Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

mercredi 27 juillet 2011

Stu, peur et tremblement

Il nous en aura fait voir de toutes les couleurs, ces dernières semaines, notre Stu'. Malgré sa grande taille et sa paisible existence de castrat, ce mannequin de chat a toujours été un poids plume. On a toujours mis sa taille de guêpe sur le compte de son appétit d'oiseau. C'est qu'il est coquet : il tient à ses allures de panthère noire ou de serpent à poil... Au début de l'été, il est carrément devenu famélique. Je ne le sentais même plus quand il venait, au petit matin, s'installer sur mes chevilles. La véto, après une perfusion et une prise de sang (soit deux occasions de se raser les pattes, le summum de l'esthétique féline), a finalement diagnostiqué une Insuffisance Rénale Chronique, pathologie fréquente chez les chats.

On a soupçonné Stuart, ce grand romantique, d'avoir un gros béguin pour la véto (puis par sa jeune remplaçante qui l'appelait "mon bébé" et lui faisait des bisous, sous l'oeil consterné de son assistante) et de trouver tous les prétextes pour la revoir, quitte à revenir d'une escapade nocturne avec une plaie profonde (je vous épargne la photo du muscle apparent). Le moment que j'ai préféré, c'est quand, au plus bas de sa forme, il a fugué quelques jours (m'inquiéter, moi? jamais!). À son retour, il arborait une excoriation plus impressionnante que la précédente et un air asthénique.

Stuart est devenu un chef d'oeuvre de haute-couture, avec plus de surpiqûres qu'un sac Vuitton (et avec une voix plus grêle), tendance chat de Frankenstein. Pour entretenir cette hésitation entre Chat-nel et Chat-rpie, la Véto apprentie décoratrice l'a affublé de ce bidule :

Avec cette crinière en polymère, je suis plus majestueux que le Lion de Mémé*

Regarder un chat muni d'une fraise en plastique est en soi divertissant - au sens propre : ça vous évite de scruter l'horrible cicatrice et le pelage mité -, surtout lorsqu'il rase les murs. Mais le plus drôle, ce fut la réaction de Calim' : pelotonné et tremblotant dans un coin, effaré comme jamais, terrifié devant cet étrange hybride. Stu-cked in the middle. Pour expliquer cette panique inédite, nous avons échafaudé deux hypothèses :
  • Caliméro est tellement quiche qu'il n'a pas reconnu son colocataire et a cru à une attaque du Gritche (ou du spectre de Henri IV).
  • Il l'a parfaitement reconnu; c'est même lui qui a attenté à ses jours. En le revoyant dans sa maison en cet accoutrement bizarre, il a cru que c'était le fantôme de Stuart, revenu pour se venger. De là, nous conclurons qu'il est vraiment quiche.
Au bout de cinq jours, constatant que l'intrus ne lui voulait aucun mal, Calim' s'est autorisé à sortir de sa cachette, laissant entre lui et le monstre une distance de sécurité raisonnable : trois bons mètres. On ne lui connaissait pas une telle discrétion.

Pitou G.

* Qui, en dépit de sa protection cervicale, a, comme chacun sait, été étranglé à mains nues par Hé-Rat-Clès.

4 commentaires:

MamyS a dit…

Pauvre Stuart.... Morice avait eu droit à une collerette d'un très beau mauve.

Shénisha a dit…

Avec tous ces allers et retours, Stuart est devenu le chat le plus cher du monde, non?

Madame Patate a dit…

Miss PotatoCat a la même collerette.
So-li-da-ri-té !!

Prompt rétablissement à Stu-boy qui n'est pas un cheval blanc

Les Pitous a dit…

Mamy S=> Mince, alors, j'aurais voulu voir Stu avec une fraise violette! Et surtout la tête de Calim' devant pareil spectacle!

Shen=> C'est bien possible, oui!

Madame Patate=> Pour 2,25€, pourquoi se priver d'un si bel accessoire!