Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

vendredi 31 juillet 2009

Sud & lit ici

Quand commencent vos vacances? Sitôt les valises casées - très péniblement - dans le coffre, ou une fois arrivé sous les palmiers? Est-ce que le trajet est déjà du bon temps? (j’ai pris des cours avec Carrie Bradshaw : j’écris mes chroniques entièrement à la forme interrogative - mais je ne parle pas (trop) de sexe).

Parce qu’avant d’avoir le privilège de se faire bouffer par des moustiques géants et de commencer à placer sa foi en l’espoir illusoire d’avoir un début d’esquisse d'hypothétique marque de maillot, encore faut-il arriver sur son lieu de vacances. Pour que le bon temps commence le plus tôt possible, les pitous ont leur astuce : se placer sur les sièges arrière de la voiture parentale. Vive les vacances en famille!

Autre solution pour éviter le stress de la conduite dans les embouteillages (ou plutôt d’éviter les râleries subséquentes au stress de mon père) : ne pas partir le samedi, jour du début de la location, rholala non jamais de la vie, mais le vendredi. Descendre vers le grand Sud en deux temps (ah oui, parce que si c’est pour partir en Bretagne, pas la peine d’attendre l’été - quitte à se payer de la pluie, autant que ce soit à la Toussaint - et d’ailleurs autant visiter les plages de Belgique ("Refrain!"*), descendre en deux temps, disais-je, permet de s’accorder de longues pauses de relaxation, voire de visitation sur la route. Ça permet par exemple de se recueillir sur les cendres volcaniques de mes ancêtres bougnats ou de grimper sur la Vénus de Millau. Ça permet aussi de se faire quelques frayeurs et ça, c’est déjà des vacances.
Je m’explique : dans la mer, dès qu’on n’a plus pied (là où on est, il faut quand même s’offrir un petit marathon pour atteindre un endroit où on n’a plus pied), on frissonne en scrutant les vaguelettes à la recherche d’un aileron de requin, d’un banc de méduses ou, pire, de Droopy en maillot de bain (quand on a vu ses pulls, on ne peut que frémir en imaginant sa tenue de plage). De même, sur la route des vacances, on ne va pas se priver du petit bonheur de l’aventure en réservant une chambre d’hôtel à mi-chemin. On ne va pas s’enquiquiner à être prévoyants, ou même raisonnables, au mois de juillet! On est des êtres libres, oui ou non? Bohemian attitioude : on s’arrêtera où nos roues nous porteront. Et le plus loin possible : si c’est pour faire escale dans un village de Lozère où les chambres vacantes sont légions, c’est pas la peine. Trop facile!
On en était encore à débattre du programme du lendemain (Pont du Gard? Arles antique? Trésors de la côte dalmate ou grandes plaines d’Asie centrale?), quand nous nous sommes aperçus qu’il était vingt heures et des brouettes. Pas de panique : la zone industrielle de Nîmes nous tendait ses bras hospitaliers. Mais du Formule 1 au palace, pas une chambre disponible. “Tentez votre chance dans les villages”.

C’est alors qu’a commencé la meilleure partie de notre périple : la quête du dodo, la traversée de tous les patelins du Sud de la France (où, à chaque coin de rue, on trouve des restaurants à s’en crever la panse - mais pour dormir tintin), l’errance d’hôtel complet en hôtel complet. Avec le naturel optimiste que vous me connaissez, vous vous doutez bien que je m’imaginais dormir sous les ponts, tendant mon gobelet pour recueillir quelques piécettes à votre bon coeur m’sieurs-dames, dès 20H02. Mais à 1H30 du matin, alors qu’un énième saut de puce nous avait conduit jusqu’à notre destination finale, le défaitisme avait gagné toute la voiture. Seule ma mère croyait dur comme fer en la piste de l’hôtel de la gare, en bonne descendante (dynaste?) d’une dynastie provençale d’agents SNCF.
Quand bien même l’hôtel de la gare de Hyères s’appelle “Hôtel de l’Europe” (la SNCF n’a plus la cote d’azur), quand bien même les cent sept hôtels précédents avaient loué jusqu’à leur dernier paillasson, ma mère a composé le numéro placardé sur la porte de l’hôtel (parce que figurez-vous que les réceptions sont fermées à 1H30 du matin, si ce n’est pas un scandale!). C’est ce qu’on appelle la foi. Même l’Iphone de mon père, objet de mauvais caractère qui, d’ordinaire, s’obstine à se bloquer dès qu’il atterrit dans les mains de ma génitrice, a joué paisiblement son rôle dans le si bel ordonnancement du monde : non seulement le tenancier tiré du lit était très sexy gentil, mais il avait une chambre à nous proposer. Bénis soient les distraits qui ratent leurs trains (et ces distraits peuvent bénir les êtres inconséquents qui ne réservent pas d’hôtel et leur épargne le paiement d’une nuitée qui aurait dû rester à leur charge).

Et pour apprécier la toute géniale finesse du titre :




Pitou G.

* Je ne résiste pas au bonheur de vous faire découvrir le hit oublié de Laurence Piquet "Je vais te casser la gueule" qui évoque les dites plages de Belgiques. Le clip est, hélas, introuvable sur ToileTube.

9 commentaires:

V à l'Ouest a dit…

Pour moi les vacances commencent dès que j'ai quitté la ville, dans la voiture ou le train, cap vers ma destination.
Même configuration de vacances pour moi cette année, mais ma génitrice, prévoyante, réserve la chambre d'étape quelques jours à l'avance. Cette année, nuit en Lozère, justement...

Les Pitous a dit…

La Lozère, c'est pas la loose here!
Nous recommandons La Canourgue, village étape signalé depuis la toroute tout ça.

V à l'Ouest a dit…

Fast Hotel à Marvejols, c'est pas mal du tout: pas cher, mon cher, accueil chaleureux et restaurant très correct. C'est bien de se refiler les bons tuyaux, hein ?

Guilitti a dit…

vous auriez pu dormir chez sixtine !! enfin je suis nulle en géographie, mais bon... c'est le sud, non?

Les Pitous a dit…

-> VAO: Marvejols? Ils ont le chic pour l'onomastique, ces Lozériens!

->Guilitti: Nous ne sommes pas passés par la ville de Sixtine, mais quelques bornes au Sud. Je ne suis pas certain qu'elle aurait été ravie de voir débarquer par surprise des inconnus, à minuit passé!

Timy a dit…

Ben oui il faut opter pour l'option "on va appeler nos amis internautes" la prochaine fois ! (pas sur que Dijon soit bien sur le chemin mais bon...)

PS : on ne dit pas d'un hit qu'il est oublié, quand il n'a même jamais été connu de personne a part toi ;-)

Les Pitous a dit…

-> Timy, Dijon, est sensiblement plus au Nord que Cavaillon. De plus, il est prévu que nous venions EXEPRES chez toi, mais sans mes beaux-parents pas par surprise...
G. et toi pourrez enfin savoir qui connaît le plus de bouses musicales oubliées de tous...

Timy a dit…

@Pitou V --> oooh... et si je voulais draguer le beau pere moi ?? ;-)

Bon certes Dijon est un "chouia" plus au Nord, mais si peu voyons..

Quand a Pitou G. je n'egalerais jamais sa connaissance sur le sujet, je doit bosser sur mes archives pour esperer d'eviter la déculotée lorsque vous viendrez !

Les Pitous a dit…

Timy, sache que Beau papa nous lit et lira donc ton commentaire... à priori c'est un homme fidèle et je crois qu'il serait insensible à tes charmes - que nul ne conteste ici, nonobstant!