La phrase-phare de cette fin d’été sera décidément ce bel adage normand : «Y r’pleut ». On nous avait pourtant promis un temps radieux cette semaine. C’est donc avec l’enthousiasme naïf d’Iphigénie courant épouser Achille (mais qui va en fait se faire trucider par papa)* que nous fourrâmes nos maillots de bain dans nos sacs : haut les cœurs, nous allions défier les poissons dans le Sud Manche (si je me suis baigné à Étretat, je peux bien me baigner dans l’Arctique) ! Nous aurions mieux fait de déclamer : « Soleil je te viens voir pour la dernière fois »* et d’aller hiberner illico sous la couette, défaits de tout espoir de lumière.
Mais nous ne savions pas encore que Météo France (sois maudite !) était dotée d’un sens de l’humour aussi douteux. Et puis si nous comptions sur un bain de mer, nous allions surtout rendre visite à Péo-Péo et Wanobil (je suis décidément bien peu inspiré pour nommer les maris de nos amies) dans leur nouvelle maison. Nous ne sommes plus les seules bourgeasses normandes, que ce soit bien clair ! Après le déjeuner, quand il fut tout à fait évident que la baignade était un doux rêve (« Chéri, tu l’as mis où, mon pull »), il nous resta l’alternative suivante :
Visiter le Mont-Saint Michel, bien sûr ! C’est juste à côté, il fait trop moche pour qu’il y ait foule et il faut en profiter avant que les Bretons ne nous le revolent (arrière, Bretons !). Pitou V n’a jamais foulé ce tertre sacré, rendez-vous compte ! Quant à mon unique visite, je m’y étais gelé les petons, en février, en compagnie de stagiaires de l’Éducation Nationale (alors que là, je peux m’y geler les petons en août, en compagnie de titulaires – il y a tout de même du progrès !).
Aller chez Bricomachin pour acheter des vis, une rallonge électrique et un litre d’huile de lin, et, surtout, croiser des tas de gens laids (allez plutôt ouvrir un blog, masses mal méchées !) ou des collègues de Péo-Péo (Bricomachin en août, c’est une succursale de l’Éducation Nationale ; on devrait demander au ministère d’être directement payés en bons d’achats).
Allez, je vous laisse deviner quel fut notre choix. Un indice ? Nous avons fait le bon : parce que, le lendemain, quand il a fallu de nouveau renoncer à la plage (« Chéri, tu n’as pas vu mes mitaines ?), on avait plein de matériel tout neuf pour rigoler. On a nettoyé, frotté, enduit, percé, fixé, fait part d’idées déco audacieuses (« Dans cette chambre, ce qu’il vous faudrait, c’est un sol en résine avec Spiderman ») pas toutes retenues, curieusement. Enfin, surtout Pitou V, hein, ma contribution personnelle ayant essentiellement consisté à traquer quelques toiles d’araignées et tarir la réserve secrète de dragées de Péo-Péo en lisant des Donjon Parade. Wanobil a ainsi résumé notre week-end à une amie qui l’appelait au téléphone :
Garde un peu d’énergie, mon Pitou, tu viens de commencer une salle de bain…
Pitou G.
P.S. : Figurez-vous qu’on n’avait jamais dit à Péo-Péo qu’on avait un blog. D’où croyait-elle que nous tirions notre incommensurable beauté ?
P.P.S. : Péo-Péo peut compter sur un mari génial. Mais en définitive, le plus veinard, ça reste lui...
* En dépit des apparences, ceci reste un blog culturel.
Mais nous ne savions pas encore que Météo France (sois maudite !) était dotée d’un sens de l’humour aussi douteux. Et puis si nous comptions sur un bain de mer, nous allions surtout rendre visite à Péo-Péo et Wanobil (je suis décidément bien peu inspiré pour nommer les maris de nos amies) dans leur nouvelle maison. Nous ne sommes plus les seules bourgeasses normandes, que ce soit bien clair ! Après le déjeuner, quand il fut tout à fait évident que la baignade était un doux rêve (« Chéri, tu l’as mis où, mon pull »), il nous resta l’alternative suivante :
Visiter le Mont-Saint Michel, bien sûr ! C’est juste à côté, il fait trop moche pour qu’il y ait foule et il faut en profiter avant que les Bretons ne nous le revolent (arrière, Bretons !). Pitou V n’a jamais foulé ce tertre sacré, rendez-vous compte ! Quant à mon unique visite, je m’y étais gelé les petons, en février, en compagnie de stagiaires de l’Éducation Nationale (alors que là, je peux m’y geler les petons en août, en compagnie de titulaires – il y a tout de même du progrès !).
Aller chez Bricomachin pour acheter des vis, une rallonge électrique et un litre d’huile de lin, et, surtout, croiser des tas de gens laids (allez plutôt ouvrir un blog, masses mal méchées !) ou des collègues de Péo-Péo (Bricomachin en août, c’est une succursale de l’Éducation Nationale ; on devrait demander au ministère d’être directement payés en bons d’achats).
