Le blog coruscant et capricant d'un couple de garçons en retour d'exil

jeudi 29 juillet 2010

Presque célèbre

Autour de la piscine, une enquête de la plus grande importance a agité toute une horde de garçons sensibles, impliquant un Télé7zapping spécial jeu, sa grille de mots fléchés et ses photos de gourdasses à la mode :

_ Dis-moi, je n’arrive pas à savoir qui c’est, celle-là. Tu n’as pas une petite idée? Je demande à tout le monde, mais personne ne la connaît...
_ On dira Marcia Cross en grosse.
_ Ouais. Mais c’est pas ça.
_ Marcia Grosse au cross, alors?
_ Non plus.
_ En tout cas, elle a une bien jolie robe en crochet... Rien que pour ça, elle mérite d’avoir sa photo dans tous les mots fléchés de la terre.

Escagassé par cet échec, un membre du groupe dégaina son I-phone (pas nous : notre appareil envoie des SMS, c’est déjà un exploit) et relégua au second plan son désir de jouer avec le chat qui répète tout ce que tu dis ou toute autre application de premier ordre, pour lancer une requête google. Je ne sais pas bien en quels termes fut formulée cette recherche (“grosse quiche en photo dans mots fléchés”? “Photo de starlette pas connue”?), mais il trouva le nom de l’illustre inconnue :

Nous étions unanimes : le nom de Katie nous évoquait à tous quelque chose, sans que personne ne sache pourquoi. Cela nous mena à la deuxième étape de notre investigation : qu’a-t-elle bien pu faire de sa vie de semi-célébrité?

_ Elle a notamment joué dans fashion Maman ou Presque célèbre
_ Presque célèbre? Sans blague? Sa filmographie ne manque pas d’humour. À quand Déjà Oubliée?

Pitou G.

lundi 26 juillet 2010

Pas taper

L’anecdote du jour n’est pas plus fraîche que les précédentes. Elle remonte aux débuts du printemps, à l’époque où le jardin et le potager sont enflés de promesses. Vu que notre tondeuse était immobilisée chez le bricolo du quartier (aux dernières nouvelles, elle y gît toujours), nous avions emprunté celle de mes parents et quelques autres outils indispensables.
Une après-midi, nous avons été mobilisés pour des menus travaux d’horticulture (enfin, surtout V., parce que, j’étais surtout mobilisé pour manger une glace en lisant Télérama). Nous en avions profité pour ramener la tondeuse, mais pas les autres accessoires. Las, une pioche laissée à la maison s’est avérée indispensable. Rendu fébrile par la toute récente acquisition de la Prius, mon homme n’a pas hésité un seul instant à bondir dans la voiture pour traverser la ville, en quête de l’outil tant convoité.
De mon côté, j’avais épuisé la pile des revues en retard et lu l’intégralité des critiques de films sortis depuis six mois et que je n’irais jamais voir (entre autres parce que le cinéma local fleure la vieille chaussette mais surtout par paresse) : je n’avais rien de mieux à faire qu’à guetter le retour de mon homme et de lui ouvrir la porte sans lui laisser le temps de sonner (je pourrais servir de modèle dans les meilleurs manuels d’économie domestique et inspirer d’énormes complexes à Sainte Samantha Stevens). Sitôt perçu le son caractéristique d’un véhicule qui se gare, je me suis en deux cabrioles élancé vers la porte et j’ai ouvert dès que le verre dépoli a révélé une silhouette : devant moi, ébahi, la main figée à trois centimètres de la sonnette, je découvre un blondinet effrayé par tant de zèle.
Il a balbutié un vague “ga-bu-zo-meu” avant de reprendre sa contenance et le catalogue Granigel qu’il voulait me refourguer. Il a dû se dire que je devais être accablé de solitude pour être à l’affût du moindre visiteur. Encore heureux que je n’ai pas mis en application mon plan initial : m’enfuir sitôt la porte ouverte en mimant la panique et en hurlant “Pas taper avec la pioque! Pas taper avec la pioque!
J'aurais dû me méfier, mais je n’avais pas encore pris le pli : la prius ne fait aucun bruit quand elle se gare...
G.

samedi 24 juillet 2010

Bal des pompiers

Le mois de juin (oui, ce blog a un mois de retard, et alors?) est un mois de mondanités. Alors qu'on sent les vacances approcher, entre collègues, on a envie de s'inviter les uns chez les autres, et pas uniquement parce qu'il y a parmi nous de nombreux natifs du signe des Gémeaux, race supérieurement intelligente, comme chacun sait. Il doit y avoir un genre de feu social qui consume nos artères et qui coïncide avec l'arrivée du printemps.
C'est comme ça que nous nous sommes retrouvés chez A. qui pendait sa crémaillère six mois après son installation, dans son appartement avec vue panoramique sur la ville. C'est à demi-penché au-dessus du vide que le riant Dunkerquois m'a confessé à propos de son livre de chevet du moment : "Je suis dans ma période antisémite". Cet éloquent raccourci nous a secoués de rire et nous avons failli nous écraser six étages plus bas.

