Le 2 janvier, après le traditionnel marathon des fêtes, nous moulions comme il se doit devant une tasse de café préparée amoureusement par mon homme et un épisode de Fringe, quand nous reçûmes un coup de fil de Poussinou, notre ami amiénien, le même Poussinou qui ne nous avait pas fait signe depuis une éternité en dépit de la somptueuse carte virtuelle peuplée de fées scintillantes sous une cascade de fleurs envoyée pour son anniversaire. La qualité est très mauvaise, j'entends à peine ce qu'il me dit. C'est ce moment que choisit la sonnette pour carillonner... Je laisse Pitou V. ouvrir pendant que je gagne la cuisine dans une ultime tentative pour poursuivre la conversation téléphonique. Tout ça pour me faire raccrocher au nez. OK, on n'entendait rien, mais ça n'empêche pas de saluer les gens avant de les congédier! Tant pis, on se rappellera plus tard. Je retourne au salon où je trouve mon homme en train d'adresser ses voeux à Poussinou en personne. Ce n'est pas encore cette année que j'aurai le prix Nobel de la perspicacité! Rien vu venir, le Pitou!
Quelques minutes plus tard, le copain de Poussinou nous rejoint - il était allé saluer son aïeul qui, le monde est petit, habite près de chez nous (il se trouve que Poussinou connaît bibliquement le fils du Bolivien - le monde est très petit). Je parviens à sortir de mon ahurissement pour proposer une boisson à nos hôtes et revient peu après avec un expresso pour Bolivien Junior et un thé pour Poussinou. L'après-midi suit son cours; après avoir rappelé combien je suis mauvais joueur ("tu es quand même le seul que j'ai vu remplir un verre exprès pour le vider rageusement dans l'évier - tu étais trop poli pour le jeter sur nous"), Poussinou a donné la pleine illustration de sa propre teignerie au jeu. Nos amis ne vont pas tarder à reprendre la route après cette brève étape, le moment de proposer une nouvelle tournée.
Face à la machine à expresso, je me sens soudain un peu déboussolé. Je n'arrive pas à remettre la main sur la boîte de café moulu que j'ai forcément laissée à côté de la machine un peu plus tôt... En dévissant le porte filtre, j'ai l'étrange impression d'accomplir ce geste pour la première fois de la journée. Dernière bizarrerie : c'est le filtre pour deux qui est en place alors que Junior est le seul à avoir pris un café, tout à l'heure! Damned! J'étais tellement déconcerté par l'arrivée inopinée des Amiéniens que j'ai réutilisé notre vieille mouture! Junior a eu le droit à une ignoble lavasse! Trop poli pour s'en plaindre, il a poussé la courtoisie jusqu'à accepter d'en reprendre! La deuxième tasse ne fut sans doute guère meilleure : une fois que j'ai remis la main sur la boîte, j'ai constaté qu'il en restait à peine de quoi tapisser le filtre individuel.
Le 2 janvier, les Pitous ont perdu une étoile.
Pitou G.
3 commentaires:
Mais où est donc passée la somptueuse Krups qui moulait finement votre café en grain ?
Une aventure se terre dans le marc, je le pressens !
Jecaracoledebarenbar.
Le plus important n'est-il pas le retour de l'ami prodigue ?
Je peux aussi me contenter d'un café moyen/bof/immonde en charmante compagnie
Je caracole=> Après avoir apporté une rente confortable à son réparateur, notre danseuse Krups a subi un dernier réglage calamiteux propre à transformer notre café en pisse d'âne - et sa jumelle a, chez mes parents, connu un sort similaire. Fini le robot café : la nouvelle machine est plus rudimentaire mais plus fiable.
La Panthère Rose=> Tu as bien raison : l'essentiel n'est pas dans la tasse!
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