Si j'ai accepté d'accompagner une quarantaine de gentils petits démons en TransRhénanie, c'est que c'était une occasion en or de mieux connaître le riant D1kerquois que, pour une raison qui a son importance dans le récit suivant (mais surtout parce que c'est plus court), nous appellerons désormais Stentor. Je ne m'y étais pas trompé : une nuit entière de bus côte à côte, ça vaut bien une année entière de parlotte à la cantine. Et puis discuter tassés dans nos sièges, condamnés à nous faire du pied des heures durant, faute de place, ça a tout de suite beaucoup plus de gueule.
Evidemment, il a bien fallu interrompre de temps à autre notre brillante conversation pourpiquer un roupillon faire un peu la police au fond du car. Il existe en effet une loi non écrite, bien antérieure au code civil ou à la loi du talion, qui veut que les trublions occupent toujours la dernière rangée. En l'occurrence, le roi des orchidoclastes, c'était Casimir, qu'il fallait museler toutes les vingt minutes; rien de très méchant - mais Casimir est doté d'une voix très irritante (assortie d'un air bêta franchement tête à claques, mais ceci est une autre histoire). Certains de ses petits camarades avaient formé l'extravagant projet de dormir dès une heure du matin. À nous de veiller à leur tranquillité!
En fait de discussion, j'ai surtout souvenir d'avoir gavé mon acolyte en tentant d'évacuer mon appréhension - mes neufs ans d'allemand remontent au Jurassique et je devais passer la semaine dans une famille non francophone (le premier qui me dit : "tu n'avais qu'à parler anglais" s'expose aux sévices les plus abjects) - et d'avoir parlé pédagoguie. Je ne me rappelle pas trop ce qu'il m'a dit, mais il me l'a dit très fort. À bien y réfléchir, j'ai sans doute moins appris sur le compte de Stentor cette nuit-là que lors d'un spectaculaire shopping, où je l'ai vu tripler le PIB de la TransRhénanie en dévalisant des magasins de vêtements et de denrées alimentaires. En parlant d'aliments, nous n'étions pas bien loin du foyer de l'Escherichia coli, c'est grand miracle que nous soyons encore en vie. Nous avons ramené tout le monde en grande joie et en (presque) grande forme.
C'est bien après notre retour que la petite Tempérance, alors qu'elle écrivait un article sur le voyage, s'est confiée à N., une autre accompagnatrice : "Si je n'ai pas pu dormir dans le car, ce n'est pas à cause de Casimir! Monsieur Stentor n'arrêtait pas de parler! Le pauvre monsieur Pitou G. avait l'air d'être soulé de paroles".
Rassurez-vous : même si mes souvenirs sont flous, je n'en étais pas au stade de l'ivresse; à côté de Stentor, j'avais besoin de garder mon self-control, surtout devant un public mineur. Mais c'est vrai que j'étais un peu gêné par son volume (sonore), d'autant que, comme moi, il a tendance à orner son discours d'allusions grivoises. Je vous en ai mis de côté pour un prochain article.
Pitou G.
Evidemment, il a bien fallu interrompre de temps à autre notre brillante conversation pour
En fait de discussion, j'ai surtout souvenir d'avoir gavé mon acolyte en tentant d'évacuer mon appréhension - mes neufs ans d'allemand remontent au Jurassique et je devais passer la semaine dans une famille non francophone (le premier qui me dit : "tu n'avais qu'à parler anglais" s'expose aux sévices les plus abjects) - et d'avoir parlé pédagoguie. Je ne me rappelle pas trop ce qu'il m'a dit, mais il me l'a dit très fort. À bien y réfléchir, j'ai sans doute moins appris sur le compte de Stentor cette nuit-là que lors d'un spectaculaire shopping, où je l'ai vu tripler le PIB de la TransRhénanie en dévalisant des magasins de vêtements et de denrées alimentaires. En parlant d'aliments, nous n'étions pas bien loin du foyer de l'Escherichia coli, c'est grand miracle que nous soyons encore en vie. Nous avons ramené tout le monde en grande joie et en (presque) grande forme.
C'est bien après notre retour que la petite Tempérance, alors qu'elle écrivait un article sur le voyage, s'est confiée à N., une autre accompagnatrice : "Si je n'ai pas pu dormir dans le car, ce n'est pas à cause de Casimir! Monsieur Stentor n'arrêtait pas de parler! Le pauvre monsieur Pitou G. avait l'air d'être soulé de paroles".
Rassurez-vous : même si mes souvenirs sont flous, je n'en étais pas au stade de l'ivresse; à côté de Stentor, j'avais besoin de garder mon self-control, surtout devant un public mineur. Mais c'est vrai que j'étais un peu gêné par son volume (sonore), d'autant que, comme moi, il a tendance à orner son discours d'allusions grivoises. Je vous en ai mis de côté pour un prochain article.
2 commentaires:
La suite, la suite !
(j'ai eu bien peur que nous n'ayons jamais le récit de ce périple, me voilà bien rassurée :-)
le stentor avait il un bel organe ?
Enregistrer un commentaire