*. Voici un modèle de lettre que vous pourrez adapter, si jamais vous avez à faire à des mal-comprenant...
Objet : fin de gestion pour non respect de plusieurs des clauses substantielles du contrat.
Je vous ai précédemment demandé par courrier recommandé de procéder dans les meilleurs délais à un certain nombre de tâches qui incombent normalement au gestionnaire d’un bien locatif. Tout d’abord la régularisation des charges, inchangées depuis bientôt deux ans alors que leur montant a été clairement sous évalué. Je cite la page 4 du contrat qui nous lie: “Le MANDATAIRE arrêtera les comptes de charge une fois par an […]. Les charges locatives […] feront l’objet d’une régularisation annuelle […].” Je tiens à votre disposition tous les documents justifiant des paiements effectués (quoique le syndic vous les ait régulièrement adressés), y compris la taxe d’enlèvement des ordures ménagères que j’ai réglée au titre de 2009 et 2010 et dont nous vous avons déjà adressé une copie. Notre contrat stipule à ce propos: “Le MANDATAIRE acquittera […] les impôts et taxes afférents à la location […].”
Je vous avais par ailleurs demandé, lors de mon précédent courrier, d’intervenir dans les meilleurs délais auprès de Mme LaLocataire, dont le comportement semblait nuire à la tranquillité des autres résidents de l’immeuble. Je ne doute pas qu’en gestionnaire avisé, vous avez trouvé les mots pour convaincre une locataire que vous avez choisie avec soin de respecter ses voisins et lui rappeler qu’elle s’est engagée à occuper les locaux “en bon père de famille”, selon la mention légale traditionnelle. Notre contrat indique en page 5: “Le MANDATAIRE fera respecter par les locataires, les dispositions du bail, […] les dispositions des règlements intérieurs de l’immeuble […].” Je vous avais, en outre, prié de me tenir informé de votre énergique réaction (appel téléphonique et courrier, le cas échéant). Je n’ai, à ce jour, reçu aucune nouvelle de votre intervention : une négligence de plus à mettre à votre crédit.
Le courrier que j’ai reçu en date du 24 novembre 2010 et signé de madame Fusible (jointe le jour-même par téléphone, comme vous avez dû l’apprendre) me sidère. Vous ne répondez jamais sur le fond : vous prenez le prétexte de la demande de remboursement pour éluder l’essentiel de notre courrier, à savoir le non respect des clauses substantielles du contrat qui nous lie. Soyons clairs, puisque vous faites mine de ne pas avoir compris : nous ne demandons aucunement l’autorisation de rompre le contrat qui nous lie à
Neige-Kitty Çakaï Nous constatons ipso facto que le dit contrat a déjà été rompu par vos négligences, votre incurie ou votre incompétence.
Neige-Kitty Çakaï ne remplit pas ses engagements, nos prétendus interlocuteurs sont injoignables mais perçoivent sans le moindre scrupule des honoraires qu’ils n’ont jamais mérités. Soyez francs : quels bénéfices nous ont apportés vos services? Relisez le premier paragraphe de ce courrier : il n’y en a aucun. Il est absolument hors de question que nous restions captifs d’un mandat que vous n’honorez pas jusqu’au 31 décembre 2012! J’ai bien pris note de votre rapacité et que je n’obtiendrai pas gain de cause quant aux 50,52€ que nous vous avons payés en pure perte, pour un document inutilisable qui a eu pour seul mérite de bien faire rire l’inspecteur du trésor public que j’ai rencontré.
Je ne suis pas moins sidéré, monsieur, par votre refus, signifié par l’intermédiaire de madame Fusible, de me prendre en conversation téléphonique. J’ai bien pris note que vous étiez indisponible pour recueillir les doléances de vos clients. La cause m’échappe encore : mépris ou lâcheté? J’ai demandé à madame Fusible de bien vouloir vous transmettre mes sentiments à ce sujet, mais je doute que votre collaboratrice en ait trouvé le courage; aussi vais-je le faire par écrit - que vous aurez, j’espère, la décence de lire en entier : s’abriter derrière une collaboratrice est condescendant et lâche, arrogant et veule, perfide et insultant, indigne d’un professionnel en somme. Mais étant donné l’inefficacité de
Neige-Kitty Çakaï jusqu’à présent, on ne peut pas dire qu’une attitude aussi lamentable me surprenne.
Je sais de source sûre (certes plus fiable que vos services), que d’autres propriétaires des
Doux Abords de Blanche-Neige ont déjà rompu leur contrat avec
Neige-Kitty Çakaï (qui ne serait pas tenté de le faire?) sans que leur locataire ait quitté leur appartement et sans que vous ayez fait la moindre difficulté. Je m’interroge donc sur votre acharnement à refuser d’admettre la résiliation (pour ne pas dire la nullité) du contrat qui nous lie. Pour une fois que vous faites preuve d’assiduité, c’est à notre préjudice; le détail serait cocasse si je n’étais pas hors de moi. Nous vous avons déjà accordé, en vain, le délai de huit jours pour procéder à l’exécution de nos demandes. Nous sommes parfaitement en droit, comme le stipule notre contrat en page 1 et 2, de dénoncer votre mandat : “Le contrat pourra être résilié sans indemnité de part et d’autre huit jours après la première présentation d’un courrier de mise en demeure resté infructueux, dans l’un des cas suivants: […] Non respect par l’une des parties de l’une des clauses substantielles du contrat.”
Dans quel monde absurde est-on sommé de payer un service qu’on ne reçoit pas? Dans quel monde absurde est-on obligé d’envoyer un second courrier pour mettre fin à votre gestion, en changeant le destinataire : vos services sont-ils donc incapables de communiquer entre eux, à défaut de communiquer avec vos clients? Est-ce un monde où, pour avoir gain de cause dans une demande légitime (dénoncer un contrat que vous n’honorez pas, rappelons-le, puisque vous avez été incapable de le comprendre dans le précédent recommandé), il faut joindre des associations de consommateurs, faire le siège de vos locaux, hanter tous les forums consacrés à la gestion de biens pour répandre la nouvelle de votre inaction et de vos abus?
Aucun de nous n’a intérêt à poursuivre cette collaboration. Veuillez prendre acte, dans les meilleurs délais, de la fin de votre mandat de gestion et nous envoyer les pièces de notre dossier.
M. PitouG
***
Nous n'avons toujours pas récupéré les pièces du dossier, mais nous avons la certitude que nous avons obtenu gain de cause - comme quoi, la gentillesse ne paie pas. Comment le sait-on? Parce qu'après un délai raisonnable, mon Pitou V. a téléphoné à son interlocutrice préférée, Mme Fusible. Grand bien lui en a pris : il a recueilli la plus sidérante, la plus ahurissante, la plus insane, la plus délicieusement ironique des réponses possibles, à moins qu'il ne s'agisse de la plus hypocrite :
"(smile)
On a longtemps discuté de votre lettre avec M. LeVeule et on s'est dit que c'était mieux de se quitter en bons termes."
Et ils ont l'air d'y croire : on vient de recevoir un message nous signalant leur changement d'adresse. Vous croyez qu'ils attendent une carte de voeux (on en fait avec des flocons ensanglantés ou des lutins à tronçonneuse?)
Pitou G.
*Si un jour vous avez besoin d'un gestionnaire de biens locatifs, écrivez-nous : nous vous donnerons le vrai nom de la boîte à éviter.