Nous vous l'avions déjà avoué dans ces pages : vos Pitous sont d'affreux capitalistes. Sous prétexte de nous protéger mutuellement, nous avons investi dans la pierre le bloc béton, il y a quelques années. Le souci, c'est que cet appartement est bien loin d'ici; et si c'est génial pour faire du tourisme, c'est un peu moins pratique pour suivre l'affaire. Nous avons donc fait appel à un gestionnaire, filiale du constructeur, que nous désignerons, par charité chrétienne, d'un pseudonyme : Neige-Kitty Çakaï. Le détail cocasse, c'est que le-dit gestionnaire n'est pas plus proche de l'appartement que nous. Il pourrait compenser l'éloignement par sa connaissance des dossiers, sa compétence et son professionnalisme. Oui, il pourrait... Et puis à l'heure des télécommunications, après tout, on peut régler beaucoup de choses par téléphone . Oui, on peut. Ou on aurait pu - mais encore faudrait-il savoir le décrocher.
Vous avez compris que nous ne sommes pas pleinement satisfaits des services de Neige-Kitty Çakaï, pour verser dans la litote. Au point, tout de même, de nous inviter à leur siège sans rendez-vous, lassés de ne rien obtenir par téléphone. Auhaine hyène énième manquement, nous avons décidé de nous passer de leurs services en invoquant le non respect de clauses substantielles du contrat, suivant le protocole classique : première mise en demeure suivie, quinze jours après, d'un second recommandé.
Réponse de Neige-Kitty par voieanale postale : on a lu votre courrier (smile). On va pouvoir continuer à travailler ensemble (étoiles dans les yeux) en 2011 et 2012 (pas de bourrée).
Fureur. Pitou V. téléphone. Au cours de précédents périples, il a réussi à extorquer un numéro presque direct. Il n'a pas eu trop de difficulté à obtenir Mme Fusible, sa correspondante habituelle: "(Smile) Bonjour, monsieur Pitou V. Je m'attendais à avoir votre coup de téléphone (sans blague?)"
Je vous résume le discours de madame Fusible. Connemara. Traviatta. Pipeau andin. Vous comprenez, mon chien a mangé ma belle-mère et mon patron a dit non.
Son patron? On peut l'avoir au téléphone? Entre temps, j'ai pris le relai. Lancée dans une phrase interminable et creuse, madame Fusible s'est à peine rendu compte qu'elle avait changé d'interlocuteur. Elle a l'air d'un automate. Pauvre métier... Elle m'annonce qu'elle bascule mon appel vers son chef de service (tant mieux, j'en avais assez d'être poli).
Après vingt minutes de Vivaldi ou d'Il est libre, Max (y en a même qui disent qu'ils l'ont vu quitter Neige-Kitty Çakaï - mince, y a trop de syllabes), je retombe sur madame Fusible qui m'apprend que son chef, avec lequel elle a longtemps devisé (oui, je sais, j'attendais) n'est pas disponible pour nous parler.
Hum.
J'explose. La lâcheté est une vertu que j'admire chez les grands de ce monde, que voulez-vous... Je charge madame Fusible d'une commission qu'elle ne fera évidemment pas. Elle nous conseille de faire un courrier à son chef, monsieur LeVeule. Un courrier! Quelle bonne idée! Ça nous changera. Et puis un courrier, on a testé pour vous, c'est toujours couronné de succès.
Le courrier, je l'ai tapé dans la foulée. En plus des arguments bêtement juridiques (que nous résumerons par : "nous payer vous pour travail que vous pas faire, contrat pas honoré, vous aller vous faire loutre*"), j'y ai ajouté un peu de magie de Noël (on était en novembre, mais mon coeur précoce débordait déjà d'amour).
Vu que la lettre, succession déliée d'envolées lyriques, est un peu longue, je vous la réserve pour un prochain article (en mai, ça vous ira?). Je ne voudrais pas vous assommer de caquetages après trois mois de silence...
Pitou G.
* Mes plus humbles excuses à tous les mammifères de nos fleuves et cours d'eau (et à la loutre de mer aussi, moins choupie, mais elle casse des huîtres sur son ventre avec des galets, ça compense).
Vous avez compris que nous ne sommes pas pleinement satisfaits des services de Neige-Kitty Çakaï, pour verser dans la litote. Au point, tout de même, de nous inviter à leur siège sans rendez-vous, lassés de ne rien obtenir par téléphone. Au
Réponse de Neige-Kitty par voie
Fureur. Pitou V. téléphone. Au cours de précédents périples, il a réussi à extorquer un numéro presque direct. Il n'a pas eu trop de difficulté à obtenir Mme Fusible, sa correspondante habituelle: "(Smile) Bonjour, monsieur Pitou V. Je m'attendais à avoir votre coup de téléphone (sans blague?)"
Je vous résume le discours de madame Fusible. Connemara. Traviatta. Pipeau andin. Vous comprenez, mon chien a mangé ma belle-mère et mon patron a dit non.
Son patron? On peut l'avoir au téléphone? Entre temps, j'ai pris le relai. Lancée dans une phrase interminable et creuse, madame Fusible s'est à peine rendu compte qu'elle avait changé d'interlocuteur. Elle a l'air d'un automate. Pauvre métier... Elle m'annonce qu'elle bascule mon appel vers son chef de service (tant mieux, j'en avais assez d'être poli).
Après vingt minutes de Vivaldi ou d'Il est libre, Max (y en a même qui disent qu'ils l'ont vu quitter Neige-Kitty Çakaï - mince, y a trop de syllabes), je retombe sur madame Fusible qui m'apprend que son chef, avec lequel elle a longtemps devisé (oui, je sais, j'attendais) n'est pas disponible pour nous parler.
Hum.
J'explose. La lâcheté est une vertu que j'admire chez les grands de ce monde, que voulez-vous... Je charge madame Fusible d'une commission qu'elle ne fera évidemment pas. Elle nous conseille de faire un courrier à son chef, monsieur LeVeule. Un courrier! Quelle bonne idée! Ça nous changera. Et puis un courrier, on a testé pour vous, c'est toujours couronné de succès.
Le courrier, je l'ai tapé dans la foulée. En plus des arguments bêtement juridiques (que nous résumerons par : "nous payer vous pour travail que vous pas faire, contrat pas honoré, vous aller vous faire loutre*"), j'y ai ajouté un peu de magie de Noël (on était en novembre, mais mon coeur précoce débordait déjà d'amour).
Vu que la lettre, succession déliée d'envolées lyriques, est un peu longue, je vous la réserve pour un prochain article (en mai, ça vous ira?). Je ne voudrais pas vous assommer de caquetages après trois mois de silence...
Pitou G.
* Mes plus humbles excuses à tous les mammifères de nos fleuves et cours d'eau (et à la loutre de mer aussi, moins choupie, mais elle casse des huîtres sur son ventre avec des galets, ça compense).
3 commentaires:
Rhoooo... la lettre, la lettre, la lettre !!! Si si si !
Ah, et pis une très bonne année à vous, 2 aussi :-)
Voilà qui pique ma curiosité; j'espère que l'on pourra lire la lettre avant mai, tout de même :)
Ravie de vous revoir par ici, et bonne année à vous!
Je ne doute pas que cette fut un modèle du genre, écrite par un homme dont le blog est qualifié de coruscant. Je suppose cependant que ladite lettre énuméra tous vos griefs sans être jamais capricante... Et comme tous vos lecteurs je dis: la lettre! la lettre! La lettre!....
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