Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

vendredi 30 avril 2010

Vengeance

Pardonnez-moi mon père, parce que j'ai bitché.
J'ai été méchant, très méchant. Et en plus, c'était très facile. Mais d'abord, c'est elle qui a commencé.

Elle, c'est sans surprise Cinderella Lalouze (oui oui, je m'en prends aux faibles; il faut dire que l'exemple nous est donné au sommet de l'Etat, alors pourquoi bouder son plaisir?). Ce midi-là, cette dévoreuse d'hommes était à la recherche d'Y, son fiancé du moment qui n'en demandait pas tant. Je le soupçonne d'ailleurs de s'être caché exprès. Mais que voulez-vous, il devait y avoir urgence : il n'avait sans doute répondu que vingt fois à la question qui la tourmentait. Mais je ne savais encore rien du drame qui se jouait.
Il se trouve que par un double caprice du destin, je suis le voisin de salle d'Y et, surtout, le seul blaireau à faire cours pendant la pause méridienne - mes élèves non plus n'en demandaient pas tant. J'étais sans doute en train de divaguer ou de ramer comme un galérien devant un public de ventres gargouillants (à cette heure-là, je rame ou je divague, rarement autre chose), quand soudain je vois la porte s'ouvrir en grand. La configuration de la salle est ainsi faite que je n'ai vu que le grand panneau de bois béer puis se refermer. Vanth, au dernier rang, savait qui se cachait derrière : "C'était Madame Lalouze" annonça-t-elle d'un ton mi-déconcerté, mi-indulgent (être madame Lalouze excuse beaucoup de choses).
"Ah. Madame Lalouze", ai-je répondu en écho interloqué. J'ignore quelle grimace j'ai bien pu faire en reprenant ces mots, mais nous savons tous que je suis une bille en dissimulation. La classe a alors explosé de rire. Au moment où le calme revient, la porte s'ouvre à nouveau et laisse entrer Cinderella de son si caractéristique pas de veau abandonnique.
" Je cherchais Y. J'ai entendu rire alors c'est pour ça, je reviens. Je cherchais Y.
_ Je ne peux pas t'aider, je suis désolé. Tu as regardé dans sa salle?
_ Il n'y était pas. Je suis venue ici pour ça. Je cherchais Y. Et puis j'ai entendu rire. Alors voilà."

Je vous passe la suite de la conversation (faudrait que je relise Comment abréger la conversation avec un somnambule du Professeur Lalune) pour en venir à mon délit de bitchage.
Le lendemain, en pleine leçon de grammaire, la fantaisie me prend d'illustrer le cas de la proposition infinitive de l'exemple suivant, en prenant mon air le plus innocent :

J'entends ma collègue tirer son chariot orange



Vilain Pitou!

pitou G.

3 commentaires:

V à l'Ouest a dit…

Bah, c'est du bitchage de jeune vierge effarouchée, ça... J'avoue que je suis un peu déçu :)
Je t'invite à faire bien pire pour qu'on se régale après.

MamyS a dit…

Dis, ta Cinderella lalouze, ce ne serait pas un personnage de Ionesco
échappé de pages non éditées?....

joelle a dit…

Tu aurais pu choisir "j'entends ma collègue tirer Y." Ca aurait été encore plus bitchant.