Allez, je vous laisse deviner quel fut notre choix. Un indice ? Nous avons fait le bon : parce que, le lendemain, quand il a fallu de nouveau renoncer à la plage (« Chéri, tu n’as pas vu mes mitaines ?), on avait plein de matériel tout neuf pour rigoler. On a nettoyé, frotté, enduit, percé, fixé, fait part d’idées déco audacieuses (« Dans cette chambre, ce qu’il vous faudrait, c’est un sol en résine avec Spiderman ») pas toutes retenues, curieusement. Enfin, surtout Pitou V, hein, ma contribution personnelle ayant essentiellement consisté à traquer quelques toiles d’araignées et tarir la réserve secrète de dragées de Péo-Péo en lisant des Donjon Parade. Wanobil a ainsi résumé notre week-end à une amie qui l’appelait au téléphone :
« Nous, on invite des amis, et ils nous font à manger. C’est bien ! ».
Garde un peu d’énergie, mon Pitou, tu viens de commencer une salle de bain…
Pitou G.
P.S. : Figurez-vous qu’on n’avait jamais dit à Péo-Péo qu’on avait un blog. D’où croyait-elle que nous tirions notre incommensurable beauté ?
P.P.S. : Péo-Péo peut compter sur un mari génial. Mais en définitive, le plus veinard, ça reste lui...
* En dépit des apparences, ceci reste un blog culturel.
9 commentaires:
Ah bon le Mont-Saint-Michel n'est plus en Bretagne ? Il va y revenir ? Alors il glisse ? Ohlala on en apprend des trucs sensass'ici!
et si je vous invite, vous me ferez aussi à manger ainsi que les menus travaux qui restent (parquet à revitrifier, un jeu d'enfants parait-il..)
allez, en compensation, je vous ferai visiter des bonnes caves...
Alors là, j'ai ri de bon coeur ! Ce blog est devenu mon préféré . Et je ne manque JAMAIS sa lecture .
C'est formidable d'avoir la trempe de rédiger de si longs et amusants articles.
Félicitations Petit pompier .
A bientôt de te lire
TAdF.
Ttttt, tttt
une belle amitié qui commençait si bien et qui risque de se terminer sitôt débutée ?
c'est ce que vous souhaitez entre nous ?
Non, parce que les choses doivent être clarifiées : Les bretons étaient les prem's sur le mont saint Michel, et ce sont les normands qui le leur ont volé.
Non l'inverse.
Quand même. Et cela se dit blog culturel... ppppfuuuh.
Larkéo=> Ce n'est pas le Mont qui glisse, mais ce fleuve(?) dont j'ai oublié le nom et qui s'amuse avec les frontières administratives en poussant un peu de sable. Saint-Michel a beau jeu d'hésiter : Bretons et Normands se valent bien, avec leur fichu caractère (n'empêche que c'est nous qu'on gagne ;-)).
Guilitti=> S'il faut nourrir toute ta famille, je ne suis pas sûr que nous serons à la hauteur. Tu as bien du courage, tout de même (le vin, ça t'aide à tenir le coup?)
TAdF=> Du reste, ce blog sera bientôt champion olympique (Paris 2032). À part ça, tu as une faveur à me demander? ;-)
Euh... Et pourquoi pompier?
Dom=> À la Bretagne, les autoroutes gratuites; à la Normandie, le Mont Saint-Michel. C'est bien les Bretons, ça, de vouloir le beurre (de Normandie), l'argent du beurre et les faveurs du crémier (normand), mais on ne peut pas tout avoir!
Mais dis-moi, Nantes, c'est encore la Bretagne, ça? Pas sûr que les gens du Finistère soient d'accord avec toi. Aaah! Titiller le sentiment d'appartenance à l'identité régionale bretonne, quel merveilleux passe-temps. J'y prends d'autant plus plaisir que, génétiquement parlant, je suis plus breton que normand (mais je ne me sens ni l'un ni l'autre).
Ah oui, j'oubliais : le cidre aussi, il est normand (cette blague du cidre breton, quand même!).
Hip-hip-hip-hourrah pour les maisons de bourgeasses!
Voilà que ce blog se pique malgré lui d'ambitions national(ist)es et territoriales ! Fichtre...
Il me semble que la rivière incriminée est le Couesnon. Et pour votre gouverne, mon papa il est breton, ma maman elle est normande, et je suis arrivé dans cette vallée de larmes à Dunkerque... Et après, on s'étonne que j'aie si mauvais caractère....
Gros bisous
La cuisine au beurre, qui c'est qui l'a inventé, boudiou ? A vous la crème fraîche, et la cellulite.
A nous les kouign aman, et la cellulite.
Tiens ! Un truc en commun finalement !!
Ah, et pour Nantes, Ducs de Bretagne, il y a même un panneau y rappelant l'appartenance à la Bretagne.
Ceci étant précisé pour nos amis finistérois, j'm'en fiche un peu.
Je suis vannetaise ! :))
ps : c'est vrai que c'est rigolo de chatouiller le régionalisme.
Ca marche aussi avec les corses, essaye tu verras, c'est de la bombe.
Moi non plus, j'ai jamais été au MontSaintMichel, ni au breton, ni au normand ! J'ai trop la honte, j'aimerais trop y aller ? Qui m'emmène ?
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