Fin de la parenthèse azuréenne : il a bien fallu reprendre le train vers le nord. À l'aller, le Lady's night avait eu 40 minutes de retard. Au retour, le TGV classique n'a pas fait mieux : une contrôleuse en fin de parcours et à la voix molle nous l'a bien assez répété : "En raison... d'une interven...tion de la .... policeunationale... en gareude... Toulon... nous circulons... toujours avec... 40 minutes... de retard... vers notre... terminusseu. Je répète..." Entre chaque tronçon de phrase, elle s'arrêtait de longues secondes c'est tout juste si on ne l'entendait pas tourner les pages de son aide-mémoire. À ce détail près, le retour fut plus confortable que l'aller. À croire que je préfère les bébés qui vomissent deux bolées de lait sur leur mère que voyager dans une boîte de nuit.
Mais avant d'arriver chez Taphanie et Huck, nos hôtes parisiens, il nous fallait encore subir l'épreuve de la ligne 13, à minuit. La ligne 13 a ceci de particulier qu'elle est bondée à toute heure, et minuit un jeudi soir n'est pas une meilleure heure que les autres. Dans l'un de ses irrésistibles accès d'optimisme qui le rendent si adorable, mon homme a zigzagué entre des massifs de gens : "on sera plus tranquille dans le dernier wagon". Je dois reconnaître qu'il y avait un peu moins de monde qu'ailleurs, peut-être à cause du groupuscule franco-espagnol qui beuglait sa joie et sautait partout en rythme. À un moment, ils se sont époumonés en choeur : "Typhaine wou! Typhaine wou!" et la-dite Typhaine, une brune à gros seins, s'est exclamé que c'était contre sa religion. Je ne veux même pas savoir quel était le sous-texte de "Typhaine wou!", même si je subodore que ça avait à voir avec sa particularité physique sus-mentionnée.
De toute façon, je n'ai pas trop eu le temps de me poser la question, puisqu'un monsieur avec l'un de ces couvre-chefs ridicules et multicolores en forme de parapluie a réagi à cette histoire de religion : "Quoi? Quoi? C'est quoi sa religion? Elle est quand même pas bonne soeur! De toute façon, les bonnes soeurs, on va toutes les... on va toutes les... on va toutes les..."
Inutile de vous dire que je m'attendais tellement à ce qu'il les baise toutes, que j'ai été surpris quand est venue la suite (et à en juger par la stupeur qui est tombée sur toute la rame, je crois que je n'ai pas été le seul) : "on va toutes les exciser!"
Les Franco-espagnols ont jugé judicieux de ne pas relever, et ça en serait resté là si deux kékés à casquette et boutons n'avaient pas remonté tous le wagon en marchant sur les gens à la recherche de "la bagarre, ouais, nous c'est de la bagawé qu'on veut, on est des purs brutals (sic)". Notez bien que quand je dis qu'ils marchaient sur les gens, ce n'est pas une vue de l'esprit : ils nous ont piétiné les orteils comme si nous n'existions pas. Arrivés à deux centimètres des brunes à gros seins ibériques, c'est à dire précisément sur les pieds de mon homme, les kékés purulents ont commencé à vociférer des "que de la meuf à baiser, on va toutes les baiser!"
À la station suivante, les joyeux Espagnols sont prudemment descendus, tandis que le monsieur avec le parapluie sur la tête, qui s'est avéré être un philosophe des sous-sols, entreprenait de faire la morale aux deux excités :
"Je vais vous dire : la meilleure des bagarres, c'est dans un lit qu'on la fait, entre un homme et une femme. Et vous savez comment on casse la gueule d'une fille? Tu mets ta langue dans ta bouche et tu tournes! Les jeunes d'aujourd'hui, ils savent plus comment séduire une fille!
_ Ouais, nous on les baise, on est des 100% brutals (re-sick sic)"
Comme disent les jeunes, ça passe crème (merci Taphanie pour tes tuyaux linguistiques). Vive la ligne 13. Et surtout, vive la Providence qui nous a fait sortir à la station d'après!
Pitou G.
Mais avant d'arriver chez Taphanie et Huck, nos hôtes parisiens, il nous fallait encore subir l'épreuve de la ligne 13, à minuit. La ligne 13 a ceci de particulier qu'elle est bondée à toute heure, et minuit un jeudi soir n'est pas une meilleure heure que les autres. Dans l'un de ses irrésistibles accès d'optimisme qui le rendent si adorable, mon homme a zigzagué entre des massifs de gens : "on sera plus tranquille dans le dernier wagon". Je dois reconnaître qu'il y avait un peu moins de monde qu'ailleurs, peut-être à cause du groupuscule franco-espagnol qui beuglait sa joie et sautait partout en rythme. À un moment, ils se sont époumonés en choeur : "Typhaine wou! Typhaine wou!" et la-dite Typhaine, une brune à gros seins, s'est exclamé que c'était contre sa religion. Je ne veux même pas savoir quel était le sous-texte de "Typhaine wou!", même si je subodore que ça avait à voir avec sa particularité physique sus-mentionnée.
