Pour les heureux, trop heureux lecteurs qui ne connaissent pas encore le concept de la Crise de Honte (C.H.), vous trouverez une documentation éclairée là-bas; mais l'exemple du jour en offre une assez belle illustration.
Vu que mercredi matin, on n'a pas eu d'électricité à Haquenée pile l'heure où j'avais prévu une super-séance vidéoprojetée, un truc de folie tellement c'était aguicheur, j'ai dû, pour la deuxième fois de la semaine, me trimballer notre ordi personnel (parce que les portables du collège, au secours!) et notre vidéoprojecteur personnel (parce que les appareils gros comme des Airbus qui disparaissent de la réserve comme dans le triangle des Bermudes, c'est pas la peine non plus - si, par miracle, vous les trouvez, comptez vingt minutes d'installation et autant de désinstallation), en plus de mon cartable; ne cherchez pas : ce matin, j'étais en mode mulet.
J'arrive en avance. En un tour de clic, j'ai installé mon arsenal technologique. J'ai bien vérifié que tout fonctionnait bien. J'ai même eu le temps de faire des photocopies - et ça, c'est le petit plaisir du prof. Les élèves sont arrivés. Je leur ai promis une séance inouïe qu'ils ne seraient pas près d'oublier (pensez donc : de la grammaire en jouant!). Mais avant ça, nous devions finir l'étude d'un texte plein de sang et de gladiateurs nus.
Soudain, alors qu'on s'interroge sur la position philosophique du sage Sénèque, je constate avec effroi la propagation fulgurante d'une pandémie de gloussements. Les mômes commencent à me lorgner bizarrement : un vrai cauchemar de prof. Je n'y tiens plus :
"Mais qu'est-ce qui vous fait rire comme ça? m'enquiers-je avec inquiétude (ceci est sans doute la plus belle phrase de la langue française, bien loin devant Flaubert et ses jardins d'Hamilcar, non mais matez-moi ce rigolo!)
_ Ça!" répliquèrent-ils avec leur concision de parfaits petits spartiates.
Je me tourne alors vers le tableau, inondé de la lumière du projecteur :
Malédiction! Notre économiseur d'écran n'a pas épargné mon ego...
Pitou G.
Vu que mercredi matin, on n'a pas eu d'électricité à Haquenée pile l'heure où j'avais prévu une super-séance vidéoprojetée, un truc de folie tellement c'était aguicheur, j'ai dû, pour la deuxième fois de la semaine, me trimballer notre ordi personnel (parce que les portables du collège, au secours!) et notre vidéoprojecteur personnel (parce que les appareils gros comme des Airbus qui disparaissent de la réserve comme dans le triangle des Bermudes, c'est pas la peine non plus - si, par miracle, vous les trouvez, comptez vingt minutes d'installation et autant de désinstallation), en plus de mon cartable; ne cherchez pas : ce matin, j'étais en mode mulet.
J'arrive en avance. En un tour de clic, j'ai installé mon arsenal technologique. J'ai bien vérifié que tout fonctionnait bien. J'ai même eu le temps de faire des photocopies - et ça, c'est le petit plaisir du prof. Les élèves sont arrivés. Je leur ai promis une séance inouïe qu'ils ne seraient pas près d'oublier (pensez donc : de la grammaire en jouant!). Mais avant ça, nous devions finir l'étude d'un texte plein de sang et de gladiateurs nus.
Soudain, alors qu'on s'interroge sur la position philosophique du sage Sénèque, je constate avec effroi la propagation fulgurante d'une pandémie de gloussements. Les mômes commencent à me lorgner bizarrement : un vrai cauchemar de prof. Je n'y tiens plus :
"Mais qu'est-ce qui vous fait rire comme ça? m'enquiers-je avec inquiétude (ceci est sans doute la plus belle phrase de la langue française, bien loin devant Flaubert et ses jardins d'Hamilcar, non mais matez-moi ce rigolo!)
_ Ça!" répliquèrent-ils avec leur concision de parfaits petits spartiates.
Je me tourne alors vers le tableau, inondé de la lumière du projecteur :
Malédiction! Notre économiseur d'écran n'a pas épargné mon ego...
Pitou G.
3 commentaires:
Pour rompre ma coutume de lecteur silencieux, je tiens à saluer ce magnifique moment de solitude!
Cependant, il manque juste la phrase qui tente d'expliquer le tout aux gnomes...
Waquete
Ca va encore !!! si tu avais mis un gladiateur nu en fond d'ecran, je pense que le moment de solitude aurait été pire !
Il faut toujours se méfier de la technologie, même quand on la maîtrise! C'est traître ces bêtes-là ^^ (Cela dit, je suis d'accord avec Timy: ç'aurait pu être pire...)
Enregistrer un commentaire