Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

dimanche 31 juillet 2011

Pensée du mois

J'ai pitié des gens pitoyables

Saby Banana, juillet 2011

vendredi 29 juillet 2011

Coup de vieux

Le problème avec les vacances, c'est que notre stock de séries s'épuise beaucoup plus vite que d'ordinaire. Nous vivons ces derniers jours une disette assez cruelle: au rythme où nous allons, il ne nous faudra que deux jours pour liquider la deuxième saison de Beautiful people.



Heureusement, la nouvelle saison de True Blood nous arrive au compte-gouttes (ça me fait penser que j'ai un projet d'article sur les séries à vampires qui traîne depuis... deux ans). C'est toujours ça de pris (Ah... Alcide Herveaux!).



Mais ne nous égarons pas - surtout pas à la pleine lune - avec notre loup-garou de service (ça donne envie d'aller se promener dans le bayou, hein?). Il est bien moins effrayant que le voyage dans le temps que m'a fait faire Caroline Bellefleur.

Pitou G. : Ventre Saint Gris! C'est Mona Robinson!
Pitou V. : C'est qui, Mona Robinson?
Pitou G. : C'est la mère d'Angela Bauer, voyons! Elle a pris pas mal de rides, mais on la reconnaît bien. Ils ont raison, les dermato : le soleil de la Louisiane, ça attaque plus la peau que les banlieues chic du Connecticut!
Pitou V. : Je ne comprends fichtre rien de ce que tu dis! C'est quoi, ça, "Angela Bauer"?
Pitou G. : Mais c'est la patronne de Toni Mitchelli! Tu ne vas pas me faire croire que tu ne te souviens pas de Madame est servie! M6 l'a diffusé au moins quarante fois!
Pitou V. : Le titre me dit vaguement quelque chose. Mais je n'ai jamais regardé.



Je me suis fait l'effet d'un vieillard se tapant un petit jeune (alors que ni l'un ni l'autre). Osez me dire que vous n'avez pas pris, vous aussi, quinze ans d'un coup!

Pitou G.

mercredi 27 juillet 2011

Stu, peur et tremblement

Il nous en aura fait voir de toutes les couleurs, ces dernières semaines, notre Stu'. Malgré sa grande taille et sa paisible existence de castrat, ce mannequin de chat a toujours été un poids plume. On a toujours mis sa taille de guêpe sur le compte de son appétit d'oiseau. C'est qu'il est coquet : il tient à ses allures de panthère noire ou de serpent à poil... Au début de l'été, il est carrément devenu famélique. Je ne le sentais même plus quand il venait, au petit matin, s'installer sur mes chevilles. La véto, après une perfusion et une prise de sang (soit deux occasions de se raser les pattes, le summum de l'esthétique féline), a finalement diagnostiqué une Insuffisance Rénale Chronique, pathologie fréquente chez les chats.

On a soupçonné Stuart, ce grand romantique, d'avoir un gros béguin pour la véto (puis par sa jeune remplaçante qui l'appelait "mon bébé" et lui faisait des bisous, sous l'oeil consterné de son assistante) et de trouver tous les prétextes pour la revoir, quitte à revenir d'une escapade nocturne avec une plaie profonde (je vous épargne la photo du muscle apparent). Le moment que j'ai préféré, c'est quand, au plus bas de sa forme, il a fugué quelques jours (m'inquiéter, moi? jamais!). À son retour, il arborait une excoriation plus impressionnante que la précédente et un air asthénique.

