Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

vendredi 25 janvier 2008

Un chiffon-fon-fon

La C.H. (crise de honte) frappe quand on s'y attend le moins. On a fait attention à tous les détails, le matin, avant de partir travailler : on s'est assuré que la braguette était bien fermée (les classiques de la honte, ça ne prend plus, vous êtes un vieux de la vieille), on a sagement évité de renverser toute boisson sur son paquet, on a échauffé sa langue pour s'interdire les lapsus, on a vérifié qu'on n'avait pas une immense tache de dentifrice sur la joue ni oublié sur son oreille un plumbago fané, comme cet été, quand on cherchait à faire les yeux doux au courtier en prêt, ce type velu mais charmant qui riait très fort (on a compris pourquoi quand on a senti le cadavre de la fleur glisser vers le lobe).

Et comme toutes ces vérifications prennent du temps, on empoigne à la va-vite son blouson resté accroché au dossier d'une chaine de la cuisine et on court au boulot. On fait rentrer les fauves dans la classe, on re-vérifie discrètement une ultime fois que le zip du pantalon est bien remonté, on enlève son manteau et... mais c'est quoi ce truc qui vient avec? un... torchon? J'ai fait tout le trajet (dit comme ça, on ne croirait pas qu'il n'y a que deux minutes à pied) depuis chez moi avec ce truc coincé sur mes épaules, entre mon pull et mon cuir? C'était ça, cette bizarre sensation d'inconfort, cette impression de marcher comme Quasimodo... L'escargot promène sa maison sur son dos, le Pitou G. se contente du linge de maison.

Fou-rire intérieur, tour de passe-passe et fourrage de torchon dans l'armoire (où il a séjourné quelques jours en compagnie des Gaffiot et des O.R.T.H. - un torchon n'est jamais assez cultivé). Sans doute moins éveillés que moi (c'est dire toute l'énergie de notre vive jeunesse), les gamins n'ont pas réagi. Ouf...
Alors, me direz-vous, si personne ne s'est rendu compte de rien, il n'y a pas eu de honte! C'est sans compter sur mon sens inné du ridicule qui m'a poussé à m'en vanter auprès de mes collègues. Joies sous-estimées de l'auto-humiliation!

Pitou G.

P.S. : je connais quelqu'un qui s'est rendu compte devant des clients importants qu'il avait une chaussette de la veille coincée en boule dans le bas de son pantalon. Et vous, quelles sont vos C.H. les plus croustillantes?

4 commentaires:

V à l'Ouest a dit…

Se rendre compte le soir en se déshabillant qu'on a porté un pantalon avec une large déchirure de la fesse à la cuisse toute (ou une partie de) la journée qui explique d'un seul coup ce petit courant d'air frais qui vous rafraichissait l'entre -jambes par instants.

Anonyme a dit…

Des Gaffiot! (le cri de la latinivore affamée) Vous les soignez vos élèves dans ce collège dis donc: ils ont droit à des Gaffiot!
Quant à mes C.H., je ne sais laquelle choisir. Je resterai donc muette.

Anonyme a dit…

bon moi c'est un peu différent, mais quelle CH!!!!!!!
je rendtre dans un amphi où je venais d'admirer un magnifique orateur;
juste il est devant moi, la vérité!
je me précipite : ah monsieur quelle merveille votre conférence...
air géné du mossieur...
deux journalistes étaient en train de l'interviewer à huit centimètres der mon pif! pas vu!
la honte ABSOLUE!!!!
qui dit mieux?

Phoebe a dit…

Rien de grave : entrer en cours avec le pull mis à l'envers (le matin donc). Réflexions d'élèves, je sors dignement dans le couloir, vérifie qu'y a personne, et me change (ce qui implique me retrouver en soutif au bahut, quand même).
Lalala.