce que j'ai rigolé !
V. t'aime malgré ce pyjama?
Cet homme est un saint :-D (Ou il a un trouble de la vision des couleurs peut-être?)
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