Je suis très politique de l'autruche. Je crois aux vertus protectrices de l'ignorance. On sait ce qu'il faudrait faire, c'est tout simple, quand on y pense. On le fera demain. De lendemain en lendemain, on a tellement laissé traîner l'affaire qu'on a peur de se faire engueuler. Ouais, je sais, c'est ridicule. Je suis très politique du ridicule, aussi.
J'ai quand même fini par aller voir le dentiste. J'allais dire mon "nouveau dentiste", mais ce serait vraiment grotesque : je ne me souviens ni du nom ni du visage du précédent. Si ça se trouve, il est même parti à la retraite, tiens...
Bon, déjà, celui-ci est tout jeune. J'ai peut-être une chance de le revoir lors de ma prochaine visite, dans très très longtemps. Il aura sans doute pris quelques cheveux blancs mais sera encore en âge d'exercer. Il me pose la question rituelle :
"Qu'est-ce qui vous amène?
_ Je n'ai pas consulté depuis plus de dix ans (un accès de honte m'a fait jouer la carte de l'euphémisme; la dernière fois que j'ai vu un dentiste, j'avais encore ma voix de soprano)
_ Ah oui, quand même..."
Bah oui. Je n'ai pas perdu ma journée : je suis un miraculé de l'émail. Même le dentiste n'en revenait pas. Trois minuscules caries que je ne sentais même pas, ce n'est pas cher payé pour une si longue négligence.
"Vous ne devez pas manger beaucoup de sucreries, avance le dentiste qui s'attendait au pire.
_ Bah si, ça m'arrive.
_ Vous êtes sûr?
_ Bah oui, quand même (je me suis juste envoyé deux litres de grenadine et une douzaine de pastilles Vichy avant de venir te voir).
_ Je ne crois pas que vous mangiez beaucoup de sucreries."
Si vous le dites...
Je remercie donc ma maman et je m'excuse d'avoir pensé que toutes mes tares génétiques venaient d'elle (le daltonisme, la peau de roux, les pieds glacés, le terrain migraineux, la quasi-imberbitude... il fallait bien que son ADN se rachète une conduite!), parce que le prodige dentaire, il doit venir du chromosome X, vu que côté Y, c'est plutôt la cata.
J'en ai évidemment profité pour me soumettre au détartrage, vu que le vinaigre blanc a ses limites. Et c'est trop bizarre, cette sensation : la pointe de ma langue (que j'ai fort acérée, sachez-le) n'arrête pas de se pincer entre mes incisives autrefois jointe par un ciment naturel. Le reste du temps, elle glisse au dos des dents toutes lisses, c'est rigolo. Sinon, il paraît que je me brosse trop les dents sur le côté : il faut que je me calme sérieusement - et que je me venge sur l'arrière des dents.
Après m'avoir tenu un exposé détaillé sur les preuves irréfutables de l'implication du sucre dans le développement des caries (les Inuits avant le c°ca-c°la ne se brossaient pas les dents, mais n'avaient pas de caries), le gentil dentiste m'a dit : "A dans dix ans" (bon, il rigolait, mais il paraît que si je reviens dans quatre ans, ça sera bien suffisant). Il m'a laissé aller régler la note auprès de sa secrétaire. Quand celle-ci m'a annoncé la somme, je me suis dit que ce n'était pas si mal, la politique de l'autruche...
(bon, ça va, j'ai une mutuelle hein; d'ailleurs, les deux yeux que me réclamait le dentiste sont encore bien en deçà de ce qu'elle me coûte).
Pitou G.
J'ai quand même fini par aller voir le dentiste. J'allais dire mon "nouveau dentiste", mais ce serait vraiment grotesque : je ne me souviens ni du nom ni du visage du précédent. Si ça se trouve, il est même parti à la retraite, tiens...
Bon, déjà, celui-ci est tout jeune. J'ai peut-être une chance de le revoir lors de ma prochaine visite, dans très très longtemps. Il aura sans doute pris quelques cheveux blancs mais sera encore en âge d'exercer. Il me pose la question rituelle :
"Qu'est-ce qui vous amène?
_ Je n'ai pas consulté depuis plus de dix ans (un accès de honte m'a fait jouer la carte de l'euphémisme; la dernière fois que j'ai vu un dentiste, j'avais encore ma voix de soprano)
_ Ah oui, quand même..."
Bah oui. Je n'ai pas perdu ma journée : je suis un miraculé de l'émail. Même le dentiste n'en revenait pas. Trois minuscules caries que je ne sentais même pas, ce n'est pas cher payé pour une si longue négligence.
"Vous ne devez pas manger beaucoup de sucreries, avance le dentiste qui s'attendait au pire.
_ Bah si, ça m'arrive.
_ Vous êtes sûr?
_ Bah oui, quand même (je me suis juste envoyé deux litres de grenadine et une douzaine de pastilles Vichy avant de venir te voir).
_ Je ne crois pas que vous mangiez beaucoup de sucreries."
Si vous le dites...
Je remercie donc ma maman et je m'excuse d'avoir pensé que toutes mes tares génétiques venaient d'elle (le daltonisme, la peau de roux, les pieds glacés, le terrain migraineux, la quasi-imberbitude... il fallait bien que son ADN se rachète une conduite!), parce que le prodige dentaire, il doit venir du chromosome X, vu que côté Y, c'est plutôt la cata.
J'en ai évidemment profité pour me soumettre au détartrage, vu que le vinaigre blanc a ses limites. Et c'est trop bizarre, cette sensation : la pointe de ma langue (que j'ai fort acérée, sachez-le) n'arrête pas de se pincer entre mes incisives autrefois jointe par un ciment naturel. Le reste du temps, elle glisse au dos des dents toutes lisses, c'est rigolo. Sinon, il paraît que je me brosse trop les dents sur le côté : il faut que je me calme sérieusement - et que je me venge sur l'arrière des dents.
Après m'avoir tenu un exposé détaillé sur les preuves irréfutables de l'implication du sucre dans le développement des caries (les Inuits avant le c°ca-c°la ne se brossaient pas les dents, mais n'avaient pas de caries), le gentil dentiste m'a dit : "A dans dix ans" (bon, il rigolait, mais il paraît que si je reviens dans quatre ans, ça sera bien suffisant). Il m'a laissé aller régler la note auprès de sa secrétaire. Quand celle-ci m'a annoncé la somme, je me suis dit que ce n'était pas si mal, la politique de l'autruche...
(bon, ça va, j'ai une mutuelle hein; d'ailleurs, les deux yeux que me réclamait le dentiste sont encore bien en deçà de ce qu'elle me coûte).
Pitou G.
3 commentaires:
Tu fais quoi exatement avec du vinaigre blanc ? (*perplexe*)
Et se brosser les gencives.
Pour fortifier le terreau dans lequel poussent les dents.
J'y vais tous les 4 ans chez mon dentiste.
On s'adore.
Le dentiste... le cauchemar! Je n'y ai pas mis les pieds depuis cinq ans, et devrais y aller. Mais je n'ai pas le courage. Autruche et procrastination ne font pas bon ménage! (Faut dire que la dernière fois que j'y suis allée, j'ai souffert de longues heures, à cause d'une carie qui n'était pas due à ma négligence! Alors bon, j'y réfléchis à deux fois maintenant.)
Par contre, j'aime aller chez l'ophtalmo ^^
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