Stuart est devenu un chef d'oeuvre de haute-couture, avec plus de surpiqûres qu'un sac Vuitton (et avec une voix plus grêle), tendance chat de Frankenstein. Pour entretenir cette hésitation entre Chat-nel et Chat-rpie, la Véto apprentie décoratrice l'a affublé de ce bidule :

Avec cette crinière en polymère, je suis plus majestueux que le Lion de Mémé*

Regarder un chat muni d'une fraise en plastique est en soi divertissant - au sens propre : ça vous évite de scruter l'horrible cicatrice et le pelage mité -, surtout lorsqu'il rase les murs. Mais le plus drôle, ce fut la réaction de Calim' : pelotonné et tremblotant dans un coin, effaré comme jamais, terrifié devant cet étrange hybride. Stu-cked in the middle. Pour expliquer cette panique inédite, nous avons échafaudé deux hypothèses :
  • Caliméro est tellement quiche qu'il n'a pas reconnu son colocataire et a cru à une attaque du Gritche (ou du spectre de Henri IV).
  • Il l'a parfaitement reconnu; c'est même lui qui a attenté à ses jours. En le revoyant dans sa maison en cet accoutrement bizarre, il a cru que c'était le fantôme de Stuart, revenu pour se venger. De là, nous conclurons qu'il est vraiment quiche.
Au bout de cinq jours, constatant que l'intrus ne lui voulait aucun mal, Calim' s'est autorisé à sortir de sa cachette, laissant entre lui et le monstre une distance de sécurité raisonnable : trois bons mètres. On ne lui connaissait pas une telle discrétion.

Pitou G.

* Qui, en dépit de sa protection cervicale, a, comme chacun sait, été étranglé à mains nues par Hé-Rat-Clès.

lundi 25 juillet 2011

Jeux rigole

Il est dans le nord Cotentin une boutique que nous ne manquons jamais de visiter quand nous nous y rendons : en plus d’un large choix de jeux, elle a la particularité d’appartenir à une dame très enthousiaste - d’aucun diront très usante - à la voix haut perchée. Amateurs de rencontres du troisième type, nous avons eu envie d’y emmener SabyBanana.

Malgré nos deux visites par an, la vendeuse se souvient très bien de nous, sans doute parce que nous la délestons chaque fois d’une demi-douzaine de Cocotaki (ça fait des cadeaux d’avance). Nous la délestions, devrais-je écrire, vu que nous n’avons plus d’amis auxquels offrir notre jeu fétiche. D’ailleurs, c’est avec un Gang de Castors que nous sommes repartis - notez en passant que le jeu aurait pu tout aussi bien se nommer Gang de Bisons ou J’aime la galette, ça n’aurait pas changé grand chose.

Pendant que nous farfouillions dans ses étagères, la vendeuse, sans qu’on comprenne bien pourquoi - l’un de nous avait probablement eu le malheur de prononcer le mot “partout” - s’est soudainement lancée dans une des digressions dont elle a le secret :

_ Ça me fait penser que, l’autre jour, ma fille qui a deux ans avait mis son poupon sur le pot. Elle est arrivée vers moi en courant et en criant : “Sopalin! Sopalin! Enennami pa’tout pa’tout!” Alors je lui ai dit : “On va plutôt prendre du papier toilette alors - elle est en plein apprentissage de la propreté. Ah ah ah ah!

Moment de gêne. Saby Banana a fait mine d’inventorier tous les jeux du rayon devant elle et je me suis abîmé dans la contemplation de la porte vitrée, tandis que se figeait sur le visage de mon homme un sourire de circonstance et que ses yeux se levaient distraitement vers le plafond. Saby Banana a alors extrait une boîte au hasard : “Oh, ça a l’air bien, ça!” La maman épanouie de la petite crotteuse, qui a dû sentir que son historiette ne nous avait pas tenus en haleine, a profité de l’issue qui lui était offerte en forçant un peu son panégyrique. Et on tous fait semblant d’être vraiment passionnés, cette fois.La compassion fait naître les grands acteurs.
Vivement notre prochaine visite, à Noël : Crottina aura-t-elle la morve au nez?

Pitou G.

jeudi 21 juillet 2011

L'amour est dans le lait

C'est décidé : je passe le mois d'août à la ferme.

