Malgré une semaine de "vacances", comme nos élèves se plaisent à appeler la fermeture d'Haquenée pour cause de grippe, je n'ai même pas trouvé le moyen de nourrir ce blog. Il faut dire qu'habité de missions sacrées telles que nettoyer le frigo à fond ou cuisiner des gratins dauphinois pour mon homme, j'ai pensé un instant démissionner et abandonner toute vie intellectuelle - et oui : on ne dirait pas comme ça, mais tenir Montdepitous est une activité de l'esprit. La fin du chômage technique m'a cependant remis les idées en place : je ne suis pas né pour porter le fer à repasser. Elle m'a aussi apporté quelques perles.
Bons princes, nous n'avions pas laissé nos troupes sans stimulation cérébrale, pendant ces congés forcés : chacun avait un petit dossier d'activités à réaliser. Mes classes avaient ainsi à finaliser une rédaction commencée en cours. Mais le terme "à rendre sur copie" est suffisamment ambigu pour laisser entendre à un adolescent lambda que son prof va se satisfaire d'un minuscule paragraphe gribouillé sur une feuille de brouillon. En constatant que ses camarades rendent des travaux autrement substantiels, le spécimen en question, pris d'une brusque bouffée de honte, prend son air le plus penaud pour avouer :
Bons princes, nous n'avions pas laissé nos troupes sans stimulation cérébrale, pendant ces congés forcés : chacun avait un petit dossier d'activités à réaliser. Mes classes avaient ainsi à finaliser une rédaction commencée en cours. Mais le terme "à rendre sur copie" est suffisamment ambigu pour laisser entendre à un adolescent lambda que son prof va se satisfaire d'un minuscule paragraphe gribouillé sur une feuille de brouillon. En constatant que ses camarades rendent des travaux autrement substantiels, le spécimen en question, pris d'une brusque bouffée de honte, prend son air le plus penaud pour avouer :
"Elle est courte"
C'est un âge crucial, il ne faut pas laisser d'obscurs complexes leur gâcher l'existence. Alors j'ai pris ma voix la plus consolatrice :
"Ce sont des choses qui arrivent, tu sais. C'est injuste, mais ce n'est pas très grave : il te faut faire avec".
Je ne comprends vraiment pas pourquoi les autres étaient morts de rire. Je leur ai dit, d'ailleurs. Ils ne m'ont pas cru.
Ils me connaissent bien.
Pitou G.
"Ce sont des choses qui arrivent, tu sais. C'est injuste, mais ce n'est pas très grave : il te faut faire avec".
Je ne comprends vraiment pas pourquoi les autres étaient morts de rire. Je leur ai dit, d'ailleurs. Ils ne m'ont pas cru.
Ils me connaissent bien.
Pitou G.
5 commentaires:
Huhuhu, elle est bonne, celle-là ! J'imagine la honte !
Bon allez, du coup, vous êtes pardonnés pour cette looooongue absence !!!
Loooongue absence... il ne faut pas exagérer, le dernier message date d'il y a trois jours! ;-)
V.
C'est vrai que V. a récemment posté un message. Mais il faut reconnaître qu'on s'est fait bien rares ces dernières semaines, que ce soit dans les articles ou dans les réponses à vos commentaires.
G.
Elle est bonne, celle-là ! Elle a fait rire de bon coeur le prof que je suis - bien que je ne me vois pas en sortir une pareille, si j'ose dire, avec mes étudiants jeunes adultes ! De toute façon, à l'âge qu'ils ont ( entre 17 et 19 ans ), il y a plutôt un problème constant de longueur excessive, et je suis obligé de menacer de couper... La peur étant le début de la sagesse, là comme ailleurs, elle fait en sorte qu'ils m'écoutent et suivent la directive : ils se font petits... dans leurs travaux !
Le "loooongue" était volontairement ironique, et reprenait le fait que vous vous excusiez de ne pas avoir nourri le blog malgré votre "semaine de vacances" ! Alors que personne (et surtout pas moi) ne vous reprochait quoi que ce soit.
Désolée si mes propos ont été mal interprétés :)
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