Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

vendredi 30 octobre 2009

Merci Poppins

Nous revenons d'un séjour supercalifragilisticexpialidocious chez Belledeschamps, en terre picarde. La plupart des gens polis, lorsqu'ils débarquent chez les gens, viennent les bras chargés (de fleurs/de bouteilles/de cadeaux); nous, nous venons juste avec nos bras, mais ils ont fait de l'usage.
Belledeschamps avait en tête plein de projets pour telle ou telle pièce de chez elle, et quelques meubles là où il ne fallait pas. Elle avait aussi une longue liste de petites tracasseries quotidiennes (l'Enfant, ici double, est un grand pourvoyeur de petites tracasseries quotidiennes, ainsi que la voiture de fabrication française). Moi, je me serais assez bien vu profiter de la douceur printanière de cette fin octobre, corriger quelques copies en slalomant entre les Beaucerons ou bavarder en coursant les poules. Mais mon homme nourrissait de plus hautes ambitions.
Vous ne reverrez pas de sitôt Pitou V. traverser une cour de ferme en galopant à reculons, tout en portant un meuble Louis XIII, et entraîner dans sa course folle notre hôtesse et votre serviteur, mi-trottinants, mi-clopinants. Lorsqu'il s'est agi d'évacuer un bureau métallique de la maison, nous n'avons même pas songé à atteler les poneys chiennes. Et là encore, il a fallu suivre le rythme trépidant imprimé par mon homme. Je ne parle pas des kilos de pommes qu'il a fallu découper pour assouvir sa fièvre compotière. Il faut reconnaître que toutes les prouesses effectuées sont à mettre au compte de Pitou V. Toutefois, comme je ne voulais pas passer pour la tache qui tire au flanc, je me suis employé avec application à de menues tâches ménagères. Tenter de se rendre utile quand Mary Poppins est à la maison, c'est dérisoire; mais je suis tête de mule et j'ai fait l'émule.
Mary Poppins... Pitou V. a bien mérité le surnom que lui a donné Belledeschamps. Quand je l'ai félicité pour tout le travail qu'il a abattu en si peu de temps et que je lui ai confié mon sentiment d'inefficacité, il m'a mignonnement rassuré :

"Mais tu es nécessaire à Mary Poppins pour qu'elle puisse accomplir ses merveilles; c'est en toi qu'elle puise toutes ses ressources"

C'est ainsi que je suis devenu le sac de Mary Poppins.

4 commentaires:

inci a dit…

J'aime beaucoup ta conclusion.
Cela dit, le sac de Mary Poppins est au moins aussi mythique que le personnage lui-même ^^

Guilitti a dit…

tu prêterais ta Mary de tps en tps, en touraine?

Manue a dit…

C'est vrai que ça, c'est du compliment, car c'est quand même son sac qui fait toute sa magie, à la Mary ! sans lui, elle serait tout juste une vieille fille vaguement foldingue qui baguenaude l'air niais dans les rues de Londres avec son parapluie à la con ...
Non, non, n on, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je n'ai pas traité Pitou V. de vieille foldingue ! me permettrais pas ... !

FIUUU a dit…

il porte aussi les meubles louis xv et ikea ?