Quand un tel éleveur vous propose son lait, vous auriez bien tort de faire la fine bouche... Qui veut goûter?

mercredi 20 juillet 2011

Lemurienland

Je ne vous en ai pas beaucoup parlé (peut-être parce que je n'ai quasiment rien écrit de l'année), mais c'est à une cohorte de latinistes assez sympa que j'ai fait mes adieux, en juin dernier. Adieu à Porcia-Pittbulla que j'ai entendue râler continuellement trois années durant (quand on a compris que ça tient de la posture, on finit par s'en amuser). Adieu à Mégolomania ("Moi, en tant qu'artiste"). Adieu à Sénèque, élève modèle, humble, à visage d'ange et à la voix de crécelle (un complexe dont il a fait le sujet de sa rédaction au brevet, dans ce qui a été, sans doute, le seul hors-sujet de sa vie). Adieu à Chérubin, autre gueule d'ange, presque aussi brillante, mais beaucoup plus friponne, qui prêta ingénument à Electre les propos suivants : "j'admirais les bijoux de mon père". Adieu à Théodule et sa coupe ratée. Adieu à JustinBieber, avec sa fausse décontraction, qui m'a mis plus d'une fois dans l'embarras lors des conseils de classe ("On n'a pas vraiment préparé le conseil avec monsieur Pitou G." - toi, je t'adore). Adieu à tous les autres : si vous lisiez ce blog, je me donnerais la peine de rendre hommage à chacun d'entre vous.

Je pense que je vais les regretter - ceux qui montent en 1ere division sont loin d'être aussi sympathiques. Pour adoucir la séparation, ils m'ont laissé une compilation (intitulée Lemurienland en hommage, paraît-il, à mon ravissant minois de lémurien) de mes plus mauvaises blagues, de toute évidence plus mémorables que l'ablatif absolu.
Pina Colada n'était pas satisfaite de sa récitation? "Tu pourras repasser, mais attention : ne fais pas de faux plis". Cette brillante saillie est passée à ce point inaperçue que j'ai dû m'esclaffer bruyamment pour obtenir la réaction attendue : des yeux ronds, des traits figés par l'incompréhension et une vague angoisse, la muette stupéfaction que l'on doit aux fous et peut-être un soupçon de pitié.

Je ne limite pas mes talents à l'art de la formule espiègle. Je pratique aussi l'humour maïeutique. Narcissa fut dans ce domaine ma disciple la plus zélée.
Narcissa : Ah m'sieur! J'ai vu votre reflet dans la vitre. Ça m'a fait peur!
Pitou G. : Tu devrais au contraire être totalement rassurée.
Narcissa : Pourquoi?
Pitou G. : Tu as la preuve irréfutable que je ne suis pas un vampire!
Narcissa : Je ne comprends pas.
Pitou G. : Tu ne sais donc pas reconnaître un vampire? Tu vis dangereusement, jeune fille!
Narcissa : Ils ne se reflètent pas dans les miroirs, c'est ça?
Pitou G. : C'est bien : tu connais tes classiques.
Narcissa : Mais comment font-ils pour se lisser les cheveux, le matin? (il est inconcevable aux yeux de Narcissa, qui dissimule une glace dans son agenda et se mire dans le couvercle de sa boîte de compas, qu'un être animé puisse se soustraire au jugement du miroir)
Pitou G. : Tu as vu la tête de Robert Pattinson? Tu crois vraiment qu'il prend la peine de se coiffer?


Et là encore, je vous ai épargné les plus affligeantes, le pompom revenant sans doute possible à celle que m'a inspirée l'inénarrable Saby Banana : "Vous savez pourquoi la Pythie mâchonnait des feuilles de laurier? Parce que la Pythie vient en mangeant". Un succès jamais démenti.

Je goûte un repos amplement mérité, ce qui n'est pas le cas de mon entourage qui doit endurer mes calembours à la place des mômes - mon homme est un saint.

Pitou G.

dimanche 17 juillet 2011

C'est cadeau

_ Regarde ce que Tempérance et Prudence m'ont offert pour me remercier des trois ans du club qu'on a passés ensemble! Une boîte de chocolats de chez Chocolatigny, et pas la plus petite! Et il y avait cette carte, en plus! (ouais, bah moi aussi, je les ai eues trois ans d'affilée, Tempérance et Prudence!)

