Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

dimanche 19 avril 2009

Pitbulla

Quoi de plus long qu'un vendredi après-midi avant des vacances? L. et moi avions une heure de creux avant notre ultime heure de cours. Nous avons choisi de la passer avec N. notre collègue documentaliste dans son CDI bourré d'élèves piaffant autant d'impatience que nous. A. était déjà en vacances, mais elle était restée pour échanger avec nous les derniers ragots.

L'une des questions qui nous agitaient, c'était la mise au mouvement d'un poste en français : nous venions d'apprendre que la collègue que V. remplace cette année ne reviendrait pas l'an prochain. Ce poste fixe serait évidemment une aubaine pour mon homme, mais ne nous réjouissons pas trop vite : il n'est évidemment pas le seul à le briguer. Dans un établissement voisin, pas le genre à vous faire baver d'envie, nous soupçonnons qu'une jeune femme attend sournoisement son heure. Je l'ai rencontrée trois fois, trois rencontres qui m'ont inspiré son surnom : Pitbulla. Quoique vous disiez, Pitbulla vous rentre dedans en jactant : "de toute façon, on fait pas le même métier!" elle a semble-t-il très envie de faire le même que le nôtre...

Les collègues qui étaient là avant nous, comme A., n'ont pas très envie de la voir rappliquer : Pitbulla a fait ses tout débuts à Haquenée il y a 7 ou 8 ans (elle est de la même promo que moi), et elles n'en ont pas conservé un souvenir impérissable. Et dire qu'elles étaient toutes contentes de nous voir arriver, parce que depuis quelques années, l'équipe avait pâti d'une ambiance pourrie : les profs de français ne se parlaient plus. Et puis les deux collègues qui les prenaient de haut, dont le mari de Pitbulla, appelé à une plus noble mission, sont partis. Là dessus, nous voilà, charmants comme nous sommes, nous n'enquiquinons personne, n'avons de leçon à donner à personne : la compagnie créole idéale. Autant vous dire que si Pitbulla se radine, la parenthèse enchantée aura été de courte durée. Et cette crainte est hélas très fondée...

Nous en sommes là de nos élucubrations quand N. reçoit un coup de fil de son homologue du bahut de Pitbulla qui devait s'ennuyer ferme dans son CDI, en cette fin de trimestre. N. en profite pour partir à la pêche aux nouvelles (et ce qu'on apprend de Pitbulla n'est pas propre à ensoleiller notre journée). Détail qui a son importance, N. impose un silence religieux dans son CDI; mais pour se faire entendre au téléphone, elle est obligée de parler très fort. À deux mètres de nous, Phlox-la-fouine, le garçon qui voit tout, ne perd pas une miette de notre télé-conférence et se délecte de scoops aussi fleuris que : "et j'ose même pas te dire comment Pitou G. l'a surnommée, ta collègue!". Nous aussi nous rigolons, soupirons et luisons, à cause du fou-rire, de l'impatience et de l'exposition ouest.

Je travaille tous les jours à me rendre plus crédible.

Pitou G

P.S. : et toujours notre concours.

1 commentaire:

Nanou a dit…
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