Dans notre blog précédent, nous vous développions le concept de mets spécial réception. Déjà à l'époque, j'en dénonçais les limites : que faire lorsque les gens viennent chez vous manger plusieurs fois, quand on s'est hyperspécialisé culinairement? Parce qu'ils sont délicieux, hein, mes calmars à la sétoise; mais bien qu'ils aient à chaque fois une saveur différente, ça fait pitié de servir toujours le même rata... Un jour, j'ai même envisagé de recourir à la fameuse drogue du violeur : pas pour abuser de nos invités, bien sûr (nous n'avons pas besoin de ça), mais je tablais sur les vertus amnésiques de ce cocktail pour refaire toujours le même plat sans risquer de lasser.
Jusqu'à maintenant, on avait plutôt bien réussi à éviter d'inviter les mêmes gens plusieurs fois, sauf LN (mais LN, elle ne nous en veut jamais quand on ouvre une boîte de confit de canard à la dernière minute), Poussinou (mais il ne mange rien de vert, alors ça limite les possibilités) ou Sabybanana (avec qui on va toujours au restaurant pour tester son pouvoir de résistance aux menus les plus copieux). Mais ça devient difficile à tenir avec nos voisins, que nous nommerons désormais les Vénitiens (et pas seulement parce qu'ils viennent ici*), auxquels nous devons plusieurs invitations.
On leur a déjà fait les calmars, l'osso bucco, l'épaule d'agneau au citron confit et le poulet rôti des familles... Il a fallu sortir de derrière les fagots une recette autrefois testée et validée mais depuis longtemps oubliée : le tajine aux pruneaux Barkouk, le genre de plat pour lequel il est sage de prévoir une plaquette de beurre par personne.
Ça tombe plutôt bien, Pitou V, mon préposé aux courses préféré, a prévu large de ce côté-là. Pour la viande, les pruneaux, c'est parfait aussi. Depuis un précédent Noël, nous avons un stock quasi-inépuisable de bâtons de cannelle : pas de souci de ce côté-là non plus. Pour les oignons, il a fallu aller déterrer de toute urgence un spécimen maigrelet de notre potager et compléter avec des échalotes. De toute façon, pour ce qu'on va les sentir avec la dose de miel et de pruneaux que la recette contient... Non, tout irait pour le mieux, n'étaient les amandes.
Comme mon homme l'a remarqué, l'amande est un ingrédient au prix déconcertant : des fois, vous en trouvez à trois euros les cinq kilos (pas garanties sans esclavage, par contre) chez l'épicier du coin. Mais le plus souvent, on les trouve dans des paquets chichiteux de deux fois 65,3 g. (il s'agit d'être précis) pour le prix d'un oeil. Et pour cette somme-là, on vous les a juste décortiquées.C'est depuis ce jour-là qu'on doit payer des amandes à chaque contravention.
Le détail piquant, c'est que la recette du Barkouk précise : "300 g d'amandes émondées"
Décortiquer : Séparer, enlever l'écorce (la coquille, quoi) d'un fruit sec ou d'une graine.
Emonder : Enlever la peau qui recouvre certains fruits comme les amandes ou les tomates après les avoir fait blanchir (source : wiktionnaire).
(si vous voulez vos amandes effilées, prière de piocher dans l'assurance-vie)
J'envisage de faire écrire ces deux définitions à mon homme une bonne cinquantaine de fois. Parce qu'en pauvre bougresse de Cendrillon, j'ai dû émonder les amandes une à une, sans le moindre coup de main de ma marraine la Fée, pas même l'intervention d'une minuscule fourmi. Rien. Nada. De l'eau bouillante et un couteau. La misère. Finalement, je me félicite que V en ait acheté deux fois moins que nécessaire!
Jusqu'à maintenant, on avait plutôt bien réussi à éviter d'inviter les mêmes gens plusieurs fois, sauf LN (mais LN, elle ne nous en veut jamais quand on ouvre une boîte de confit de canard à la dernière minute), Poussinou (mais il ne mange rien de vert, alors ça limite les possibilités) ou Sabybanana (avec qui on va toujours au restaurant pour tester son pouvoir de résistance aux menus les plus copieux). Mais ça devient difficile à tenir avec nos voisins, que nous nommerons désormais les Vénitiens (et pas seulement parce qu'ils viennent ici*), auxquels nous devons plusieurs invitations.
On leur a déjà fait les calmars, l'osso bucco, l'épaule d'agneau au citron confit et le poulet rôti des familles... Il a fallu sortir de derrière les fagots une recette autrefois testée et validée mais depuis longtemps oubliée : le tajine aux pruneaux Barkouk, le genre de plat pour lequel il est sage de prévoir une plaquette de beurre par personne.
Ça tombe plutôt bien, Pitou V, mon préposé aux courses préféré, a prévu large de ce côté-là. Pour la viande, les pruneaux, c'est parfait aussi. Depuis un précédent Noël, nous avons un stock quasi-inépuisable de bâtons de cannelle : pas de souci de ce côté-là non plus. Pour les oignons, il a fallu aller déterrer de toute urgence un spécimen maigrelet de notre potager et compléter avec des échalotes. De toute façon, pour ce qu'on va les sentir avec la dose de miel et de pruneaux que la recette contient... Non, tout irait pour le mieux, n'étaient les amandes.
Comme mon homme l'a remarqué, l'amande est un ingrédient au prix déconcertant : des fois, vous en trouvez à trois euros les cinq kilos (pas garanties sans esclavage, par contre) chez l'épicier du coin. Mais le plus souvent, on les trouve dans des paquets chichiteux de deux fois 65,3 g. (il s'agit d'être précis) pour le prix d'un oeil. Et pour cette somme-là, on vous les a juste décortiquées.
Le détail piquant, c'est que la recette du Barkouk précise : "300 g d'amandes émondées"
Décortiquer : Séparer, enlever l'écorce (la coquille, quoi) d'un fruit sec ou d'une graine.
Emonder : Enlever la peau qui recouvre certains fruits comme les amandes ou les tomates après les avoir fait blanchir (source : wiktionnaire).
(si vous voulez vos amandes effilées, prière de piocher dans l'assurance-vie)
J'envisage de faire écrire ces deux définitions à mon homme une bonne cinquantaine de fois. Parce qu'en pauvre bougresse de Cendrillon, j'ai dû émonder les amandes une à une, sans le moindre coup de main de ma marraine la Fée, pas même l'intervention d'une minuscule fourmi. Rien. Nada. De l'eau bouillante et un couteau. La misère. Finalement, je me félicite que V en ait acheté deux fois moins que nécessaire!
Pitou G.
* Licence en calembours-géographiques requise pour comprendre cette blague.
Mise à jour de 22h30 : les Vénitiens sont repartis depuis longtemps, mais il nous reste du Barkouk (la part de leurs bambins dont ils s'étaient délestés). Menu réussi, du cake pignon-courgette au yaourt maison à la crème de citron en passant par le tajine et les poivrons grillés. Mais qu'est-ce qu'on va bien pouvoir leur servir la prochaine fois?
3 commentaires:
Wouh pinaise quelle patience jamais je l'aurais fait
(ne suis pas une référence)
Très drôle le calembour uh uh
Mais vous avez toutes les qualités! Intéressants, drôles, cultivés... Et en plus vous êtes "hôtement" qualifiés?.... Je commence sérieusement à envisager un petit séjour en Pitousie!
Sur le blog de Pascale Weeks et "cuisine campagne" (c'est pas les miens, hélas), il y a de chouette idées pas difficiles et originales
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