Mon cher et tendre concentre dans sa douce personne tant de perfections qu'il serait fastidieux de les décrire ici. Pourtant l'une d'entre elle ne laisse pas de me déconcerter, car poussée à l'extrême, elle prend la forme d'un défaut. Je veux parler ici de l'importance scrupuleuse qu'il attache au respect des règles, lois et convenances. Je partage la plupart du temps sa crainte de déranger, d'être inconvenant, au sens propre d'être impertinent. Toutefois - effet de mon esprit moins délicat - il m'arrive parfois de ne pas le comprendre et c'est là le rare motif de désaccord entre nous. J'avoue manquer de patience face à sa réaction dans ce type de situation, car je ne parviens pas à saisir ce qui l'arrête. Dans ce cas précis l'on se heurte à une impasse: j'insiste, G. se braque, je m'emporte et le sentiment d'être sur les rives opposées d'un delta naissant nous rend profondément malheureux.
Au sortir de la librairie où nous avions acheté un présent pour nos hôtes niçois, je fais remarquer à G. qu' il a oublié de refuser le petit sac plastique inutile (oui, je fais dans le terrorisme écologique) et surtout de faire emballer le livre. Je lui propose aussitôt d'y retourner pour réparer cet oubli. Mon chéri n'a jamais voulu, pourtant nous n'étions pas spécialement pressés, deux libraires étaient disponibles en caisse et nous savions tous les deux qu'il serait un peu embarrassant d'offrir un présent non emballé. A cette heure, je n'ai toujours pas bien compris ce qui le bloquait. "Cela fait le type qui se ravise..." Celui qui a oublié qu'il faisait un cadeau? "Tu sais bien que je suis inadapté..." se justifie-t-il en voyant mon exaspération. Suis-je si insensible et balourd pour ne pas comprendre sa gêne? Pourquoi ne parviens-je pas à accepter simplement cela? Est-ce que je m'occupe de ce qui ne me regarde pas? La vérité c'est que je suis une mère juive.
Heureusement, j'obtiens souvent gain de cause: nous fûmes gênés lors de la remise du cadeau "Euh, on vous a pris un livre, ne regardez pas le prix..." mais au retour - dans un train plus rempli que je ne l'avais estimé - il aura fallu quarante minutes pour qu'il quitte le sas du wagon où il s'était installé et me rejoigne sur des sièges réservés... à partir d'une gare postérieure à notre point de chute. On ne sait jamais, des fois que les gens aient posé l'option "siège froid à mon arrivée". Du reste, comme il me l'a expliqué, il était bien plus au calme pour lire assis sur sa valise. Je reconnais que le wagon comportait un bébé navigant dans l'allée et quatre préadolescentes munies d'une armada de consoles/mp3/magazines/jeux/friandises par des parents trop généreux.
Quelqu'un a le Cosmo avec le dossier "Couples fusionnels, mode d'emploi pour s'en sortir"?
V.
PS: Hors de question de l'échanger. Fin de la discussion!
Au sortir de la librairie où nous avions acheté un présent pour nos hôtes niçois, je fais remarquer à G. qu' il a oublié de refuser le petit sac plastique inutile (oui, je fais dans le terrorisme écologique) et surtout de faire emballer le livre. Je lui propose aussitôt d'y retourner pour réparer cet oubli. Mon chéri n'a jamais voulu, pourtant nous n'étions pas spécialement pressés, deux libraires étaient disponibles en caisse et nous savions tous les deux qu'il serait un peu embarrassant d'offrir un présent non emballé. A cette heure, je n'ai toujours pas bien compris ce qui le bloquait. "Cela fait le type qui se ravise..." Celui qui a oublié qu'il faisait un cadeau? "Tu sais bien que je suis inadapté..." se justifie-t-il en voyant mon exaspération. Suis-je si insensible et balourd pour ne pas comprendre sa gêne? Pourquoi ne parviens-je pas à accepter simplement cela? Est-ce que je m'occupe de ce qui ne me regarde pas? La vérité c'est que je suis une mère juive.
Heureusement, j'obtiens souvent gain de cause: nous fûmes gênés lors de la remise du cadeau "Euh, on vous a pris un livre, ne regardez pas le prix..." mais au retour - dans un train plus rempli que je ne l'avais estimé - il aura fallu quarante minutes pour qu'il quitte le sas du wagon où il s'était installé et me rejoigne sur des sièges réservés... à partir d'une gare postérieure à notre point de chute. On ne sait jamais, des fois que les gens aient posé l'option "siège froid à mon arrivée". Du reste, comme il me l'a expliqué, il était bien plus au calme pour lire assis sur sa valise. Je reconnais que le wagon comportait un bébé navigant dans l'allée et quatre préadolescentes munies d'une armada de consoles/mp3/magazines/jeux/friandises par des parents trop généreux.
Quelqu'un a le Cosmo avec le dossier "Couples fusionnels, mode d'emploi pour s'en sortir"?
V.
PS: Hors de question de l'échanger. Fin de la discussion!
7 commentaires:
Une mise au point: la mère juive, c'est MOI! La preuve: que fais-tu, toi, quand, ou si, il se lève pour un pipi nocturne?
C'est ta réponse (comparée à la mienne) qui prouvera ce que j'avance!
Je lui demande ce qu'il a!
Non, en vrai, je dors...
V.
Ohlala, Pitou G. est mon jumeau cosmique.(tadam, la révélation)
Je me rends bien compte que ça peut être super agaçant cette manière de s'excuser de respirer l'air de son voisin, mais si je savais faire autrement je ne me priverais pas ! (ou plutôt si, et c'est bien ça le problème !)
M. PetiteGraine est un peu pareil aussi, donc je ne me rends pas bien compte, mais je pense qu'un compagnon qui ne me comprendrait pas sur cet aspect pourrait m'aider à être un peu plus "adaptée" en me forçant un peu la main de temps en temps...
Quelle belle déclaration d'amour ! C'est une des plus belles que j'aie lue ...
Amitiés.
TAdF.
ça serait à mettre dans une chronique nouvelle : " les Pitou jours "
TAdF
Tiens tiens, Pitou G. et le Sultan, même combat, on dirait.
Il est pétrifié de honte quand j'essaie des fringues pendant une heure pour ne rien acheter in fine, me laisse demander la chambre "calme-et-en-étage-élevé- s'il vous plait" quand on voyage, et même il n'a pas dégainé trop trop vite sa panoplie de chevalier blanc quand j'étais aux prises avec une guichetière mal aimable de transports publics tchèques ce week end ;-)
J'agree tutafé sur la déclaration ...
Mias tu dois être siant non un peu ? (hin hin) (j'aurais fait pareil ou pire, j'y serais retournée seule, exaspérée, pour avoir le paquet cadeau)
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