En ce moment, Haquenée fonctionne comme sur des roulettes, c'est un bonheur. Nous sommes en octobre, ce n'est pas comme si c'était important que tous nos élèves aient des manuels scolaires ou que la photocopie ait son comptant de toner. Faire le boulot de l'intendance et/ou de l'administration, c'est un petit bonheur personnel dans lequel je m'épanouis. Et quand, le soir, mon homme me dit que dans ses deux bahuts telle ou telle action est déjà en place, je me demande bien de quoi il veut parler. À Haquenée, notre action principale, quasi exclusive pour tout dire, c'est d'attendre la livraison de plastique pour couvrir les livres que j'ai prévu d'étudier dans il y a une semaine. Alors finalement, vous comprendrez, ça m'arrange un peu de ramasser la paperassse inutile par brouettées ou d'assister à un cours d'une heure sur comment se laver les mains : ça meuble en l'absence de matériel pédagoguique.
Sinon, je suis content parce que je ne suis pas le seul gogo de service pour assister aux réunions : ma collègue A est aussi assez fortiche pour s'engouffrer dans tous les groupes de travail divers et variés. A et moi, ça fait deux pigeons dans le colombarium - et le colombarium, ça sent un peu la sapinette.
D'ailleurs, ce midi, il y avait une réunion où nous étions tous les deux conviés. Enfin, il y aurait dû y avoir une réunion... Décidée il y a deux jours, elle a été annulée hier. Le détail cocasse, c'est qu'elle devait se dérouler pendant une de mes heures des cours (oui, je suis le seul à bosser à cette heure-là, c'est pour ça). Il me fallait donc prévenir les élèves. Ce matin, en constatant que pfffuitt plus de réunion (sans explication évidemment, ça servirait à quoi?), j'ai béni ma proverbiale distraction que, pour le coup, j'ai pris pour une faveur céleste : vu que j'avais oublié de leur dire que mon coursne pouvait n'aurait pas dû avoir lieu (ça va, là, vous suivez toujours?), tout le monde serait là sans se poser de question. Sauf qu'une collègue bien intentionnée avait prévenu certains élèves (pour faire simple, ils sont répartis dans trois classes, ces chameaux) que je ne serais pas là puis, le lendemain, que finalement si (si vous suivez toujours, c'est que vous êtes malades mentaux). J'ai donc passé une matinée délicieuse, traqué dans les couloirs par des adolescents ayant perdu le sens commun ("Y a Untel qui m'a dit qu'Unetelle lui avait dit que Mme D. avait dit que vous étiez là sans être là tout en étant ailleurs et moi, j'ai pas mes affaires; y a cours au fait?"). Alors quand à midi, on m'a appris que les surveillants n'avaient pas fait passer en premier mes élèves ultraprioritaires pour cause d'horaire à la con, j'ai cru que j'allais m'effondrer dans mon petit salé aux lentilles.
Je crois que c'est à ce moment-là que l'assistante sociale (que je connais bien pour avoir assisté à une heure de cours enthousiasmante sur "c'est quoi une assistante sociale?" devant des ado qui la connaissent depuis quatre ans et baillaient à s'en décrocher la mâchoire) a voulu me montrer une passe magique relaxante; si toi aussi, tu as les nerfs à vif, lis attentivement ce qui va suivre, ça va bouleverser ta vie : si tu as envie d'éventrer le premier individu qui se présente à toi, surtout n'en fais rien; pince-toi plutôt la peau entre le pouce et l'index. Quand je pense qu'il y a des guerres dans le monde, alors qu'il suffit de se masser le gras de la main! Faudrait la muter à l'ONU l'assistante sociale. Faudrait vraiment, parce que sinon, la prochaine fois que je la croise, je risque de l'écharper.
Sinon, je suis content parce que je ne suis pas le seul gogo de service pour assister aux réunions : ma collègue A est aussi assez fortiche pour s'engouffrer dans tous les groupes de travail divers et variés. A et moi, ça fait deux pigeons dans le colombarium - et le colombarium, ça sent un peu la sapinette.
D'ailleurs, ce midi, il y avait une réunion où nous étions tous les deux conviés. Enfin, il y aurait dû y avoir une réunion... Décidée il y a deux jours, elle a été annulée hier. Le détail cocasse, c'est qu'elle devait se dérouler pendant une de mes heures des cours (oui, je suis le seul à bosser à cette heure-là, c'est pour ça). Il me fallait donc prévenir les élèves. Ce matin, en constatant que pfffuitt plus de réunion (sans explication évidemment, ça servirait à quoi?), j'ai béni ma proverbiale distraction que, pour le coup, j'ai pris pour une faveur céleste : vu que j'avais oublié de leur dire que mon cours
Je crois que c'est à ce moment-là que l'assistante sociale (que je connais bien pour avoir assisté à une heure de cours enthousiasmante sur "c'est quoi une assistante sociale?" devant des ado qui la connaissent depuis quatre ans et baillaient à s'en décrocher la mâchoire) a voulu me montrer une passe magique relaxante; si toi aussi, tu as les nerfs à vif, lis attentivement ce qui va suivre, ça va bouleverser ta vie : si tu as envie d'éventrer le premier individu qui se présente à toi, surtout n'en fais rien; pince-toi plutôt la peau entre le pouce et l'index. Quand je pense qu'il y a des guerres dans le monde, alors qu'il suffit de se masser le gras de la main! Faudrait la muter à l'ONU l'assistante sociale. Faudrait vraiment, parce que sinon, la prochaine fois que je la croise, je risque de l'écharper.
Je m'épanche, je m'épanche (et je tombe en avant) et je m'aperçois qu'avec tout ça, je n'ai toujours pas abordé le sujet initial de cet article : Cinderella Lalouz, la fantastique occupante du poste maudit laissé vacant par Droopy. C'est du lourd. C'est du très lourd. C'est au-delà du lourd. Mais ça sera pour une prochaine fois...
Pitou G.
Pitou G.
4 commentaires:
miam, du lourd à venir ! amuses -bouches très apétisants, on attend la suite.
(chez nous, abs de toner, m combat)
Oh, le vil teaser !
Bon, je te sens trétrétrès énervé. La migraine va bientôt arriver. Les portes claqueront, les chaussons valdingueront, les vitres se briseront...alors je vais en rajouter dans mon rôle assumé de provocateur. Je pense qu'à l'intendance/administration, ils ne s'amusent pas non plus : entre les profs qui grognent tout le temps, les toilettes qui s'autodétruisent toutes les 5 minutes et les sous qui n'arrivent pas quand les commandes explosent...Mais comme nous, tu attends le conte de Cendrillon qui joue à l'Arlésienne, et la fée marraine n'est pas là pour sauver la situation. Alors on remonte les manches et hop là. Nous sommes tous des Cendrillons à faire le boulot des belles-soeurs qui jouent les coquettes.
Tu n'avais pas besoin de ce commentaire là. Hein, avoue !
(J'ai honte, mais j'ai ri à ton jeu de mots laid...)
Quoi qu'il en soit, quel suspens! J'attends la suite des collégiales mésaventures avec impatience! (ça ne se dit pas comme ça, mais je trouve que c'est plus joli ainsi)
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