De toute façon, je n'ai pas trop eu le temps de me poser la question, puisqu'un monsieur avec l'un de ces couvre-chefs ridicules et multicolores en forme de parapluie a réagi à cette histoire de religion : "Quoi? Quoi? C'est quoi sa religion? Elle est quand même pas bonne soeur! De toute façon, les bonnes soeurs, on va toutes les... on va toutes les... on va toutes les..."
Inutile de vous dire que je m'attendais tellement à ce qu'il les baise toutes, que j'ai été surpris quand est venue la suite (et à en juger par la stupeur qui est tombée sur toute la rame, je crois que je n'ai pas été le seul) : "on va toutes les exciser!"
Les Franco-espagnols ont jugé judicieux de ne pas relever, et ça en serait resté là si deux kékés à casquette et boutons n'avaient pas remonté tous le wagon en marchant sur les gens à la recherche de "la bagarre, ouais, nous c'est de la bagawé qu'on veut, on est des purs brutals (sic)". Notez bien que quand je dis qu'ils marchaient sur les gens, ce n'est pas une vue de l'esprit : ils nous ont piétiné les orteils comme si nous n'existions pas. Arrivés à deux centimètres des brunes à gros seins ibériques, c'est à dire précisément sur les pieds de mon homme, les kékés purulents ont commencé à vociférer des "que de la meuf à baiser, on va toutes les baiser!"
À la station suivante, les joyeux Espagnols sont prudemment descendus, tandis que le monsieur avec le parapluie sur la tête, qui s'est avéré être un philosophe des sous-sols, entreprenait de faire la morale aux deux excités :
"Je vais vous dire : la meilleure des bagarres, c'est dans un lit qu'on la fait, entre un homme et une femme. Et vous savez comment on casse la gueule d'une fille? Tu mets ta langue dans ta bouche et tu tournes! Les jeunes d'aujourd'hui, ils savent plus comment séduire une fille!
_ Ouais, nous on les baise, on est des 100% brutals (re-
Comme disent les jeunes, ça passe crème (merci Taphanie pour tes tuyaux linguistiques). Vive la ligne 13. Et surtout, vive la Providence qui nous a fait sortir à la station d'après!
Pitou G.
8 commentaires:
Ah, encore un de ces titres ... " le dernier métro " dans " Pitou risme " . Il va falloir que je me décarcasse pour trouver des réponses dignes de ces superbes jeux de mots ... ça va être très difficile !
Pour les Pitou, une seule devise " Ad Augusta per angusta "
TAdF.
Chers Pitous,
Très sympathique description de ma ligne de métro natale (parce que oui, à ce degré de proximité - surtout le matin à 8 heures et le soir à 17 heures 30 - avec un moyen de transport, j'estime que c'est quasi dans le sang : la ligne 13, on l'a ou on l'a pas) ! Qui me rappelle bien l'enfer de la capitale :D
Une lectrice fidèle.
Et là, vous en êtes où ? Piétinés, bousculés, insultés ... mais alive and well ?
Je constate que la vie dans la capitale française est toujours une aventure palpitante !
Voilà qui me rappelle pourquoi je suis heureuse de ne plus être à Malesherbes: plus de ligne 13, plus de ligne 3 (dans le genre bondée 24h/24, elle n'est pas mal non plus).
Bonne vacances (suite de vacances? fin de vacances?)!
C'est vraiment bien cette ligne 13... Imagine un peu que les wagons aient été vides, les voyageurs abrutis de fatigue?.... Rien à raconter! Tiens, je crois que je vais écrire au Métro pour les remercier! Bonne suite de vacances!
TAdF=> Nous sommes au moins digne du journal L'Equipe, tu penses!
Elisabeth=> La ligne 13 quotidiennement? Tu m'as tout l'air d'une héroïne... Bienvenue parmi les lecteurs-commentateurs!
Joelle=> On est de retour à la maison pour Pâques. Notre voyage est un genre de résurrection symbolique (on s'est fait marché dessus dans les premières minutes du Vendredi Saint)
Alcib=> Surtout dans ses entrailles.
Inci=> Notre deuxième semaine de vacances sera plus paisible.
MamyS=> La ligne 13 vide, ça aurait aussi mérité un article! Ce serait un sacré événement!
pourquoi, en vous lisant, suis-je si heureuse de n'habiter qu'en province??? Et même pour les vacances, pour avoir de quoi écrire un article de blog, c'est non : votre aventure treiziesque ne me tente pas. z'êtes des héros !
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