Je vous écris en direct différé depuis un concept-train, l’ID-night (rebaptisé par nous Ladies night à cause d'une chanson des lapins crétins). La vraie ID, c’était de rejoindre pour pas cher la Côte d’Azur. On a déjà emprunté plusieurs fois un train-couchette, c’est un moyen de locomotion qui vaut le détour : c’est pratique, on bouge et on dort, on ne voit pas le temps passer. Mais l’ID-night ne partage pas les mêmes valeurs. Ce qu’il aime, c’est le bruit. Un happening sur rail.
“On a qu’à prendre des places en Première classe : on sera plus tranquilles.” Malheureusement, les penseurs qui président à l’alchimie de l’ID-night n’ont pas la même conception du luxe. : les gens paient plus cher pour se vriller les tympans, non? Le calme, ça intéresse les prolos, ceux qui n’ont pas les moyens de se payer une r°lex. Alors on va coller le wagon nouba aux compartiment 1ère classe.
La musique qui vrombit, on peut en faire abstraction. Je me rappelle mes lectures de Sénèque, “ que je meure si le silence est aussi nécessaire qu’on le croit au travail”, et ça passe, ça se laisse oublier. Non, le vrai problème, c’est les gens. Pendant que je tapote ces quelques lignes, une digne demoiselle hurle dans son portable son désarroi de se retrouver dans le Ladies night. Bon, le désarroi, en V.O., ça donne “tain c’est trop ouf je suis toute seule comme une grosse naze je me fais iech tu peux pas savoir comment en plus j’ai trop envie de gerber tu sais c’est pire quand t’as pas mangé la gerbe qui veut pas sortir et tout et comment ça va avec la Sofia dans la cité on lui jette des cailloux...” Là, il faut vraiment que j’arrête d’écouter sa conversation. Vous avez compris qu’elle a trouvé sa façon à elle de remédier à son ennui : ennuyer les autres. Que l’inventeur du forfait week-end soit maudit, lui et toute sa race jusqu’à lasagem septième génération.
Mon homme a fui dans un wagon où on a éteint la lumière. Moi, je resterai là jusqu’au bout, comme le brave que je suis. Malgré mes deux voisins qui parlent de tout et de rien depuis deux heures, l’un à voix basse, l’autre en hurlant : le beugleur connaît la soeur de la meilleure amie de l’ex de Bruno Vandéli, adore les pralines Le°nidas et est intimement convaincu que dépecer signifie “enlever la peau” (“on dit bien dépecer le poisson, non?” non). Le mot psychanalyste revient sans cesse dans leur conversation, accompagnement de ricanements. Je ne voudrais pas passer pour un parano, mais j’ai la conviction de plus en plus grande que le psychanalyste, c’est moi...
Braves ou pas, la prochaine fois, on prend un train-couchettes.
Pitou G.
P.S. : youki les vacances, il fait trop beau sur la côte de Bazur (comme disait mon V. quand il était petit).
“On a qu’à prendre des places en Première classe : on sera plus tranquilles.” Malheureusement, les penseurs qui président à l’alchimie de l’ID-night n’ont pas la même conception du luxe. : les gens paient plus cher pour se vriller les tympans, non? Le calme, ça intéresse les prolos, ceux qui n’ont pas les moyens de se payer une r°lex. Alors on va coller le wagon nouba aux compartiment 1ère classe.
La musique qui vrombit, on peut en faire abstraction. Je me rappelle mes lectures de Sénèque, “ que je meure si le silence est aussi nécessaire qu’on le croit au travail”, et ça passe, ça se laisse oublier. Non, le vrai problème, c’est les gens. Pendant que je tapote ces quelques lignes, une digne demoiselle hurle dans son portable son désarroi de se retrouver dans le Ladies night. Bon, le désarroi, en V.O., ça donne “tain c’est trop ouf je suis toute seule comme une grosse naze je me fais iech tu peux pas savoir comment en plus j’ai trop envie de gerber tu sais c’est pire quand t’as pas mangé la gerbe qui veut pas sortir et tout et comment ça va avec la Sofia dans la cité on lui jette des cailloux...” Là, il faut vraiment que j’arrête d’écouter sa conversation. Vous avez compris qu’elle a trouvé sa façon à elle de remédier à son ennui : ennuyer les autres. Que l’inventeur du forfait week-end soit maudit, lui et toute sa race jusqu’à la
Mon homme a fui dans un wagon où on a éteint la lumière. Moi, je resterai là jusqu’au bout, comme le brave que je suis. Malgré mes deux voisins qui parlent de tout et de rien depuis deux heures, l’un à voix basse, l’autre en hurlant : le beugleur connaît la soeur de la meilleure amie de l’ex de Bruno Vandéli, adore les pralines Le°nidas et est intimement convaincu que dépecer signifie “enlever la peau” (“on dit bien dépecer le poisson, non?” non). Le mot psychanalyste revient sans cesse dans leur conversation, accompagnement de ricanements. Je ne voudrais pas passer pour un parano, mais j’ai la conviction de plus en plus grande que le psychanalyste, c’est moi...
Braves ou pas, la prochaine fois, on prend un train-couchettes.
Pitou G.
P.S. : youki les vacances, il fait trop beau sur la côte de Bazur (comme disait mon V. quand il était petit).
5 commentaires:
Bonnes et belles à vacances à vous 2...
Bonnes vacances
TAdF et LdDB
Ah , j'vous plains, j'vous plains.... moi, au moins c plus cool !! boulot, boulot ! :-)
veinards........ici today temps pourri, journée pourrie (2 conseils de discipline ce soir)bouh ramenez nous un peu de sable et d'eau de mer siouplait!bonnes vacances!
Bah, dans la journée c'est pas mieux, entre les pcEistes fous, les twitters forcenés, que des tic tic tic horripilants sur le trajet, impossible de faire la sieste.
Surtout en première, puisque forcément, les voyageurs sont mieux équipés.
t'as raison, mieux vaut les couchettes.
bonnes vacances !
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