Quelques instants après, nous avons détecté à l'horizon une fumée suspecte.
"Hé! Si ça se trouve, c'est chez nous!" m'exclamé-je dans l'espoir que, formulée à haute voix, cette hypothèse se révèle à moi dans toute son absurdité. Un bon superstitieux n'aurait jamais osé narguer le destin avec cette désinvolture; mais dans l'instant, je croyais vraiment conjurer le mauvais sort.
La vérité, c'est que la possibilité de voir notre maison disparaître dans les flammes me paraissait parfaitement réalisable, depuis que nous avions dû faire crapahuter les pompiers sur le faîte de notre toit une semaine auparavant pour éviter un feu de cheminée, créant ainsi une joyeuse animation dans notre quartier : ce n'est pas tous les jours qu'on déploie la grande échelle! Mais j'imagine que le souvenir de ce ridicule petit incident s'est vite dissipé dans tous les esprits : depuis, ce sont six maisons qui ont été ravagées par un incendie en bas de notre rue.

Revenons-en au soir de la pendaison de crémaillère. J'essayais de lutter contre ma peur en raisonnant : Stuart et Calim' savent parfaitement qu'ils n'ont pas droit de jouer avec les allumettes. Ce n'est pas parce qu'il y a un vague panache de fumée noire dans le secteur supposé de notre maison qu'il faut conclure le pire. Et puis, étais-je seulement bien sûr que la maison était bien par là : on parle du mec qui a réussi à se perdre entre les deux rayon d'une bibliothèque, là!
Pour une fois, mon sens de l'orientation n'est pas à mettre en cause. On a compris le lendemain matin d'où venaient les fumerolles : il y a juste à côté de chez nous ce coquet petit parking.

Oh que c'est mignon!

Pitou G.

P.S. : Le brasier semble vouloir nous suivre à travers la France. En Auvergne, une alarme nous a réveillés à 4H du matin et pas plus tard qu'avant-hier, un incendie voisin a menacé notre soirée dans la ville d'Uchaud la bien-nommée.

vendredi 23 juillet 2010

Grand Prix Sauvage

Montdepitous est bien paresseux depuis un mois, malgré tous les beaux articles que je vous avais promis. Et les vacances n’arrangent rien à l’affaire, on ne peut pas tout faire : glander est une activité à plein temps.
Il faut dire que j’ai longtemps - et remets encore - un message sur la fin de l’année et son rituel bilan (pour faire court, mais j’y reviendrai peut-être, j’ai appris que, bien loin de renvoyer l’image d’un homme serein et équanime comme je le supputais, le souvenir que les mômes garderont de moi sera celui d’un Hulk vaguement hystérique qui soulève les tables et les fait bien rigoler; mais ils étaient contents d’être là et c’est bien l’essentiel). La raison en est simple : je crois que je n’avais pas très envie que cette année se termine: classes, ambiance entre collègues, direction folle à lier résultats (au vu des admissions au brevet, j’ai décidé de croire aux miracles et de prendre une carte d’abonnement à l’évêché), tout était au top.
Tout cela nous entraîne à des kilomètres de l’itinéraire que mon GPS avait programmé pour ce billet. En parlant de GPS, nous avons troqué la voix standard de Catherine pour celle, plus avenante de Maxime et en avons profité (à moins que ce ne soit l’inverse) pour mettre à jour les données : en cinq ans, les routes de France ont bien changé; la Catherine avait essayé de nous faire prendre un sens interdit ou une voie de tram une fois de trop, la garce. Notez que notre manoeuvre fut une pure perte de temps, si j’en crois la constance de Maxime à nous recommander les propriétés privées. Mais il faut reconnaître à notre nouvelle voix off deux immenses qualités : d’abord, sa discrétion; même quand la route se divise en trois, Maxou se tait. Mais sa plus grande vertu est sa fibre aventurière. La route la plus rapide? Pas de problème :

Un sentier pierreux en lacets avec un dénivelé vertigineux, quoi de mieux pour gagner du temps en toute sécurité?

Les Pitous sur la piste de Xapatan. Il ne nous manque plus que Sophie Davant (mais on peut s'en passer, merci).

Pitou G.

Note pour moi-même : envisager de prendre notre retraite à Beaufeyssou-le-petit, ça promet de bien belles heures.

Question métaphysique du jour : pourquoi les personnes âgées auvergnates promènent-elles leurs cannes et leurs vénérables carcasses au milieu des routes?