Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

vendredi 12 juin 2009

Djaméla

Le stage en pleine nature des gnomes a fini sous des cieux plus cléments. Les murs d'escalade ont pu sécher et les petiots grimper.
C'est en encadrant cette activité qu'une collègue a eu le loisir d'entendre, presque malgré elle, d'édifiantes conversations enfantines - Dieu sait combien un gnome peut enfiler de propos insignifiants, absurdes ou juste assommants. Notez qu'à partir du moment où un autre gnome est dans son périmètre, il oublie que toute personne adulte à deux pas de lui peut aussi l'entendre.

N'en demandons pas trop : c'est en soi un miracle que la gnommette trop loquace ait été présente au stage. Avant le grand départ à la campagne, on ne l'avait pas vue au collège depuis plus de trois semaines, ce qui est encore loin de son record personnel d'absentéisme. Pour plus de commodité, en raison de son inclination à l'école buissonnière (elle est jamais là), et sans rapport aucun avec son groupe éthnique, nous l'appellerons Djaméla. Au cours du troisième trimestre, Djaméla a dû assister à environ un quart des cours. Et pouf, coup de pot! pile le matin où la classe commençait son séjour campagnard loin des salles de classes, Djaméla, toute pimpante, pète le feu dans l'un de ses affriolants petits ensembles mini-short/top-ras-le nombril/ballerines (un ensemble coordonné par demi-journée, mais pas le moindre vêtement de pluie). Puisqu'on vous dit que l'air de nos vallées est re-vi-go-rant!

Passons. Le badinage que mitraillait Djaméla à sa petite camarade avait à peu près ce contenu : "La vie de ma mère je remets pas les pieds dans ce bahut l'an prochain c'est pas possible les profs y sont trop nuls on a le droit de rien faire sans déconner mais ça sert à quoi ce qu'on fait en cours d'ailleurs on fait que dalle c'est trop pourri".

Saluons ici l'infinie patience de la collègue, parce que, moi, je crois que je n'aurais pas manqué de lui répliquer : "On a bien fait quelques cours sympa, mais on ne t'y a pas vue. De là à penser que c'était ça qui les rendait chouette..." ou encore "Dès que je t'avais sous la main, tu penses, je remettais à plus tard le cours palpitant que j'avais préparé et j'en profitais pour improviser une dictée : il faut bien écrire quelque chose sur ton bulletin!"

Remarquez, je pourrai toujours lui livrer le fond de ma pensée lundi matin. Mais il vaut peut-être mieux le faire par télégramme : je ne suis pas bien sûr de la revoir un jour...

Pitou G.

2 commentaires:

MamyS a dit…

J'aime ta capacité à donner des pseudos qui ont du sens.
Une Djaméla j'en ai une: en 2 année scolaire je l'ai vu moins de 20 jours!

joelle a dit…

Merci Mamy S, z'avions pas saisi la finesse du pseudo. Il a fallu ton commentaire pour que je me penche un peu plus sur la question ! Il est vrai que quand je lis, je "n'entends" pas, sûrement pour ça que je ne suis pas amatrice de poésie.