_ Regarde ce que m'ont offert Tempérance, Prudence et Britannie pour me remercier du voyage en TransRhénanie : Une écharpe! Et il y avait une grosse boîte de bonbons avec. Tu en veux ? (ouais, bah moi aussi, je les ai accompagnées en TransRhénanie, les Tempérance, Prudence et Britannie!)

_ Regarde ce que les Gnomes C m'ont offert : un parapluie et un collier. Ils avaient décidé en tout début d'année qu'ils offriraient un cadeau à leur prof préféré. Et c'était moi! (ouais, bah c'est pour ça que je ne veux plus de gnomes)

Paradez tant que vous voudrez avec vos cadeaux! Moi, on m'a décerné le prix Nobel des blagues nulles. Et on a imprimé spécialement à mon intention deux photos ridicules de moi, dont une avec des couleurs baveuses ignobles, où je grimace de la moitié droite. Et la seconde (moi en tyrolienne, saisi au vol, avec casque de démineur et harnais top fashion; maudit voyage en TransRhénanie!) figurait dans un pot-pourri (où j'ai pu déceler la main d'au moins deux élèves différentes), obligeamment intitulé "Lemurienland" ("C'est trop vrai que vous avez une petite tête de lémurien, là-dessus"). Toute l'histoire de ma vie.

Pitou G.

lundi 11 juillet 2011

Xipe Totec

Je vous jure : j'ai cherché partout sur le Ternet une formule magique pour ressusciter les blogs. Apparemment, ça n'existe pas. Il va juste falloir que je retrousse mes manches et me remette au travail. J'en sue déjà.
Ça ne va pas être bien facile de refaire swinguer cette vieille carcasse de Montdepitous. Les derniers articles que j'ai tenté d'écrire ont fini en eau de boudin. Afin d'éviter que ce billet-ci connaisse le même sort que ses prédécesseurs avortés, on va se contenter de quelque chose de très simple. Un article à la bonne franquette. Un truc qui ne paie pas de mine, mais suffisant pour me redonner l'envie d'écrire et, pourquoi pas, s'il y a encore quelqu'un de l'autre côté de l'écran, vous redonner celle de nous lire. Prêts à renaître sans pompe, ni tralala?

Pour commencer en douceur, laissez-moi partager avec vous deux joies simples :
  • Tout le monde vous le dira, je suis nul en papiers cadeaux. Une vraie bille. J'ai pourtant trouvé mon maître en la personne du vendeur* (?) slovène** de notre libraire attitré. Il faut dire qu'on ne lui avait pas facilité la tâche : le cadeau à emballer avait une extravagante forme cubique.

Plaisir d'offrir,
Honte d'emballer


  • Ceux d'entre vous qui suivaient déjà nos chroniques amiéniennes se souviennent peut-être du lycée de Coucouville où j'ai oeuvré tant bien que mal (surtout que mal) quatre ans durant. Dans le lot, il y avait des gosses très bien, mais on ne va pas se mentir : dans l'ensemble, ce n'était pas trop des flèches. Eh bien, j'ai appris il y a quelques jours que Coucouville est officiellement devenu le lycée le plus nul de son académie (je ne sais pas dans quel classement ni en vertu de quels critères, mais je m'en fous! Vous ne voulez pas non plus que je vérifie mes sources***?). Et quand on connaît un peu l'Acadamiénie, on peut sans risque se risquer à ce raccourci : Mesdames et messieurs, j'ai l'honneur de vous apprendre que j'ai autrefois travaillé dans le lycée le plus branque de France (hélas, on n'y frappait ni la monnaie, ni les élèves).
À bientôt. Peut-être.

Pitou G.

* ou amant ou objet de décoration, ça reste une énigme
** ou croate ou hongrois ou petit malin faisant exprès de parler n'importe comment avec un accent improbable.
*** je ne suis pas journaliste, mais j'ai quand même une éthique : ni l'Express ni L'Etudiant ne corroborent les allégations de ma source anonyme. Ils n'y connaissent vraiment rien.